Les valises passent les unes après les autres sur le tapis roulant que nous sommes tous là à regarder en espérant voir arriver rapidement notre valise. Je sors mon portable de ma poche. Il est encore tôt mais je sais exactement ce que je veux faire. J’aperçois alors mon grand sac vert sur le tapis roulant. Je m’avance, m’excusant auprès des gens que je dois dépassé et l’attrape d’un bras avant de le glisser sur mon épaule. Le regard des gens changent alors qu’il comprenne à qui ils ont affaires. C’est toujours comme ça. Je me dirige ensuite vers la sortie de l’aéroport. C’est si bon et si troublant à la fois de me dire que je suis de retour, que c’est maintenant la vie civile qui m’attend, que je ne suis plus le sergent St John mais simplement Jesse. Je franchis les portes et me retrouve dehors à l’air libre. Cela fait tellement longtemps que je suis parti que j’ai l’impression de débarquer. C’est un sentiment véritablement bizarre à éprouvé dans sa propre ville. Je prend une inspiration et m’avance pour prendre un taxi. J’ai dans l’idée d’aller directement voir mes sœurs. Elles me tueraient toutes les trois si je ne le faisais pas même si j’allais peut-être les réveiller. Je prenais place dans le taxi, balançant mon sac sur la banquette arrière. Je referme la porte et m’attache tout en donnant au chauffeur l’adresse de Lila. Je devais aller la voir en premier. C’était comme ça. J’ai toujours été très proche de mes sœurs. Dès que mes parents les ramenés à la maison après leur adoption, je passais en mode frère protecteur. Je savais ce qu’elles avaient vécues jusqu'à leur arrivées chez nous et je voulais qu’elles oublient le plus rapidement possible ces difficiles années. Je les aimais de tout mon cœur mais j’avais toujours été plus proche de Lila. On était comme les deux doigts de la main quand nous étions petits, toujours l’un avec l’autre, comme chien et chat et pourtant je serais capable de tout pour la protéger. Alors cela me paraissait plus que logique que j’aille d’abord chez elle pour lui apprendre mon retour. Dans le taxi m’amenant chez elle, je regardais par la fenêtre, prenant doucement conscience véritablement que j’étais à la maison, que j’étais en sécurité, que je n’avais pas à craindre pour ma vie à chaque pas que je faisais dans la rue. J’avais beau donné le change, je n’étais plus le même. Ce que j’avais vu, ce que j’avais fait là-bas m’avait changé profondément, sans que je puisse rien y faire. Bien sur c’était pour protéger mon pays, protéger la population de ses pays qui souffraient chaque jours un peu plus. J’avais vu le sang, la peine, la souffrance. Partout ou je posais les yeux, tout n’était que désolation et vies à reconstruire ou totalement perdue quelques fois. Ma réadaptation prendrait du temps. Les cauchemars seraient là, comme toujours. J’avais appris à faire avec depuis quelques temps. Je laisse mon esprit s’évader en lâchant prise.

« Monsieur, vous êtes arrivé. » Lâche le chauffeur, ce qui me sors de mes pensées. Je me tourne vers lui. « Merci. » Lui dis-je en cherchant un billet que je lui tendais ensuite pour régler ma course. J’attrape ensuite mon sac et quitte le taxi, qui repart aussitôt. Je soupire, pose mon sac par terre. Je viens passer mes mains sur mon visage puis dans mes cheveux. Je prend mon sac de nouveau et je marche jusqu'à la porte de ma sœur. Je pose mon sac lourd sur le côté pour avoir les mains libres puis je sonne avant d’attendre qu’elle vienne m’ouvrir. C’est vraiment spécial de me trouver ici, après tout ce temps.   

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J’avais encore du mal à croire que j’étais rentré. La réadaptation serait longue et difficile. Comment voulez vous passait de l’enfer au paradis en un instant ? C’était impossible mais j’espérais que retrouver ma famille m’aiderait. Voilà pourquoi j’étais, à peine sortie de l’avions, devant chez ma sœur Lila, attendant qu’elle m’ouvre la porte. Après quelques minutes, elle ouvrit la porte, son visage portant encore les traces du sommeil dont je la tirais. « Jesse ? » Souffla t-elle, clignant des yeux comme si elle voyait un fantôme. Peut-être en avais-je l’air, qui sait ? Je lui souris, content de la revoir bien que je m’en voulais un peu de la réveiller comme ça. « Salut petite sœur… » Lui dis-je timidement. Elle avait tellement grandit. Je me rappelais encore le jour où elle était arrivée à la maison. C’était pareil pour toutes mes sœurs. Je n’oublierais jamais les jours où la famille que je n’avais jamais pensée avoir s’agrandissait pour devenir celle qu’elle était aujourd’hui. On dit souvent qu’on ne choisit pas ses parents ni sa famille. Moi ils m’ont choisit et je leur en serais à jamais reconnaissant. Je les aime tous plus que tout au monde même si comme toute les familles ont avaient parfois des différents, on pouvait compter les uns sur les autres. Grâce à eux j’avais eu la belle vie dont ma mère biologique avait rêver pour moi en m’abandonnant. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle pouvait être fière de moi, je n’étais pas un ange mais j’espérais qu’elle aimerait ce que je suis même si elle ne faisait partie de ma vie et ne pouvait donc pas le voir. A la revoir, je ne pouvais nié que Lila devenait une adulte jour après jour et le sentiment de ne pas être assez là pour elle se fit sentir. J’avais même au fond de moi le sentiment de l’abandonner. « T'es rentré ? Vraiment ? Pour de bon ? Tu m'as tellement manqué ! » Me dit-elle en faisant un pas vers moi pour venir me prendre dans ses bras. Je refermais mes bras sur son corps frêle, la serrant contre moi. J’en avais tellement rêver les jours ou elle me manquait trop, ou toutes mes sœurs me manquaient. « Je suis là pour le moment. C’est tout ce qui compte … Je … Tu m’a manquée aussi. Terriblement. » Lui répondis-je du mieux que je pouvais avec les différentes émotions que je ressentais. Je respirais et restais à la serrer contre moi, comme avant. Après un moment, on se détacha l’un de l’autre. Je lui souriais toujours. « Entre, ne reste pas sur le palier. » Je ramassais alors mon sac militaire que j’avais posé sur le sol et entrais après elle. Je la suivais dans son appartement, me sentant bizarrement intrusif dans la vie qu’elle c’était fait sans moi. Une fois dans le salon, je reposais mon sac, me tournant vers ma sœur. « Je suis désolé … J’ai du te réveiller non ? J’espère que tu m’en veux pas. Je sais qu’il est tôt mais je viens à peine de débarquer et je voulais pas m’attirer tes foudres en ne te disant pas que j’étais rentré. Donc … me voilà. » M’excusais-je en lui souriant avant de revenir auprès d’elle et de la reprendre dans mes bras, embrassant son front. Je vrillais ensuite mon regard azur dans le siens. « Regarde toi … T’a l’air vraiment en forme si on oublie l’air encore endormi. » La taquinais-je gentiment. « Enfin, comparé à moi c’est pas dur. Je dois faire un peu peur à voir non ? » M’exclamais-je, avant de rire légèrement. Je levais alors les yeux vers elle. « Comment tu vas Lil’ ? Et la famille, ça va ? Je suis sur que j’ai des tas de choses à rattraper. » Lui demandais-je, prenant des nouvelles d’elle et de toute ma famille même si je comptais bien aller les voir dès que possible. Ils m’aiderait à adoucir la transition entre les deux mondes qui était les miens.   

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J’étais heureux. J’avais eu une bonne idée en allant voir Lila à peine sorti de l’avion. Avec elle, ma sœur, la transition entre deux mondes totalement différent se faisait en douceur. Je m’excusais alors d’être si tôt devant chez elle, présumant que je devais sûrement la réveillée mais j’espérais qu’elle ne m’en voudrait pas trop après tout ce temps ou j’avais été absent de sa vie, de la vie de toutes mes sœurs. «Oh, ne t’inquiète pas. C’était plus une sieste qu’un réel sommeil. Je suis rentrée du travail il y a peu de temps. Je fais les gardes de nuit depuis quelques temps. » Je lui souris doucement, rassuré bien que je pressentais que quelques choses la travaillait mais venant à peine de rentrer, je n’avais pas envie de lui faire tout un interrogatoire. « Ca doit être dur quand même. T’a réussi à prendre le rythme facilement ou c’est toujours compliqué ? » Lui demandais-je, m’inquiétant pour elle et sa santé. Inquiet qu’elle se balade la nuit toute seule. Travailler de nuit, ce n’était pas facile. C’était toute notre organisation journalière qui était à revoir et parfois ça pouvait ne pas être si facile. Simplement les inquiétudes normal d’un frère aimant mais parfois trop absent. Je m’en voulais parfois de les abandonnées durant des mois, ne pouvant pas communiquer avec elles comme je le voulais, ne pouvant pas être auprès d’elles dès qu’elles en ressentaient le besoin, l’envie par ce trop loin et avec l’impossibilité de prendre des initiatives. Je me moquais alors de la tête que je devais avoir après des mois de mission et un long voyage pour rentrer à la maison. Je devais vraiment faire peur à voir. «Tu ne fais pas plus peur que d’habitude, tu sais. » Elle s’esclaffa mais plus comme avant et a chaque fois mon cœur se serré. Je souris, passant ma main dans mes cheveux bien trop long mais qui bientôt serait de nouveau court. « Tout va bien alors. » Je ris avant de lui faire un clin d’œil. Puis je viens prendre des nouvelles d’elles et de mes autres sœurs, demandant ce que j’avais loupé de leurs vies à toutes pendant mon absence même si je comptais bien sur aller les voir dès que possible. Juste une envie de savoir à quoi m’attendre. «C’est la routine ici, tu sais. Le genre métro-boulot-dodo. » Je la regardais, peu convaincu. Il s’était forcément passé des choses. Ou alors la vie avait simplement continuée. C’était déroutant. Il était à la fois bon de savoir que rien n’avait changé mais c’était aussi difficile à croire. Mes sœurs avaient sûrement appris à vivre avec mes absences et c’était ce que je pouvais leur souhaiter de mieux. J’aurais jamais accepter que cela soit autrement. «Tout le monde va bien, j’ai vu Freya hier. Elle est passée me voir au bar. Et je vois toujours Alice chaque semaine pour notre rendez-vous hebdomadaire. Camilla est partie en voyage … au Pérou je crois. » Je souris. Elles étaient toutes fidèles à elles-même et c’était un soulagement. «Enfin, tu vois, la vie est comme tu l’as laissé en partant. » Je hochais la tête. Oui. Exactement comme je l’avais laissée. Mes sœurs n’avaient plus besoin de moi. Plus comme avant en tous cas. J’oubliais parfois que je n’avais plus forcément à veiller sur elles comme lorsqu’elles étaient petite. Elles se faisaient leurs propres chemins dans la vie, sans moi. « Je vois ça. J’oublie parfois que vous n’êtes plus des enfants et que vous avez vos vies à vous. Mais c’est, de toute façon, une très bonne chose ! J’ai hâte de les revoirs. Essaie de ne rien leur dire d’accord ? J’aimerais leur faire la surprise à elles aussi. Enfin, pour Camilla, je verrais comment je fais. Elle doit rentrée quand ? » Lui dis-je, souriant. «Tu veux boire quelque chose ? Installe-toi, fais comme chez toi. » Me demanda t-elle ensuite. Je m’approchais d’elle, venant embrasser son front en souriant, content de retrouver ma petite sœur. « T’a du soda ? Ca m’ira très bien. » Lui répondis-je en m’écartant d’elle avant d’aller m’asseoir sur son canapé, faisant comme chez moi, comme elle me l’avait demandait. J’attendis alors qu’elle aille chercher mon verre et qu’elle revienne s’installer à côté de moi. Je me tournais vers elle, souriant. « Tu m’a manqué. Beaucoup. » C’était la vérité. On ne peut plus pure.   

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