« Du riz, ça m'ira très bien » Me répondit Shay à la question concernant ce qu'il voulait manger. Il n'avait pas l'air convaincu, mais je sorti le paquet de riz. Nous le ferions à la dernière minute, une fois que la viande serait sur le feu. Après quoi, il s'approcha de moi, plaçant ses mains sur mes hanches, collant alors ses lèvres sur mon front; mes mains glissèrent à nouveau sur sa peau pour le prendre dans mes bras et coller mon visage contre son torse. J'humais son odeur, il sentait bon. J'adorais cette odeur, j'ignorais si c'était son gel douche, son déo ou un parfum, mais j'adorais cette odeur, son odeur à lui. « Je sais que ce n’est pas forcément le bon moment mais… » Je levais les yeux vers les siens, curieuse de savoir ce qu'il allait me dire. « Quand on sera de retour à WOS, au niveau du logement, comment est-ce que ça va se passer ? … Je ne veux pas m’imposer chez toi, mais si jamais tu préfères qu’on y aille doucement et que je prenne un appartement je comprendrais… » A vrai dire, je ne m'attendais absolument pas à ça, je ne savais pas ce à quoi je m'attendais au juste, mais pas à ça, pas maintenant. C'était soudain. A vrai dire, nous n'avions pas évoquer tous ces détails, puisque sa décision avait été prise uniquement par lui. Je ne savais pas quoi lui répondre, étant donné que je n'avais pas imaginé une seule seconde qu'il comptait rester ici, je n'avais pas pensé à tout ça, surtout qu'ici, on était là pour se reposer et profiter à deux... Après avoir entendu ces mots, tout se bousculait dans ma tête. Ma raison me disait : Wow calmos là ! Et mon coeur ne s'imaginait pas une seule seconde passer la nuit du retour sans Shay. Que fallait-il faire? Fallait-il se laisser aller et brûler les étapes? Ou bien alors, chacun chez soi? L'idée de me retrouver seule chez moi avec ce qu'il s'y était passé me terrorisait, je n'y avais pas remis les pieds depuis le fameux soir, j'étais repartie vivre chez mes parents car je n'y arrivais pas toute seule. Mais si Shay était là... ça serait plus simple et plus facile non? Mais était une bonne raison? J'avais l'impression de me sentir l'utiliser. Cette idée ne me plaisait pas. Prise de cours, je fini par barbouiller « Heu... A vrai dire je n'y ai jamais réfléchie... On n'a jamais... on n'a jamais parlé de tout ça... » Me reculant un peu, posant ma main sur le comptoir de la cuisine, je regardais son torse, évitant ses yeux, avant de reprendre « J'aurai voulu y aller doucement... Car tu es le premier petit ami que j'ai, que j'ignore comment ça fonctionne et que tout ce que je sais provient de mes parents et de mes amis. Tous prennent leur temps...» Marquant une pause, je continuais « Mais je crois que notre histoire est un peu hors du commun... On n'a pas vraiment fait les choses comme "ça devrait être fait" -je pensais surtout au fait que nous avions couché ensemble rapidement- et... L'idée me tente, c'est évident... mais j'ai peur qu'on se précipite et que... qu'on fasse foirer notre histoire parce qu'on va trop vite... Mais... en même temps... Même si on n'en a pas reparlé depuis que cette histoire s'est finie... Je suis encore marquée par tout ce qu'il s'est passé... Je n'ai pas remis un pied dans l'appartement depuis l'arrestation... Je... Je n'y arrive pas. J'y repense encore, je repense à tout ça assez souvent même... Mais j'voudrais pas que tu viennes chez moi pour de mauvaises raisons... tu comprends? » Quand je disais ça, je sentais mon ventre se tordre, face à l'idée de me retrouver seule là-bas, sans Shay. « Qu'est-ce que tu veux toi?... Sans tenir compte de ce que je viens de te dire? »

« Ce que je veux c’est que l’on fasse les choses comme on a envie de les faire et pas… Comme on devrait les faire. » A cet instant, je me sentais comme une idiote de jeune pucelle. Je sentais mon coeur se serrer dans ma poitrine. J'étais peut être naïve, comme ces enfants qui s'imaginent leur vie amoureuse, qui trace déjà toute l'histoire avant de la vivre. Shay lui, préférait vivre pour tracer sa propre histoire. Voilà la différence entre nous. Etait-ce une grosse différence? Est-ce que ça allait nous porter préjudice? Je l'ignorais. Je me rendais compte que je ne savais absolument rien sur ce sujet là. Il buvait sa bière, puis passa la main dans ses cheveux. Moi, je m'étais encore un peu plus reculé, comme refroidie par ce qu'il avait dit. « On pourrait se donner une période d’essai, voir comment ça se passe tous les deux dans le même appartement… Et si on a l’impression de bruler des étapes alors à ce moment-là je pourrais prendre un appartement, qu’est-ce que tu en dis ? » Je ne savais pas quoi répondre, a vrai dire, j'en savais vraiment rien... J'étais perdue et il me fallait plus de temps. Je ne pouvais prendre une décision importante comme ça, en quelques minutes. Il fallait que j'en parle autour de moi, que je confronte les avis, que je réfléchisse. J'étais comme ça, c'était moi et ça l'avait toujours été. Il fallait qu'il accepte ça. Sinon... tout ce qu'on avait vécu jusqu'ici ne menait à rien. Me connaissait il vraiment? Ou connaissait il une partie de moi qu'il était le seul à connaître? Je changeais à son contact, c'était évident, mais justement... est-ce qu'il me connaissait vraiment? « J'ai besoin de réfléchir un peu... Laisses moi un peu de temps s'il te plait » Il s'approcha de moi, posant sa main sur mon épaule et caressant ma joue tendrement avec son pouce. Nous venions d'évoquer le sujet de l'enquête, ce qui me fit froncer les sourcils. « Et surtout… Si tu as besoin de parler de cette enquête, je suis là, je peux t’aider. » « Non justement... J'crois que tu peux pas Shay... » Je n'avais pas levé les yeux vers lui et ma voix était assez froide. J'avais pas envie de parler. J'voulais pas parler de ça, je voulais juste faire comme s'il ne s'était jamais rien passé, je voulais que ça me quitte, que j'oublie, que cette histoire disparaisse de mon esprit et pour moi, en parler ne ferait que la rendre davantage réelle. Je me saisi de ma bière assez rapidement après lui avoir répondu et je quittais la cuisine sans dire un seul mot de plus. L'ambiance était devenue soudainement pesante et lourde. Etait-ce le fait que je n'étais pas en forme qui me faisait être aussi cash? Etait-ce sa phrase qui m'avait laissé un goût amer? Etait-ce la peur d'aller trop vite, que cette histoire ne finisse que par être un rêve et du coup que je me retrouve totalement brisée par la suite? Je m'attachais trop vite à Shay et ça me faisait horriblement peur. Je ne pouvais pas permettre ça. Pas après ce que j'avais vécu. Je me dirigeais donc vers la chambre, pour prendre le tee-shirt de Shay de tout à l'heure, l'enfilant maintenant que la crème avait séchée et je me rendis sur le ponton, dehors, ma bière à la main.

Je ne savais pas pourquoi j'avais réagis aussi mal face à ce qu'il m'avait dit. Comme si toutes les peurs que je pouvais ressentir étaient enfouies en moi, quelque part et qu'elles ressortaient toutes d'un coup : la peur de mon appartement, la peur de l'histoire avec Skyler, la peur de mon histoire avec Shay, la peur de vouloir y croire et que ça se casse la gueule. C'était comme si j'avais tout rangé dans un coin de ma tête, sans trop le vouloir et que tout s'ouvrait d'un coup, me submergeant alors d'une angoisse, d'une peur, d'une inquiétude trop lourde. On était bien, on passait un bon moment, pourquoi avait-il fallu que l'on parle de ça et que cette boite s'ouvre d'un grand coup violent? Shay ne comprenait pas ce qu'il se passait et je devais avouer que j'avais eu du mal à comprendre ce qu'il se passait, je mettais ça sur le coup d'un cumul de plein de choses, ne voulant pas repenser à tout ce qu'il s'était passé jusqu'ici et mes peurs qui me hantaient. J'avais aucune envie d'être odieuse avec Shay, il ne méritait pas ça. Et je n'avais pas non plus envie de repenser à tout ça. J'avais entendu la viande cuire sur le barbecue, je l'avais entendu mettre la table, je l'avais entendu s'approcher pour me dire que le repas était prêt. Il n'était pas resté suffisemment longtemps pour que les mots sortent de ma gorge. Il était partit s'installer à table et moi, je m'en voulais terriblement pour tout. Mon comportement, ce que je ressentais et ce que je pensais. Il avait raison... j'avais surement besoin d'aide. Je me retournais, la tête basse. Les larmes me montaient aux yeux, sans couler pour autant. Je me sentais coupable. J'approchais de la table et croisant le regard de Shay, je ne pu m'empêcher de venir vers lui, me plaçant rapidement derrière lui, je plaçais mes bras sur ses épaules, mes mains tombant sur son torse. Ma tête vint se nicher dans son cou et je bredouillais, la gorge serrée « Je suis désolée... J'voulais pas être désagréable... J'veux juste pas gâcher... tout ça... » Je me sentais mal, d'avoir réagis comme ça et de ressentir toutes ces peurs. J'pouvais pas lui en parler, même si j'en avais envie, j'y arrivais pas. Je le serrais fort dans mes bras, me serrant encore plus contre lui avant de finalement m'asseoir sur ses genoux, ma tête contre lui et ma main caressant sa barbe fraichement rasée, les yeux clos. Le repas pouvait attendre, je n'avais pas si faim que ça de toute façon.

Shay ne semblait pas m'en vouloir, je pouvais rapidement sentir une de ses mains dans le bas de mon dos, tandis que l'autre se posa sur ma cuisse. Ce simple geste me rassura, avant même qu'il ne prononce un seul mot. Il m'en aurait voulu, il serait énervé, il ne me laisserait probablement pas un seul geste tendre. « Je suis désolé aussi… Je n’aurais pas dû te parler de cela. » De quoi est-ce qu'il parlait : de l'appartement et le fait que l'on vive ensemble ou bien alors pour les répercutions de l'enquête? J'en savais rien, je préférai attendre qu'il termine de parler. « La seule chose que je veux c’est que tu sois heureux et que si jamais un jour… Peut-être tu as envie d’en parler alors je veux que tu saches, que je serais là pour t’écouter. » Je pris mon temps pour répondre, ma main posée sur sa joue descenda le long de son bras pour y rester et le caresser légèrement. Je ne savais pas quoi lui répondre, alors je préférai pour une fois, laisser parler mon instinct. Comme je le faisais depuis le début avec lui et à en voir où nous en étions aujourd'hui, cela avait du bon, bien plus que ce que je pouvais croire. « Je suis d'accord pour que tu viennes à la maison... Si j'ai dit ça... c'était pas contre toi, contre le fait qu'on soit à deux... C'est juste que la plupart des gens attende pour faire ce genre de choses et je voudrais pas que... qu'on se précipite et que notre histoire se termine... tu comprends? » Shay semblait y croire presque autant que moi, sinon plus, étant donné ce qu'il m'avait dit un peu plus tôt et cela me rassurait grandement. Pour moi, c'était inimaginable que je vive ce que j'étais en train de vivre avec lui, je n'arrivais toujours pas à y croire. Par moment, j'avais l'impression que c'était un rêve affreusement réel et que le réveil allait me laisser un tel goût amer dans la bouche, qu'il m'en dégoûterait probablement pour toujours. Mes lèvres attrapèrent la peau de son cou pour y déposer un léger baiser. Je soupirai faiblement avant de me redresser pour regarder Shay et trouver ses deux pupilles bleues que j'affectionnais tant. « Pour le reste... J'ai pas envie de gâcher ce week-end mais en même temps c'est peut être l'occasion de laisser ici, cette partie qui me poursuit malgré l'arrestation de... Skyler... » Marquant une pause, je fini par m'asseoir sur la chaise à côté de celle de Shay, prenant sa main entre les miennes, sur mes cuisses. Je les fixais, alors que je commençais : « Je sais pas ce qu'il se passe... En fait, c'est par moment... J'ai parfois des flash de ce qu'il s'est passé depuis tous ces mois... En Floride, ici... La nuit, souvent, je revis la nuit où il s'est introduit chez moi, dans mon appartement... J'ai encore l'impression d'y être et de revivre ce moment en boucle et... et j'ai la sensation que je vais devoir supporter ça toute ma vie... Même si tu l'as arrêté... j'ai l'impression qu'il me poursuit encore et que là, personne n'y peut rien. Même si j'en parle, même si je vais voir un psy... ça restera toujours et l'idée que ce cinglé se soit octroyé ce droit sans que je n'ai mon mot à dire me rend dingue. Je ne sais toujours pas pourquoi il m'a choisit... pourquoi il a quitté la Floride... pourquoi il m'a suivit moi et qu'il n'est pas allé vers une autre... je sais que c'est horrible, je n'aurai pas voulu qu'il s'en prenne à une autre... mais par moment, je crois qu'en fait, si.... » En disant ses mots, une de mes mains quitta celle de Shay pour venir sur ma tempe, le visage toujours baissé. J'avais honte de ce que je disais. Il allait me prendre pour une mauvaise personne. C'était odieux de penser et de dire ça. « Par moment j'arrive à oublier, totalement... J'aimerai juste pouvoir choisir d'oublier cela pour toujours. Faire comme si ça n'avait jamais eu lieu... et je me dis que ne pas en parler est le meilleur moyen... je suis conne hein? » dis-je en levant les yeux vers les siens.

Il ne m'avait pas coupé la parole, il m'avait laissé parler. Puis, plongeant ses yeux dans les miens, il avait trouvé les mots : « D’abord pour commencer, tu n’es pas conne, s’il y a un suivis psychologique après ce genre d’évènement, c’est uniquement parce que dans la plus part des cas les victimes préfèrent ne rien dire plutôt que d’en parler et que même si sur le moment ça te permet d’oublier un peu tout cette histoire, le silence n’est pas la meilleure des solutions bien au contraire. » Il avait raison et au fond de moi, je le savais. Je savais très bien que faire comme si de rien n'était n'était pas la bonne solution. Enterrer cette histoire au fond de moi et jeter la clef ne servait à rien. Il fallait comprendre ce qu'il s'était passé, l'analyser et comprendre les répercutions qu'il y avait eu sur moi, mon comportement et ma personnalité. Et si les changements que je ressentais avec Shay, était dus en partie à cause de cette histoire? Après tout, les deux étaient de la même période, qui pouvait le savoir? Etait-ce Shay qui me rendait plus inconsciente, ou bien était-ce une trace d'un traumatisme? Je ne pouvais absolument pas le savoir pour le moment... « Je ne sais pas combien de temps ça prendra, ni même comment, mais si aujourd’hui ça te semble impossible, un jour toute cette histoire ne deviendra que le passé et toutes les peurs que tu ressens s’estomperont… Tout au long de cette enquête j’ai pu remarquer que tu es une personne forte, tu n’as jamais voulu lui donner la sensation qu’il pouvait gagner, tu n’en avais pas envie, pour ça tu as même eu l’idée la plus risqué qu’il était possible et tu l’as fait… Cette homme est un psychopathe et surtout son jeu était de torturer psychologiquement ses victimes avant de s’en prendre physiquement à elles, je ne pourrais pas te dire pourquoi toi, pourquoi il a décidé de quitter la Floride pour te rejoindre, mais ce que je sais, c’est que tu n’es pas seule Lorah et l’entourage que tu as autour de toi, qu’ils soient au courant ou non de cette histoire, te permettra petit à petit en plus d’en parler quand tu en as besoin, d’aller mieux. » Il avait raison, encore une fois. Je souris faiblement, tenant toujours sa main entre les deux miennes. Il avait la main chaude, forte, rassurante, tout comme son regard, sa voix, son corps tout entier. « Tu n’es pas la seule personne à te dire la même chose dans ce genre de situation, même si c’est horrible de le penser comme tu dis, c’est aussi totalement humain de ce demander pourquoi ça t’es arrivé à toi et pas à une autre, mais ça ne fait pas de toi quelqu’un de moins bien que la personne que j’ai découverte, de la personne dont je suis tombé sous son charme… » Je souris, sentant alors mes joues s'enflammer de rouge. Mes yeux se baissèrent instinctivement, gênée. Je n'avais jamais été en face d'un garçon -autre que mon père ou Julian- qui me montre autant d'affect. Comprenant qu'il avait fini de parler, je repris alors la parole : « Tu as raison... Je sais qu'il faut que je tourne la page, qu'il faut que je fasse un travail là dessus... Mais j'ai l'impression tu vois, que c'est une montagne insurmontable. En fait c'est ça, en tout cas pour moi à ce jour, ça m'est impossible. » Je marquais une pause, retrouvant ses yeux et je repris « Et je suis pas aussi forte que ça... J'veux dire... Au naturel je ne le suis pas. C'est... c'est depuis toi. » Mes yeux se baissèrent à nouveaux, ma gorge laissa échapper un rire gêné et presque débile, avant que je ne continue d'une voix amusée : « J'veux dire qu'au début je voulais je pense, t'impressionner. J'me disais que tu ne serai jamais intéressée par une gamine qui s'appitoie sur elle-même. » Lui avouant ça, je sentis à nouveau mes joues s'empourprer et mon rire résonner. Je continuais tout de même : « Mais tu vois, c'est quelque chose qui a changé en moi, à ton contact ou au contact de mon expérience avec Skylar, je n'en sais rien. Mais j'ai changé... Cette histoire m'a changée et je crois que pour une maniaque du contrôle comme moi, ne plus savoir qui je suis est terrifiant. » Arrivant à cette conclusion, je compris que c'était peut être l'une des choses les plus difficiles pour moi, en dehors de la traque que j'avais subi. « Ce que je veux dire c'est... c'est que quand tu es là, c'est comme si ça allait mieux... » Mes yeux remontèrent vers les siens, mon visage était plus sérieux, quoi que plus terrorisé par ce que je venais de lui avouer. Je n'avais jamais dit ce genre de choses. « Je te trouve génial Shay et... et je veux vraiment que ça fonctionne nous deux. Je ferai tout pour ça. Alors je m'excuse par avance pour ces jours où ça n'ira pas, où je serai chiante, où on s'prendra peut être la tête. » Souriant pour combler ma gêne, je m'approchais de lui tandis que ma main passa dans sa nuque pour que mes lèvres arrivent à atteindre les siennes. Jouant avec elles un instant, avant de prolonger ce baiser humide. Je tenais à lui, c'était une évidence. Et je me faisais la promesse de ne pas laisser ce qui nous avait réuni -l'enquête- hier, nous détruire demain. Hors de question. Jamais.

« Peu importe la montagne que tu dois gravir, je suis là pour t’aider, je ne te laisserais pas tomber et… Quoi que l’on est à affronter que ce soit cette histoire ou une autre, on s’en sortira toujours parce que l’on sera ensemble. » Mis à part Julian, mon cousin adoré, c'était bien la première fois qu'un homme me tenait ce genre de discours. Quelque part, cela me faisait du bien, comme si maintenant que ces mots étaient dits, je me rendais compte qu'ils m'avaient manqués. Je ne suis plus seule et il faut que j'agisse en conséquences : je ne peux plus me permettre de prendre des décisions importantes seule, sans penser à lui. Je ne peux plus me permettre de repousser certaines choses au lendemain, quand ça a une telle influence sur moi et sur ma vie. Certains pourraient trouver ça dérangeant, mais moi je commence à réaliser et trouver ça génial. « Dans le fond tu es toujours la même personne, tu n’as pas à être terrifié même si je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire… Cette enquête t’as permis de grandir, gagner un peu plus en maturité, découvrir une partie de toi que tu ne connaissais pas forcément, on en apprend tous les jours sur soi. » Je trouvais ça juste, effectivement, je m'étais découverte pendant cette enquête et peut être que tout ce que j'étais aujourd'hui, n'avait été qu'enfouit pendant toutes ces années? Je souriais, alors que ma main posée sur son avant bras, lui caressait doucement sa peau. Mes yeux étaient plongés dans les siens. « Tu sais, avant de te rencontrer j’étais persuadé que je n’étais pas fait pour une vie de couple, c’était inimaginable pour moi de me lancer dans une histoire avec une fille, j’avais besoin de simplicité, de ne pas avoir à vivre tous ces petits trucs de couple, j’en avais même horreur, la seule chose qui comptait à mes yeux quand je couchais avec elles, c’était que je prenne du plaisir… Je n’aurais jamais imaginé possible le fait que je quitte Miami pour venir vivre au Canada pour une femme, mais… Tu es entrés dans ma vie et tu m’as permis de découvrir toutes ses choses qui sont nouvelles pour moi mais qui font que c’est l’homme que j’ai envie d’être, que ce qui compte le plus à mes yeux c’est que je sois avec toi, le reste m’importe peu. » Il avait dit ça d'une traite, je l'avais laissé parler, sentais au fil de son discours, mon coeur battre plus fort dans ma poitrine. J'écoutais avec attention ce qu'il me disait, j'en avais presque le souffle coupé. C'était beau, ce qu'il me dit me toucha profondément et je ne pu m'empêcher de m'approcher doucement de lui, une main posée sur sa joue alors que je reprenais place sur ses genoux. Mes lèvres s'approchèrent des siennes, sans les toucher. J'observais son visage, nos lèvres à quelques centimètres. Je me mordis la lèvre inférieure avant de plonger littéralement sur sa bouche pour l'embrasser passionément. Il me rendait dingue. Par ce qu'il venait de me dire, par son sourire, par ses gestes, son corps. Tout me faisait vibrer, tressaillir, perdre le souffle. Notre échange bucale s'éternisait, je ne voyais plus le temps passer, plus le monde tourner. Je ressentais à nouveau les mêmes sensations, celles de nos tous premiers baisers. Je m'en rappelle encore très bien. Nous étions sur la Place centrale de WOS, il n'y a pas si longtemps. Je rapprochais son visage du miens, pendant que l'on s'embrassait, je ne voulais plus qu'on se quitte, physiquement parlant. Je m'installais plus confortablement, une jambe de chaque côté de ses hanches, mes bras à présent autour de ses épaules, mettant fin à notre baiser. Je déposais ma tête sur son épaule et je fini par lui avouer « Je me sens tellement bien avec toi Shay... C'est la première fois, j'ai peur de m'emballer mais... tu me rends littéralement dingue. » Je ne voulais pas m'emballer et lui faire une grande déclaration, je n'étais pas faite pour ça de toute façon. Mes lèvres se déposèrent sur sa peau à plusieurs reprises. Je ne voulais pas bouger, je ne voulais pas que cet instant se termine. Nous avons tout notre temps libre, nous n'avions rien de plus à faire. Le retour à WOS m'angoissait, certes, mais d'un autre côté, j'avais hate d'y être. Hâte qu'il s'installe chez moi, hâte que l'on déjeune ensemble et que l'on passe des moments de couple, ensemble. Je souris contre sa peau. « J'ai hâte que tu viennes à la maison en fait... Mais dis moi, il va falloir que tu ailles chercher tes affaires à Miami? » En disant ça, en pensant à ça, je m'étais redressée d'un coup, pour observer son visage.

« Oui je vais sans doute y aller un week-end… Ou deux. » Je grimaçais légèrement, de façon amusante, quand il me répondit. Mais ses caresses sur mon bras adoucissaient un peu sa réponse. C'était normal qu'il y retourne, même de temps en temps. Je savais que sa famille s'y trouvait, bien qu'il ne s'entende pas avec elle, je savais qu'il affectionnait surtout sa petite soeur. Mais tous ses amis, ceux de toujours y étaient. Je me rendais alors compte de la décision qu'il avait prise, juste pour moi. C'était quand même une décision de fou. Enfin je voulais dire par là que c'était une magnifique preuve d'affection et d'investissement dans notre histoire. Il avait tout quitté, sans même savoir ma réponse. C'était dingue alors sa réponse de tout à l'heure correspondait totalement. Oui, il était bel et bien dingue et il me le prouvait. « Je n’avais pas pris beaucoup d’affaire en venant au Canada, je… N’avais pas pensé que mon séjour ce prolongerait de façon indéterminé. » J’acquiesçais. C'était pas vraiment prévu, notre rapprochement et aujourd'hui notre histoire. Je comprenais parfaitement et je me permis de lui dire « Oui, mais tu sais, si tu veux y aller de temps en temps, je ne pourrais jamais te le rapprocher hein. Je réalise à peine ce que tu as fait pour moi... Tu as tout laissé derrière toi, pour moi, pour une histoire qui n'avait même pas commencé en plus. Alors je te le confirme : tu es vraiment fou. » Je l'observais droit dans les yeux, un sourire aux lèvres, tout comme lui. Le voir sourire me donnait encore plus envie de sourire à mon tour. Mes mains étaient derrière sa nuque, approchant mes lèvres des siennes je viens lui murmurer tout bas : « Shay Shay Shayri » sur un petit air musical, avant de déposer à nouveau mes lèvres sur les siennes. Je ne me lassais pas de l'embrasser. « Mais rassures toi, je ne vais pas ramener mon appartement chez toi, juste mes vêtements, je n’ai jamais été très matériel comme personne. »« Non mais ne te prive pas hein. Ramène tout ce que tu veux, tu as le droit d'avoir tes affaires avec toi et puis... ça ne fera que rendre davantage réel tout ça... » Je souris en remontant mes épaules, sentant un petit vent frais. Il ne fallait pas oublier que j'étais en haut de maillot de bain et que désormais, la soirée tombait sur l'étang en face de nous, nous plongeant alors dans une atmosphère rose, rouge. L'endroit était magnifique, il était magnifique, notre histoire était magnifique. J'avais peur de rentrer et que tout ça se termine trop brusquement, qu'une fois confronté à mes parents, à ma famille ou même mes amis, notre histoire prenne une tournure différente. Les gens auront un avis à donner sur nous, et cela me faisait peur. Je n'avais pas envie qu'ils gachent notre histoire. « Tu es vraiment sûr de toi pour... pour venir t'installer au Canada? Entre les papiers à obtenir, mes parents, l'avis des gens... Je sais que tu t'en fous, mais... mais je crois que pour moi ça sera différent et... et j'ai un peu peur que les gens nous gachent ça... » Autant être franche avec lui, non? Pour les papiers, je savais qu'avec son travail, il n'aurait aucun mal à les obtenir. Si son patron fait un courrier comme quoi il ne peut pas se passer de lui, il les obtiendra. Mais est-il prêt pour tout ça? Pour tout ce que ça implique? Et comment mes parents vont ils réagir? Il est mon premier petit ami, on a prit la décision de vivre ensemble et j'entends déjà leurs remarques et leurs critiques d'ici. Supportera t-il tout ça?...

« Moi qui pensais que ma présence suffirait à rendre toute notre histoire réel… Tant pis, mes affaires ont plus de succès que moi. » Je ne pu m'empêcher de rire légèrement en faisant une petite moue, celle d'une enfant prise sur le fait de sa connerie. J'essayais de me dépatouiller comme je le pouvais « Mais oui, mais je voulais juste dire que tu as toujours vécu avec tes affaires et que voilà... Tu ramènes ta vie ici quoi... Bref, oh ça va hein. » Rigolais-je à nouveau. « On ne peut pas savoir ce que les gens penseront de notre histoire, ni les répercutions que ça aura sur nous, mais on s’en sortira… En ce qui concerne tes parents… Je ferais des efforts pour toi, j’apprendrais à passer du temps avec eux, mais… Ne me laisses jamais seul avec eux, tu as bien vu la dernière fois j’ai complétement paniqué en les invitant à manger au restaurant avec nous… » Ce qu'il me dit me fit du bien, beaucoup de bien même. Il avait l'air déterminé et cela me faisait du bien. Mais je savais comment allaient être mes parents, surtout à notre retour. Je savais très bien ce à quoi j'aurai droit et je doutais qu'il puisse accepter ça. D'où les nombreuses questions et remarques que je lui faisais depuis tout à l'heure sur le fait qu'il était sûr de lui. Mes mains étaient sur sa nuque, de chaque côtés de son visage. « Je sais comment ils sont avec toi et même si je suis prêt à faire autant d’effort que possible… Je ne suis pas à la recherche de nouveaux parents et ça… J’espère qu’ils le comprendront… » « Je sais déjà comment ils vont être... Ils sont hyperprotecteurs avec moi, je suis le seul enfant qu'ils aient réussi à avoir, à garder. Je suis le bébé miracle. J'ai jamais eu droit de me mettre en danger. Je sais qu'ils vont avoir peur, car je suis partie avec pour eux, un inconnu. Ils t'ont croisés plusieurs fois durant ces quelques semaines, sans jamais savoir réellement qui tu es. Aujourd'hui je pars avec toi pour quelques jours, ils doivent être en panique totale -surtout ma mère- et ça m'étonne même qu'ils n'appellent pas plus que ça. Mais une fois à la maison... Je pense que j'irai les voir seule d'abord. Histoire de leur raconter -pas pour l'enquête- et puis pour les prévenir de ne plus être envahissants comme ils l'étaient avec moi. Mais... je sais que ça va coincer. » Je pensais peut être y aller avec Julian. Il m'avait toujours soutenu à ce sujet et m'avait toujours proposé son aide pour le jour où je souhaiterai les affronter. Il était un bon allié depuis notre enfance, à toujours tempérer la folie de mes parents pour mon bien être. Il serait content de voir que je franchi enfin ce cap. Il serait d'accord pour m'aider, je le savais.

Nous terminions notre discussion, nous embrassant par moment, délicieux moments. La nuit commençait à tomber et il s'avérait que nous parlions depuis un long moment déjà. Le dîner devait être froid, mais ça n'était pas grave. Shay avait déposé sa chemise sur mes épaules (je l'ai oublié dans ma précédente réponse, je ne suis qu'une merde >.<) pour me couvrir du froid, une attention que je trouvais adorable et qui me fit me coller contre lui, passant mes bras autour de son torse, trouvant sa chaleur corporelle et tournant le visage sur son épaule pour observer la vue du lac qui accueille le soleil couchant en son coeur. Magnifique vue. Bientôt, ce petit séjour allait se terminer, nous laissant alors de merveilleux souvenirs en tête, mais un goût amer de trop peu. « C'était quand même une bonne idée de venir ici rien que tout les deux... ça m'a fait beaucoup de bien... » Je souris, toujours collé contre lui. Je n'avais pas envie de bouger, nous étions en vacances, je faisais bien ce que je voulais. Si je voulais rester comme ça jusqu'à 2h du matin, j'en avais le droit -bien que Shay finirait peut être par avoir froid, faim ou mal aux cuisses-
Au bout d'un certain temps, je repris quand même la parole « Bon, tu dois avoir faim quand même. Je vais aller te préparer du riz » Je n'avais pas oublié qu'il en voulait pour son dîner et de toute façon, tout le reste était désormais froid, alors ça pouvait attendre 5 minutes de plus. J'eu du mal à quitter les bras de Shay mais je fini par m'extirper tout en lui caressant le corps de mes mains pour rejoindre l'intérieur de la maison où il faisait meilleur. Une fois dans la cuisine, je sorti une casserole ainsi que le sachet de riz pour lui en faire une assiette complète. Je sentais mon ventre gazouiller, j'avais à présent faim. Je souris, laissant mon regard vaguer par la fenêtre. Il faudrait revenir ici. C'était notre endroit à nous, notre petit repère de tranquilité et d'amour. C'était ici que nous étions venu vivre les premiers temps de notre histoire, de notre couple et c'est également ici que je suis devenue une vraie femme. Alors oui, cet endroit resterait dans ma mémoire et il me tarderait d'y revenir. Je souris. Ca allait me manquer, notre rythme ici, notre environnement. D'ici quelques temps, on allait se retrouver dans mon appartement, à WOS, entourés de mes proches, de nos travails, de nos horaires... je soupirai. J'en avais aucune envie, mais il le fallait. Le retour était toujours compliqué, après des vacances, mais tout se passerait bien. Shay restait Shay. Peu importe l'endroit dans lequel on était, tant qu'il était là, tout allait bien. En attendant que le riz cuise, je me saisi de deux bières dans le frigo pour les emmener sur la table dehors. Mes bras passèrent autour des épaules de mon homme, que je vins embrasser. « Pour la route » Rigolais-je en montrant les bières. Mon dos ne me faisait plus souffrir et j'avais envie de profiter de cette soirée magique. Si l'on passait la soirée ici, à boire des bières -il fallait bien les finir avant de partir- en parlant de tout et de rien comme on le faisait depuis tout à l'heure, ça m'irait parfaitement. Je retournais en cuisine pour aller chercher le riz cuit, l'emmenant avec moi, je le déposais à côté de Shay alors qu'on commençait à se servir pour enfin diner !

On commença le repas, mes légumes étaient froids, la viande aussi alors pour moi, c'était parfait. Je me servis deux fois de la viande et termina mes légumes alors que l'on continuait de discuter. Le repas se termina, il me demanda si mon dos allait mieux, oui, je ressentais moins la douleur, même si une gêne était toujours présente. Ca partirait d'ici quelques jours, en attendant, la crème ferait du bon boulot. On resta un long moment à table, le repas terminé, nos assiettes vides et nos bières à la main, en train de discuter alors que la nuit était déjà tombée. Commençant ensuite à bailler, je demandais l'heure à Shay, il était minuit passé. Nous avions vraiment pas vu le temps passé et c'était vrai que les discussions s'étaient enchainées, ainsi que nos rires. On prit la décision de tout ranger et d'aller se coucher. Il n'y avait pas de restes, ce qui était parfait. On fit la vaisselle, rangea les ustensils puis on monta se coucher. Une fois dans la chambre, je retirai mon maillot de bain. M'approchant alors de Shay, les bras sur ma poitrine et le tube de crème dans la bouche, je le fis tomber sur le lit avant de lui demander : « Tu peux m'en remettre avant d'aller dormir s'il te plait? » Je dormirai sur le ventre, sans la couverture, histoire que la crème agisse bien mais de toute façon, avec ou sans, je n'aurai pas eu le choix dans cette position. Shay me rendit ce service et on s'installa dans le lit. Je tournais mon visage vers lui, tandis que ma main alla se nicher dans la sienne. J'aimais m'endormir et garder un lien physique avec lui durant mon sommeil. Comme pour me rassurer à chaque moment qu'il est bien là et que c'est bien réel. « Bonne nuit » Rigolais-je en lui embrassant l'épaule, la seule partie de son corps accessible à ma bouche. Demain sera notre dernier jour complet, nous avions prit la décision de partir après demain, très tôt le matin, pour aller directement travailler. Les vacances allaient bientôt se terminer, je n'en avais pas envie. Je me sentais bien ici, avec lui, dans cet endroit. C'était comme un cocon rien qu'à nous. Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement. « A demain Shayri » Murmurais-je presque inaudiblement alors que je m'endormais déjà.

Je m'endormis assez rapidement et la nuit fut bonne. Mais quelque chose me tira de mon sommeil. J'entendais un bruit au loin, j'ignorais si c'était dans mon rêve ou dans la vie, pour moi, c'était dans mon rêve. Je sentis quelque chose bouger près de moi mais j'étais bien trop fatiguée pour ouvrir les yeux. Je me rendormais tout juste quand j'entendis la voix de Shay me dire « C’était mon chef, il veut que je commence aujourd’hui… Il y a eu un meurtre cette nuit et je… Je m’occupe de cette enquête. » J'étais encore endormie et j'avais beaucoup de mal à ouvrir les yeux. Je me sentais très fatiguée. J'eu du mal à me lever, m'asseyant dans le lit, ramenant le drap contre moi et mes genoux contre ma poitrine. « Hein? » Je ne voulais pas forcément qu'il me répète, juste que je voulais savoir si j'avais bien compris. Il avait une tête de quelqu'un qui était décu et désolé. Je comprenais alors ce qu'il était en train de se passer et ce que l'on devait faire. « Il... il faut qu'on rentre alors? » Attendant sa réponse, je fis une moue en accord avec ce qu'il me répondit et le laissa se lever du lit. Je restais un peu dans le lit, dans cette position, pour me réveiller. J'allais avoir du mal ce matin. J'étais épuisée et mon coup de soleil me tirait la peau du dos. Après de longues minutes et quelques baillerments, je fini par me lever pour descendre à la cuisine faire couler du café. On allait en avoir besoin, surtout avec la route qui s'annonçait. Il fallait ranger nos affaires, nettoyer la maison, vider le frigo et quitter Valmount alors que je n'en avais aucune envie... Alors ça y'est? C'était fini? J'avais enfilé la chemise de la veille -de Shay- sur mes épaules, sans la fermer, ce qui laissait entrevoir le milieu de ma poitrine ainsi que mon ventre. J'étais appuyée sur le plan de travail de la cuisine, en attendant que le café coule. J'entendais l'eau de la salle de bain couler. Je rempli deux tasses et monta les marches pour retrouver Shay qui sortait de la douche. Je lui tendis une tasse en lui murmurant « Bonjour » d'une voix enfantine tout en l'embrassant tendrement. Je commençais ensuite à boire mon café tout en rangeant mes vêtements dans ma valise, laissant juste une robe -dos nue- pour ma sortie de douche. Une fois la chambre rangée, je filais sous la douche pour me réveiller. Je ne restais pas plus de 10 minutes. Attachant mes cheveux dans un buns, je mis ma robe, rangea mes affaires restantes et descendis à l'étage après avoir fait le lit. Shay avait fini de vider la cuisine -dans un sac isotherme- et je fis le tour de la maison pour voir si je n'avais rien oublié. On passa un coup de balais et se dirigea vers la voiture pour y mettre toutes nos affaires. « Ca fait bizarre de partir aussi vite... » J'avais envie de rajouter : je n'ai pas eu le temps de me préparer à partir, psychologiquement. Mais je me dis que Shay allait me prendre pour une cinglée. On était près de la voiture, on allait verrouiller la maison. Je me tournais pour observer l'endroit une dernière fois, c'était magnifique. Le jour se levait tout juste en plus... Je n'avais aucune envie de partir, surtout pas comme ça et en plus, j'allais me retrouver seule toute la journée. Je soupirai, passant mes bras autour de Shay pour me coller contre lui. On immortalisa l'instant d'une photo, s'embrassant puis avançant vers la voiture. Il fallait passer à l'accueil pour payer notre note, en espérant que ça soit ouvert, puis on devait partir sur la route, le ventre vide, pour être le plus tôt possible à WOS. Je me sentais triste et un peu secouée de partir comme ça, comme des voleurs, aussi vite. J'esquissais un sourire qui se voulait rassurant à Shay, posant ma main sur la sienne alors que l'on quittait cet endroit magnifique. On s'était promis, la veille, de revenir ici, dans cette même maison. Je l'espérais sincèrement, de tout mon coeur.