(#) Sujet: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 1 Mai - 19:01
What's normal anyways ?
Life is full of beauty. Notice it. Notice the bumble bee, the small child, and the smiling faces. Smell the rain, and feel the wind. Live your life to the fullest potential, and fight for your dreams.
La pluie tombait drue sur White Oak Station. Le grand soleil et le ciel bleu qui régnaient depuis quelques semaines n’avaient pas duré longtemps finalement. À peine le temps de sortir les lunettes de soleil qu’il fallait déjà les troquer contre un k-way (moche de préférence). Un véritable temps de chien en somme. La pluie tambourinait sur les carreaux, laissant de grosses gouttes rouler le long des vitres et finir leur course dans la gouttière. Le monde était gris et humide. Mais Ashton s’en fichait royalement parce que lui, il était bien au chaud à l’intérieur, confortablement installé dans son canapé et un capuccino au soja dans la main. Il venait de zapper sur une rediffusion de Forrest Gump et avait sauté sur l’occasion : un film culte qu’il n’avait jamais réussi à finir, malgré toute sa bonne volonté. En même temps, il était rare qu’Ashton parvienne à regarder un film de plus de deux heures en entier sans bouger d’un pouce. Ou alors il s’endormait.
Vingt minutes plus tard, la tasse était posée sur la table, les coussins gisaient par terre et Ashton, en équilibre précaire, avait une jambe balancée par-dessus le dossier du canapé et la tête à l’envers. Mais il arrivait tout de même à rester concentré sur le film. Exploit… Mais c’était sans compter sur le bruit strident de la sonnette qui faillit le faire rejoindre le plancher des vaches. Ashton sauta sur ses pieds et pesta lorsqu’il se cogna l’orteil contre le coin de la table basse. Ô douleur des douleurs ... Tout en sautillant sur place de façon parfaitement ridicule, Ashton se dirigea vers la porte d'entrée. « May-Line ! » Son visage s’éclaira lorsqu’il reconnut la jeune fille sur le perron. Il ne l’avait pas revu depuis leur première rencontre dans la cage d’escalier, il y avait une petite semaine de cela. Néanmoins, la dernière fois, May-Line était moins… mouillée. Ses cheveux dégoulinaient de pluie et une petite flaque commençait à se former à ses pieds, attestant le fait que la météo ne s’était pas améliorée. « Wow, t’es trempée ! » Oui, Ashton aimait bien enfoncer des portes ouvertes. « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Tu veux entrer ? lui proposa-t-il tout naturellement en écartant la main vers son studio. »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 1 Mai - 20:53
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La fin des cours, rentrer tranquillement chez soi, se faire une bonne tasse de thé et le siroter au soleil sur son balcon, voilà ce que préférait May-Line dans une journée. Enfin, c'est ce qu'elle serait susceptible d'aimer lorsqu'il ne s'agissait pas d'un jour de pluie, comme aujourd'hui. Évidemment, elle était partie en retard le matin, oubliant donc de prendre un parapluie et son imperméable n'allant pas avec ses nouvelles chaussures, elle avait préféré le laisser suspendu sur son porte manteau, là où il servirait strictement à rien. Sauf peut-être à décorer son appartement. Elle jura entre ses dents, se maudissant de devenir comme toutes ses filles qui flippent à l'idée de voir leurs pauvres cheveux friser ou de ressembler à un sac à patate ou une paysanne en s'habillant n'importe comment. Bon sang, fallait que le jour où elle fasse attention à son apparence, il se mette à pleuvoir comme vache qui pisse ! Elle osa sortir le bout de son nez du préau qui l'avait abrité jusqu'à maintenant, laissant échapper un frisson qui parcourut tout son corps en sentant les gouttes de pluie glisser le long de son cou, puis dans son dos. Elle allait chopper la mort avant d'arriver chez elle. Elle se mit en route, tentant de se souvenir des raccourcis pour atteindre son immeuble, en longeant de très près les murs pour se faire abriter par ne serait-ce que quelques millimètres de toits. Mais ses efforts ne portèrent pas leurs fruits, au bout de seulement deux minutes, elle était trempée. Elle serait sortie de la douche que le résultat aurait été le même. Ses cheveux lui collaient au visage, ses vêtements à la peau et se faisaient de plus en plus lourd à porter, et ses chaussures faisaient "sploch sploch" à chacun de ses pas. La totale. C'est seulement à ce moment-là, qu'elle se décida à courir et pas avant.
Elle soupira de soulagement lorsqu'elle pénétra dans le hall de son immeuble, essoufflée et ses jambes qui n'avaient pas l'habitude d'un effort pareil lui faisaient horriblement mal. Elle monta les escaliers la menant à son appartement, rêvant de sa tasse de thé bien chaude qui l'attendait à l'intérieur et se stoppa net en ne trouvant pas ses clefs dans la poche de son gilet. Elle tenta de se remémorer sa journée, réfléchissant à vive allure où elle avait bien pu mettre ses fichue clef. Elle avait amené des vieux livres en dons à la bibliothèque, dans un sac… Mon dieu ! Ses clefs étaient restées dans son sac et à l'heure qu'il était, la bibliothèque venait de fermer. Elle se tapa la tête contre la porte de chez elle, se traitant de tous les noms et maudissant sa cervelle de l'avoir abandonnée. Elle n'allait quand même pas dormir dehors ?! Elle se tourna, se mit dos au mur et fixa le n°18 de la porte d'en face. Ashton. Elle se rua pour sonner chez lui, priant de toutes ses forces pour qu'il soit là. Coup de chance ou signe du destin, il vint lui ouvrir quelques secondes plus tard.
« - Salut, fit-elle en souriant avant de lever les yeux au ciel, agacée. Ta remarque est très pertinente. »
La jeune fille hocha la tête, ravit de ne pas avoir eu à lui demander, lorsqu'un miaulement l'interpella. Smoothie, son chat qui, apparemment, était lui aussi à la porte et trempé. Tel chat, tel maître. Elle se baissa pour le prendre dans ses bras et le caresser derrière les oreilles. Espérons que son sauveur de voisin n'ait ni un chien, ni une souris, sinon, la fin du monde était proche.
« - J'ai oublié, mes clefs… Ou perdues, je ne sais pas trop. Du coup, je suis à la rue… Ça me gêne de te demander ça, mais je pourrais, venir me sécher, le temps de trouver une solution à mon problème ? Et Smoothie, aussi, dit-elle en donnant un léger coup d’œil à son chat. Il est gentil et ne prendra pas beaucoup de place. »
Bah voyons. Le chat en question était déjà en train de lancer des éclairs à Ashton et de se préparer à lui faire sa fête. À lui ou à son appartement.
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Dim 3 Mai - 21:09
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Le premier étonnement passé, Ashton s’amusa à l’écoute de la mésaventure de May-Line. Elle n’avait vraiment pas choisi son jour, vu les cordes qu’il tombait dehors, et pas étonnant qu’elle est l’air de sortir de la machine à laver toute habillée. Elle avait évidemment besoin de se sécher au plus vite, sinon elle allait attraper la crève du siècle. En plein printemps, ce serait ballot, songea Ashton assez ironiquement. Une bonne douche chaude accompagnée de vêtements secs et d’un chocolat fumant, voilà tout ce dont elle avait besoin. Ce fut donc tout naturellement qu’Ashton s’écarta de l’encadrement de la porte pour laisser entrer la jeune fille. Et se figea aussi sec lorsqu’il intercepta ses derniers mots : un… chat ?! Ashton baissa les yeux vers l’animal (qui n’avait pas l’air hyper amical vu le regard de tueur qu’il lui lançait, soit-dit-en-passant). Il avait toujours été violemment allergique aux poils de chats. Un seul contact et de jolies plaques rouges apparaissaient sur ses bras, et ses yeux le piquaient à tel point qu’il pouvait en pleurer. Charmant, n’est-ce-pas ? Alors imaginez un peu le carnage s’il hébergeait une de ces bestioles chez lui… « Oui oui, évidemment. Pas de problème, faites comme chez vous ! » Les mots étaient sorti tous seuls. Son cerveau n’avait pas eu le temps de réunir le comité, la douane avait laissé passé les mots clandestins comme des émigrés mexicains. Ashton se frappa le front mentalement. Quel imbécile. Bon, il était maintenant trop tard pour faire marche arrière : le chat allait envahir son territoire. « Il est gentil et ne prendra pas beaucoup de place. » Ben voyons, soupira-t-il en levant les yeux au ciel mentalement. Trop tard, il fallait assumer et la prochaine fois, apprendre à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. Ashton invita donc May-Line et son animal à entrer et referma la porte derrière eux, le tout accompagné d'un petit sourire crispé.
Un rapide coup d’œil circulaire lui rappela que son appartement était très… en bordel. Il n’y avait pas de mot plus approprié pour décrire les trois coussins gisant lamentablement sur le sol, le lit défait et la vaisselle sale qui s’empilait doucement mais sûrement dans une très crédible imitation de la tour de Pise sur son plan de travail. Ashton grimaça. Habituellement, il trouvait toujours le temps de ranger un peu son studio (et ça l’occupait surtout), mais pas aujourd’hui de toute évidence. Comme de par hasard, c’était le jour où il recevait quelqu’un. Nickel. Bon, au moins, les surfaces étaient propres. Ca ne lui prendrait que trois minutes pour que la pièce reprenne un aspect correct. Trois minutes qu’il s’empressa de prendre : ni une ni deux, Ashton ramassa les coussins, tira sa couette et attrapa une serviette de toilette propre qu’il tendit à May-Line pour se sécher un peu, tout en s’excusant pour le désordre.
Après l’en avoir prié, l’Australien laissa ensuite la jeune fille s’installer dans ce qui lui servait de salon (soit un canapé et une table basse au milieu d’une grande pièce faisant aussi bien office de chambre que de salle de musique) et s’éclipsa dans la cuisine. « Tu veux boire quelque chose ? Chocolat ? Thé ? lui proposa-t-il en farfouillant dans un placard. » Peut-être aurait-il dû faire le plein de course ce matin : il avait utilisé sa dernière dosette de cappuccino devant son film et il n’achetait jamais de café pur. Espérons que May-Line ne soit pas trop difficile sur sa boisson.
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Lun 4 Mai - 0:31
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La jeune fille suivi son voisin à l'intérieur de l'appartement tout en serrant son chat contre elle et ne pu s'empêcher de sourire en voyant la pièce plus ou moins en désordre. Ça lui rappelait vaguement son chez-soi, aussi bordélique qu'ici, mais sans doute en dix fois pire… Au moins, elle ne serait pas trop dépaysée. Elle leva les yeux au ciel d'un petit air amusé en voyant Ashton se dépêcher de tout ranger plus ou moins correctement et le remercia pour la serviette. S'il voyait dans quel bazar elle vivait, il se rendrait bien vite compte que la fée du logis était bien loin d'exister. Peut-être qu'elle devrait songer à l'embaucher pour venir faire le ménage chez elle… Elle inspecta le reste de la pièce et son regard de posa sur la batterie. Elle avait oublié qu'il était musicien. Comment faisait-il qu'elle ne l'ait jamais entendu jouer ? Remarque, jouer de la batterie dans un immeuble, bonjour les problèmes avec le voisinage… Quoi que, s'ils étaient tous aussi sourd que la petite mamie de l'étage au-dessus, il n'aurait pas trop de soucis avec eux. Elle déposa Smoothie sur le sol qui se mit à tourner en rond dans la pièce, un peu chamboulé par ce changement si soudain. Il n'aimait pas être ici et il n'aimait pas du tout le maître des lieux. Tandis que la jeune fille se frottait les cheveux pour tenter de les sécher du mieux possible, le petit animal à quatre pâtes se dirigea vers la cuisine le plus silencieusement possible, une bien belle idée derrière les oreilles.
« - Je veux bien un...»
Elle ne termina pas sa phrase qu'un bruit de vaisselle cassée la coupa dans son élan. Elle se précipita dans la cuisine et fut surprise de découvrir que le réalisateur de cette tuerie n'était d'autre que son adorable boule de poil qui avait prit un malin plaisir à monter sur le plan de travail pour faire tomber toute la vaisselle. Si un chat avait pu rire, c'est sans doute ce qu'il serait en train de faire. Encore abasourdi, la jeune fille s'excusa de mille et une façon plausible, essayant de trouver une raison pour laquelle son, il faut bien le dire, abruti de chat avait réagi de la sorte. La faim peut-être ? Ou une envie présente ? Le dépaysement ?
« - Je ne sais pas ce qui lui a prit, il n'est pas comme ça d'habitude… Je vais nettoyer, dit-moi juste ou je peux trouver un balais et une pelle… Je suis encore, vraiment désolé… »
Smoothie, fier de lui, commençait sagement à se sauver en dandinent son arrière train d'un air de vainqueur, histoire de bien narguer tout le monde, se fit sauvagement attraper et tomba nez à nez avec sa maîtresse. Il baissa les oreilles tout en se confondant en de pitoyable miaulement, air de dire "Mais je n'ai pas fait exprès, voyons…" et frotta son petit museau contre le nez de la jeune fille en ronronnant. Jeu qui n'allait certainement pas prendre. Elle tenta de le réprimander, entre deux caresses, parce qu'elle était faible face à son animal, lui expliquant que c'était mal. Elle devait sans doute passer pour une demeurée ou pour une mère disputant son enfant après une bêtise, mais tant pis. Elle avait toujours agi comme ça avec lui et ça ne changerait pas.
« - Je te préviens, dit-elle en le sortant de la cuisine, si tu fais une autre bêtise, tu passeras les dix prochaines nuits sur le paillasson ! »
Elle lui tourna le dos pour rejoindre Ashton et nettoyer tout ce binz, tout en s'excusant une nouvelle fois. Essayant tout de même de changer de sujet, elle scruta les tasses qu'avait commencé à préparer le jeune homme et d'un sourire timide, lui dit :
« - Et je veux bien un thé, s'il te plait, merci... »
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Jeu 7 Mai - 18:41
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Le nez dans un placard, Ashton n’avait pas vu le chat passer derrière le comptoir de la cuisine pour le rejoindre. Un léger miaulement un peu trop proche à son gout fit sursauter l’Australien qui, dans un mouvement brusque dans le but de s’écarter de l’animal, envoya valser la pile de bols et d’assiettes sales qui trônaient sur le plan de travail. Le tout s’écrasa par terre dans un fracas de fin du monde. Oups… Après avoir rapidement vérifié que l’infernal matou restait à bonne distance, Ashton ferma les yeux un quart de seconde histoire de calmer son rythme cardiaque qui devait pulser à deux cents battements par minute au minimum. Il était plutôt habitué à casser des choses, vu sa tendance à faire de grands gestes et à ne jamais tenir en place, mais dans ce cas présent, il fallait avouer que les dégâts étaient particulièrement impressionnants : le carrelage était tapissé de morceaux de céramique blancs, et l’impact en avait même envoyé jusque dans le salon. « Au moins ça règle mon problème de vaisselle sale ! soupira-t-il enfin en se passant une main dans les cheveux d'un air dépité. » Ouais c’est ça, et tu vas devoir te taper des heures sup’ au café pour pouvoir te payer un nouveau set d’assiettes et de bols ! grommela sarcastiquement sa conscience. Alors qu’il songeait de plus en plus à investir dans une vaisselle en carton de type pique-nique, May-Line débarqua dans la cuisine et ouvrit de grands yeux en constatant les dégâts. Ashton était prêt à lui designer le coupable du doigt sans hésitation, mais il n’en eût même pas besoin. Heureusement finalement, May-Line n’aurait peut-être pas apprécié que son précieux Smoothie soit accusé si promptement et sans autre forme de procès. Ashton écarta de la main les excuses de la jeune fille. « C’est pas grave, t’inquiètes ! Je m’en remettrai. Et puis ce n’est pas de ta faute… » Le coupable en question eût droit à un regard noir de sa part avant d’être réprimandé sévèrem… euh… réprimandé à grand renfort de caresses par sa propriétaire. Aaah, qu’est-ce que les gens pouvaient être soumis aux caprices de leurs bestioles… songea Ashton en levant les yeux au ciel. C’était à se demander qui était l’animal de compagnie de l’autre. « Je te préviens, dit-elle en le sortant de la cuisine, si tu fais une autre bêtise, tu passeras les dix prochaines nuits sur le paillasson ! » Ah ça par contre il approuvait carrément ! Oui, oui, oui ! D’ailleurs il pouvait y aller dés maintenant sur le paillasson, aucun soucis !
Ashton esquiva les éclats de céramique et sortit de la cuisine afin de récupérer un balais et une pelle en plastique dans un placard. Lorsqu’il revint, il croisa le chat qui se pavanait en agitant doucement la queue et le jeune home dû faire un grand détour exagéré pour l’éviter. Il aurait juré avoir entendu la bête poilue ricaner derrière son dos. « Tiens, prends la pelle, je m’occupe du balais. » L’Australien tendit l’instrument à May-Line et tous deux nettoyèrent les dégâts en quelques secondes. « Du vrai travail de pro’ ! Je devrais peut-être songer à me faire embaucher dans une entreprise de ménage à domicile, je serais sûrement mieux payé qu’au café, blagua le jeune home après avoir rangé les outils à leur place respective. »
Il attrapa ensuite les deux tasses qu’il n’avait –heureusement- pas encore sorties et commença à préparer leur boisson. « J’espère que tu aimes le thé aux fruits rouges, je n’ai que ça en stock. » Coup de bol (haha), May-Line n’y trouva rien à redire et, pendant que l’eau bouillait, Ashton put détailler la jeune fille de haut en bas. Ses longs cheveux bruns étaient tout emmêlés à cause du séchage express à la serviette qu’ils venaient de subir, mais au moins, ils ne gouttaient plus. En revanche, ses vêtements étaient encore très humides et lui collaient à la peau, soulignant ses jolies formes… Ashton se donna une claque mentale et remonta les yeux en rougissant. C-ce n’était pas prévu... mais bon il restait un garçon après tout. Chassez le naturel et il revient au galop, comme disait l'autre. « Euh… Est-ce que tu veux que je te prête quelques fringues le temps que les tiennes sèchent ? Tu vas attraper froid si tu restes comme ça. »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 15 Mai - 20:07
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Tandis que Smoothie avait trouvé refuge sur le canapé du salon, étendu de tout son long, se frottant bien comme il faut sur les oreillers afin de laisser le plus de poils possibles, May-Line aidait dans la cuisine à nettoyer tout le bazar que Monsieur le chat avait semer. Elle était accroupie derrière la pelle afin de récupérer les morceaux de vaisselles qu'Ashton poussait avec le balais. Un merveilleux travail d'équipe tel qu'on en voyait plus de nos jours, c'était un beau moment d'émotion, qui aurait sans doute pu lui mettre la larme à l’œil… Ouais, bon, ceci était une blagounette de mauvais goûts. Bref. Deux ou trois aller-retour à la poubelle plus tard, le sol était enfin visible et la cuisine ne ressemblait plus à une victime d'une scène de couple. Bah ouais, c'est bien connu ! Les couples quand ça se disputent, ça saccagent tout, surtout les assiettes et les bols. Et encore plus quand il s'agit de la vaisselle à mamie datant de l'avant guerre et étant baladée de génération en génération. C'est précieux, très précieux… Devant la petite phrase très humoristique de son cher voisin, la jeune fille ne pu s'empêcher de lui proposer, sans forme d'ironie qu'il soit, de venir nettoyer son domicile qui, précisa-t-elle, devait plus resembler à un champ de bataille (après la bataille, évidemment) qu'à un appartement de jeune fille. Inutile de redire à quoi il resemble, il suffit d'imaginer l'état d'un magasin de porcelaine après le passage d'un troupeau d'éléphants. Plutôt flippant, non ?
Ashton lui proposa ensuite un thé aux fruits rouges. Ce n'était, certes, pas son préféré, mais niveau thé, elle était loin d'être embêtante. Elle buvait n'importe lequel et n'importe quand. Que ce soit cinq heures du matin ou dix heures du soir. Tea is life. Elle était prête pour partir à la conquête de l'Angleterre après ses études. Elle sortit de ses pensées et détailla le jeune homme qui la détaillait… Eh ! Elle se mit à rougir de la tête aux pieds et croisa les bras sur son tee-shirt quasiment transparent. Certes, il n'y avait pas grand-chose à regarder, elle était même plutôt planche à pain ou à repasser, mais ça devenait un peu trop gênant. Elle ne fit donc aucun commentaire, mais intérieurement, elle rêvait de se mettre dans un trou à souris, ou d'enfoncer sa tête dans la terre comme le ferait une autruche. Fort heureusement, il lui proposa des vêtements secs, ses vêtements secs… Des vêtements qu'il avait porté… Attention, saignement de nez. Elle rentra sa tête dans ses épaules et tenta de balbutier quelques mots.
« - Je… Euh… Enfin… Hum, oui…Merci… »
Six mots d'employés alors que deux auraient pu suffire, May-Line venait de détenir son record personnel ! Laissant Ashton se diriger vers son placard, elle se chuchota toute sorte d'insulte pour elle-même et secoua les bras dans tous les sens afin de montrer à son subconscient son profond agacement, ainsi que son énervement. Une fois calmée, elle se décida à regagner le salon et se voit remettre dans les bras un débardeur blanc ainsi qu'une chemise rouge à carreaux, un jean slim noir. Parfait. Grand, mais parfait. Elle le remercia avec le plus beau de ses sourires et bien trop pressée de se défaire de ses vêtements mouillés, elle ne prit même pas le temps de demander où se trouvait la salle de bain. En revanche, elle ne comptait pas se changer devant n'importe qui et certainement pas devant un mec !
« - Euh, tu peux te tourner, s'il te plait ? Et fermer les yeux aussi. »
Une fois que le garçon obtempéra, elle retira son tee-shirt et le plaqua sur sa poitrine, méfiante. Ils sont filous les gars…
« - Et tu ne regardes pas ! »
Elle se changea en deux deux et lâcha un soupire de contentement en sentant les tissus chauds et secs sur elle. Elle revivait. Plus qu'à siroter son thé, elle serait prête à ré-affronter la pluie. Enfin, non. Elle ne voulait plus entendre parler de pluie pour les dix prochaines années à suivre ! Elle prévint Ashton qu'elle était enfin présentable (et de toute évidence, plus nue), Une fois de nouveau face à elle, elle reprit la parole.
« - Tu as un étendoir ? Pour que je fasse sécher mes vêtements? »
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Dim 17 Mai - 22:29
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La bouilloire émit un petit bip pour signaler que l’eau du thé était prête. Ashton termina donc la préparation de leurs boissons puis tendit sa tasse à May-Line tout en la mettant en garde contre la chaleur. Sa bouilloire n’en faisait souvent qu’à sa tête question thermostat, du coup on se retrouvait souvent avec une eau à la température aléatoire, du tiède-froid au bouillant façon lave en fusion. Dans les deux cas, il valait mieux prévenir que guérir. Une fois que May-Line eût son thé entre les mains, l’Australien se dirigea vers son coin « chambre » où se trouvait sa commode. S’ensuivit un long moment de solitude lorsqu’arriva le moment de choisir des vêtements pour la jeune fille. Et ressentit soudain un grand élan de compassion pour les hommes qui devaient choisir de la lingerie pour leur copine. L’angoisse ultime. Bon, là il ne devait fournir que les vêtements. (Thanks God !), mais quand même, la tâche était ardue. Du haut de son mètre quatre-vingt trois, Ashton devait dépasser May d’au moins deux têtes. Facilement. Pas évident pour trouver quelque chose qui lui aille correctement donc. Et heureusement qu’il était mince, sinon le moindre t-shirt aurait fait effet parachute ou voile de bateau. Après une bonne dizaine de minute à se gratter la tête en farfouillant parmi ses piles de fringues, Ashton dénicha finalement une chemise à carreaux, un débardeur blanc et un jean slim (là encore, heureusement qu’il n’était pas dans le trip baggy et maillot de basket américain ultra large). L’Australien revint donc vers May-Line, son butin entre les mains qu’il lui tendit lorsqu’il arriva à sa hauteur. « Voilà. Ça sera sûrement trop grand, mais au moins c’est propre et sec. » La jeune fille le remercia chaleureusement et, alors qu’Ashton s’attendait à devoir lui montrer le chemin de la salle de bain, elle lui demanda de se retourner en fermant les yeux. Ah d’accord, très bien. Parfait. Ashton sentit le rouge lui monter aux joues et s’exécuta sur le champ. Pendant que May se changeait, il fixa droit devant lui, impassible. Et son regard rencontra le miroir. « Et tu ne regardes pas ! » Ashton sursauta, tel un gamin prit la main dans le sac de bonbons. Il détourna bien vite les yeux vers une portion de mur beaucoup plus intéressante. « Ce n’est pas du tout mon genre… » Hum hum.
Quelques secondes plus tard, May-Line le prévint qu’elle était présentable et il put enfin se retourner. La chemise était trop grande, mais avec les manches retroussées on n’y voyait que du feu. Pareil pour le pantalon, malgré les nombreux plis au niveau des genoux et des chevilles. Et puis c’était tendance les vêtements larges, non ? À moins que ce ne soit l’inverse ? Baah, lui et la mode de toute manière… Tant que les fringues lui plaisaient, il se fichait des tendances comme de son premier bavoir. May-Line le sortit de ses pensées vestimentaires en lui demandant s’il avait un étendoir (ou tout autre endroit où faire sécher ses affaires finalement). Ash opina du chef avec un sourire. « Bien sûr, salle de bain ! fit-il en lui désignant la porte du pouce. L’étendoir est déjà installé. Fais comme chez toi ! »
Tandis que May-Line s’absentait, l’Australien récupéra sa propre tasse de thé dans la cuisine puis revint s’asseoir dans le canapé. Enfin, essaya de s’asseoir. Le chat n’avait pas bouger d’un poil (c’était le cas de le dire en l’occurrence, vu l’était des coussins) et le narguait de ses grands yeux jaunes. Au dernier moment, Ash se ravisa donc et s’assit par terre, non sans avoir lancé un regard meurtrier au félin roux. « Profites-en, tu n’perds rien pour attendre, le chat. T’es toujours chez moi je te signale, alors prend pas trop tes aises, tu veux ? » À croire que l'animal faisait exprès de perdre ses poils partout, histoire de bien le rendre malade par la suite. Trop gentil de sa part.
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Lun 18 Mai - 0:00
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May-Line lui sourit et partie en direction de la salle de bain, portant le plus loin possible de soi et des vêtements secs d'Ashton… Stop. Pause. Elle était en train de porter les fringues d'un garçon. Un garçon ! Vous imaginez une petite seconde là ou pas ? Bref. Elle tenait donc éloigné d'elle ses vêtements mouillés qu'elle tenait d'une seule main, le bras tendu, comme ci ils avaient la peste ou qu'ils allaient la manger. Faut dire qu'ils gouttaient un petit peu, mais vraiment un tout petit peu, juste assez pour faire un lac artificiel dans l'appartement, en fait. Elle poussa la porte de la salle de bain avec ses fesses -et heureusement qu'elle n'était pas entièrement fermée sinon elle aurait eu du mal- alluma la lumière et se stoppa net devant les étagères de rangement du jeune homme. Une boite de préservatif y était exposée fièrement, surtout quand on pouvait lire la taille de ces bouts de latex. Elle secoua la tête dans tous les sens, tentant tant bien que mal de faire disparaître le rouge qui lui était monté au visage. Pourquoi faisait-il aussi chaud tout d'un coup ? Quelqu'un avait-il monté le chauffage ? Elle reporta donc son attention sur l'étendoir, sauf que, bah oui sinon ce n'est pas drôle, la place se faisait manquante. Des bandanas de toutes les couleurs y étaient étendus ainsi que des chaussettes et des caleçons… Ah ouais. Il y en avait pour tous les goûts. Des petits canards aux couleurs de certains drapeaux, des Marvel ou encore des Star Wars se côtoyaient sur l'étendoir. C'est donc là-dedans que se trouvait le, sûrement, très bel eng…, enfin les (jolies) petites fesses de son voisin. Intéressant. Enfin, non, pas si intéressant que ça, pas du tout même. C'est donc entre deux coups de chaud que la jeune fille se mit à étendre ses affaires là où elle trouvait de la place, essayant de réorganiser le tout quand elle en avait besoin. Une fois fait, elle se tourna vers le miroir pour faire une chose qu'elle faisait que très rarement, se regarder dedans pendant plus de trente et une seconde. Une vraie pâlotte derrière le rouge de sa gêne. Elle ressemblait à un parfait zombie ayant prit un énorme coup de soleil. Pas mal comme comparaison, non ? Elle se passa de l'eau sur le visage dans l'espoir de ressortir le plus fièrement possible et coiffa ses cheveux en batailles avec ses mains. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ait pu se présenter dans un état pareil devant lui. Une fois plus ou moins coiffée, elle éteignit la lumière et sortit de la pièce.
Pendant ce temps-là, Smoothie avait prit le monopole du canapé et si, le maître des lieux pensait une seule seconde qu'il arriverait à l'en faire partir, il se fourrait le doigt dans l’œil jusque dans l'omoplate. Un chat marque très facilement son territoire et il comptait bien le faire. Ce n'est qu'après l'entente des trois derniers mots que l'humain avait prononcé, soit ; prendre ses aises, qu'il se mit sur le dos, les quatre pattes en l'air et se mit à se dandiner de plus en plus sur le canapé, semant encore plus de poils qu'il y en avait, le tout dans de parfait ronronnements et quelques miaulements. De temps en temps, il jetait des regards furtifs sur sa cible afin de lui faire comprendre qu'il pourrait tout faire ici. Après tout, c'était un chat et qui plus est, le chat de May-Line, son invitée. Puis les chats, c'est trop mignon. En entendant la porte se rouvrir, signifiant que sa maîtresse n'allait sûrement pas tarder à revenir, il se redressa afin de reprendre une position plus convenable -c'est-à-dire en laissant une place pour qu'elle puisse s’asseoir- et montrer très fièrement à quel point c'était un gentil matou. Il accueillit donc son arrivée dans une fanfare de miaulement.
La jeune fille rentra dans le salon et fronça les sourcils en apercevant Ash assit par terre. Pourquoi n'était-il pas sur le canapé ? Bah, peut-être qu'il était plus à l'aise avec les fesses par terre. Bon sang ! Fallait qu'elle arrête de penser à ses fesses, ça commençait à bien faire. Elle sourit en voyant son gros sac de chat prendre une place sur le canapé. Il était vraiment incorrigible.
« - Vous avez l'air de drôlement bien vous amusez tous les deux, dit-elle en regardant son animal puis Ashton qui était installé le plus loin possible de la boule de poil, et de beaucoup vous aimez aussi. »
Elle se fraya un chemin vers le canapé et s'assit à côté de son chat qu'elle prit sur les genoux. Elle n'était pas chez elle et ça la gênait un peu qu'il grimpe sur les meubles et pique la place aux autres.
« - Tu préfères réellement être assis par terre ou c'est à cause de mon chat ? finit-elle par demander. Il n'est pas méchant tu sais... »
Comme pour soutenir les propos de sa maîtresse, Smoothie lui donna une merveilleuse léchouille sur la joue, frottant son petit museau dans son cou. Un adorable et sournois petit chat. May avait presque envie de lui dire que c'était une preuve en image, mais elle doutait que ça suffise. Il pouvait très bien en avoir peur… Ce serait une belle première de connaître quelqu'un effrayé par ces adorables petites choses, mais bon, c'était tout à fait plausible. Elle préféra se taire et reprendre sa tasse de thé en attendant les explications du jeune homme. En tout cas, elle préférait, et de loin, apprendre qu'il trouvait le sol très confortable, plutôt que de savoir qu'il n'aimait pas sa bête. Egoïste ? Non, pas du tout. Elle n'avait juste pas très envie de mettre Smoothie à la porte…
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Mar 26 Mai - 18:40
What's normal anyways ?
Life is full of beauty. Notice it. Notice the bumble bee, the small child, and the smiling faces. Smell the rain, and feel the wind. Live your life to the fullest potential, and fight for your dreams.
Ashton plissa les yeux tout en sirotant son thé, des rêves de félin roux fumant, rôti à la broche dans la tête. Il avait déjà goûté du kangourou et de l’alligator, les chats ne devaient pas être pire ! Avec un peu de sel et de sauce barbecue, le rendu pouvait même être bon. Il pouvait déjà imaginer ce petit goût fumé et amer sur ses papilles... Heureusement (ou pas...), May-Line reparut dans le salon et cette pensée alléchante s’évapora. Dommage, homme et animal devraient encore cohabiter un moment. À moins que l’un ou l’autre ne cède à la pression et ne tue son adversaire dans d'atroces souffrances avant. Le pire, c’était que le grand Australien, malgré ses biceps de batteur, n’était pas sûr de l’emporter. Aargh. May-Line attrapa finalement son chat et le posa sur ses genoux, laissant une énorme tâche de poils roux sur son canapé gris anthracite. Nickel. Merci Smoothie. Il était bon pour quelques heures de nettoyage. Avec quel produit suffisamment fort pouvait-on annihiler des poils de chat d'ailleurs ? Il devrait se renseigner au plus vite. Il y avait urgence, vue la situation. « Tu préfères réellement être assis par terre ou c'est à cause de mon chat ? Il n'est pas méchant tu sais... » Ashton se dandina sur place, un peu mal-à-l’aise. Comment te dire ? Je suis extrêmement allergique à ton petit animal chéri qui ne semble pas très enclin à me laisser un espace vital, donc je vais sûrement avoir les yeux et le nez qui coulent d’ici deux à trois minutes, de façon assez peu avantageuse. Mais ouais, sinon j’aime bien les chats. De loin. Derrière une vitre double-vitrage en plexiglas c’est pas mal. Ashton lâcha un long et profond soupir intérieur. Pas sûr que May apprécie que son précieux chat soit aussi peu apprécié. En même temps, ce n’était pas comme s’il pouvait faire semblant d’adorer son matou, Ash était prêt à parier qu’on pouvait voir les éclairs se croiser en crépitant dans leur regard respectif. Et puis il ne fallait pas qu’elle croit qu’il en avait peur non plus, il tenait à sa virilité ! Étonnamment, ça le gênait que May puisse penser cela de lui. Pourtant, il était sûr qu’elle ne l’aurait pas jugé si ça avait été le cas… Bizarre. « Je suis allergique aux poils de chats en fait, répondit finalement Ashton avec un petit rire gêné. Il s’appuya sur ses paumes de mains avant de reprendre, avec un sourire franc cette fois : Mais t’inquiètes, si je garde une distance de sécurité, ça devrait le faire ! » Seulement, le célèbre No worries australien semblait sonner légèrement faux dans sa voix...
Un moment de silence s’ensuivit, ponctué ci et là de quelques bruits de déglutissement de leur boissons encore fumantes. Ah non, pas que : un gargouillement sonore venant de l’estomac d’Ashton brisa le silence. Apparemment, le thé n’était pas suffisant pour le rassasier… Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu’il était quasiment vingt heures. Normal qu’il crève la dalle ! Il n’avait pas pris de troisième goûter ! Ash se leva donc d’un bond, manquant de peu de renverser sa tasse posée en équilibre précaire au bord de la table basse. « J’ai faim ! Ça te dit une pizza faite-à-la-main-mais-par-d’autres-mains-que-les-miennes ? » Ashton attrapa son portable au fond de sa poche et commença à composer le numéro. « Je connais un type, un magicien de la pizza, tu vas adorer. Qu’est-ce qui te tente ? » Ashton ne put s’empêcher de sourire lorsque May-Line lui confia sa pizza préférée. C’est donc toujours en souriant qu’il salua son interlocuteur de l’autre côté du combiné : « Salut Gino, c’est Ash. Ça va, mate ? (…) Alors je vais prendre comme d’hab’ : une Bacon Groovy et une Extravangazza. Avec une Australienne médium en plus, please. (…) Mais nan je vais pas grossir t’inquiètes, je fais du sport ! Et t’es pas ma mère non plus Gino ! (…) Ouais c’est ça, à la prochaine, see ya mate. » Ashton secoua la tête en raccrochant le téléphone et s’adressa à May-Line : « Elles arriveront dans une quinzaine de minutes. »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Mar 26 Mai - 21:45
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I learned that courage was not the absence of fear, but the triumph over it. The brave man is not he who does not feel afraid, but he who conquers that fear.
La jeune fille pâlit légèrement et cessa de caresser son chat. Mince alors ! Si elle avait pensé une seule seconde qu'il pouvait être allergique aux poils de chats, qui en vérité, n'était pas réellement une allergie aux poils, mais à la salive, elle aurait laissé son adorable animal sur le paillasson. Enfin, c'est ce qu'elle essayait de se faire croire, car elle savait pertinemment qu'elle aurait eu du mal, beaucoup de mal… Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Le sortir ? Le garder ? Aucune idée. Si elle avait eu les clefs de chez elle, elle l'aurait remis vissa vissa dans son appartement, mais voilà, elle ne les avait pas, et si elle les avait, elle ne serait pas en train de squatter chez son voisin, de peut-être lui provoquer une réaction allergique et de porter ses vêtements. Ses vêtements ! La jeune fille se leva d'un bon, faisant tomber Smoothie qui émit un petit miaulement de mécontentement avant d'aller se mettre en boule dans un coin, sous la table de la cuisine, et frotta énergiquement ce qu'elle portait pour tenter d'enlever les poils de chats. C'est que c'est plutôt coriace ces trucs. Elle pivota sur elle même tout en se frottant dans tous les sens, comme ci en gigotant autant, elle ne tirerait plus de résultats.
« - Je suis désolé ! Pourquoi tu me l'as pas dit dès le début ? Je peux le mettre dehors si tu veux, s'il a réussi à sortir, il réussira bien à rentrer...»
Ou il attendra devant la porte en miaulent toute la nuit en espérant qu'on le laisse rentrer…, pensa-t-elle en silence. Elle porta son regard dans sa direction et cessa de s'astiquer ou de se dépoiler (et dans ce cas de figure-ci, il est bien question d'enlever les poils, hein, pas les vêtements…). Elle rougit légèrement et se rassit en silence. Idiote, lui murmura sa conscience. Elle soupira et reporta son attention sur sa tasse de thé qui fumait encore. Boire tant que c'est chaud et surtout noyer sa gêne. Elle reprit la tasse entre ses mains et baissa les yeux tout en buvant avant de reprendre d'une toute petite voix.
« - Je laverais tes vêtements… En prenant soin d'enlever chaque poil qui s'y trouve. »
Il manquerait plus qu'il fasse une crise à cause d'elle et ce serait le pompon. Déjà qu'il était bien sympathique de l’accueillir chez lui et d'autoriser son chat à rester, alors si en plus elle le rendait malade, jamais elle s'en remettrait et elle se sentirait redevable à vie. Déjà que cette sensation n'était pas si loin que ça en fait.
Après un long moment de silence qui fut interrompu par un gargouillement d'un ventre affamé qui n'était d'autre que celui d'Ashton, celui-ci l'invita à commander une pizza. La conscience de May effectua une petite danse de la joie en hurlant à tue-tête qu'elle était invitée à manger. Une grande première ! Tandis qu'il cherchait le numéro de son dieu des pizzas, elle regarda attentivement la carte avec les très nombreux choix qu'ils proposaient, évidemment, elle espérait retrouvait celle qui faisait battre son cœur et par chance, elle y était. L'Australienne, sa pizza préférée. Et non, ce n'était pas sa préférée parce que Ashton l'était. Pas du tout. D'ailleurs, il ne put s'empêcher de sourire quand elle le lui confia, ce qu'elle trouva mignon. Bah quoi ? Ce n'est pas toujours que quelqu'un aime une pizza portant le nom de son pays, c'est une fierté, non ? Bref. Elle le laissa commander, tout en écoutant attentivement sa conversation téléphonique jusqu'à ce qu'il lui annonce qu'ils seraient livrés d'ici une quinzaine de minutes.
« - D'accord, fit-elle en souriant et en faisant une petite fixette sur ses mains depuis qu'il avait, sans réellement le vouloir, aborder le sujet, mais tu sais, j'aurais adoré te voir mettre les mains à la pâtes. Sérieusement, elles sont…immenses ? »
Elle ne savait pas vraiment si on pouvait qualifier des mains d'immenses, mais en tout cas, les siennes étaient parfaitement ridicules à côté. Elle n'avait jamais vu ça de toute sa vie, bon, ce n'est pas comme ci sa vie avait vraiment été longue, mais en dix-neuf ans, elle venait de découvrir une paire de main assez grande pour susciter son attention. Il y en a qui font une fixette sur les cheveux, bah elle, c'est sur les mains.
« - Ça doit quand même être pratique pour tous les jours… On peut plus facilement prendre de choses ou de grandes choses dans les mains, non ? »
Se rendant compte bien après la bataille du deuxième sens que pouvait prendre sa phrase pour les esprits tordus (ou en chaleur, ou en manque, enfin, vous voyez), elle se mit à virer au rouge pivoine et se mordit la lèvre inférieure. Boulette.
« - Ouais… Euhm… Tu devrais… Enfin, tu pourrais faire la pâte très facilement… »
Elle déglutit légèrement, songea tout d'un coup à partir en courant et aller supplier la voisine sourde de l'étage d'au-dessus à l'héberger pour la nuit. Elle supplia silencieusement pour qu'il change de sujet ou trouve le moyen de le rendre moins gênant qu'il l'était actuellement et vite avant qu'elle décède d'un arrêt cardiaque.
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 29 Mai - 20:56
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Ashton fourra son téléphone dans sa poche et se rassit sur le parquet, mains jointes autours de ses genoux relevés. May-Line avait attendue patiemment la fin de l’échange et le regardait maintenant avec de grands yeux de type soucoupes. Enfin, c’était plutôt ses mains qu’elle regardait : « J’aurais adoré te voir mettre les mains à la pâtes. Sérieusement, elles sont… immenses ? » Ashton pouvait limite percevoir l’étonnement mêlé à de l’admiration dans sa voix, ce qui le fit pouffer. La jeune fille ne paraissait vraiment pas croire à ce qu’elle voyait. Ashton leva sa main droite au niveau de son visage et en contempla la paume puis le dos. May avait raison, c’était vrai qu’il avait de grandes mains. Enfin, de longs doigts surtout. De longs doigts fins, un peu trop squelettiques à son goût. On ne lui avait pas souvent fait la réflexion mais quand c’était le cas, c’était la plupart du temps pour s’en moquer. Au collège surtout, les enfants sont si gentils entre eux, n’est-ce-pas ? Grandes mains et grands pieds (oui parce qu’il y avait ça à ajouter à la liste aussi) pour le type qui semble n’avoir jamais terminé sa croissance. Bon, maintenant il s’y était habitué à ses mains de géant, il ne fallait pas croire qu’il était complexé non plus, hein ! Mais ça l’amusait toujours de voir autant de surprise dans les yeux des gens tels que May-Line. « Ça doit quand même être pratique pour tous les jours… On peut plus facilement prendre de choses ou de grandes choses dans les mains, non ? Ouais… ajouta-t-elle très vite en rougissant, Euhm… Tu devrais… Enfin, tu pourrais faire la pâte très facilement… » Devant la tête extrêmement gênée et rouge pivoine de son invitée, Ash se mordit l’intérieur de la joue en luttant contre l’irrépressible envie d’éclater de rire. Elle était tellement… innocente ! À croire qu’elle avait été élevée dans une tour d’ivoire jusqu’à sa majorité et qu’elle n'a jamais dévié du droit chemin. May devait être bien dépaysée ici, surtout dans cet appartement qui respirait le mâle : lit défait, fringues froissées qui débordaient de la commode et posters de groupes punk-rock placardés aux murs en briques rouges, rien ne manquait au stéréotype du musicien fauché.
Ash ne put s’empêcher de penser que May-Line était adorable avec ses joues roses et ses vêtements trop grands. Un peu comme une petite fille qu’on a envie de prendre dans ses bras parce qu’elle est trop trop cute. Ne lui manquait que les couettes. Finalement, il eût de la peine pour elle et abrégea ses souffrances avec un grand sourire : « Je t’avoue que ouais, ça peut être pratique dans certains cas. Genre… au bras de fer chinois. Je suis hyper fort au bras de fer chinois. Trois fois médaillé d’or aux Jeux Olympiques. » Ash lui adressa un clin d’œil des plus malicieux (cette cruauté…) et croisa les jambes devant lui en prenant un air qui se voulait triste et nostalgique, digne d'un acteur Shakespearien. « Mais merci de les accepter pour ce qu’elles sont, ça me touche. Elles n’ont pas eu une vie facile, tu sais… » Devant le regard éberlué d'animal traqué que lui lança May-Line, Ashton capitula en pouffant. « Ok ok, j’arrête de me moquer. Mes grandes mains ne me permettent pas de faire une pizza, si c’est ça qui te tourmente. Mes capacités culinaires se limitent à faire bouillir ma nourriture à l’eau, alors tu vois, c’est pas demain que je pourrai te cuisiner un bon p’tit plat ! Non pas que mes brocolis à l’eau ne soient pas délicieux, attention ! Ce sont les meilleurs brocolis du monde ! » L’Australien ponctua ses derniers mots d’un geste de la main, imitant un chef cuisinier complimentant un met délicieux.
Il ne la connaissait pas depuis longtemps, mais Ashton sentait qu’il allait beaucoup aimer taquiner May-Line. Pas sûr que la jeune fille soit du même avis en revanche... Tant pis ! Il serait vraiment dommage de se priver. Des idées toutes plus machiavéliques les unes que les autres fleurissaient dans son esprit, faisant briller ses yeux verts. Pour un peu et il se frottait les mains en ricanant. La pauvre petite...
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 29 Mai - 23:53
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Dernière édition par May-Line Powells le Dim 31 Mai - 22:44, édité 2 fois
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Dim 31 Mai - 18:15
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Ashton ouvrit de grands yeux lorsque May-Line lui avoua qu’elle détestait les brocolis. Lui qui en raffolait ne comprenait pas du tout ce rejet si vif. Quand ils étaient bien cuisinés, les brocolis étaient succulents ! « Baah, tu n’as pas encore goûté aux miens, c’est pour ça. Tu changerais d’avis bien vite autrement ! » C’était étonnant à quel point les légumes en général étaient si peu appréciés par les gens. Présentez-leur une assiette d’épinards en branches et une assiette de frites, leur choix est vite fait. Rien qu’au café où il travaillait, Ashton servait beaucoup plus de muffins au chocolat que de salades de fruits. Question de culture probablement. Ashton replaça une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux vers l'arrière. En y repensant, heureusement qu’il faisait partie des amateurs de fruits et légumes sinon il finirait obèse au bout de trois semaines avec toutes les pizzas qu’il consommait…
Son cerveau bloqua sur la dernière phrase de May-Line. Si elle venait de parler allemand ou russe, cela aurait donné exactement le même résultat : Ash n’avait pas compris un mot et ne pouvait imaginer à quoi ressemblait et encore moins quel goût pouvaient avoir les plats énoncés (s’il s’agissait bien de plats). Que diable était cette langue ? Hum hum. Ouais, bon, il pouvait parler lui et son jargon australien. La plupart des gens ouvrait des yeux grands comme des assiettes et n’en menaient pas large non plus lorsque la discussion se prolongeait. Voilà donc l’effet que ça faisait… On en était réduite au regard vide et au sourire de façade du style « Je ne comprends pas un traitre mot de ce que tu racontes mais continue, ça m’intéresse. » Réaction humaine naturelle. Ashton se demanda soudain d’où venait May-Line. Il ne s’était en effet jamais posé la question jusqu’à maintenant, croyant qu’elle était tout simplement Canadienne. De toute évidence, ce n’était pas le cas, et son pays d’origine utilisait un anglais pour le moins… folklorique. L’Angleterre sûrement. Ashton avait toujours eût du mal à les comprendre à travers leur très fort accent qui accentuait les consonnes.
Finalement, May-Line eût pitié de lui et le tira du brouillard linguistique dans lequel il errait depuis quelques secondes en lui expliquant en quoi consistaient les spécialités auxquelles elle faisait référence. Ok, le Laverbread était une galette (et non un pain comme il l’aurait pensé), le Clark’s Pie un pain pour le coup (et non une tarte, comme son nom pourrait l’indiquer) et le Tas… Tra… Tawt… Machin (Ashton abandonna au bout du troisième essai, ce nom était impossible à prononcer, et pria que ce ne soit pas un sacrilège aux ancêtres de May) un ragoût. Très logique. Cependant, ces plats avaient le mérite de lui mettre l’eau à la bouche. Surtout le dernier, malgré son appellation étrange. Ash avait toujours été friand de lard fumé et de bacon alors si on y mélangeait des patates, il ne répondait plus de rien. « Miam ! Ça à l’air vraiment bon tout ça ! Original, mais très appétissant. D’où ça vient exactement ? Non parce que tu sais que je suis Australien, mais moi je ne sais pas d’où toi tu viens. On a un manque d’équité là ! » Ashton leva un doigt pour appuyer ses paroles puis reprit. « D’ailleurs tu devrais essaye un plat Australien, genre… la Vegemite. Une tuerie ce truc-là. » Bon ok, la Vegemite n’était pas un plat à proprement parler mais de la pâte à tartiner à base de levure et d’épices. Certains ignorants la comparaient à la Marmite populairement célèbre dans les pays anglo-saxons, mais les Australiens faisaient de la resistance et leur opposaient un non définitif : la Vegemite n’est pas comparable. Point barre. Dans ce pays, elle est élevée au stade de religion, et Ashton ne faisait pas exception. D’ailleurs, à chaque fois qu’il retournait dans son pays natal, il en faisait provision au point de passer pour un trafiquant de drogue verte en jarre de plastique et étiquette jaune.
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Dim 31 Mai - 22:45
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May pencha la tête sur le côté et tenta de canaliser son énergie. Elle se retenait de sauter sur place en frappant des mains comme le ferait une gamine à qui on faisait un compliment, bien que le compliment en question allait surtout pour les plats dont elle avait parlé que pour sa poire. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait déjà invité Ashton à venir manger chez ses parents un bon repas que son père aurait fait spécialement pour sa venue, mais pour le moment, c'était un peu trop tôt pour l'inviter de l'autre côté du globe. Elle éprouvait une grande admiration pour son pays, sa culture et surtout sa gastronomie, bon, l'Angleterre n'arrivait pas très loin derrière, mais c'était kiff-kiff !
« - Oh, veuillez m'excuser, très cher, dit-elle en prenant un air de la haute, je viens d'une contrée lointaine communément appelé Pays de Galles. Et pour me faire pardonner de cette inégalité, sachez que je suis née à Cardiff. »
Elle lui lança un clin d’œil accompagné d'un grand sourire qui faisait dix fois le tour de sa tête. Elle était pourtant persuadée de lui avoir dit d'où elle venait. Remarque, avec sa mémoire de poisson rouge, le jour où elle était sûre de ce qu'elle pouvait dire n'était pas prêt d'arriver. Le jeune homme lui parla à son tour d'un mets australien, enfin, de la Vegemite, cette pâte à tartiner qui ressemble quand même pas mal à la Marmite de chez elle. Mais cette réflexion, elle se la garderait bien pour elle. Elle savait à quel point cela avait le don d'exaspérer les Australiens quand on comparait les deux.
« - Il y a que vous pour appeler ça un plat ! On fait un marché, tu me fais goûter un plat australien, celui que tu veux, peu m'importe et je te ferais goûter un plat gallois. Qu'en dis-tu ? »
May n'était pas une grande cuisinière, mais avec la recette de son père et en s'appliquant un peu, elle était sûre de pouvoir réussir à cuisiner quelque chose de plus ou moins bon. Et dans le pire des cas, elle savait d'ores et déjà que son père répondrait toujours à ses appels, surtout quand il s'agissait de parler cuisine. Et soyons honnêtes, c'était aussi le meilleur moyen pour prendre des nouvelles de sa famille, qui mine de rien, commençait à lui manquer.
« - Ça ne te manque pas trop des fois ? demanda-telle d'une petite voix. Je veux dire, ton pays, ta ville, ta famille, ta culture ? Je ne suis pas là depuis très longtemps, moins d'un an, mais des fois, j'ai la sensation de ne pas être chez moi, de faire tâche dans le décor. C'est…tellement différent ! »
Ashton était en train d'ouvrir la bouche lorsqu'on sonna à la porte. Elle n'avait pas besoin de demander qui était-ce que vu à l'allure à laquelle il parti pour aller ouvrir, elle savait par avance que les pizzas étaient là. De plus, la délicieuse odeur commençait à monter jusque dans ses narines. Tant mieux, son ventre commençait à gargouiller. Quelques minutes plus tard, il revint les mains prises par les trois pizzas qu'ils avaient commandé et déposa les cartons soigneusement sur la table. Gênée d'abuser de sa bonne volonté, elle posa la question la plus idiote de toute la planète et qui énerve tout le monde.
« - Tu me diras combien je te dois pour la pizza… »
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Sam 27 Juin - 23:44
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Ashton écarta les contestations culinaires de May-Line d’un geste désinvolte. Il avait l’habitude de ce genre de réaction concernant la Vegemite, peu étant fan de son goût particulièrement amer. On reconnaissait les vrais. En revanche, la proposition de May concernant l’échange de leurs plats nationaux respectifs lui donnait bien envie et il ne manqua pas d’approuver vivement. Quelle spécialité australienne pourrait-il lui faire goûter ? Contrairement à la croyance populaire, les Australiens ne mangeaient pas plus de kangourou que les Français de la grenouille, ils préféraient de loin un bon barbecue (qu’importe ce qu’on y faisait griller d’ailleurs) ! Or dans son petit studio sans jardin, le barbie risquait de tourner court. Ashton songea ensuite au banana bread dont il raffolait, et qu’il savait faire lui-même par-dessus le marché. Parfait !
« Ça ne te manque pas trop des fois ? demanda soudain May-Line d'une petite voix. Je veux dire, ton pays, ta ville, ta famille, ta culture ? » Ashton fut un peu pris de court par cette question assez sérieuse et prit le temps d’y réfléchir quelques secondes. Évidemment que son pays natal lui manquait, et pas uniquement à cause de la différence de température. À chaque fois qu’il prenait l’avion pour retourner à Sydney pendant les vacances, il retrouvait des visages familiers, des lieux et des souvenirs de son enfance. Même son accent ne dénotait plus et se fondait dans le décor ! Cependant, il avait trouvé de nouveaux amis au Canada, avait vécu de nouvelles aventures et s’était construit de nouveaux souvenirs. Ashton commençait doucement à adopter White Oak Station comme sa nouvelle maison et s’il déménageait une nouvelle fois, il était certain que WOS allait lui manquer autant que Sydney. Ash ouvrit la bouche pour répondre à May-Line, mais fut interrompu par la sonnerie de la porte d’entrée. D’un bond, il fut sur ses pieds et courrait presque ouvrir au livreur de pizza. Il revint dans le salon une minute plus tard, les trois cartons fumant dans les bras et une lueur affamée dans les yeux. Ashton se réinstalla en tailleur sur le parquais et posa délicatement leur dîner sur la table basse. « Je t’en prie, sers-toi ! » Lui n’attendit pas une seconde de plus et attaqua sa première pizza à la viande hachée et sauce barbecue. « Tu me diras combien je te dois pour la pizza… » Ashton leva les yeux au ciel en s’essuyant un coin de la bouche avec une serviette en papier. « Oui bah bien sûr, et puis quoi encore ? » C’était dingue ça : les filles étaient toujours à se plaindre du manque de galanterie des hommes, mais quand pour une fois ils en faisaient preuve c’était l’assaut des féministes scandalisées ! Nina lui avait fait le même coup il y avait peu de temps de cela, alors qu’elle avait refusé catégoriquement de se faire payer sa boisson, mais là, Ashton ne vacillerait pas. Il balaya tout argument de May-Line de la main. « N’y pense même pas. T’es mon invitée je te rappelle. » Et sans attendre de réplique, il mordit une nouvelle fois dans sa pizza.
De quoi parlaient-ils avant d’être interrompus ? Ah oui… Ashton finit sa part avant de se lever et d’aller chercher de l’eau et deux verres propres dans la cuisine. C’est en se rasseyant qu’il entama une réponse qu’il espérait satisfaisante. « Ça m’arrive parfois. De penser à ma vie d’avant je veux dire. Comment ne pas rêver de sable blanc, de mer turquoise et de 40°C à l’ombre lorsqu’on habite dans un deux-pièces au fin fond du Canada en même temps ? C’est pas facile tous les jours quoi. Mais j’ai fini par m’y habituer –heureusement tu me diras. J’aime bien cette ville, malgré ses petits défauts. » Ashton fit une pause et se renfrogna un peu avant de reprendre, parce qu’il n’aimait pas spécialement évoquer sa famille. Il n’y avait jamais eu de profonds liens entre ses parents et lui. Ils ne l’avaient jamais compris, n’avait jamais encouragé ses différents choix, n’avaient jamais essayé de le faire. « J’ai coupé les ponts avec mes parents. C’était un choix personnel alors non, ils ne me manquent pas. Ça à l’air horrible dit comme ça je sais, mais bon… Disons qu’eux et moi n’avions pas les mêmes visions du bonheur et de la vie en générale. Alors nos relations se limitent à un ou deux messages par an pour Noël et les anniversaires. » Ashton haussa les épaules. Il ne regrettait pas son choix, il était mieux sans ses parents et leurs remontrances systématiques. Mais surtout, il ne voulait pas qu’on le plaigne, il connaissait des tas de gens qui étaient dans des situations mille fois pire que la sienne et pourraient le faire passer pour un enfant de choeur à côté. « Mais j’imagine que ça doit être plus difficile pour toi, quand on a de bonnes relations avec sa famille à la base, non ? demanda-t-il en reprenant une part de pizza. Sans compter le fait que j’ai eu la chance –si je puis dire- de quitter mon pays relativement jeune, au contraire de toi. Ça doit pas être évident… »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Jeu 2 Juil - 23:41
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La jeune fille allait répliquer, mais comme pour montrer que la discussion était close, il mordit dans sa part de pizza, la laissant fulminer dans son coin. Elle avait beau être son invité, elle était quand même en train d'abuser de sa gentillesse et ça ne lui plaisait pas trop. En plus de l'héberger, il lui prêtait des vêtements secs et la nourrissait. May n'avait pas l'habitude de tant de générosité. Bon, en même temps, ce n'est pas tous les jours qu'elle se retrouve à la rue de chez elle. D'ailleurs, elle se demandait si elle n'allait pas en faire un prétexte pour passer un peu plus de temps avec lui. C'est vrai quoi. A chaque fois qu'elle voyait ou prenait du temps pour parler avec son voisin, c'était tout le temps dans les couloirs ou devant l'immeuble. Pourtant, White Oak Station était loin d'être la plus grande ville de la planète. Bon, peut-être que si elle sortait un peu plus souvent, elle pouvait augmenter les chances de le croiser dans la rue. Même si elle aimerait bien passer au stade supérieur, c'est-à-dire, ne plus seulement lui parler lorsqu'ils se croisent. Elle le remercia timidement tout en mordant dans sa pizza. Bon dieu qu'elle était bonne ! La meilleure qu'elle n'ait jamais mangée. C'est presque si ses yeux ne pétillaient pas de plaisir.
« - Faut vraiment que tu me donnes le nom de cette pizzeria ! C'est...hum ! »
Elle ne pouvait pas mieux trouver comme arguments.
« - D'ailleurs, dit-elle avant d'avaler ce qu'elle avait dans la bouche, la prochaine fois, c'est chez moi. Enfin, sans l'oublie des clefs, la pluie et tout le tralala. Disons que pour te remercier, tu seras le premier être humain à rentrer dans mon humble appartement et je te cuisinerais quelques choses… En essayant de ne pas faire exploser ma maison. »
Mais oui, c'est comme ça qu'on rassure quelqu'un sur ses talents en cuisine. Tu es très douée dans la matière ma petite May. S'il accepte ton invitation, soit il est suicidaire, soit complètement inconscient. Elle se mit à virer au rouge et se racla la gorge, un peu gênée.
« - Mais je ne me suis jamais empoisonnée, si ça peut te rassurer. C'est toujours mangeable ce que je fais… Ou partiellement mangeable. Mais juré, je ferais des efforts ! »
Encore mieux. Par chance, le jeune homme accepta sa proposition et changea de sujet après être allé chercher l'eau et des verres. Ou plutôt, revint sur un sujet antérieur dont ils n'avaient pas réellement eu le temps de finir, voir même de commencer. May-Line l'écouta avec la plus grande attention, se mettant à rêver à son tour de sables blancs et de mer turquoise. Le rêve. En plus, elle adorait la faune et la flore de ce pays. Elle était littéralement tombée amoureuse des paysages et s'en était même inspiré pour décrire certains lieux de son pays imaginaire dans son roman. Elle s'était également mise en tête d'aller voir les quokka, ce petit animal tellement mignon qu'on a l'impression qu'il sourit tout le temps. Qui ne craquerait pas devant son adorable bouille ? Enfin bref. Elle mit fin à ses rêveries lorsqu'il lui annonça avoir coupé les ponts avec ses parents. Elle avait beau ne pas bien s'entendre avec ses parents et être un peu en conflit avec eux, ce qu'ils expliquaient par une crise d'adolescence en retard, elle se voyait pas du tout couper les ponts avec eux, même à cause de leurs différences. Mais pouvait-elle se permettre de le juger ? Elle ne savait rien de plus sur son histoire et il n'était pas forcément obligé de tout lui dire. Elle s'excusa car elle ne trouvait pas quoi dire d'autre. Elle devait le dire, et c'est tout. Elle n'y était pour rien, certes, mais c'est bien quelque chose qu'on dit quand il y a pareils aveux, non ? Elle soupira en entendant la suite de son récit. Plus difficile pour elle ? Non, certainement pas. C'était la première fois depuis sa naissance, bon elle exagère un peu, qu'elle se sent autant vivre. L'indépendance, c'est bien mieux que d'être collé au fessier de ses parents à longueur de journée, en leur obéissant au doigt et à l’œil. Non pas qu'elle ne leur obéit plus, à vrai dit, même à des milliers de kilomètres, elle à des fois l'impression de les entendre lui hurler dessus au moindre petit écart. Mais bon. Quand on est une fille trop sage, on peut mettre un certain temps avant de se rebeller. Elle lui sourit tristement et secoua la tête.
« - A vrai dire, si je suis venue ici, c'est pour m'éloigner de mes parents. Je sais, ça va te paraître super bizarre, parce que sortant de ma bouche, ça l'est toujours, mais je voulais réellement leur échapper. Ou lui échapper. Ma mère est une vraie mère poule et m'étouffait. Et il n'y a pas que ça à vrai dire. J'ai failli disparaître de la surface de la terre il y a quelques années et depuis, ma mère n'a cessé de me couver. Elle a ensuite prit la merveilleuse décision de me faire cours à domicile, ce qui explique pourquoi je suis...si ignare sur la vie, que tu dois être l'un des premiers gars avec qui je parle depuis des années, que j'ignore quasiment tout sur l'amour et je ne sais quoi d'autre et que je suis plutôt quelqu'un de solitaire. J'avais seulement les livres comme compagnie étant donné qu'elle m'a protégé de tout et les seules personnes en dehors des membres de ma famille que j'ai eu l'occasion de croiser étaient les médecins, les kiné et le boulanger ou le charcutier. Sympas, hein ? Et c'est aussi depuis tous ses événements que mes parents ont commencé à enchaîner les disputes. Ils se disputaient pour tout ce qui me touchait de prêt ou de loin car ils n'étaient jamais d'accord. Et le mieux dans tout ça, c'est qu'ils rejetaient l'accident sur la faute de l'autre. Stupide… Et quand j'ai eu mon bac, c'était comme une évidence pour moi. J'étais la source de leurs disputes, donc je devais partir. Ma mère à râler pendant des jours, tandis que mon père était ravie que je prenne le large et que je devienne indépendante. Et depuis que je suis ici, c'est rare quand je leur passe un coup de fil et quand je le fais, je ne reste pas très longtemps. Juste le temps de dire que tout va bien, que je suis toujours en vie et voilà. »
May avait débité son histoire sans prendre le temps de respirer. Elle essuya d'un revers de manche une larme qui roulait le long de ses joues. Elle ne pleurait pas à cause de ses parents, non. C'était plutôt à cause de l'accident qui continuait de hanter son esprit et lui donnait le sentiment d'être complètement vulnérable. Elle avait une peur bleue des voitures, des camions et des scooters. Son cœur s'emballait et elle se mettait dans la seconde qui suit à pleurer comme pas permis. C'était comme ça et elle doutait qu'un jour elle puisse passer son permis sans avoir ce problème. Elle préférait sa bicyclette, ce qui lui permettait de faire au passage un peu de sport sans trop souffrir le martyre. Deux en un, comme les shampoings ! Enfin bref. Parlons peu, mais parlons bien. Elle reprit un morceau de pizza et releva les yeux vers Ashton.
« - Tu vois, ce n'est pas plus la joie dans ma famille. Au fond, c'est plus mon pays qui me manque. Je suis très sentimentale pour ça ! Mais je me plais bien ici. Certes, je ne me vois pas vivre ici le restant de mes jours, mais pour mes études, ça me convient bien. Plus tard, j'aimerais retourner vivre aux Pays de Galles ou en Angleterre… Enfin, bon. J'ai encore quelques années devant moi avant que ça arrive. »
Elle lui sourit avant de finir sa part de pizza et d'en commencer une autre. Elle ne s'était jamais autant livrée de la sorte. Elle se sentait bien, mieux. Elle avait oublié ce que c'était d'avoir des amis auprès de qui se confier.
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Jeu 27 Aoû - 0:39
What's normal anyways ?
Life is full of beauty. Notice it. Notice the bumble bee, the small child, and the smiling faces. Smell the rain, and feel the wind. Live your life to the fullest potential, and fight for your dreams.
Ashton écouta le récit de May-Line avec beaucoup d’attention et sans l’interrompre, tout en attaquant sa deuxième pizza. Et tout ce qu’il pouvait dire, c’est qu’elle n’avait pas une histoire des plus joyeuses non plus. Il ne pouvait s’empêcher de faire un parallèle entre leurs deux enfances : une mère trop protectrice qui voulait contrôler son enfant, il connaissait, il avait la même à la maison. Mais heureusement, la sienne ne l’avait pas isolé du monde comme celle de May-Line… Son côté innocent et naïf s’expliquait naturellement. Ashton n’aimait pas prendre les gens en pitié, mais là il devait avouer que May lui faisait un peu de peine. Lui n’aurait pas supporter ce manque de liberté, c’était inconcevable. Il comprenait pourquoi la jeune fille avait eu besoin de s’éloigner de ses parents et jusqu’à changer de pays ! Ce n’était pas rien. Et l’épisode de l’accident n’était pas très joyeux non plus, May-Line avait dû beaucoup souffrir… Ashton baissa les yeux vers le morceau de pizza au bacon qu’il tenait entre ses doigts, pensif. Il n’aurait jamais imaginé que la jeune fille ait eût un passé si lourd (toutes proportions gardées évidemment, mais quand même), et il se sentait flatté qu’elle lui accorde assez de confiance pour le lui raconter. Lui avait beaucoup plus de mal à partager ses souvenirs avec ses parents. Il n’avait jamais parlé à quiconque des accès de violence de son père par exemple, ni de ses punitions qui l’avaient rendu légèrement claustrophobe. Non, rien de tout ça. Jamais. Mais peut-être qu’un jour le poids sur ses épaules deviendrait trop lourd à porter et qu’il balancerait tout, comme ça, sans prévenir. Ashton espérait que non, que ce passé douloureux s’estomperait au fil du temps jusqu’à disparaître totalement. Alors il préférait l’ignorer pour l’instant.
Se rendant soudain compte que May-Line avait finit de parler et qu’un silence s’était installé, Ashton secoua la tête pour se débarrasser de ses idées noires et se reconcentrer sur la conversation. « J’espère que ça s’arrangera entre tes parents et toi. Sincèrement. » Il accompagna ces mots d’un petit sourire compatissant. Il ne savait pas vraiment quoi dire après de telles révélations, mais cette simple phrase lui paraissait appropriée. La conversation dériva ensuite sur des sujets plus légers, et les deux jeunes gens se retrouvèrent à plaisanter et à argumenter sur des choses aussi intéressantes que le meilleur monde imaginaire : Narnia ou Poudlard. Débat enflammé qui se conclut par la victoire du monde des sorcier, soit-dit-en-passant (Ashton ne put contrer l'argument imparable des cours de Quidditch). Finalement, le dîner se prolongea jusqu'à une heure avancée de la nuit, même après que les pizzas soient terminées et le dessert glacé englouti. « Oh wow, déjà minuit et demie ! » Ashton ouvrit de grands yeux lorsque les chiffres s'allumèrent sur sa montre digitale. Tout à leur conversation, il n'avait pas vu le temps passer. Et il devait aller travailler le lendemain matin ! Enfin, ce matin-là techniquement. La nuit serait courte... Ashton soupira avant de laisser échapper un bâillement. May-Line aussi semblait fatiguée, confortablement assise sur le canapé. « Hum, je ne te l’avais pas proposé mais tu veux dormir ici ? C’est pas hyper luxueux mais ce sera toujours mieux qu’à l’hôtel. Et gratuit ! » Ash sourit et se leva en étirant son dos endolori par tout ce temps assis sur le parquais. « Je te passe mon lit, je dormirai sur le canapé, ajouta-t-il en désignant un plaid posé sous le meuble télé. » Avec un peu de chance, il réussirait à masquer les poils de chat qui parsemaient toujours le tissu gris et il ne mourrait pas d’asphyxie au milieu de la nuit.
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 28 Aoû - 21:27
&
What's normal anyways ?
I learned that courage was not the absence of fear, but the triumph over it. The brave man is not he who does not feel afraid, but he who conquers that fear.
May avait eu du mal à accepter la proposition d'Ashton. Elle acceptait de dormir chez lui, mais elle prendrait le canapé. Déjà parce qu'une nouvelle fois, elle ne souhaitait pas abuser de sa gentillesse et parce qu'elle savait pertinemment que son chat avait dû laisser traîner trois tonnes de poils dessus. Malgré tous les moyens de dissuasion qu'elle tentait pour laisser le lit au jeune homme, il n'eut rien à faire, il resta camper sur sa décision. Elle était l'invitée et il trouvait ça normal qu'elle prenne le lit. Pas elle, mais passons. Elle était bien trop fatiguée pour se battre -gentiment parlant- avec lui. Elle le remercia donc une bonne dizaine de fois avant de se glisser dans les draps, au fond du lit. Elle poussa un léger soupir de satisfaction, ravie de pouvoir se laisser accueillir par Morphée. « - Bonne nuit Ashton. » Elle n'eut pas le temps d'entendre la réponse de celui-ci, qu'elle sombrait déjà dans un profond sommeil.
La voiture roulait tranquillement, prenant le chemin du retour après ces quelques jours de vacances bien mérités en Angleterre. Ils leurs restaient encore quatre heures de routes, mais la petite famille n'allait pas s'en plaindre. Ils étaient encore sous le charme de ce pays et rien ne semblait les stresser. May se situait à l'arrière, du côté droit, elle lisait un roman, son roman préféré, celui qu'elle emportait partout avec elle et ce même si elle le connaissait par cœur et était capable de le réciter dans son intégralité. Elle le considérait comme son porte-bonheur, original, certes. Absorbé par ce qu'elle lisait, elle n'écoutait même pas ses parents qui débattaient sur la chaîne de radio qu'ils allaient bien pouvoir écouter. La mère de la jeune fille souhaitait le classique tandis que son père souhaitait les informations. Pourtant, elle eut comme une intuition, une sorte de pré-sentiment très fort qui l'obligea à relever la tête de son bouquin. Elle vit l'horreur se produire devant ses yeux. Une voiture fonçait sur eux et il serait impossible de l'éviter. Elle fit alors ce que toute personne censée ferait, elle hurla.
La brunette se réveilla en sursaut et s'assit dans le lit. Elle était en sueur, son cœur menaçait de sortir de sa poitrine et sa respiration était saccadée. Elle avait recommencé. L'accident revenait hanter ses nuits et elle savait qu'il était maintenant impossible de se rendormir. Elle rapprocha ses genoux contre sa poitrine, se tourna vers le radio-réveil qui annonçait trois heures du matin puis vers Ashton qui venait de se tourner vers elle. L'avait-elle réveillée à cause de son sommeil agité ou était-il lui aussi en train de se débattre de son propre cauchemar.
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Mar 1 Sep - 12:30
⊹ Ashton & May-Line ⊹
Ashton écarta toutes les protestations de May-Line, aussi suppliantes furent-elles. Il n’y avait absolument aucune chance pour qu’il laisse dormir une fille dans son canapé : non seulement il n’était pas très confortable, mais en plus il était un peu sale (on pourrait retrouver des trésors incroyables sous les coussins, c’était certain). Le lit au contraire était grand et douillet, beaucoup plus approprié pour accueillir une invitée. Finalement, May-Line céda et accepta sa proposition. « Tu échappes au torticolis, tu me remercieras au réveil, lui confia l'Australien avec un clin d'oeil. » Une fois la table débarrassée et les cartons de pizzas jetés, Ashton et May-Line se souhaitèrent la bonne nuit et chacun pu rejoindre son propre plumard, chacun d'un côté de la pièce. Ashton récupéra un pantalon de survêtement gris dans sa commode (normalement il ne gardait que son boxer pour dormir, m’enfin là il n’était pas tout seul…) puis jeta deux plaids sur le canapé afin d’étouffer au maximum les effluves nocives des poils de Smoothie La Terreur. Il passerait l’aspirateur demain. Il se déshabilla ensuite rapidement puis, avec un soupir fatigué, Ash s’affala de tout son long sur les coussins. Il entendit ensuite vaguement May-Line lui souhaiter bonne nuit une nouvelle fois, mais il ne pu répondre que par un grognement incompréhensible avant de s’endormir.
Il fait noir. Tout noir. Le bas de la porte n’est pas assez large pour laisser passer la lumière, seulement un mince faisceau pâle. L’air est poussiéreux et on sent une odeur de renfermé. Aucun bruit mis à part sa propre respiration, saccadée et de plus en plus forte alors que la panique commence doucement à le gagner. Non, non… S’il-vous-plaît… Quelques longues secondes plus tard, lorsque ses yeux s’adaptent enfin à l’obscurité, Ashton peut distinguer quelques objets : deux vieux balais, un carton à moitié déchiqueté par les souris et un pack de bières entamé. Mais surtout, il peut distinguer la dangereuse proximité des quatre murs qui l’entourent. En tendant le bras devant lui, il peut sentir le mur d’en face, même en étant le dos collé à celui du fond. On dirait un cercueil. La panique l’a totalement submergée maintenant, ses mains tremblent et Ashton ne peut retenir les larmes qui commencent à couler sur ses joues. Il reconnait cet endroit. Il en connait chaque recoin, chaque toile d’araignée. Il se laisse glisser contre le mur du fond, ses jambes ne pouvant le porter plus longtemps. Il remonte ses genoux contre sa poitrine, secoué de sanglots. Non non, pas encore, c’était trop. L’air devient oppressant, les murs semblent se rapprocher doucement mais sûrement et vont bientôt finir par l’écraser. Ashton est secoué de spasmes nerveux et de frissons de peur. De la peur pure. Il a de plus en plus de mal à respirer. Il n’a plus la force de crier ni de pleurer. Au secours… Dans un ultime effort, il relève la tête et son regard tombe sur deux yeux jaunes qui le fixent dans le noir. Qu’est-ce que… Le chat crache et feule violemment avant de se jeter sur lui, toutes griffes dehors.
Ashton se réveilla en sursaut et se redressa en position assise, en sueur et à bout de souffle comme s’il venait de finir un marathon. Il était empêtré dans ses plaids et il lui fallut quelques secondes pour se rappeler où il se trouvait. Son canapé. Son appartement. Ashton inspira et expira profondément afin de faire ralentir les battements de son cœur. Encore ce satané cauchemar. Ce maudit souvenir d’enfance n’était pas venu le hanter depuis quelques mois maintenant, il pensait en être débarrassé. Mais voilà qu’il était revenu, sans prévenir, pour le faire replonger à nouveau en le laissant pantelant au réveil, sans espoir de pouvoir se rendormir. Ashton se frotta vigoureusement le visage de ses deux mains, tentant d'effacer toute trace de placard étroit et de chat malfaisant. Le chat. C’était la première fois qu’il intervenait dans ce rêve. Peut-être que Smoohie en était responsable pour le coup. Tsss, chat de malheur, suppôt de Satan à fourrure. Lorsque ses battements cardiaques retrouvèrent un rythme relativement normal, Ashton releva les yeux vers son lit, ou plutôt vers May-Line, qu’il s’attendait à voir endormie et non dans la même position que lui : assise entre les couvertures et le regard hébété. « Mauvais rêve toi aussi ? » Il lui adressa un pauvre sourire avant de dépêtrer ses jambes des plaids et de se lever. Il avait besoin de boire un verre d’eau glacée. Ashton fit donc un aller-retour vers la cuisine et en revint avec deux verres dans les mains. Il en tendit un à May-Line. « Tiens, c’est un bon remède. »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Mar 1 Sep - 18:24
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What's normal anyways ?
I learned that courage was not the absence of fear, but the triumph over it. The brave man is not he who does not feel afraid, but he who conquers that fear.
La jeune fille n'avait pas pu retrouver le sommeil et pour tout dire, elle était bien trop absorbée par son voisin et son sommeil agité pour penser à se rendormir. D'autant plus, elle savait d'avance que si elle refermait les yeux, elle reverrait son cauchemar se dérouler de nouveau devant elle et elle avait suffisamment donné pour cette nuit. Elle posa sa tête sur ses genoux, jetant de temps à autre de légers coups d’œil vers le canapé. Elle aurait bien aimé savoir ce qui le mettait dans un pareil état voir même le réveiller et lui assurer que ce n'était qu'un mauvais rêve, mais était-ce vraiment une bonne idée ? Peut-être qu'il finirait par retrouver un sommeil tranquille. Peut-être qu'il aurait un peu plus de chance qu'elle. Mais ce ne fut finalement pas le cas. Seulement une dizaine de minutes après, le jeune homme se réveilla et dans les mêmes conditions qu'elle, quelques minutes plus tôt. Elle le fixa, surprise, avant d’hochée la tête en silence. Décidément, ils allaient s'en souvenir de cette soirée. La jeune fille prit le verre d'eau que son ami lui tendait et le remercia. Elle but une gorgée avant de le poser sur la table de chevet à côté. Elle tremblait encore et il valait mieux que ce verre soit le plus vite possible hors de sa main avant qu'une catastrophe se produise. Elle passa une main dans ses cheveux afin de les dégager de son visage et fit signe, tout en se décalant, au jeune homme de s’asseoir à côté d'elle. « - Sans indiscrétion, qu'est-ce qui se passait ? Dans ton cauchemar. Je t'ai regardé un moment et...tu étais loin d'être dans un monde remplit de guimauve et de Bisounours. Sauf si tu en as peur évidemment.» Ouais, bon. C'était tard ou tôt, peut importe et les neurones de May n'étaient pas encore tous connectés entre eux.
Pendant ce temps, Smoothie qui avait campé juste à côté du lit de sa maîtresse afin de ne jamais être bien loin si un certain voisin qu'il avait prit en grippe depuis son arrivée se pointait, regardait la scène et était loin d'être content du retournement de la situation. Il s'apprêtait à aller consoler la jeune fille comme il se devait lorsque l'autre gros tas d'os et de chair et nettement moins mignon que lui, lui piqua la place. Il n'était pas d'accord. Pas du tout, du tout. Il se redressa et posa délicatement ses deux pattes sur le lit. Ses yeux jaunes qui brillaient dans la nuit se posa sur l'humain. Dès que sa cible posa une fesse à côté de May, il sauta sur ses genoux et hérissa ses poils avant de cracher dans sa direction. S'il osait s'approcher un peu plus, il lui sautait au visage. Sans hésitation.
May-Line qui était assez occupée à se retenir de baver devant le torse d'Ash ne vit rien venir et ne comprit pas tout de suite ce qui venait de se produire. Elle sursauta et finit par écarquiller les yeux, étonnée, choquée et amusée par la réaction de son chat. En revanche, vu la tête que faisait le jeune homme, il était plus effrayé qu'autre chose. Elle attrapa dans ses bras Smoothie avant qu'une guerre éclate et tenta tant bien que mal de le calmer et de l'empêcher de partir au front. « - Encore une fois, je suis vraiment désolé. Je ne sais pas ce qui lui prend, il n'est pas comme ça d'habitude… Enfin ce n'est pas comme ci j'invitais du monde chez moi, mais il est adorable normalement. » Elle fit une pause et sourit discrètement. « - En fait, je dirais qu'il est jaloux... »
(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Jeu 29 Oct - 16:52
⊹ Ashton & May-Line ⊹
Ashton accepta l'invitation de May-Line avec un pauvre sourire et s'assit à côté d'elle sur les couvertures défaites. Il but une petite gorgée de son verre d'eau afin de finir de le réveiller. De toute manière, il savait qu'il ne pourrait pas se rendormir de sitôt alors autant se réveiller totalement. Ashton jeta un coup d'oeil à la pendule en fer accrochée à un des murs du salon. 4h17. Encore une nuit de perdue à cause de ce putain de cauchemar. Pourquoi ce souvenir continuait-il de le hanter ? De l'eau avait coulé sous les ponts depuis, il ne voyait plus ses parents, sa claustrophobie auparavant maladive s'était même un peu atténuée avec le temps. Alors pourquoi ? Il était adulte maintenant, merde ! May-Line le tira de ses pensées maussades en lui posant une question d'une petite voix timide : « Sans indiscrétion, qu'est-ce qu'il se passait ? » Sans même regarder la jeune fille, la réaction d'Ashton fut immédiate. Ses doigts se crispèrent autour du verre d'eau qu'il tenait toujours et tous ses muscles se tendirent comme si on venait de le gifler. Il n'avait jamais évoqué son rêve avec quiconque, pas même à Nathan, qu'il considérait pourtant comme son meilleur ami. Celui-ci savait pour les violences qu'il avait subit étant petit à cause de son père, mais Ash ne lui avait jamais dit que ce souvenir continuait de le hanter toutes les nuits ou presque. C'était tout simplement trop personnel, et peut-être un peu honteux aussi. Après tout, qui prendrait au sérieux un soit-disant rockeur de plus d'un mètre quatre-vingt qui se réveille au bord des larmes toutes les semaines, hein ? Pathétique. Et même s'il avait déjà une totale confiance en May-Line, il ne pouvait se résoudre à franchir le pas avec elle. « En fait, hmm... Je-OH FUCK !! » Smoothie venait de lui sauter sur les genoux, toutes griffes dehors, prenant Ashton totalement par surprise, et le tout mêlé aux souvenirs du chat de son rêve faillit bien faire mourir le pauvre garçon d'une crise cardiaque. Son premier réflexe de survie fut de se s'écarter du monstre roux vers l'arrière en se protégeant le visage de ses bras. Heureusement, May-Line le libéra de se supplice après quelques (trop) longues secondes en attrapant son chat afin de l'éloigner. Ashton put enfin reprendre ses esprits et analyser la situation. Smoothie venait de l'attaquer sans raison. Ce chat était complètement malade. Bon au moins, il n'avait pas crié comme une fillette, ce qui aurait pu être un coup fatale pour le peu de fierté qui lui restait à ce moment. Son coeur battait toujours la chamade lorsque May reprit la parole, complètement confuse par l'attitude de son animal. Adorable hein ? Plutôt malfaisant oui ! « Je ne sais pas comment, mais il a compris que je ne le portait pas dans mon coeur non plus. » Sale bête, ajouta Ashton pour lui-même en fusillant le chat du regard. « À croire qu'il veut me voir raide mort sur le parquais, là tout de suite. » Ce qui n'allait pas tarder à arriver si cet animal n'arrêtait pas de se frotter sous son nez à la moindre occasion. Mort par étouffement à cause de poils de chat, en voilà une mort originale. « Jaloux ? » Ashton répéta le dernier mot de May comme s'il venait de lui pousser une deuxième tête. « Depuis quand les chats peuvent-ils être jaloux ? Et jaloux de quoi d'ailleurs ? »
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(#) Sujet: Re: #018 ~ What's normal anyways ? [May-Line] Ven 30 Oct - 16:46
&
What's normal anyways ?
I learned that courage was not the absence of fear, but the triumph over it. The brave man is not he who does not feel afraid, but he who conquers that fear.
Certes, dit comme ça, il fallait sans doute être gravement atteint pour sortir qu'un chat pouvait être jaloux. Et pourtant, elle en était persuadée. Après tout, il pouvait tout aussi bien être heureux et triste, alors pourquoi il ne pourrait pas être jaloux, hein ? Elle soupira et hausse les épaules. Elle allait passer pour une folle si elle lui expliquait le fond de sa pensée, pourtant, c'était évident, non ? Smoothie était un mâle. Ashton était un gars. Elle était une fille. Il suffit de faire le lien et ça devient une évidence. Pour Smoothie, il s'agit de SA maîtresse, de SA propriété et personne ne touche à ce qui lui appartient. Non, mais. De plus, May étant plutôt solitaire, elle n'avait jamais ramené quelqu'un chez elle et en conséquence, il n'avait jamais dû la partager. Il obtenait toute son attention depuis le début et il n'avait pas spécialement envie que ça change. Donc si il pouvait faire fuir les spécimens du genre de l'autre nigaud, il n'allait pas se faire prier. « - Ouais, tu as raison. C'était stupide de dire ça. C'est la fatigue. » Elle lâcha un petit rire nerveux avant de reprendre. « - Un chat ne peut pas être jaloux, c'est totalement absurde... » La jeune fille sortie de sous les couettes, puis du lit, tenant toujours très fermement son chat dans les bras. Il avait fait suffisamment de dégât pour la soirée et en plus de la rendre super mal à l'aise, il fichait clairement la trouille à son hôte. Et soyons honnêtes, il était hors de question qu'il tente de l'égorger pendant la nuit. Parce qu'entre nous, il en était tout à fait capable, un peu dans le style chat ninja. Elle n'avait donc pas vraiment le choix. « - Tu peux m'ouvrir la porte, s'il te plaît ? » Comme le jeune homme la regardait d'un petit air incrédule, elle soupira de nouveau et jeta un coup d’œil à son chat qui, lui, avait totalement compris ce qui allait se passer. « - Je vais le sortir. Sinon, tu ne pourras jamais te rendormir tranquillement ou peut importe ce que tu compte faire, il cherchera toujours à se jeter sur toi… Puis il a bien réussit à sortir de mon appartement par une fenêtre, donc il sera très bien capable d'y rentrer s'il n'est pas content de dormir sur le paillasson. »
Une fois Smoothie dehors, parce qu'elle n'avait clairement pas laissé le choix à celui-ci et encore moins à Ashton, la jeune fille se remit au fond du lit et regarda l'heure sur son portable. Elle n'était même pas sûre que se rendormir pour seulement quelques heures étaient une si bonne idée. Elle reporta son regard sur son voisin. Leur discussion n'avait pu s'achever à cause de l'intervention de son chat. « - Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure… » Puis se souvenant de sa réaction qui l'avait interpellé, elle reprit. « - Enfin tu n'es pas obligée de me répondre si ça te dérange. Je comprendrais totalement. On a tous le droit à nos petits secrets. »
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