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 when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina

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Message(#) Sujet: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyDim 28 Déc - 21:03

~ You're so fucking special
But I'm a creep, I'm a weirdo
What the hell am I doing here?
I don't belong here ~

Il se souvenait avoir toujours entendu dire qu'un canapé en révélait beaucoup sur la personne à qui il appartenait. Neil revoyait alors le canapé qui trônait dans le salon des Riswold quand il y vivait encore. C'était un vieux cuir usé par le temps, si bien qu'il était d'une douceur incomparable et qu'on avait toujours l'impression qu'il allait se déchirer. Sur les accoudoirs, le chat de sa mère avait fait ses griffes. Des plaids en patchwork réalisés par les bons soins de Mrs Riswold et d'autres cousins brodés mains recouvraient le vieux canapé. Le jeune homme se souvenait qu'il adorait se blottir entre ses parents quand il était petit, des années plus tard, lorsqu'il était adolescent et qu'il rentrait tard le soir, il se souvenait avoir souvent dormi au creux du vieux fauteuil affaissé. Il jeta un coup d'oeil à son propre canapé flambant neuf. Épuisé, il quitta son manteau, le laissant choir parterre, posa sa mallette sur la table basse, quitta ses chaussures d'un coup de talon et défit le nœud de sa cravate. Avec raideur, il s'allongea difficilement sur le canapé devant lui. Le cuir couinant, à travers sa chemise, Neil sentit la fraîcheur du tissus, il tira l'un des deux coussins blanc immaculé qui agrémentaient le sofa pour le mettre sous sa tête, attrapant par la même occasion la télécommande de la télévision. Il zappa un peu, se sentit sombrer dans le sommeil, mais il était mal, inconfortable, si bien qu'après un coup de nerf, il se leva d'un seul coup, coupant la télévision et traversant l'appartement à grands pas. Il se demandait ce que son canapé révélait sur lui, en tout cas Riswold ne le supportait pas. Il se déshabilla, prit une douche bien chaude avant d'enfiler un jean, un tee-shirt et un pull épais, il se coiffa en passant ses doigts dans ses cheveux avant d'éteindre la salle de bain. Enfilant des baskets, son esprit s'envola bien loin. À peine était-il ici à White Oak Station qu'il avait l'impression de s'enfoncer dans une certaine routine. Cassie était inaccessible, le fantôme de son ancienne fiancée semblait le suivre, Nina, sa chère petite Nina lui avait été enlevée. Il sentait presque vieux en sortant de son appartement sérieux d'homme sérieux qu'il était devenu.

Neil aimait l'ambiance de Old Pub, déjà plus jeune c'était comme un repère pour lui et sa bande de copains, et maintenant, il venait seul, s'amusant du spectacle l'entourant. Les habitués commençaient à le connaître pour l'homme qu'il était et plus le jeune garçon qu'il avait été, puis il y avait ceux de passage. Il venait toujours tard le soir, après le travail, quand il n'arrivait pas à trouver le sommeil ou qu'il se sentait assez en forme pour aller chercher de quoi s'amuser, sortir de sa petite vie tranquille un instant. C'était pas loin de son cabinet, parfois il venait directement sans prendre le temps de rentrer à l'appartement comme il l'avait fait ce soir. Quand il entra, un bon nombre de gens sortaient, il savait que de jeunes artistes se produisaient en début de soirée, et certaines personnes venaient uniquement pour ça. Il se dirigea directement vers le bar, commandant un scotch qu'il but cul sec avant d'en commander un second, et quand il se tourna vers la salle, il aperçut sa petite tête blonde traverser la salle.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyJeu 1 Jan - 17:35




« You know sometimes I don't know why you're like that, why you act like that. I wish I knew, I wish I'd understand you. But you are too far from my mind, too cruel for your own good, too mean for mine. » Les applaudissements retentirent discrètement, à l'image de Nina, alors qu'elle finissait son dernier refrain et par là-même sa dernière chanson. Elle se leva de son tabouret et se pencha légèrement pour saluer les clients du bar. Plusieurs se levèrent d'ailleurs pour s'en aller, signe qu'ils restaient seulement pour elle ; rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Elle ne cessa de sourire, toujours un peu intimidé par les retours qu'elle avait, et quitta ce qui lui faisait office de scène. Elle se glissa dans l'arrière-boutique et attrapa le verre que lui tendait une serveuse. « Merci beaucoup » murmura-t-elle avant de se diriger vers l'endroit où elle avait laissé ses affaires. Elle les attrapa et se rendit aux toilettes, soucieuse de l'apparence qu'elle avait après avoir chanté une demi-heure sous des projecteurs brûlants. Elle s'essuya le visage en pensant à Jane. Nina pensait à elle à chaque fois qu'elle se produisait à l'Old Pub. C'était grâce à elle, et uniquement grâce à elle si elle avait la chance de chanter ici. Malheureusement, elle ne le savait même pas. Nina aurait aimé qu'elle le sache, qu'elle soit fière d'elle, qu'elle voit qu'elle avait enfin franchi le seuil du bar, qu'elle avait enfin surpassé sa peur. Il lui avait fallu plus de deux ans pour se convaincre que sa voix était assez belle et ses textes assez bien écrits pour qu'on ne lui jette pas des tomates ou qu'on la hue. Malgré le fait qu'elle chantait ici une à deux fois par semaine depuis près de trois mois, Nina n'avait toujours pas confiance en elle. Elle devrait pourtant ; si le patron ne l'avait toujours pas envoyé balader et si les clients affluaient toujours pour l'écouter, c'est qu'elle plaisait. Elle continuait cependant de penser qu'ils ne venaient que pour son joli minois – même si bien sûr, il n'était pas étranger à son succès. Nina se jeta de l'eau sur le visage et le sécha avec un mouchoir, avant de se repasser du mascara et un peu de poudre sur le nez. Elle sourit à son reflet dans le miroir et quitta les toilettes. Elle n'avait pas fait un pas hors de l'arrière-boutique qu'elle reconnut, assis au comptoir, celui dont elle avait du mal à se passer et qui lui manquait terriblement ces derniers jours : Neil en personne. Cela avait été très compliqué dernièrement pour qu'ils se voient, et ce n'était pas l'envie qui manquait à Nina. Il y avait d'abord eu ses examens, qui lui avait pris beaucoup de temps, mais cette excuse était loin d'être la plus valable quant à leur éloignement. Ses parents, elle ne savait comment, avaient appris qu'elle fréquentait Neil, qui avait plus de dix ans de plus qu'elle. Même s'ils le connaissaient très certainement de vue, étant donné qu'il avait grandi à White Oak Station et qu'eux y avaient habité pendant de nombreuses années, ils n'avaient pas du tout approuvé leur relation. Nina s'était évertuée à leur expliquer qu'il n'y avait rien entre eux de plus que de l'amitié, mais ils refusaient catégoriquement que leur petite princesse fricote avec un « coureur de jupons corrompant la jeunesse », comme ils l'avaient appelé. La blonde avait soufflé et s'était énervée, arguant qu'elle n'était plus un bébé, mais ses parents avaient répliqué qu'elle était toujours leur fille et que si elle ne les obéissait pas, ils se verraient dans l'obligation de lui retirer la maison et son précieux argent de poche. Elle avait soufflé une nouvelle fois, dégoûtée du chantage qu'ils lui faisaient. Elle s'était donc fait plus discrète et avait quelque peu éviter l'avocat, le frère de Nina, Edi, n'arrangeant rien du tout. Il avait lui aussi eu vent de l'histoire, à croire que parfois les informations circulaient très vite à White Oak Station – mais étonnement pas quand il s'agissait d'annoncer qu'Edi était de retour en ville – et s'était à son tour énervé, jouant une fois de plus au frère protecteur. Si cela n'avait pas dérangé Nina jusque là, elle en avait à présent marre ; elle savait se gérer toute seule. Elle avait envie de voir Neil, et ce soir, personne ne l'en empêcherait. Elle avait envie de lui parler, de retrouver sa présence rassurante, et surtout de s'expliquer. S'il y avait bien une chose dont elle n'avait pas envie, c'était de le perdre. Elle tenait bien trop à lui pour ça. Nina avait voulu faire la surprise de sa présence au grand brun, mais il l'avait remarqué avant. Il s'était retourné après avoir bu son verre et leurs regards s'étaient croisés aussitôt. Le sourire de la blonde s'était aussitôt agrandi et elle se retint de courir pour rejoindre Neil. Elle posa ses affaires au sol, au pied du tabouret où était assis son ami, et se jeta dans ses bras. Elle referma ses bras autour de son cou et le serra quelques longues secondes avant de s'écarter de lui. « Tu m'avais manqué » avoua-t-elle, les joues roses et les yeux pétillants. Elle tira un tabouret libre et se hissa dessus. Elle tourna la tête et héla un barman, qu'elle ne connaissait d'ailleurs pas. « Un mojito s'il-vous-plaît » demanda-t-elle avant de reporter son attention sur Neil. « Qu'est-ce que tu racontes, alors ? Tu vas bien ? Je t'ai pas trop manqué ? » Nina rigola légèrement, consciente qu'elle posait beaucoup trop de questions, et couva le brun du regard en attendant qu'il réponde.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyVen 2 Jan - 22:53


Le propre sourire du jeune homme s'agrandit quand il la vie arriver près de lui toute sourire. Bien que perplexe d'avoir eu si peu de nouvelles depuis quelques temps, Neil se satisfait de la voir ce soir. Ce qui l'enchantait encore plus, c'était l'entrain de Nina. Il avait eu peur d'avoir fait quelque chose qui aurait éloigné la blondinette de lui, mais finalement ça semblait se résumer à un plus de peur que de mal lorsqu'elle le serra dans ses bras, le brunet en profitant pour déposer un petit baiser sur le haut de son crâne comme il l'aurait fait pour sa sœur. Pourtant leur relation ne se résumait pas à une simple relation comme il pourrait l'avoir avec un membre de sa fratrie, c'était une véritable amie, il avait peut-être tendance à trop trouver qu'elle était à protéger, il se doutait bien au fond qu'elle savait se défendre toute seule, mais son jeune âge et son apparente sensibilité avait rapidement attiré la sympathie de l'avocat. Neil adorait Nina, et il avait toujours eu l'impression de son affection était réciproque si bien que leur éloignement des derniers jours l'avait inquiété, les faux-pas arrivent si rapidement qu'il avait fini par se convaincre qu'il avait fait une erreur. Il savait aussi à quel point les relations peuvent parfois tenir qu'à un fil et qu'il fallait se méfier de la moindre action, des moindres répercutions. Le jeune homme l'observa s'installer sans rien dire, un léger sourire flottant sur ses lèvres, attendant patiemment qu'elle soit assise pour commencer. D'abord la blonde commanda un mojito et il en profita pour commander un nouveau verre, et c'est ensuite qu'elle prit la parole pour le bombarder de questions. Souhaitant faire durer le plaisir – ou plutôt la torturer soyons clairs – Neil prit tout le temps de lui répondre, buvant tranquillement son verre avant. Après tout elle l'avait laissé sans nouvelles un moment, il fallait bien qu'il lui montre que ça ne lui avait pas plu. L'alcool diffusait peu à peu une agréable sensation de chaleur dans son corps, il fit craquer ses phalanges, tourna la tête vers elle avant de lui répondre, toujours souriant. « Je vais bien, je savais pas que tu avais le droit de sortir aussi tard, papa et maman ne vont pas t'engueuler ? » dit-il avant de rire doucement. Si elle lui avait manqué … Il aurait été bien facile de répondre que oui, terriblement, incroyablement, que la prendre dans ses bras comme si c'était sa meilleure amie avant de pleurer à chaudes larmes. Neil n'était pas du genre à faire de grandes démonstrations d'affection de toute façon, il parlait beaucoup mieux qu'il ne montrait. Puis Neil n'était pas du genre à ressentir du manque, pas des gens, il estimait qu'il n'arriverait jamais au point où quelqu'un lui manquerait, il agirait avant ça, il ne laissait pas les gens lui manquer, dés lors qu'il passait quelques temps sans voir quelqu'un il était toujours en quête de retrouvailles. Ne pas laisser les gens s'enfuir, et quand bien même il se ratait, il cherchait alors à voir de nouvelles personnes, à combler le vide avant qu'il ne se fasse ressentir. Certes il s'en était fallu de peu pour qu'il aille directement chez elle voir ce qui se passait. Il pencha légèrement la tête sur le côté continuant à regarder la jeune femme, assis en biais sur son tabouret. « Je m'inquiétais plutôt de savoir pourquoi je ne te voyais pas. Savoir pourquoi je ne te voyais pas me préoccupait plus que de savoir si tu me manquais. Tu voulais tester en combien de temps j'allais te retrouver ? Je suis avocat je te signale j'ai des contacts réguliers avec la police. » dit-il avant de rire, faisant tourner son verre avec sa main avant de le repousser plus loin sur le bar pour que le barman le ramasse. De nouveau son regard se porta sur elle tandis qu'il attendait sa réponse ou plutôt son explication. Même s'il n'avait pas grande idée de la raison, il avait l'intime conviction que ça n'avait rien à voir avec Nina ou lui, mais tout à voir avec les autres, et qu'ils auraient bien vite fait de rattraper le temps perdu.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyVen 9 Jan - 18:12




Nina esquissa un sourire quand Neil l'embrassa sur le front. Les marques d'affection qu'il lui donnait lui avait manqué, sa présence lui avait manqué. Son corps se réchauffa aussitôt et elle se sentit davantage à l'aise. À chaque fois qu'elle descendait de scène, elle se sentait toujours un peu patraque et cette sensation mettait souvent du temps à disparaître, il lui fallait attendre quelques heures même après qu'elle soit rentrée chez elle. Elle ne savait pas vraiment à quoi cela était dû et jusqu'à maintenant elle ne savait pas non plus comment s'en débarrasser rapidement. Elle comprit à présent que la seule présence de Neil était suffisante pour lui faire effacer cet étrange sentiment. La blonde laissa traîner quelques secondes ses mains sur les avant-bras de son ami avant de s'asseoir sur le haut tabouret du bar. Si elle s'écoutait, elle serait resté collé à lui pour les deux prochaines heures pour être sûre qu'il ne lui échapperait plus, mais elle imagina qu'il n'apprécierait probablement pas, et surtout que cela n'aiderait pas à apaiser les rumeurs qui circulaient déjà à leur propos et qui mettaient en rogne ses parents. Nina sirota son mojito avec une certaine innocence, et le tableau était assez contrastant dans un sens. C'était un peu comme si une gamine de quatre ans buvait dans le verre de champagne qui traînerait sur le coin d'une table lors d'un repas de famille. Nina avait pourtant bel et bien l'âge légal de boire, même si on la prenait souvent pour plus jeune qu'elle ne l'était. Encore quelque chose qui n'aidait pas à calmer les mauvaises langues. Après s'être concentrée sur les bulles que faisaient sa boisson, Nina regarda en coin son ami, qui ne s'était toujours pas décidé à parler. Elle sourit doucement, consciente qu'il la faisait patienter volontairement. Son petit jeu fonctionnait d'ailleurs à merveille, car la blonde mourrait d'envie qu'il se remette à parler, mais elle se garda bien de le montrer et attendit sagement qu'il réponde de lui même. Elle pouffa quand il reprit enfin la parole. « Devrais-je te rappeler que je vis toute seule ? » Elle plissa les yeux, presque insolemment, et aspira une nouvelle gorgée de sa boisson, qui arrivait d'ailleurs malheureusement à sa fin. « Papa et maman », elle appuya l'expression pour imiter Neil, « ne savent pas à quel heure je rentre et c'est très bien comme ça. » Elle se mit à sourire presque tristement en finissant son cocktail. Elle savait que si ses parents apprenaient qu'elle chantait dans un bar et qu'elle rentrait après vingt-deux heures au moins deux soirs par semaine, ils ne seraient pas fiers. Pourtant, Nina n'avait rien à se reprocher. Elle accordait toujours une grande importance à ses cours, et les résultats s'en ressentaient. Elle avait des bonnes notes de partout, même dans les matières qui ne l'intéressaient pas, et ce n'était pas en ayant un couvre-feu à dix-neuf heures que sa moyenne augmenterait. Elle leva de nouveau le doigt et cette fois-ci, c'est une barmaid qu'elle connaissait bien qui s'approcha. « Salut » lança-t-elle, enjouée, avant de passer commande. « Encore un mojito, s'il-te-plaît. » Et promis, j'arrête là, avait-elle voulu rajouter, mais elle savait pertinemment qu'elle ne s'y tiendrait pas si elle le promettait. Et puis de toute façon, ce n'était certainement pas la barmaid qui allait lui reprocher de consommer. Elle bu quelques gorgées de son verre nouvellement rempli et reporta son attention sur Neil. « Tu serais pas philosophe un peu, toi ? » Plaisanta-t-elle avant de continuer son mojito. Elle reposa son verre et l'éloigna un peu afin de le faire durer, simplement pour le geste cependant puisqu'il était toujours à portée de main. Sa question n'était en vérité là que pour retarder le moment « fatidique ». Il ne l'était pas et il n'y avait rien de dramatique dans l'histoire, mais elle se doutait que cela pourrait vexer Neil, ne serait-ce que parce qu'elle s'était laissée faire, qu'elle ne s'était pas rebellée. Elle se rassura néanmoins en se disant que ce soir, elle se rebellait, elle protestait contre ce que ses géniteurs lui avaient imposé. Nina esquissa tout de même un sourire quand Neil évoqua son métier. C'était très certainement cliché, mais elle appréciait particulièrement le fait de fréquenter un avocat, qui plus est aussi beau que lui – en dehors du fait que c'était un homme adorable, bien sûr. Elle était persuadée que beaucoup de filles auraient adoré être dans ses baskets, et ça l'amusait beaucoup d'y penser.

Nina fronça les sourcils et fit glisser l'ongle de son index sur le comptoir du bar. Elle finit par relever la tête, la moue renfrognée. Elle se rendait peu à peu compte à quel point son excuse était minable, à quel point elle était enfantine. Elle vivait toute seule dans une maison familiale depuis un an, et elle n'avait pourtant même pas été capable de tenir tête à ses parents jusqu'à maintenant. Mieux valait tard que jamais, non ? « C'est… c'est à cause de mes parents » lâcha-t-elle enfin, sans croiser le regard de Neil. Il n'y avait rien de vraiment honteux, mais elle se sentait malgré tout gênée de l'avouer. « Je n'ai aucune idée de comment ils l'ont appris, mais bon après, ils ont encore plein de contacts ici… ils ont entendu que je fréquentais un homme « d'âge mûr » – sérieux ils auraient pu trouver une meilleure expression – et ça ne leur a pas plu, surtout que je n'ai pas nié, enfin je vois pas pourquoi je l'aurais fait… » Elle se risqua enfin à tourner la tête vers son ami après avoir avalé quelques gorgées supplémentaires de rhum pour se donner du courage. Elle ne mentionna pas, volontairement, le chantage que ses parents lui avaient fait, parce qu'elle savait qu'un homme de loi, qui plus est Neil, s'énerverait d'apprendre ça. Elle repensa à sa dernière question et décida de changer de sujet. « Je ne me faisais pas trop de soucis pour que tu me retrouves tu sais, la ville est assez petite pour que l'on se croise par hasard au moins une fois par semaine. » C'est ce qu'elle aimait avec White Oak Station. C'était une ville moderne et civilisée, qui gardait cependant un certain charme historique, une certaine chaleur humaine. Tout le monde se connaissait de vue, grosso modo, et Nina appréciait de croiser régulièrement des visages familiers ; même si, bien sûr, cela jouait largement en leur défaveur quand il s'agissait de sa relation avec Neil.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyDim 11 Jan - 20:55


Nina se rebellait, certes elle n'était plus une enfant. À vrai dire, jamais Neil n'avait vraiment considéré l'âge de la jeune femme, s'il avait eu à lui donner un âge, de ce qu'il savait de sa personnalité il lui donnerait beaucoup plus que dix-neuf ans. Leur différence d'âge, il ne l'avait jamais considérée comme une barrière à leur amitié bien au contraire. Le brunet aimait voir la jeune femme, sa fraîcheur le ravivait, lui qui toute la journée travaillait dans la lourdeur, les malheurs, les problèmes des uns et des autres, le voilà soudain souriant en abordant la blonde, qui rapidement lui faisait oublier son épouvantable journée. Puis il se revoyait un peu au même âge, l’innocence dont il pouvait faire preuve à l'époque et toutes les claques successives qu'il s'était prit en pleine figure depuis ce temps-là. Ce qui semblait être une boutade sur ses parents n'en était pas vraiment une, après tout, il n'était pas certain des rapports entre la blondinette et ses parents, il savait qu'elle vivait seule dans la maison familiale mais il s'était toujours demandé ce qu'il y avait comme conditions derrière ça. L'avocat eut un fin sourire aux lèvres en regardant Nina à côté de lui. « Et pourquoi tu es là si tard alors ? Activités illégales ? Dans ce cas c'est pas tes parents le problème mais moi. » Il rit doucement en finissant le second verre qu'il s'était commandé tandis que son amie commandait un nouveau verre à son tour. De son côté, le jeune homme décida d'arrêter un peu les excès de peur de ne pas sortir vivant de ce bar, il se connaissait, il suffisait de trois ou quatre verres pour que son sang soit échauffé et son esprit troublé. Il valait mieux éviter vu son nouveau statut social qu'il se montre dans un état d'ébriété avancé en place publique.
Neil ne savait pas trop à quoi s'attendre en demandant à la jeune femme la raison de son absence, de sa fuite même dirait-il. Tout un tas de possibilités s'offraient au jeune homme, il avait envisagé tout un tas de chose. Riswold observa un net changement dans le comportement de son amie lorsqu'elle dut lui apporter une réponse. Elle le savait certainement, il ne se contenterait pas un baratin, il voulait connaître la véritable raison, il chercherait à l'avoir, il saurait se montrer assez persuasif pour ça. Alors il la fixa sans sciller, attendant patiemment qu'elle en vienne à ses explications. Le visage du jeune avocat se décomposa au fur et à mesure qu'elle avançait dans sa petite histoire. S'il y avait pensé à ceci … Il avait presque honte, que ses parents puissent penser quelque chose d'aussi mauvais à son égard. De tous temps, aujourd'hui plus que jamais, il était passé pour un garçon gentil, admirable, qui avait réussi, qui réussissait toujours. Alors il y avait une part d'orgueil dans cette affaire, certes il avait l'impression d'être bafoué et cela ne lui plaisait pas, mais ce n'était pas l'unique chose. Il avait peur, que ses parents ne soient pas les seuls à penser ça, il avait peur de son histoire avec Cassie ressorte sur le devant de la scène. Sa relation avec l'amie de sa sœur, qui avait à peine seize ans la première fois qu'elle s'était abandonnée à lui alors qu'il avait la vingtaine bien passée, avait toujours été un secret pour lui. Les deux jeunes gens avaient toujours fait de ce secret un privilège, mais si désormais on était capable de priver Nina de le voir sous prétexte qu'il était plus âgé, alors qu'il se voyait en tout bien tout honneur, il se demandait ce qu'il en serait s'ils venaient à apprendre pour l'autre brune. Et puis tout simplement il était horrifié d'imaginer devoir se passer de la blondinette sous prétexte qu'il avait fêté ses trente printemps. Il la laissa finir, puis laissa glisser quelques minutes de silence avant de lui répondre, la voix un peu enrouée. « Ils croyaient qu'on entretenait une vraie relation ? » Il se racla un peu la gorge pour s’éclaircir la voix. « Ils croyaient qu'on était en couple ? Mais enfin c'est ridicule, puis comment ils auraient pu savoir ça ! » Ridicule, ridicule, ça ne l'était pas tant que ça, mais il devait jouer son rôle, conforté la jeune femme dans l'idée qu'elle avait. Puis il ne pouvait pas comprendre qu'on mette ainsi à mal leur amitié, car il se doutait bien que malgré tout Nina resterait sur ses gardes, plus discrète, qu'ils se verraient moins, pas en public, si bien qu'à ce moment-là leur amitié ressemblerait à une vraie relation cachée entre une étudiante toute jeune et un avocat bien installé dans sa vie d'homme. La jeune femme tenta de changer de sujet, du moins c'est l'impression qu'il eut. « Non c'est sur que je n'aurais pas mis longtemps à te retrouver et te kidnapper que ça plaise à tes parents ou non. J'ai l'impression de jouer dans un mauvais remake de Roméo et Juliette. »
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyMer 14 Jan - 12:53




Pourquoi Nina était-elle au bar si tard ? La blonde se rappela, quand Neil posa la question, qu'elle ne lui avait encore jamais dit qu'elle chantait à l'Old Pub. Cela faisait pourtant près de trois mois qu'elle le faisait, mais il était vrai qu'elle ne l'ébruitait pas vraiment. En fait, seulement ceux qui venaient au bar durant ses représentations étaient courant. Même ses parents ne savaient pas, et beaucoup de ses amies à l'université de même. Nina n'avait pas encore assez confiance en elle pour le leur dire, de peur qu'ils décident de se ramener au bar pour l'écouter chanter. Elle savait pertinemment que cela la troublerait et qu'elle serait incapable de prononcer quoique ce soit, alors que ses proches seraient devant elle, plus attentifs que jamais et prêts à la juger. « Oui… » finit-elle par répondre en relevant le regard, avant d'ajouter « Si chanter est illégal. » Elle sourit faiblement, ne sachant pas trop comment Neil allait prendre la nouvelle. Elle se doutait qu'il aurait aimé être mis au courant et il lui dirait certainement qu'il aurait adoré l'entendre chanter, mais c'était bien la dernière chose dont elle avait envie. Admettons qu'il trouve qu'elle chantait mal ou que ses textes étaient idiots ? Nina ne pourrait supporter son regard, elle se sentirait bien trop honteuse. « Et mes parents ne savent pas non plus que je fais ça. » Après réflexion, la blonde se rendit compte qu'elle faisait beaucoup de choses à l'encontre de ses géniteurs, alors qu'ils avaient été pourtant si généreux avec elle. Ils lui avaient littéralement donné une maison alors que la plupart de ses camarades se battaient pour avoir un petit studio de vingt mètres carrés, ils lui donnaient plus d'argent que nécessaire pour manger et subvenir à ses besoins, et malgré le fait qu'ils l'avaient inscrites de force dans un internat pour filles, ils avaient toujours plutôt agi en fonction des désirs de leur enfant. Ils étaient juste un peu trop protecteurs, et si l'on connaissait l'histoire complète de Nina – qu'elle-même ne connaissait pas – cela pouvait tout à fait se comprendre. Elle culpabilisait parfois, parce qu'elle savait que si ses parents apprenaient qu'en plus de fréquenter un homme de onze ans son aîné, elle fréquentait un bar pour y chanter des textes de son invention, ils seraient terriblement déçus. Ils seraient fiers de sa créativité, mais ils préféreraient de loin qu'elle signe un contrat avec une maison de disque réputée ; ce dont Nina se sentait incapable, bien sûr. Elle ne pensait pas avoir le talent nécessaire, et elle n'avait certainement pas le courage requis pour ça. Ni la prestance, ni le goût du succès planétaire, si succès planétaire il devait y avoir. Elle se complaisait dans ses petites prestations locales, elle n'en voulait pas plus. Nina ne voulait pas être chanteuse ; si elle chantait à l'Old Pub, c'était parce que Jane avait pensé que ça lui ferait du bien. Elle ne savait pas si ça lui faisait du bien, mais pour l'instant ça ne lui faisait pas vraiment de mal, alors autant continuer. Nina, elle, voulait être ingénieure dans une grande entreprise, peut-être dans les nanotechnologies. Elle était consciente qu'il lui faudrait encore beaucoup d'années d'études pour atteindre cette ambition, mais elle adorait étudier alors ce n'était pas vraiment un problème.

Selon la volonté de son ami, Nina finit par évoquer les raisons – en partie, seulement – pour lesquelles elle avait quelque peu disparue de la circulation ; de sa circulation à lui, en tout cas. Elle remarqua la surprise de Neil, ou le trouble peut-être, au soin de sa voix. Elle hocha doucement la tête quand il demanda si ses parents avaient pensé qu'ils entretenaient une relation. C'est ce qu'en avait compris Nina, en tout cas ; et s'ils ne pensaient pas ça exactement, ils s'imaginaient très certainement que c'était sur le point de devenir une relation. Pourquoi se seraient-ils inquiétés, autrement ? Il n'y avait pas de mal à simplement parler à un homme plus âgé – même s'il n'y avait pas de mal non plus, selon Nina, à sortir avec un homme plus vieux. Ridicule. Oui, c'était peut-être le mot, même si d'une certaine manière cela blessait la blonde. Est-ce que c'était ridicule de penser qu'un homme aussi beau et bien placé que lui puisse vouloir sortir avec une fille aussi jeune et inexpérimentée qu'elle ? « Je… je sais pas. Ils connaissent beaucoup de gens à White Oak, toute la ville même… Ils te connaissent toi aussi, sûrement. » Elle se demandait néanmoins comment ils avaient pu apprendre précisément que leur fille rencontrait régulièrement l'avocat renommé qu'était Neil Riswold. Qui aurait pu être assez mesquin et voyeur pour aller leur rapporter ça ? « Peut-être que c'est quelqu'un qui ne pensait pas à mal et qui a juste mentionné à mes parents qu'il m'avait vu en ta compagnie… » Nina sentit l'alcool lui monter à la tête, soudainement. Cela ne l'empêcha pourtant pas de reprendre une gorgée, puis une autre, et de finir son verre. Elle remarqua que Neil avait aussi fini le sien mais qu'il n'en avait pas commandé de supplémentaire. La blonde décida de faire de même, pour le moment. Elle savait qu'elle ne résisterait pas longtemps, parce qu'elle adorait la sensation que lui procurait l'alcool, en plus du goût du mojito, son cocktail favori. Elle se sentait davantage confiante, comme si rien n'importait vraiment en dehors d'elle et de son interlocuteur.

Nina esquissa un sourire à l'évocation du kidnapping. « Si tous les ravisseurs te ressemblaient, je me ferais kidnapper plus souvent… » elle pouffa légèrement, même si ce n'était pas forcément très intelligent de sa part. Se faire kidnapper n'était assurément jamais drôle, et que le criminel soit beau ou non n'y changeait rien. Pourtant, la blonde imaginait très bien de se faire embarquer par Neil à la sortie de l'université, pour aller profiter d'un moment à deux sans tous les regards déplacés des autres ou les menaces de ses parents en arrière-plan. « Enfin, ça serait quand même dommage que tu finisses en prison pour ça, non ? » Elle se mit à sourire faiblement. Nina rêvait d'un homme qui serait prêt à tout pour elle, prêt à se battre, prêt à aller en prison, prêt à mourir. Bien sûr, ce serait réciproque, cela allait sans dire. Elle n'en avait encore jamais trouvé cependant, elle n'avait encore jamais trouvé « le bon », celui dont elle serait follement amoureuse, celui pour qui elle pourrait tout faire. « Roméo et Juliette… » Nina s'évada quelques instants supplémentaires, pensant à cette tragédie qu'elle aimait tant. Elle trouvait l'histoire d'amour entre les deux protagonistes tellement belle. Elle se languissait d'avoir une relation similaire, aussi forte, aussi sincère, aussi mouvementée ; si tant est qu'il n'y ait pas la mort fatidique des deux amoureux à la sortie. « C'est vrai que la situation est presque pareille » ajouta-t-elle enfin. Les parents de l'un interdisant de voir l'autre. Si Nina devait être identifiée à Roméo, elle espérait sincèrement qu'elle n'aurait à tuer personne, qu'elle n'aurait pas à s'exiler et qu'elle n'aurait pas non plus à se tuer pour pouvoir enfin être en paix avec Neil sans que personne ne les dérange. La blonde attrapa délicatement la main de son ami, comme elle le faisait souvent, et joua avec les lignes de sa paume. C'était probablement pour ce genre de détails que les gens pouvaient croire qu'il y avait quelque chose de plus entre eux, mais elle ne voyait pas pourquoi prendre la main de quelqu'un voulait forcément dire être en couple avec cette personne. Nina leva les yeux quelques secondes en direction de l'avocat puis les rebaissa, sur leurs mains. « Tu sais » finit-elle par dire, « ça ne m'empêchera pas de continuer à te voir. J'ai bien réfléchi et je suis prête à ne pas écouter mes parents, même si je dois en perdre ma maison. » La blonde fronça aussitôt les sourcils, consciente qu'elle venait de lâcher une grosse information, qu'elle s'était pourtant promise de ne pas dévoiler. L'alcool avait probablement du bon quand il était question de la confiance en soi, mais apparemment pas quand il fallait tenir sa langue.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyDim 25 Jan - 21:04


Neil n'avait pas la prétention de dire qu'il connaissait la jeune femme par cœur. Elle avait ses zones d'ombres, ses petits plaisirs secrets, après tout c'était aussi ce qui faisait tout son charme, tout le charme de leur relation. Une éternelle découverte, il en apprenait toujours un peu plus sur elle au fur et à mesure qu'elle s'ouvrait à lui, qu'elle daignait lui en révéler un peu plus sur ce qu'elle pouvait offrir du haut de ses dix-neuf ans. Et il était important de noter qu'à aucun moment le jeune homme n'avait été déçu de ce qu'il apprenait, jamais, pas une fois, comme si elle s'appliquait à lui plaire. Ce qui n'était bien entendu pas le cas, tout en Nina paraissait si naturel et peu calculé que Neil avait presque honte de se contrôler autant parfois. L'avantage de la jeunesse sûrement, elle n'avait pas encore passé la vingtaine alors qu'il avait passé la trentaine. Ainsi la blondinette chantait, apparemment ce n'était pas la première fois enfin c'est ce qu'il crut comprendre derrière la confidence faite par son amie. Ça ne l'étonnait pas tant que ça, même s'il était surpris, en y réfléchissant bien ce n'était pas quelque chose de très surprenant de la part de Nina, il la voyait effectivement bien pousser la chansonnette. « C'est illégal que tu ne m'en aies pas parlé plus tôt ! » s'offusqua-t-il faussement avant de rire franchement. Néanmoins, il fronça les sourcils quand elle confia aussi que ses parents n'étaient pas au courant. Était-elle si honteuse de son talent ou bien ses parents s'étaient-ils déjà franchement opposés à l'idée que leur fille consacre un peu de temps à la musique ? Il ne comprenait vraiment pas pourquoi Nina souhaitait à tel point garder le secret sur son activité nocturne, ça n'avait rien de salace, dont elle devrait véritablement se cacher. Puis si ses parents étaient contre au point de lui interdire, il ne comprenait pas ces gens, il n'y avait rien de mal à vouloir décompresser avec les études prenantes qu'elle avait. Mais ce jugement, il se garda bien de le faire partager, se contentant d'un vague hochement de tête. Il ne voulait pas prendre position dans les relations de la blonde et de sa famille, ce n'était pas son rôle.

Mais bien contre son envie, il se retrouva confronté aux parents de la blonde. Car apparemment ceux-ci n'acceptaient pas l'amitié que Neil et Nina entretenait. Ce sujet mettait le jeune homme mal à l'aise autant qu'il l'agaçait. Non seulement, l'avocat avait le droit de fréquenter qui il voulait, deuxièmement, bien que jeune, la jeune femme pouvait bien faire ce qu'elle voulait non ? Elle était assez grande pour se gérer, de ce qu'il voyait, c'était une vraie femme forte alors que ses parents la considéraient visiblement encore comme leur petite fille. Chose qu'il trouvait un peu exagérée, surtout si la conséquence était que la jeune fille ne veuille plus être vue en sa présence. Du moins ce n'était pas encore le cas vu qu'elle était bel et bien là. « Enfin ! Je ne vais pas te manger ! Je ne vais pas te faire de mal, ni profiter de toi. Nina, je ne comprends vraiment pas. Ça doit être l'oeuvre d'un soupirant jaloux. Oui voilà, de la jalousie mal placée. » Il baissa la tête vers son verre vide, au-delà de la peine causée par rapport à Nina, il était touché aussi dans son orgueil. Être considéré comme une mauvaise fréquentation le touchait plus qu'il ne pouvait le penser, mais étrangement, au lieu de craindre de se trouver gêné d'être avec son amie, il avait d'autant plus envie de passer du temps avec elle. L'attrait du danger, c'était un trait de caractère même de Neil, mener une double-vie à l'abri des regards indiscrets et autres petits secrets inavouables, c'était tout lui.

Ils retrouvèrent bien rapidement leur complicité, reprenant une conversation légère. C'était ce que les apparences laissaient penser, mais au fond, Neil restait sur la défensive, un peu méfiant de ce qu'il se passait autour d'eux. Le brun rit doucement avec la jeune femme, pas certain que quelqu'un qui entendait leur conversation soit persuadé qu'il n'y avait rien entre ces deux là. À quoi bon se cacher ? Peu importe ce qu'il ferait ce serait mal vu. Il avait toujours été borderline dans ses relations, naviguant entre deux eux, et pour une fois qu'il était persuadé d'avoir en Nina une simple amie, on s'amusait à lui attribuer plus, à le faire douter peut-être un peu. Sur le ton de la plaisanterie, gardant son regard bien planté dans celui de la blonde, il répondit alors. « Je serai prêt à faire bien des bêtises et à prendre bien des risques pour toi voyons. » C'était presque un risque qu'il prenait d'évoquer les amants maudits de Vérone, mais avant qu'il ne réponde, Nina enchaîna sur autre chose. Il fronça les sourcils. « Attends si je comprends bien, ils exercent un espèce de chantage ? » Il appréciait les mouvements de ses doigts sur sa paume, et de sa main libre il attrapa une mèche blonde avec laquelle il joua, la regardant.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptySam 7 Fév - 17:18




« Tu sais » répondit-elle avec un geste de la main, comme pour indiquer que ce n'était pas important quand Neil affirma que c'était illégal de ne pas lui avoir dit qu'elle chantait, « je ne suis pas une professionnelle. » Elle ne cessait de rabaisser, devant tout le monde. Ce n'était pas de la modestie, et Nina le savait. Si elle avait été modeste, c'est qu'elle aurait reconnu avoir un véritable talent, mais qu'elle ne voulait tout simplement pas en faire des tonnes. Son cas était différent : elle ne reconnaissait tout bonnement pas avoir le moindre talent particulier. Si elle se produisait à l'Old Pub, c'était pour... pour honorer la promesse tacite qu'elle avait faite à Jane. Pour lui rendre hommage. Comme s'il elle était morte. C'était horrible de penser ça, mais c'est l'effet que cela lui faisait. Elle chantait parce que son amie lui avait suggéré de le faire, des années plus tôt ; elle le faisait parce qu'elle avait repensé à la blonde, par hasard au cours de l'année, et qu'elle avait ressenti le besoin de lui rendre hommage. Jane était pourtant tout ce qu'il y avait de plus vivant ; elle n'était simplement pas à White Oak Station, et probablement pas dans les environs non plus. Elles s'étaient échangées quelques mails, pendant les premiers mois juste après le lycée, mais ça n'avait pas duré. L'une oubliait de vérifier sa boîte mail, l'autre avait la flemme de répondre à un gros pavé, et de fil en aiguille les réponses s'étaient espacées, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus du tout. Ce n'était plus comme avant. Jane et Nina fonctionnaient en face à face : presque toute leur relation passait par le regard, le sourire, les haussements d'épaules et les hochements de tête. Elles parlaient ensemble bien sûr, mais ce n'était rien sans les expressions de leurs visages et l'éclat de leurs yeux. Jane et Nina, c'était une amitié cachée, une amitié secrète. Elles arrivaient à se voir, de temps en temps, mais sinon, le reste de la semaine, elles ne faisaient que se croiser dans les couloirs, à la vue de toutes les amies pimbêches de Nina. Alors elles devaient faire profil bas, et la communication ne passait plus que par le regard. Avec des mails, Nina n'arrivait pas à voir les yeux de Jane. Ce n'était plus pareil, avec un écran interposé. Ce n'était plus la même Jane. Mais pourtant, quand elle chantait, elle avait l'impression de la retrouver un peu. C'était pour ça, qu'elle se rendait aussi régulièrement au pub ; et non pas parce qu'elle était convaincue qu'elle avait une jolie voix ou une belle façon d'écrire. Ça aussi, c'était une chose que Nina n'avait pas dit à Neil : qu'elle écrivait ses propres textes. Elle n'était pourtant pas près de l'avouer, alcool ou pas alcool. Il serait forcément intrigué, il aurait forcément envie d'en lire quelques uns, et Nina n'était encore pas prête à affronter la critique, pas celle de quelqu'un qui lui était proche. Elle était étonnée, d'ailleurs, qu'il ne lui ait toujours pas demandé de chanter. C'était néanmoins bien mieux comme ça.

Nina Plae souffla doucement, non pas par ennui, mais par lassitude. Lassée du comportement de ses parents. Elle ne pouvait que comprendre la colère que semblait éprouver Neil, puisqu'elle la ressentait elle-même. Elle trouvait ça complètement inapproprié. Elle n'arrivait pas à saisir pourquoi ses parents en faisait tout un plat, alors qu'il n'y avait assurément rien entre eux, et que Neil était quelqu'un de tout à fait respectable. Ça se lisait sur son visage, sinon sur sa carte de visite. « Je sais bien... mais tu sais, je suis leur "petite fille adorée", celle qui a pris le bon chemin, celle qui peut encore relever l'honneur de la famille... alors, il voudrait pas gâcher leur chance en m'autorisant à sortir avec un homme plus âgé, tu comprends. Ils en ont déjà assez avec mon frère... » Dans ses paroles, elle semblait soutenir ses parents, pourtant en réalité, c'était tout le contraire. Elle essayait simplement de comprendre. Elle pouvait imaginer les raisons qui les poussent à être surprotecteurs comme ça, mais elle ne comprenait pas pourquoi ils l'étaient vraiment. Pourquoi ils n'arrivaient pas à se raisonner. « Jaloux... oui, c'est possible aussi. » Elle esquissa un faible sourire, peu convaincu. « C'est vrai que je suis tellement belle et passionnante comme fille ! » lâcha-t-elle ironiquement. Nina ne disait pas ça pour qu'on la plaigne, absolument pas. Elle savait qu'elle était belle, d'une part parce qu'on lui avait dit, et parce qu'elle était de celles qui se trouvaient jolies en se regardant dans le miroir, le matin. Il n'y avait pas de mal à ça ; c'est ce qui faisait qu'elle se sentait aussi bien dans son corps, même si elle n'avait pas vraiment confiance en elle en dehors de ça. Non, elle disait ça parce qu'elle ne voyait pas qui à White Oak Station aurait pu être jaloux de Neil au point de tout faire pour saboter leur relation... elle ne voyait pas qui pouvait l'apprécier autant, elle, pour faire une chose pareille. Il fallait probablement être fou, en réalité. Si quelqu'un d'extérieur à ses parents était la raison pour laquelle ces derniers avaient imposé un chantage à leur fille, alors cette personne ne pouvait pas prétendre aimer Nina. On ne fait pas souffrir les gens qu'on aime ; du moins pas volontairement. Ils avaient finis par changer de sujet, pour mieux revenir dessus quelques minutes plus tard. Nina esquissa un sourire quand Neil avoua qu'il serait prêt à faire beaucoup de choses pour elle - une chose qu'on lui avait rarement dite dans sa vie, en dehors de son frère et de ses parents -, mais il se fana bien vite quand elle décida de lui dire ce qu'elle pensait. Qu'elle était prête à aller à l'encontre de ses parents, et ce quel qu'en soit le prix. Elle avait malheureusement laissé échapper cette histoire de chantage, et ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Le bout de ses doigts jouant avec la main de l'avocat, Nina se mordit la lèvre inférieure, se maudissant d'avoir mentionné cette information qu'elle comptait garder pour elle. « Oui, enfin... » Elle releva le regard, qu'elle plongea dans celui de Neil, alors qu'il faisait tourner une de ses mèches blondes autour de son doigt. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, soupirant doucement. « Ils savent que je ne me laisse pas faire facilement, que j'ai beau être sage, j'ai quand même des limites... en général, je prends sur moi avant d'arriver au stade de la punition, mais même s'ils m'avaient déjà mis en garde une première fois, je les avais pas trop écoutés... Du coup, ils ont opté pour les grands moyens, tu vois. Ils peuvent pas me priver de dessert, ni de sorties... ni d'argent, pas complètement, parce qu'ils voudraient pas que je meurs de faim, ou pire, que je me prostitue pour manger. » Elle rigola faiblement, l'alcool aidant à rire de sa propre blague, qui n'était pas forcément drôle sur le fond, mais qu'il l'était une fois mise en perspective : c'était à se demander, parfois, si ses parents craignaient plus que l'honneur de leur famille soit brisé, plutôt que leur fille soit en mauvaise santé. « Mais me retirer la maison, ça, ça leur poserait aucun problème moral ou quoi que ce soit. J'ai plus de maison, mais toujours de l'argent ? Je vais chez une amie... ou je rentre chez eux. Ou alors, je me prends un appartement. Un petit appartement. Rien à voir avec la maison deux étages, les quatre chambres, les deux salles de bain, le jacuzzi, la piscine... super pratique tout ça, quand tu fais des soirées ou organisent des fêtes l'après-midi, pendant l'été. Ils savent comment me manipuler... » Nina continuait toujours de caresser, inlassablement, la paume de la main de Neil. Elle avait déjà parcouru plusieurs bonnes dizaines de fois les lignes de vie, mais continuait à le faire, tendrement. « Comme je t'ai dis, je veux pas aller dans leur sens et je ne le ferais pas... » Mais... Parce qu'il y avait toujours un mais, après une phrase laissée en suspension. Mais il y a mon frère. Et si on lui retirait la maison, il irait où, lui ? Il vivait caché chez elle pour le moment, un peu à la vue de tous les habitants de White Oak Station puisqu'il ne se privait pas pour sortir, mais caché de ses parents. Il n'avait pas un rond, du moins pas assez pour s'acheter un appartement, et si Nina était expulsé de chez elle et que ses parents revendaient la maison, Edi serait bel et bien à la rue, et sa petite soeur ne pourrait plus rien faire pour lui. « Je ne le ferais pas. » Répéta-t-elle finalement, pour mettre un terme à cette phrase suspendue. Elle ne donnerait pas raison à ses parents, pas cette fois. Nina tourna la tête, entrelaçant ses doigts avec ceux de Neil, sans vraiment réfléchir, et lança un regard à un serveur accoudé tout prêt. « Un mojito supplémentaire... » Nina se tourna de nouveau vers le brun et l'interrogea du regard. « Tu veux un autre verre ? C'est moi qui paie. » Elle souriait, effrontée, les joues rosies, sans savoir que ce serait certainement le verre de trop.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyJeu 19 Fév - 21:36


Neil écoutait la jeune femme d'une oreille attentive, son visage était détendu, ses muscles relaxés, notamment grâce aux quelques verres d'alcool enfilés. Son regard naviguait entre les prunelles bleutées de son amie et les cercles irréguliers qu'elle dessinait dans sa paume. Il sourit, lorsqu'il l'entendit se dénigrer un peu, il trouvait ça ridicule. Elle était belle d'autant plus qu'elle n'avait pas un visage simple et commun, elle attirait l’œil, en ce moment-même, personne ne pouvait ignorer cette grande blonde au bar. Lui la voyait de son œil de trentenaire, d'homme de la vie active, il la voyait comme une jeune femme adorable, une amie en or qui avait beaucoup à offrir de ce qu'elle était et ce qu'elle savait. Peut-être était-elle une camarade effacée, une étudiante parmi un tas d'autres, peut-être y avait-il des dizaines de Nina, lui ne connaissait qu'elle et dans son âme de loyal ami, il serait toujours amené à la valoriser. Ses sourcils se fronçaient un peu, gâchant son plaisir, elle l'écouta raconter combien ses parents étaient contre ça, contre eux, contre une amitié un peu différente des autres car Nina avait dix-neuf ans, qu'elle était belle, charmante, qu'elle était leur fille et que Neil était un avocat, connu pour charmer la gente féminine avec aisance et potentiellement dangereux pour la blonde. Il n'était pas père, mais il était frère et il savait combien il avait horreur de voir traîner ses sœurs avec des gens qu'il ne sentait pas digne de confiance ou qui avait une certaine réputation derrière eux. Alors que le brunet s'était vanté d'être capable de faire beaucoup de choses pour elle, elle s'imaginait ainsi en rebelle, prête à imposer sa volonté, ne cédant pas au chantage de ses paternels. Riswold ne comprenait pas vraiment pourquoi ses parents mettaient une telle rage dans l'interdiction qu'il avait imposé à Nina le concernant, pouvaient-ils vraiment faire ça ? La mettre hors de chez elle, lui couper les vivres ? Étrangement, il découvrait une nouvelle facette de la jeune femme à ce moment-là, quelque chose qui lui plaisait, peut-être dans le danger qu'elle prenait à aller à l'encontre de ce qu'on lui imposait, il découvrait en elle une flamme qu'il n'avait qu'aperçut avant cela, une fougue qui lui plaisait, celle qui l'animait, celle qu'il cherchait tant chez les autres. Cependant, il tempéra, extérieurement, son air trahissait toujours un peu d'inquiétude, il devait jouer son rôle d'adulte, celui d'homme sage que ses parents n'attendaient peut-être pas. C'est d'ailleurs ainsi qu'il présenta les choses. « Ils attendraient peut-être de moi que je te conseille de les écouter, de reconsidérer la chose. Une maison, ce n'est pas rien, c'est tes parents eux-mêmes qui se mettent en jeu, je ne veux pas que tu te fâches avec eux pour moi. On pourrait se voir en cachette, plus discrètement, si vraiment ils se montrent réticents. Je pourrais aller les voir, obtempérer si besoin. » Il libéra la mèche de cheveux qu'il retenait prisonnière, les plis sur son front se déridant pour laisser place à un fin sourire. « Mais je suis contre cette idée, je ne veux pas te voir en cachette, je pense qu'ils devraient comprendre d'eux-mêmes qu'ils n'ont rien à faire dans cette histoire et par-dessus tout, je comprends pas qu'ils puissent te menacer ainsi. » Nina entrelaça doucement ses doigts aux siens, Neil ne se défit pas de cette étrange petite étreinte, certainement interprétée par les gens autour d'eux dés qu'elle naquit. Il n'en avait que faire, du regard des gens, il garda la main de la jolie blonde bien dans la sienne. Son regard vint s'aimanter de nouveau à celui de l'étudiante, il hocha la tête, acceptant son offre, ne s'intéressant guère au barman qui posa deux verres de mojito à côté d'eux. Neil le prit, le but, ses yeux fermement accrochés à ceux de la jeune femme. Il reposa son verre, sentit que son corps se détendait encore un peu, que les bruits autour devenaient un peu plus lointains au fur et à mesure que l'alcool se répandait dans son sang. Il y avait cette blonde devant lui, il la connaissait si bien pourtant c'était une autre partie de Nina, jusque là presque inconnue qu'il découvrait, une Nina nouvelle, neuve, fraîche et affirmée qui le charmait à son insu. C'était peut-être que la jeunesse, l'insouciance, la bêtise un peu qui la rendait adorable, peut-être que ce soir Nina n'était qu'une fille tout juste sorti de l'adolescence et que Neil se berçait d'illusions, qu'il avait l'impression de retourner des années en arrière, que son trouble venait de là. Il chassa tout ça de son esprit embué par les effluves d'alcool, il tenta de se reconcentrer un peu. « Si tes parents te mettent vraiment à la porte, rejoins-moi, je t'hébergerai sans soucis. » souffla-t-il doucement. Il ré-attrapa sa mèche de cheveux, mais s'appliqua juste à la caresser, sa main dévia sur la joue de la jeune femme, et alors il ne bougea plus.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptySam 28 Fév - 14:53




L'alcool envahissait de plus en plus Nina et elle s'en rendait compte. Son esprit était cotonneux et ses sentiments étaient exacerbés. Elle voyait Neil de façon très nette et ne le voyait pas en double, mais elle ne voyait que lui. Quand elle le regardait, tout le reste du bar était flou, effacé, indiscernable. Quand elle tournait la tête, il lui fallait dorénavant quelques secondes pour faire le point, pour que les choses qui s'étalaient devant elle se précisent. Et quand elle parlait, elle avait l'impression que les mots sortaient de sa bouche en décalé par rapport au moment où elles les pensaient. Cela pouvait être perturbant, mais Nina aimait l'état dans lequel elle était. On ne pouvait pas dire non plus qu'elle y était habituée sans qu'elle ait l'air d'être une alcoolique, mais elle avait déjà bu assez souvent pour connaître l'effet qu'être soûle faisait et savoir le maîtriser. Elle aimait être enivrée par l'alcool, parce que cela lui donnait des ailes. Elle avait l'impression d'être au-dessus d'elle-même, d'être contrôlée par une autre version d'elle, une version plus confiante, avec plus d'assurance, qui osait faire des choses qu'elle-même n'osait pas faire en temps normal.

Nina était pleinement concentrée sur Neil et buvait ses paroles. Ses pupilles fixaient tour à tour ses yeux, son nez, sa barbe naissante, ses lèvres. Surtout ses lèvres. Elle ne répondit pas grand chose, se contentant de hocher la tête et de murmurer un léger Hm hm. Elle était heureuse qu'il aille dans son sens, après avoir cru qu'il comptait réellement lui proposer de se voir en cachette afin de satisfaire les parents Plae. Neil avait raison : ils devaient comprendre d'eux-mêmes que Nina était grande, assez pour prendre ses propres décisions et sortir avec les gens qu'elle avait envie, peu importe leur âge ou leur métier. Leurs doigts étaient entrelacés et le regard de Nina s'attardait de plus en plus sur les lèvres de l'avocat. Ne te lances pas là-dedans, ne te lances-pas là dedans, se répétait-elle à elle-même, consciente de la pente qu'elle était en train de prendre. Que ses sentiments soient amplifiés était une conséquence de l'alcool que Nina aimait beaucoup, parce qu'elle aimait l'état dans lequel cela la mettait, mais c'était aussi un inconvénient, d'une certaine manière. Elle était davantage attirée par les gens qui lui plaisaient et, même s'il n'y avait que de l'amitié entre elle et Neil, elle ne pouvait pas nier qu'il était craquant ; vraiment craquant. Les effluves de rhum qui s’immisçaient dans son cerveau agissaient comme des lanternes clignotantes au-dessus de la tête de son ami, avec des flèches pointées droit sur ses lèvres l'invitant à l'embrasser, avec un sous-titre précisant qu'elle ne le regretterait pas. Le problème était là, cependant : elle savait qu'elle le regretterait. Embrasser un ami pouvait changer une relation, même si le baiser était purement innocent et sous l'emprise de l'alcool, et Nina n'avait aucune envie de perdre Neil. En plus de ça, elle savait que cela remonterait d'une manière ou d'une autre aux oreilles de ses parents, et elle serait bonne pour être envoyée dans un couvent à l'autre bout du pays. C'était ridicule. Pour se changer les idées, Nina commanda un nouveau mojito, pour elle et pour lui. Comme si cela allait l'aider à éclaircir son esprit. Le barman ne perdit pas de temps et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ou plutôt pour la blonde de percuter, deux verres se trouvaient devant eux. Neil le but d'une traite, sans quitter Nina des yeux, et elle fit ensuite de même, reposant son verre vide à quelques millimètres du bord du comptoir. De sa main libre, elle essuya une goutte de cocktail qui avait coulé au coin de sa lèvre, l'autre toujours emmêlée à celle de l'avocat. Le mojito ne mit pas longtemps avant de monter au cerveau de Nina, qui percuta alors que ce n'était peut-être vraiment pas une bonne idée d'en avoir commandé un nouveau. Elle ne savait même plus combien elle en avait bu, depuis le début. Sa limite n'était pas encore atteinte, pas complètement, pas la limite qui lui donnait mal à la tête et au ventre. Cependant, une autre avait été dépassée : celle où son cerveau n'arrivait plus totalement à contrôler ses actes, celle où elle devenait désinhibée. Neil reprit la parole, proposant à Nina de venir chez elle si ses parents mettaient ses menaces à exécution et la virait de chez elle. Elle esquissa un faible sourire, la tête légèrement penchée sur le côté. « Merci » murmura-t-elle alors qu'il reprenait entre ses doigts la mèche de ses cheveux qui s'était échappée du derrière de son oreille. Il était si proche d'elle, si proche... ses lèvres semblaient prendre tout le champ de vision de Nina, elle ne voyait que ça. Le parfum de Neil emplissait ses narines, provoquant des petits picotements qui n'étaient pas désagréables, dans le bas du ventre de la blonde. Elle se mordit la lèvre et ferma les yeux, alors que son ami glissait sa main sur sa joue. Elle ne pouvait pas, elle répétait qu'elle ne pouvait pas. Mais elle en avait tant envie... Sa main qui n'était pas sur le comptoir, entrelacée à celle de Neil, se posa délicatement sur la cuisse de l'avocat, Nina ouvrant ses paupières, légèrement. Son cerveau n'était plus en état de la retenir de faire quoique ce soit, et son visage s'approcha doucement de celui de Neil, les pupilles de la blonde alternant entre les siennes et ses lèvres, jusqu'à ce que ses propres lèvres se déposent contre celles de son ami. Elle ferma les yeux et agrippa légèrement le pantalon de Neil, se rapprochant un peu plus de lui. Elle pressait ses lèvres contre les siennes, leurs souffles se mélangeant, leurs langues jouant l'une avec l'autre, ne se souciant absolument pas du monde autour, ne se souciant pas de ce que les gens pourraient penser. Nina se sentait bien, elle se sentait si bien. Elle déplaça sa main contre le torse de l'homme, elle-même toujours assise sur le siège du bar même si elle se cambrait instinctivement pour être plus proche de lui. Sa respiration s'accéléra et le son de ses inspirations et expirations, bien que léger pour le reste du monde, emplissait ses tympans. C'est pour ça qu'elle n'entendit pas la porte du bar s'ouvrir une nouvelle fois, comme elle ne l'avait pas entendu depuis le début de la soirée. Elle n'entendit pas l'un des clients crier Oh Edi, salut ! Bien ou bien ?, comme elle ne vit pas son frère serrer la main de son ami avant d'apercevoir sa petite sœur embrasser cet avocat de trente ans avec qui il n'aimait pas la voir, ni ses yeux s'écarquiller, ni même ses pas se rapprocher en vitesse. Elle n'entendit rien, elle ne vit rien, et c'est pourquoi elle fut plus que surprise quand des raclements de gorge retentirent contre son oreille. « Je vous dérange, peut-être ? »
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyVen 1 Mai - 20:04


Dire qu'il voyait Nina d'une façon différent désormais serait un mensonge. Elle était toujours la délicate et jolie jeune femme qu'elle lui avait toujours sembler être. En revanche, son esprit était échauffé par l'alcool, il perdait ses repères, il perdait la raison. Le voile épais dont Neil recouvrait toujours les pensées qu'il pensait incorrectes se soulevait peu à peu. Il se laissa apprécier les yeux de la jeune femme où il avait décider de laisser loger son regard. Il se permit d'apprécier le contact de sa main dans celle de la blonde. Il se permettait de se rapprocher dangereusement de cet ange blond qui lui faisait face. Sa bonne conscience lui disait d'arrêter tant qu'il en était temps, mais au contraire, il n'avait qu'une envie : s'approcher un peu plus de la flamme pour voir à quel point elle pouvait le brûler.

Ses sens étaient endormis par l'alcool, il ne voyait plus grand chose de clair, il n'entendait pas grand chose si ce n'est un immense brouhaha qui n'avait pas de sens. La seule chose qui le tenait toujours en lien avec le monde extérieur était sa main, fermement accrochée à celle de Nina. Leurs doigts entrelacés, il caressait doucement le dos de sa main avec tendresse, peut-être un peu trop pour un simple ami. Ce soir il se permettait aussi cette folie douce, il ne voulait pas la considérer comme une simple amie, une jeune femme encore sous le joug de ses parents, il voulait la voir femme, il voulait … Son regard s'embrasaient lorsqu'il croisait celui de la blonde, Neil sentait une agréable sensation de chaleur le prendre au corps. Le jeune homme la poussait à prendre le contrôle de la vie, sortir de l'influence de ses parents, s'imposer face à eux … pour lui ? Non pas que, bien sur que non, il lui souhaitait véritablement de mener la vie qu'elle souhaitait sans avoir à craindre d'une punition de la part de ses paternels. Mais pour l'instant, alcool dans le sang, il songeait surtout à ce qui le concernait. Un sombre égoïsme qui naissait lentement, verre après verre, car il voulait surtout pour l'instant tout ce qui comptait, c'était grapiller quelques minutes de plus en compagnie de la blonde. Emporté par la folie du moment, l'alcool, la chaleur, la proximité de Nina, il lui proposa d'emménager chez lui si dans le pire des cas, ses parents persistaient à croire qu'il était une mauvaise chose pour leur fille. Il n'était peut-être pas la meilleure, néanmoins Riswold avait l'orgueil de croire qu'il ne pouvait pas être tout à fait néfaste, bien que l'idée d'empoisonner la vie de Nina de baisers ne l'embêterait pas. Ses lèvres lui faisaient de l’œil, il mourrait d'envie de réduire la distance presque ridicule entre eux. Il caressa délicatement sa joue, jouant avec une mèche de cheveux, puis il aperçut dans le flou de l'alcool l'étudiante s'approcher encore un peu. Puis ses lèvres se posèrent contre les siennes. C'était comme si elle réactivait son système nerveux, le baiser se prolongeait, la main de la jeune femme se crispait sur son pantalon, puis sur sa chemise. Neil s'avança sur son tabouret pour être au plus prêt de la jeune femme, glissant une main contre sa nuque, glissant encore et encore sa langue contre la sienne, ses lèvres trouvant leur place plusieurs fois sur celles de la douce jeune femme. Il gratta encore quelques instants, souhaitant que ce baiser ne se termine jamais. Voilà la femme qu'il voulait voir, Nina lui paraissait mille fois plus brillantes qu'elle ne l'avait jamais été dans son regard, et peut-être que c'était l'alcool, mais peut-être que c'était tout autre chose, peu importe, ils en étaient là. Dans le feu de l'action, l'avocat se leva finalement de son tabouret, renversant le verre de Nina trop proche du bar, celui-ci s'éclatant contre le sol, le son résonna dans son crâne sans qu'il ne puisse lui donner une signification. Neil se perdait contre ses lèvres, goûtant à la jeune Plae, se revigorant de toute son énergie, retrouvant peu à peu ses esprits, comme si elle le réveillait d'un rêve, dégageant son esprit du nuage d'alcool qui flottait dedans depuis quelques minutes. Il ignora d'abord l'homme qui s'adressa à eux, bien trop occupé auprès d'elle. Finalement il sentit une main sur son épaule et libéra Nina, furibond. Il fixa le jeune homme qui les avait interrompu, reconnaissant alors le frère de la blonde. Du moins c'est ce qu'il déduisit lorsqu'il vit le poing de ce même homme s'écraser contre sa mâchoire avant d'être tiré violemment. « Lâche ma sœur, espèce de dégueulasse ! T'as pas honte ? T'es un connard Riswold, dommage que tout le monde n'en prenne pas conscience. » Neil ne répliqua pas, ne rendant pas son coup, il était avocat, il connaissait les risques, il ne voulait pas ternir sa réputation. Il bouscula juste le jeune homme. « De quoi tu te mêles, tu devrais la lâcher aussi ta sœur justement ! » Edi ne répondit pas, du moins son poing le fit de nouveau pour lui. Neil se tint le nez qui pissait le sang. Edi attrapa la main de sa sœur. « Viens, on part, on s'casse d'ici, tu fais n'importe quoi. Tu te rends compte de ce que tu es en train de faire ? Idiote. »
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyDim 10 Mai - 20:22




Nina n'eut pas le temps de comprendre que c'était son frère qui venait d'interrompre ce qui était le meilleur baiser qu'elle n'ait jamais reçu, que le poing d'Edi vint cogner contre la mâchoire de Neil. Elle écarquilla les yeux aussitôt, complètement surprise mais aussi terrifiée, reprenant complètement ses esprits, comme si l'alcool présent dans son corps s'était évaporé d'un seul coup. Comment un agréable moment pouvait tourner aussi rapidement ? Comme avait pu-t-elle passer d'un bien-être intense, à mi-chemin entre une belle réalité et un doux rêve éveillé, au cauchemar complet ? Cela ne suffisait donc pas qu'il les interrompe, il fallait en plus qu'Edi frappe l'homme qu'elle embrassait ? C'était quoi son problème, sérieusement ? « Mais ça va pas ! » cria Nina, paniquée, alors que son frère insultait l'avocat. Elle n'en croyait pas ses yeux, vraiment. Elle aimait son frère par-dessus, c'était un des êtres les plus chers qu'elle avait au monde, mais là il avait clairement dépassé les bornes et elle n'avait qu'une envie : qu'il disparaisse de sa vue, qu'il disparaisse de sa vie. Elle essaya de le tirer afin de l'éloigner de Neil, par la force de ses petits bras, mais Edi faisait deux fois son poids et elle n'avait aucune chance contre lui. « Pourquoi tu fais ça, sérieusement ?! Laisse le tranquille Edi, laisse le tranquille ! » Nina s'acharnait contre lui alors que son frère ne s'éloignait pas et continuait de fixer Neil, les poings serrés. L'ami de la jeune femme fit ce qu'il n'aurait peut-être pas dû faire : dire ce qu'il pensait, dire ce qu'Edi n'avait pas envie d'entendre. Et pour lui faire comprendre qu'il n'aurait pas du s'opposer à lui, Edi lui asséna un nouveau coup de poing, dans le nez cette fois-ci. Nina était hystérique et criait dans tous les sens alors que personne autour d'eux ne bougeait, comme si cette bagarre naissante était un quelconque spectacle. Elle frappa de ses petits poings le bras de son frère, mais il n'eut pas l'air de faire attention. « Bordel Edi je te déteste ! Laisse-le, laisse-nous ! Il n'a rien fait de mal, il n'a JAMAIS rien fait de mal ! VA-T-EN ! » La blonde ne réalisait pas tout à fait qu'elle était au milieu de l'Old Pub et que tout le monde les regardait, que tout le monde la regardait s'exciter et crier comme une furie. Tout ça ne faisait pas de la bonne publicité au propriétaire du bar, mais après tout ce n'était pas sa faute. Elle n'avait rien demandé elle, elle passait simplement un bon moment, un très bon moment. Alors oui, cela avait dérapé, mais est-ce que c'était si grave ? Est-ce qu'un baiser qui n'aurait pas eu lieu d'être était vraiment si grave ? Ce n'était en tout cas pas à Edi d'en juger. Nina voulu se rendre auprès de Neil pour s'enquérir de son état, mais son frère lui attrapa la main avant qu'elle n'ait pu le rejoindre. « On s'casse d'ici ? Je fais n'importe quoi ? Mais mon pauvre, t'as rien compris ! » Le ton de la voix de Nina ne baissait pas et elle criait toujours autant. Elle secoua son bras afin de le dégager de l'étreinte de la main d'Edi et se recula de quelques pas, le fixant rageusement, bouillonnant. « C'est toi qui va te casser, et rapidement ! C'est toi qui fais n'importe quoi ! Tu fais toujours tout foirer, c'est pas possible ! T'as quel âge, hein ? Tu t'es pas assez battu quand t'étais gamin, faut encore que tu continues à presque trente piges ?! » Nina pleurait à présent, elle pleurait de rage, elle pleurait de honte. Elle comprenait dorénavant pleinement la situation, elle comprenait que les personnes qui l'avaient écoutée chanter la regardaient à présent pleurer, et découvraient qu'elle avait un frère non seulement idiot, mais violent. Elle secoua la tête et prit plusieurs grandes inspirations pour se calmer, reculant quand son frère faisait mine d'avancer dans sa direction. « T'es qu'un connard, un pur connard. » Ce n'était pas son genre de jurer, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle était trop énervée. « Alors maintenant tu fais demi-tour et tu te casses. Je veux plus te voir. Tu te barres de la maison, j'en ai marre. C'est plus la tienne. Ça ne l'a jamais été. Si je te revois sans que je ne l'ai décidé, je file direct chez les parents. Je leur dis que t'es là, je leur dis tout. » Elle avait promis à son frère de le cacher, oui, elle avait promis. Mais c'était avant qu'il vienne refaire le visage de son ami. Elle était dégoûtée, littéralement. Déçue, par-dessus tout. C'était n'importe quoi. Elle savait ce qu'il dirait : je fais ça pour ta sécurité. Mais c'était n'importe quoi, vraiment n'importe quoi. Elle avait dix-neuf ans bordel, dix-neuf ans ! Elle savait ce qu'elle faisait, elle n'était plus un bébé. Plus maintenant. Edi ne pouvait pas s'absenter quatre ans, l'abandonner pendant quatre ans, pour revenir comme une fleur et lui dicter ce qu'elle devait faire. « CASSES-TOI ! » lui cria-t-elle, faisant sursauter les clients autour, alors que les dernières phrases qu'elle avait prononcées s'étaient faites plus douces. Elle observa son frère baisser les bras, lancer un regard méchant et bourré de sous-entendus à Neil, et quitter le bar en frappant bruyamment la porte de l'Old Pub pour exprimer son mécontentement. Nina essuya les larmes qui avaient coulé le long de ses joues du revers de sa main et se précipita auprès de son ami. Elle porta sa main à sa bouche alors qu'elle le voyait, les mains pleines de sang et un hématome se développant déjà sur sa joue. « Il est malade, il est malade. » Elle secouait la tête, effarée. « Je suis désolée Neil, je suis désolée. » Nina pinça les lèvres, de peur de se remettre à pleurer. Elle attrapa une serviette qui se trouvait sur le bar et l'appuya contre le nez de l'avocat. « Ça va ? » se risqua-t-elle à demander, consciente qu'il ne devait pas péter la forme. Elle s'en voulait tellement. Elle avait simplement voulu boire un peu, s'embrumer l'esprit, passer un bon moment. Mais tout était gâché, dorénavant. Neil n'aurait peut-être même plus envie de la voir, de lui parler. « Je suis terriblement désolée » répéta-t-elle, avant de se retourner. Les clients continuaient de les fixer. « Je peux vous aider ? » Ils se retournèrent tous à l'unisson, moutons benêts à qui il fallait tout dire. L'humain est con, pensa alors Nina. Avide de ragots croustillants, avides d'actions hors du commun, voyeurs malsains. Elles les détestaient, tous autant qu'ils étaient. Aucun n'était intervenu, aucun. Et si un jour ils se faisaient battre, seraient-ils contents que personne ne vienne les aider ? Seraient-ils contents de savoir qu'ils réjouissaient une foule d'imbéciles par le simple fait de se faire tabasser ? Nina reporta alors son attention sur Neil, décidant que les autres ne méritaient pas qu'on s'attarde dessus. « Tu... tu veux qu'on aille chez moi ? Qu'on soigne tout ça, qu'on te nettoie le visage, que... il ne sera pas là. Il n'osera pas revenir. » Nina se mordit la lèvre. Elle espérait qu'il accepterait. Elle voulait se rattraper.
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyLun 8 Juin - 20:42


Neil n'avait jamais voulu en arriver là. Ses réflexes ralentis par l'alcool, par l'euphorie de ce baiser de trop – ou de tous les baisers désormais avortés – il n'eut pas le courage de rendre les coups tels qu'ils lui étaient donné. Car même s'il était dans son bon droit, l'avocat ne voulait pas trop se salir les mains même si cet homme méritait rien de plus qu'une bonne trempe dont il se souviendrait longtemps. Aussi contradictoire cela pouvait-il être, le brunet avait toujours été en travers des règles de bienséance que lui imposait la société. Il n'en avait que faire de sortir en cachette avec la meilleure amie de sa petite sœur pourvu qu'il l'aime, et il n'en avait rien à faire des années qui l'éloignaient de Nina. Ce soir, il l'avait vu belle, il l'avait vu femme, comme jamais ses yeux n'avaient bien voulu le voir avant. Les mots se faisaient violents dans les bouches des uns et des autres, Riswold se tint le nez qui pissait le sang – littéralement. Neil s'interposa, repoussant d'un coup sec le frère de Nina qui s'en prenait un peu trop à sa sœur. Il avait mal au cœur de voir la blonde se débattre ainsi contre son frère, celui-ci ne voulait rien entendre, bien décidé à rentrer sa sœur, à lui prouver à quel point il n'était pas une bonne fréquentation. Neil n'eut pas à protester que déjà Nina se chargeait de son cas. Enfin, il cessa d'être spectateur de la scène, attrapant Edi par le bras pour l'envoyer balader plus loin. « Va faire un tour, ta sœur s'occupe très bien d'elle-même toute seule. Oh quelle belle preuve de ton amour fraternel que de la mettre dans un état pareil, alors maintenant dégage, elle te l'a demandé accorde-lui cette faveur. » dit-il sur un ton professionnel, froid et direct. Lorsqu'il finit par entendre les cris de sa sœur pour de vrai et qu'il les mit à exécution, Nina se précipita vers lui, paniquée par ses blessures. Mais c'était superficiel, il en guérirait, il n'en avait pas grand chose à faire. En revanche, les pleurs de la jeune étudiante le retournaient. Neil la laissa lui essayer le visage avec une serviette, puis il hocha la tête, qu'importe les bleus, il n'aurait plus mal dans quelques jours. Délicatement, il ôta la serviette des mains de la jeune femme pour prendre son visage entre ses mains, essuyant à son tour doucement les larmes qui avaient coulé le long de ses joues. « Ça va aller, ne t'inquiète pas pour moi. Je suis désolé aussi, tout ça c'est ma faute, je n'aurais pas du insister. » répondit-il sans grande conviction. Bien sur qu'il regrettait que ce soit allé si loin et que la jeune femme ce soit prit toutes ses choses blessantes en pleine figure, néanmoins, il se sentait libéré d'un poids, il se sentait désormais dangereusement libre, grisé par l'adrénaline de l'intensité de cette soirée. Nina remit à leur place les quelques curieux qui les observaient depuis l'irruption de son frère aîné dans la pièce. Un maigre de sourire naquit sur les lèvres de Riswold. Il se releva totalement, jetant un billet sur le comptoir pour régler les trop nombreux verres qu'ils avaient bu. Enhardi par cette drôle d'aventure, il saisit la main de Nina, entrelaçant même ses doigts à ceux de l'étudiante. « Oui partons d'ici, allons-y. » souffla-t-il. Le temps dehors s'était un peu couvert, la nuit était entièrement tombée, mais il ne craignait pas. Une fois chez la blonde, il se laissa guider jusqu'à la salle de bain, tandis qu'elle jouait les infirmières, il ne la lâchait pas une seconde du regard. Ses yeux suivaient chacun de ses mouvements. Glace, désinfectant, coton dans le nez pour calmer l'hémorragie, la panoplie était complète et ils gardèrent le silence que Neil finit par briser. « Merci, pour ça, pour ce soir. » Il se mordit la lèvre, ses mains longeant les côtes de la blonde, il finit par susurrer au creux de son oreille, comme un secret qui ne regardait qu'eux. « Je ne regrette pas le baiser, je ne pensais pas que ça me ferait cet effet, pourtant c'est la vérité. Pourquoi m'as-tu caché ça si longtemps Nina Plae ? »  
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Message(#) Sujet: Re: when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina when you were here before, couldn't look you in the eye ~ nina  EmptyJeu 11 Juin - 17:37




Les larmes dévalaient de nouveau les joues pâles de Nina, ces larmes qu'elle n'avait pas pu retenir. C'était des larmes de colère, c'était les nerfs qui lâchaient. L'ingérence de son frère dans sa vie privée (dans sa vie intime) était tout simplement la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle en avait marre d'avoir à supporter à la fois les contraintes que ses parents lui imposaient et les ordres débiles que son frère lui donnait. Elle en avait marre de supporter tout ça, elle avait envie de les envoyer paître, tous autant qu'ils étaient ; elle avait envie de vivre sa propre vie, sans qu'on la lui dicte.

Les pupilles de Nina étaient plongées dans celle de l'avocat, qui essuyaient de ses pouces les larmes qui ne se tarissaient pas. La blonde pleurait silencieusement, sans sanglot. « Si c'est de la faute de quelqu'un, ce n'est sûrement pas de la tienne, Neil. » Elle ne savait pas réellement s'il parlait de la bagarre avec Edi ou du baiser qu'ils avaient échangé, ou des deux, mais dans tous les cas c'était loin d'être sa faute. C'était peut-être plutôt de la sienne, d'ailleurs. Après tout, c'était son frère qui avait débarqué à l'Old Pub, pas celui de Neil -si tant est qu'il en ait un. Nina réalisa qu'ils n'avaient jamais vraiment parlé de leur vie personnelle, tous les deux. Quand ils se retrouvaient, ils se contentaient souvent de parler des banalités de leur quotidien, d'un client embêtant pour l'un, d'un professeur ennuyant pour l'autre ; de la météo, aussi. Ne disait-on pas d'ailleurs que parler de la météo servait à éviter un sujet beaucoup plus profond ? Malgré tout, malgré la légèreté de leurs discussions, ils avaient inconsciemment tissé un lien entre eux, par le regard, par les gestes, par les mots muets que l'on pouvait entendre entre les phrases sans importance qu'ils proféraient. La raison de leur baiser résidait sûrement là ; dans l'extériorisation des regards échangés, des promesses muettes qu'ils seraient toujours là l'un pour l'autre, peu importe leur âge, peu importe les parents de l'une, la réputation à tenir de l'autre, peu importe la distance, peu importe le fossé qu'il y avait entre eux. Durant l'espace d'un instant, le fossé n'avait plus été, s'était complètement résorbé.

Nina se sentait en sécurité avec Neil. Il avait fondamentalement tout ce qu'elle recherchait chez un homme : il était grand, musclé, protecteur, gentil, attentionné, intelligent. Sa main entrelacée dans la sienne lui paraissait des plus naturel. Ce n'était pas la première fois qu'ils se prenaient la main, mais c'était la première fois qu'ils le faisaient depuis qu'ils s'étaient embrassés. Même s'ils étaient ivres à ce moment-là, Nina n'en était pas moins consciente. Tout ce qui s'était passé entre eux depuis le début de la soirée s'accordait parfaitement, il n'y avait rien qu'elle ne puisse regretter. Quand ils arrivèrent devant la porte de la maison des Plae, la blonde remarqua avec soulagement que toutes les lumières étaient éteintes. Il fallait croire qu'Edi avait au moins entendu ça, qu'il était réellement parti. Nina détacha sa main de celle de l'avocat pour chercher ses clés, et les tourna doucement dans la serrure. Elle se retourna vers Neil, dont le visage se détachait dans la lumière d'un lampadaire, et son cœur se serra légèrement. Elle savait que cette soirée et ce qu'il s'était passé ne resterait qu'une soirée, et ça lui brisait le cœur. Elle se sentait si bien avec lui ; elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Nina cligna des paupières, comme pour effacer cette pensée et profiter encore un peu de cette petite bulle dans laquelle ils étaient. Elle attrapa la main de l'avocat et l'entraîna à l'intérieur de la maison. Elle referma la porte d'entrée du bout du pied, avant de l'emmener jusqu'à la salle de bains, s'en prendre la peine d'allumer la lumière du hall, ni celle du couloir. Elle poussa la porte de la salle de bains et lui indiqua une chaise en osier, où il pouvait s'asseoir. La pièce était baignée de la pâle lumière de la lune, ce qui donnait une atmosphère feutrée, presque romantique. Nina alluma malgré tout la lumière, mais pas celle du plafond ; une petite lampe d'appoint, qui se trouvait sur le meuble principal et qui éclairait sans éblouir.

C'était des études de mathématiques et non d'infirmière que faisait Nina, et pourtant elle s'était parfaitement débrouillée pour désinfecter et soigner les blessures de Neil. Elle avait à présent devant lui un homme aux antipodes de l'avocat froid et ferme qui ne laissait transparaître aucune émotion, un homme que ses clients n'avaient jamais vu, que le procureur de la République n'avait jamais vu. Il paraissait presque vulnérable, assis sur cette chaise en osier qui était davantage là pour la décoration, au milieu de cette salle de bain de fille, la mâchoire recouverte d'ecchymoses, un bout de coton ensanglanté dans la narine. Nina le trouvait plus attendrissant encore, plus touchant même que lorsqu'il avait pris sa défense contre son frère. Des frissons parcoururent son échine quand il reprit la parole. Merci... c'était plutôt à elle de le dire. Mais elle resta muette, se noyant dans le regard du brun, incapable de prononcer le moindre mot. Le contact des mains de Neil contre ses côtes, à travers son t-shirt léger, lui procurait une sensation qui ne lui était pas si étrangère, mais qui était plutôt rare. Elle se mordit le coin de la lèvre inférieure, elle aussi, ne quittant pas l'avocat du regard. Ce qu'il lui murmura alors à l'oreille lui serra le cœur de nouveau avant d'en faire accélérer les battements, puis lui réchauffa le corps entier. Il ne s'imaginait probablement pas à quel point cela pouvait faire plaisir à Nina, elle qui avait cru qu'il l'avait simplement embrassé parce qu'il était bourré, mais que ce n'était pas une chose qu'il aurait eut envie, que c'était une chose qu'il regrettait. De savoir que ce n'était pas le cas la remplissait bêtement de bonheur. Elle s'assit alors sur les genoux de Neil, doucement, et déposa sa tête contre son torse. Elle attrapa son bras et l'entoura délicatement autour d'elle, avant de se recroqueviller contre lui. « Je ne sais pas » murmura ensuite Nina, tout doucement. « Mais moi non plus, je ne regrette pas. »

rp terminé
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