~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
C'est bien La question. Avec un grand L, en effet. Je n'ai jamais su si j'avais aimé ma vie au lycée, et à vrai dire encore aujourd'hui je ne sais pas trop. Disons que j'étais mitigée. Ma relation avec mes parents a toujours été au top, je les adorais, et puis surtout je leur devais tout. Ma mère femme de ménage, et mon père au chaumage, ils se démenaient tous les deux pour me payer des études correctes, alors qu'on ne vivait que sur un salaire. Nous avons toujours eu des problèmes d'argent, mais nous avons toujours fait face, sans baisser les bras, à quoi bon ? Au lycée, je donnais donc tout pour qu'ils soient fiers de moi, qu'ils voient qu'ils ne dépensaient pas de l'argent pour rien. J'ai toujours eu de bonnes notes, je voulais me surpasser, être la meilleure dans tous les domaines. Mais ça signifiait aussi n'avoir pas de vie sociale. En effet, je n'avais pas d'amis, ou très peu. J'ai même un jour sauté une classe, quand j'étais gamine. Je préférais rester chez moi, dans mes bouquins, à lire. Parce que sinon, on me demanderait les raisons du chaumage de mon père, chaumage qu'il n'arrivait pas à surpasser, et ça, ça, je n'avais envie de le raconter à personne. C'était notre secret. J'ai passé toute mon enfance dans cette ville, et encore aujourd'hui j'y vis. Enfin, tout ça pour dire que je n'ai pas à me plaindre des mes années lycées, mais je ne souris pas en y repensant.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
A ce jour, j'ai tout ce qu'il me faut. Interne en pédiatrie, j'ai eu une bourse à la fin de mes études lycéennes, ce qui a considérablement soulagé mes parents - que je vois toujours soit dis en passant, je les adore toujours autant et je me dois de leur en être reconnaissante - et puis surtout lors de mes études supérieurs, j'ai rencontré mon copain actuel, un gosse de riche, mais tellement adorable. Aujourd'hui, ça fait trop ans que nous sommes ensemble, et il m'aide tout de même financièrement. Donc oui, on peut dire que je suis heureuse. Heureuse d'avoir trouvé ma voie, heureuse d'être avec quelqu'un qui me soutient, heureuse aussi de faire ce que j'aime. Oh, et mon mentor à l'hôpital est parfait. Je me sens entourée, fini les années dures où je ne mangeais qu'une pomme pour dîner. Je suis bien dans ma peau - bon il y a toujours des soucis, surtout quand je vois défiler des malades gravement atteint dans mon "bureau" - mais comme toujours je fais face. Je suis bien.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans... J'aurai à peine la trentaine, donc c'est parfait, parce que la vieillesse me fait peur, passons. Je me vois toujours travailler avec les enfants, peut-être en ayant gravis deux trois marches, ou même avec mon propre département, mais ça, j'en doute. Je me vois toujours en couple, prête à me marier, peut-être toujours avec Jack, peut-être pas, l'avenir nous le dira. Mais par contre, je ne veux pas d'enfants ! C'est étrange sachant que je travaille en pédiatrie, mais quand je vois tous ces petits bouts qui défilent devant moi, avec leur maladie incurable, la tristesse, désolation des parents fassent à leur impuissance... Non, je ne peux pas. Je ne veux pas m'infliger pareille épreuve. Je ne veux pas prendre ce risque. Le plus beau aussi serait que je fasse le tour du monde, dans les pays défavorisés, donner les soins aux enfants malades, aider les populations locales. Mais ayant toujours une maison ici, au Canada, comme point d'attaches. Mais j'ai besoin de voyager, de voir du monde.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Suika. ÂGE: dans un mois, les dix neuf ans m'attrapent. PAYS: Belgique, le pays où l'on ne sait prédire la météo. PRÉSENCE: le plus possible ? COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? via une pub sur un groupe rpg facebook, et je suis conquise.  AUTRE CHOSE À AJOUTER? j'espère être bien ici   .

Hey Maya. Tu vas bien ? Oui, ça fait longtemps que je ne suis pas venu te voir, mais j'avais du boulot. Un boulot de fou, mais tu sais bien Maya, je ne t'oublie pas, la preuve je suis là, avec pleins d'anecdotes à te raconter. Particulièrement à l'hôpital. Je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est le rush en ce moment. A croire que tous ce donne le mot pour avoir des soucis de santé en même temps, et toujours chez les enfants. Normal me diras-tu, je suis dans la section pédiatrie. Mais tu me connais, faut toujours que j'exagère. Bon, c'est pas tout ça, mais par où commencer ? Jack va bien, on va bien même. Depuis un an on vit ensemble. Enfin, ensemble, disons qu'il m'a donné un double de ses clefs, et la plupart du temps je vis avec lui, j'avais besoin de changement, ne plus être chez mes parents. Mais je dois te faire une confidence. Je pense qu'il va me demander en mariage. Ouais, c'est énorme hein ? Tu dois te demander comment je le sais... Hier en rangeant la lessive je suis tombée par hasard sur une boîte qui contenait une bague ! T'aurais du la voir, elle brillait de milles feux. Donc ouaip, je suppose que c'est une bague de fiançailles. Si c'est pas ça, ben c'est celle de sa maîtresse. Ahah, non je suis sûr que non, Jack est trop parfait. Enfin, assez parlé de lui, je sais que tu n'étais pas sa plus grande fan, toi et les fils à papa, ce n'est pas ton truc, hein ? Oui. Là, je suis à moitié dans mon stage, à moitié dans mon boulot. Il me reste un an et demi pour terminer celui-ci, et je serai enfin réellement dans ce département. Comme une vraie. Mais je dois dire que les gens là bas qui bosse avec moi sont de vrais anges. Je ne sais pas si c'est le fait de côtoyer des enfants h-24, mais on se sent directement intégré dans une sorte de grande famille. Oh bien sûr, il y a toujours des idiots, mais ils ne sont pas intéressant. Par contre. Oh mon dieu Maya! Mon chef, celui qui m'a pris sous son aile durant le début de mon stage... Ce type est un dieu vivant, tu ne peux même pas imaginer, et je sais que t'es occupée à essayer de le faire. Grand, brun, aux yeux bleus. Le type parfait. Au début j'étais genre subjuguée par lui, il a une de ses auras... Et tu sais quoi ? Accroches toi, il s'appelle Noam ! Ouais, Noam, comme ton mec parfait imaginaire. Puis en plus d'être beau, il est intelligent et sait même être drôle. Même si travailler avec des enfants malades ce n'est pas ce qu'il y a de plus amusant. Là, ça fait un an que je travaille dans cet hosto, un an que je suis avec lui presque tous les jours. On pourrait même dire qu'on est limite devenus amis. Mais le problème, c'est que Jack n'aime pas trop ça, voir même pas du tout, il le trouve trop "envahissant" dans notre vie. J'en parle pas souvent pourtant... Mais bon, les hommes hein ! Les femmes de cet étage sont toutes folles de lui, mais il est marié. Enfin, en instance de divorce. J'ai déjà entendu même certaines dire que je leur volais la vedette, ça me fait rire plus qu'autre chose. C'est vrai que je reste souvent avec Noam, mais... Oui je sais, tu vas me dire que je cherche des excuses mais c'est pas vrai ! Enfin, je ne crois pas. Depuis que j'ai eu le malheur de parler de ce beau médecin à Jack, celui-ci vient tous les jours me chercher au boulot, non pas en m'attendant dans la voiture, mais en débarquant, et en hurlant mon prénom suivit d'un petit surnom. C'est un peu pitoyable, tu trouves pas ? Mais je ne peux pas lui en vouloir, je serais aussi jalouse à sa place. Je vois déjà ton regard accusateur, je te connais trop bien. Arrête. Oui, je pense souvent à lui, et alors ?! C'est pour le job. Si, je t'assure. Mais il y a un petit soucis, l'enfant de sa meilleure amie a un cancer, depuis qu'il l'a diagnostiqué, il est beaucoup moins souriant, beaucoup moins "dans" la vie. Je le soutiens du mieux que je peux. Ouais, je t'assure. Il est quand même beau, peu importe l'air qu'il prend... Oh mon dieu! J'ai dit ça à haute voix ? Tu dois bien rire hein. Profite tant que tu peux. Enfin. Tout ça pour dire que.. Ben enfaite non, je n'en sais rien. Je vais t'avouer un secret, mais tu dois promettre de le garder pour toi, car ça pourrait tout foutre en l'air, toute ma vie, et encore je n'exagère qu'un tout petit peu. J'ai peur de mon avenir justement. J'ai peur que Jack me demande en mariage, j'ai peur de ce qu'il pourrait advenir avec Noam, parce que j'ai peur de mon coeur. Ouais, totalement. J'ai peur de comprendre, peur d'oublier, peur de revivre en quelques sortes, comme toi. Je me dis que je devrais changer d'horaires, car j'ai peur de ces électrochocs dès que j'entre en contact avec lui. C'est pas bien, et je sais que je me contredis avec ce que je disais mais... Mais j'ai peur tu sais. J'ai besoin de toi Maya, vraiment, j'ai besoin de ma meilleure amie. Plus que n'importe quoi. J'ai peur de creuser plus profond, j'ai besoin que tu reviennes. Tu m'en fais la promesse hein ? S'il te plait. Je ne pourrai pas faire un an de plus sans... sans nous. Maya, je t'aime. Tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime. Reviens moi.

Une jeune femme sèche les larmes qui coulent le long de son beau visage. Doucement, elle remet en place la main qu'elle tenait entre les siennes. Une main blanche sur un drap tout aussi blanc. Sa main tremble quand elle l'approche près de la joue de la personne étendue sur un lit. Un doux au revoir sort de ses lèvres roses, et quelques instants plus tard, elle referme la chambre, redescendant au département de la pédiatrie. Elle reviendra, comme elle revient toujours.