~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?

Ma vie au lycée ? Ce n’était ni un enfer mais ce n’était pas non plus le paradis à vrai dire. Disons que j’étais un élève studieux si on doit parler de mes résultats ou de mon comportement en classe. Quand je n’étais pas en train de lire un livre pour mon plaisir je révisais mes leçons pour le lendemain histoire de ne pas me retrouver comme un débile devant tout le monde tout ça parce que je ne connaissais pas ma leçon. En tuant mon temps à apprendre j’assurais auprès des profs. Il faut savoir faire des sacrifices dans la vie et je crois que je le savais déjà à l’époque. Par contre j’ai eut le droit à mon petit lot de vannes méchantes ou simplement de moqueries de la part de débiles dont le cerveau doit sûrement se balader aux quatre coins du monde. Tout ça parce que je n’avais pas le même style vestimentaire qu’eux, voilà leur passe-temps, critiquer ma façon de m’habiller un tant soit peu originale. Si je dis que ce n’est pas totalement un enfer, c’est parce que j’ai réussi à me faire une bande d’amis et j’ai d’ailleurs sympathisé avec une jeune fille de ce groupe, une dénommée Milah. Enfin elle me protégeait pas mal, c’est honteux à dire mais c’est ainsi qu’on a commencé à se parler et que nous nous sommes rapprochés.


   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?

Si j’aime ma vie actuelle ? Je dois être sincère ? Bon je vais l’être ça me coûte rien. Je suis heureux de ne plus dépendre de mes parents ou de ne plus les avoir tout le temps sur mon dos. Je suis heureux parce que je suis en couple avec une personne que j’aime et qui m’aime en retour. On se comble l’un et l’autre et c’est rare de trouver quelqu’un avec qui avoir une telle relation sur la durée. Les gens des fois s’aiment certes mais n’arrivent à tenir que quelques mois et là avec celle qui partagent ma vie cela fait plus que quelques mois que nous nous aimons et partageons la vie de l’autre. Cependant je ne cesse de penser à Milah qui est partit, je sais que je dois vivre sans elle et que je dois l’oublier tout comme elle a réussit à le faire si facilement mais ce n’est absolument pas une chose aisée à faire. C’est plus facile à dire qu’à faire à vrai dire. Je me promets de le faire et je m’engueule d’ailleurs de ne pas y parvenir. Vous pensez que je me voile la face ?


   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?

Oh non, pas ce genre de question. Je n’aime pas du tout tenter de réfléchir ce que je voudrais être ou pourrais être dans dix ans. Peut être que je veux être en couple dans dix ans et avoir une famille mais peut être que la semaine prochaine cette envie me sera passée. Qui sait peut qu’au final j’aurais encore la même envie. On ne peut pas prévoir ce que l’on sera dans dix ans même si on en a la volonté la plus forte sur le moment. On ne sait déjà pas de quoi demain est fait alors comment pourrais-je savoir ce que vont être mes dix prochaines années.

On m’a souvent dit que j’avais un caractère bien particulier et disons un sale caractère. Pas tout le temps mais disons que quand j’agaçais mes parents parce que j’étais têtu ou disons obstiné parce que je voulais et que je ne les laissais pas soufflé une seule seconde parce que j’insistais encore et encore jusqu’à ce qu’ils cèdent et bien ces derniers trouvaient le temps pour me rappeler que ce n’est pas avec mon caractère que j’allais aller loin. Pour être clair disons que je suis quelqu’un d’assez obstiné comme dit précédemment, j’aime un métier, un objet enfin peu importe ce que j’aime, si je le veux vous pouvez être sûr que je vais tout faire pour l’avoir et peu importe la manière dont je dois faire pour y parvenir et le temps. Certes, le plus rapidement sera le mieux mais je parviens toujours à me débrouiller sans attendre trop longtemps. Par contre je suis quelqu’un de très lunatique et mes parents n’ont jamais vraiment sût s’adapter à ce que petit côté de ma personnalité, ce n’est pas une maladie loin de là mais des fois je peux être d’humeur très joyeux et soudainement ne plus avoir envie de parler et avoir envie d’être seul. Je peux être super triste et puis retrouver le sourire aussitôt. Je ne cherche moi-même pas à comprendre même si je sais que ce n’est pas chose aisée à supporter de l’extérieur.
 
Après il y a bien d’autres points de ma personnalité qui font que je suis assez particulier comme le fait que je sois assez ordonné et pointilleux dans la vie de tous les jours. J’aime bien que les choses soient faites correctement et je suppose qu’il n’est pas surprenant si je dis que je suis très à cheval sur la ponctualité. Je déteste arriver en retard. Vous allez cependant rire mais malgré ce côté un peu bizarre, ma manière assez spéciale de m’habiller ou encore mon côté sarcastique et bien je suis tout de même vachement sociable. Surprenant hein ? J’en étais sûr !



Si j'ai des amis j'ai avant tout, une famille. Des parents avec qui je m'entends quoique je ne cherche pas vraiment à passer du temps avec eux ou à m'amuser à tisser des liens parfaits. Je m'entends avec ma mère aussi bien que cela doit se faire, elle me laisse faire ce que j'ai envie sans me prendre la tête. Par contre mon père c'est peut-être un peu plus compliqué. Avec notre frère il avait espéré que l'on viserait un métier assez proche du sien ou voir pire que l'on reprendrait la société qu'il a hérité de notre grand-père et qu'il a à l'époque vu se créer et évoluer. C'était à vrai dire hors de question pour mon frère et moi-même que nous reprenions le relais. Forcément cela met un petit point noir sur la relation père-fils mais imaginez ce que cela devient quand on apprend au père supérieur que l'on désire faire dans l'artistique ? Je pense que vous voyez tout à fait ce que cela à pût donner au moment où j'ai dit à mon père pourquoi je ne voulais pas prendre le relais.


Si j'ai un point commun avec mon frère qui est le fait de ne pas vouloir succéder à notre père, nous avons avec le temps réussi à se rapprocher. Cela n'a pas été facile et mon frère voyait bien que j'étais assez différent mais, il voulait me montrer que malgré ma différence et mon originalité je pouvais quand même me fondre dans la foule et faire des choses que les autres font. Il n'avait pas tort. Au début il me voyait passait mon temps à dessiner sur des tas de feuilles, dessiner les choses qui se trouvaient devant moi ou même des choses que je m'imaginais. Il me voyait aussi écrire des tas de pages, les unes après les autres et des fois il me demandait d'où me venait cette imagination. Je lui expliquais que cette passion qu'il a pour le sport, je l'ai pour l'imaginaire, pour l'art. Il avait du mal à comprendre au départ mais un jour il a voulu me changer les idées, se rapprocher de moi tout simplement. En tant que mec on aimait bien se chamailler, se taper dessus, se bagarrer comme le font des frères je pense mais on ne faisait pas que cela ensemble. Il m'emmenait à des soirées organisées par ses potes ou on allait tous les deux dans les bars boire quelques coups. C'est lui qui m'a fait tirer sur ma première clope. Bien entendu je me devais de ne rien dire aux parents et je n'ai jamais rien dit.

Je vous rassure il ne m'a pas appris qu'à faire des conneries, bien au contraire il m'a initié au sport et j'avoue que ce n'est pas une mauvaise chose. Depuis le jour où il m'a fait rentrer dans une salle de sport et qu'il m'a montré que dans sa chambre il avait quasiment la même chose que ce que l'on peut trouver dans une salle de sport, nous avons décidé de se faire un footing assez régulièrement tous les deux et même de se rejoindre à une heure qui nous arrangeaient tous les deux et nous faisions un peu de muscu dans sa chambre. Comme lui me montrait un peu son univers et me permettait de me rapprocher de lui, je lui ai appris à s'ouvrir au monde de manière artistique. Cela n'a pas été facile pour lui mais il s'est donné à coeur joie de pouvoir apprendre tout comme j'avais fait quand c'était lui le prof. Il m'écoutait attentivement et ce n'est pas une chose courante quand on est le petit frère, normalement c'est l'aîné qui prend les devants et le petit ne fait que suivre. Nous n'avons que trois ans d'écart mais tout de même. En plus de mon amie Milah, mon frère m'a été d'une aide assez précieuse quand lors de mon entrée au lycée j'ai été sujet à des moqueries. Bien entendu il était assez simple pour moi de vivre ma vie car je n'avais qu'à faire semblant de ne rien avoir entendu ou tout simplement ne pas écouter réellement ce qui se disait autour de moi. Mais avoir un soutien familial c'est toujours ça de prit.


 
Vous allez sûrement me prendre pour quelqu’un de tout à fait fou mais cette passion de l’imaginaire, de l’art et bien j’ai voulu en faire mon métier depuis le lycée je savais que je voulais être dans l’art même si ce n’était pas dans l’idée de mon père. Mon frère de son côté m’encourageait à faire ce que je voulais et ne suivre que mon envie un peu comme lui faisait. Au final j’ai eut envie de devenir peintre, de faire du dessin et aussi de peindre ce qui me venait en tête et à présent j’ai un endroit où je peux m’enfermer pendant des heures et mettre sur une toile ou du papier ce que bon me semble, je peux aller dans la cour quand il fait beau et laisser mon esprit voyager et mettre à l’œuvre mes envies et fantaisies. Depuis que je suis gosse, j’ai tendance à poser pas mal de questions. Au départ c’était des questions qui attendaient des réponses de la part de mes parents, sinon j’aimais bien m’imaginer des choses totalement folles et les gens savaient que c’était parce que j’étais jeune. Mais vous pensez peut être que cela à changé parce que j’ai grandit ?
Disons que vous n’avez peut être pas tort mais je vais vous surprendre peut être un peu en vous disant qu’il m’arrive des fois de me pointer dans un endroit que je ne connais pas et m’imaginer que c’est un tout autre lieu, un endroit qui à une histoire issue du monde fantastique. A vrai dire je suis capable de redevenir un gamin aussi vite que je suis capable de redevenir sérieux.



 
J’ai peut être grandit comme tout le monde mais je n’en perds pas spécifiquement mon âme d’enfant. Il faut certes évoluer dans la vie mais ne pas en perdre cette habitude que nous avions été petit à nous amuser avec un rien. Et même avec ce côté un peu gamin qui me prend de temps en temps et bien j’ai une vie sociale et une vie amoureuse même. Si si c’est vrai ! Cela fait un an et demi que je suis casé avec la même jeune femme, nous vivons vraiment bien tous les deux et elle arrive à me supporter alors je pense que tout va bien. Elle supporte mes habitudes un peu bizarres et originales du genre mes collections de cartes postales ou encore le fait que je suis souvent en train de parler encore et encore, j’ai du mal à garder le silence. Cela ne m’empêche pas de me taire des fois mais c’est rare quoi. Avant de me caser avec elle j’ai comme pas mal de mec même si on pense que ce n’est pas mon genre, draguer quelques filles. Oui, je m’y suis essayé et je ne sais pas si des fois les filles n’en profitaient pas pour se servir de moi afin de rendre les mecs qu’elles avaient jaloux afin de les récupérer plus rapidement. J’ai quand même eut du mal avec les filles et disons que je suis quand même surpris d’avoir réussi à être avec cette beauté qui partage ma vie depuis un an et quelques mois maintenant.


Même si je semble être bien à présent en couple, il faut savoir qu’à l’époque j’aimais quelqu’un. Je n’ai jamais rien dit et pourtant je l’aimais. J’ai parlé brièvement de Milah mais je n’aime pas m’étaler longtemps sur elle parce qu’elle a quitté soudainement ma vie alors que je ne voulais pas mais qu’il semblerait que je ne pouvais rien faire pour la retenir dans cette ville. Nous avons trois ans d’écart et pourtant à l’époque nous faisions tous les deux partis du même groupe d’amis et c’était elle qui me protégeait. Un peu le monde à l’envers j’ai envie dire. Elle enchainait les mecs et pas les meilleurs et je ne pouvais rien dire, je la laissais faire et j’étais je pense et je l’espère un homme de confiance pour elle tout comme j’avais de mon côté confiance en elle. Quand les mecs la lâchaient comme des malpropres j’étais tout le temps là pour la ramasser et l’aider à retrouver le sourire. Un jour, un terrible accident est survenu et elle ne voulait plus sortir de chez elle, pas même me voir. C’était assez difficile à supporter et pourtant je devais faire avec. J’avais beau dire que c’était moi qui venais lui rendre visite on ne me laissait pas entrer parce qu’elle disait qu’elle ne voulait voir personne. Un jour, j’ai appris qu’elle voulait quitter la ville. Elle voulait rejoindre la capitale et partir d’ici. Je ne voulais absolument pas qu’elle parte, je ne voulais pas la laisser partir à des kilomètres et pourtant elle ne semblait pas y prêter attention. Alors que pendant des années pour le bien de notre amitié j’avais gardé mes sentiments enfouis dans un élan je me suis laissé emporter et je l’ai embrassé.

Aucune réaction de sa part, elle n’a pas réagit mais m’a dit adieu. Je vis ma vie avec ma petite amie et si je parle de Milah maintenant c’est parce que même si je dois la mettre de côté parce qu’elle a elle de son côté fait cela avec moi et bien c’est une chose très difficile à faire. Je me force à le faire, il serait limite plus facile de la détester pour pouvoir l’oublier et pourtant je n’y arrive pas. Je n’ai pas de nouvelles d’elle depuis quatre ans et je n’arrive pas à me l’ôter de la tête. Bien entendu je n’en ai jamais parlé à ma petite amie, vous imaginez la catastrophe que cela serait. Voilà pourquoi je continu à repenser au passé tout en essayant de repousser au large cette tonne de souvenirs que nous avons.