nolan se balade tranquillement dans la forêt tandis que liam, accompagné d'un(e) ami(e) (pnj), se prépare à réaliser le gage que l'ami(e) en question lui a donné suite à un pari perdu. quand nolan passe à côté de l'arbre où les deux autres sont cachés, liam sort en criant pour lui faire peur. comment va réagir nolan ? est-ce qu'il était perdu dans ses pensées et a eu peur ? est-ce qu'il avait repéré les deux amis depuis longtemps, et n'a donc pas le moindre sursaut ? est-il amusé ? énervé ?

Je n’avais jamais vraiment voulu cet emploi de professeur à l’université que j’avais occupé pendant deux années scolaires, mais je ne m’en étais jamais plaint, et maintenant, je me rendais compte que celui-ci commençait à me manquer. Jamais je n’aurais cru cela, compte tenu de tout ce que j’avais gagné en démissionnant, le plus important étant que je pouvais maintenant profiter pleinement de ma relation avec April, et préparer la venue de notre bébé sans craindre qu’on me regarde bizarrement dans les boutiques pour enfants et autres. Cependant, en ce début d’année scolaire, tandis que je voyais tout le monde retourner sur les bancs d’université tandis que moi, je restais dans ma demeure à attendre le moment où on voudrait bien m’accorder un contrat de photos, idéalement pas trop loin pour que je ne sois pas obligé de m’éloigner pendant une période prolongée. Ceci était ironique d’ailleurs, parce qu’avant, je ne prenais que ça, des contrats me permettant de m’éloigner de White Oak Station pendant un moment, mais évidemment, les choses avaient bien changé, mes objectifs étaient différents, et mon mode de vie également. Par conséquent, j’étais quelque peu coincé chez moi, compte tenu qu’April était encore en mesure d’aller en cours, sa grossesse ne la gênant pas trop pour le moment, j’étais seul. Bien décidé à ne pas tourner en rond comme un chacal toute la journée, je décidai d’appeler un de mes amis qui, coup de chance, était de passage en ville pour un reportage. Cherchant à savoir s’il était disponible pendant la journée, je fus ravi d’apprendre que c’était le cas et ensuite, établir une rencontre dans la forêt non loin de la ville où nous pourrions prendre des photos, seulement pour le plaisir, pour passer du temps ensemble, se retrouver, discuter, s’amuser, en gros. La rencontre étant dans une demi-heure, je ne m’étais donc pas fait prier pour me préparer. Mon appareil photo en main, je quittai l’appartement, et je me rendis là où nous avions prévu de nous rencontrer. Pendant une heure, je pris un plaisir fou à renouer avec ce que j’aimais faire et avec ce que je faisais le mieux, en plus de le faire en compagnie de quelqu’un que j’affectionnais tout particulièrement mais qui, à mon grand désarroi parfois, avait tendance à aimer plaisanter. Le problème était que bien souvent, j’étais la principale victime de ses blagues, de ses manigances, faisant en sorte que dans le cas présent, ce fut moi qui se fit imposer de faire peur au premier passant qui viendrait en notre direction, en échange d’une bière dans un pub plus tard. Il aimait toujours jouer sur mes points faibles, et étrangement, je me surpris, cette fois-ci, à vouloir m’imposer, et lui montrer que je pouvais le faire. J’ignorais si c’était parce que je voulais que mon enfant se sente en sécurité avec moi, et non pas que je commence à trembler chaque fois que quelque chose n’allait pas, mais quoiqu’il en soit, je m’exécutai, bondissant sur la route dès que quelqu’un se présenta. J’entendis mon ami éclater de rire, mais moi, quand je vis l’air surpris, voire même un peu décontenancé de l’individu à qui j’avais fait peur, je perdis soudainement tout mon enthousiasme. Du coup, la force d’esprit, on allait passer pour cette fois-ci. Limite honteux pour le coup, je mis alors mes mains dans mes poches, baissai la tête, et répondis à la question de l’homme, comme un gamin qu’on vient de prendre en faute : « Oui, on peut dire ça… » Prenant vraiment au sérieux ce qui venait tout juste d’arriver, mais vraiment trop, lorsque j’eus retrouvé ma contenance, je le considérai, l’air triste, et je dis : « Je suis vraiment désolé… »

Les blagues, bonnes, mauvaises, blessantes ou non, quoiqu’il en soit, ce n’était clairement pas fait pour moi. Je le savais depuis longtemps, et plutôt, j’acceptais quand même d’en faire. Par orgueil ? Clairement pas, mon orgueil, j’avais compris que je devrais très souvent le faire passer sous les roues du camion de la honte, compte tenu de ma personnalité. Mon incapacité à dire non ? Oui, très certainement, mais en ce moment, je regrettais beaucoup de l’avoir, parce qu’elle me mettait dans des situations pas possibles, genre celle où j’avais honte d’avoir fait peur à cet individu, où je m’en sentais vraiment mal, parce que j’étais persuadé de l’avoir froissé de quelconque façon. Après tout, il y avait des gens irritables qui n’aimaient pas être embêtés de la sorte, et il pourrait très bien appeler les autorités pour agression, je ne sais trop. Cependant, ma naïveté encore eut raison de moi, et je m’en rendis compte quand l’individu me demanda de ne pas pleurer, parce que ça allait, au bout du compte. Je n’en étais pas à ce point quand même, j’étais un adulte. Un adulte pas toujours à l’aise, mais un adulte quand même. Légèrement gêné, je me grattai alors la nuque, ne sachant que dire jusqu’au moment où le jeune homme finit par me convaincre qu’il ne m’en voulait pas. Si c’était le cas, pourquoi chercherait-il à se présenter alors ? Finissant d’être rassuré sur ce point, mais pas fini de me sentir gêné pour ce que j’avais fait, et aussi pour être tombé dans le panneau aussi facilement – comme d’habitude vous me direz, mais bon – je finis par marmonner : « Liam Shelton, et… Bah clairement je suis nul pour les blagues. » dans un haussement d’épaules, lâchant ensuite malgré moi un rire nerveux. Non pas parce que j’étais encore tendu, plus maintenant que je savais que Nolan n’allait pas me poursuivre ou un truc comme ça, mais plutôt parce que… c’était une bien mauvaise façon de faire connaissance avec quelqu’un, non ? Visiblement, cela ne semblait pas gêner mon interlocuteur pour le moindre du monde, parce que sans que je demande quoi que ce soit, il en vint à poursuivre la discussion, me demandant de lui expliquer la fameuse idée, sous-entendant que celle-ci était nulle et qu’il y avait mieux comme blague. Ça, j’en étais conscient, mais comme je l’avais dit, je n’étais pas doué, et puis : « En fait, ce n’était même pas mon idée. » Je n’aurais pas su être plus sincère pour le coup, même si, dans la situation actuelle, ça sonnait encore comme un gamin qui voulait tenter de faire son plaidoyer devant sa mère. Serais-je en mesure à un moment ou un autre de retirer cette étiquette qui semblait me coller au front ? Probablement pas, pas aujourd’hui en tout cas. Soupirant, je finis par dire : « Il y avait une bière à la clé et je ne sais pas dire non, donc voilà. » Un sourire apparut au coin de mes lèvres suite à cette pathétique explication, et je guettai ensuite la réaction de Nolan, déjà condamné à ne plus avoir aucune crédibilité devant lui, je le savais, je le sentais.

Ça aurait pu être un jus d’orange, une bière, un paquet de chips, peu importe le prix au bout du pari, je n’aurais pas su dire non, voilà tout. C’était aussi ridicule que ça, mais malheureusement, c’était ainsi que j’étais fait, et même si je faisais tout pour le nier, même si je tentais de me montrer un peu plus orgueilleux, un peu plus viril, jamais je n’y parvenais, parce que ce n’était pas moi, et je n’aimais pas prétendre que j’étais un autre, comme certaines gens parvenaient à le faire aussi facilement, aussi triste cela soit-il. Par conséquent, quand le jeune homme en vint à me demander si j’avais refusé si jamais un jus d’orange était à la clé, je ne sus faire mieux que de hausser les épaules, m’efforçant toutefois de ne pas lui répondre, parce que je lui aurais sorti une réflexion que si ça avait été un truc vraiment dangereux, et humiliant, là je ne l’aurais pas fait, et si ça avait été un plat de vers de terre à la clé, non plus, je ne l’aurais fait. Cependant, dans le cas présent, pourquoi pas ? Après tout, ce n’était pas comme si j’avais encore une réputation à préserver, n’étant plus professeur à l’université depuis quelques mois maintenant. Bien que ne pas avoir d’emploi, ce n’était clairement pas l’idéal, cela me laissait quand même certaines libertés, sauf celle de dire que j’avais un boulot convenable. Ça, je l’avais compris, mais jamais expérimenté à mes dépens comme en ce moment, quand Nolan me demanda ce que je faisais dans la vie. Légèrement pris de court, je ne sus faire mieux que de répondre : « Photographe. » Je n’avais pas eu le courage de dire que j’étais au chômage, et puis, ce n’était pas comme si je venais de raconter un mensonge; au fond de moi, j’étais encore et toujours photographe, même si je n’avais pas de contrat, et puis, ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment contredire ce fait, raison étant que j’avais quand même encore et toujours mon appareil au cou bien que pour le moment, celui-ci ne m’était pas d’une grande utilité. Après tout, je n’allais pas prendre Nolan en photo tandis que je lui demandais : « Et… toi ? » me disant qu’il n’y avait aucun mal à lui poser la question, même que cela pourrait être bénéfique dans le sens où peut-être que la conversation ne serait pas portée que sur ma personne, ce qui avait tendance à me faire angoisser plus qu’autre chose, ce qui ne m’aidait clairement pas dans la situation présente. Après, je me doutais bien que cela n’avait pas grand-chose de crédible, mais visiblement, ce ne fut pas suffisant pour désespérer complètement mon interlocuteur et le faire fuir. D’un côté, ce n’était pas l’idéal, puisque cela signifiait que je devais continuer à faire la conversation malgré mon embarras évident, mais d’un autre, cela me montrait qu’il ne m’en voulait pas trop, et me permettait d’être plus détendu même si, dans le cas présent, vouloir être gentil et me racheter à tout prix commençait à jouer contre moi. En effet, fidèle à mes manies, au moment où Nolan me proposa de me payer une bière, je ne sus pas faire mieux que de ne pas refuser, faisant en sorte que j’en vins à lui dire : « Ouais… Pourquoi pas ? » en me permettant d’esquisser un petit sourire avant de poser la réflexion, sans trop y penser : « Quoique… C’est plus moi qui t’en devrais une. » Non, je ne démordais pas du fait que je me sentais encore un peu mal de tout cela, mais je ne pouvais pas m’y faire. Cela me paraissait limite absurde de me faire payer une bière par un homme à qui j’avais fait peur, qu’il soit rancunier ou pas de ce geste.

Je ne pensais pas être ignorant ou incompétent dans le domaine de la photographie qui était ma passion depuis longtemps maintenant, mais quand Nolan en vint à me demander ce qu’était ma spécialité. Compte tenu que non seulement, je ne faisais pas autre chose que quelques contrats locaux qui ne menaient pas très loin, vu ma situation, sans parler du fait que je m’étais toujours considéré comme étant versatile, je crus bon de simplement dire, dans un haussement d’épaules :  « Je touche pas mal à tout. » comme il m’en avait laissé l’option. Non pas parce que je me croyais doué dans tout, mais plutôt parce que rien ne me gênait. Aussi paradoxal que cela puisse être, j’étais coincé en société, mais quand je photographiais, j’étais un esprit libre. J’aimais photographier tout ce que je trouvais beau, ce que je trouvais inspirant, sans contrainte. Enfin, la seule chose avec laquelle j’avais du mal, c’était un truc en particulier, comme je l’avais expérimenté, et comme je crus bon, cette fois-ci, d’en faire part au jeune homme, histoire de montrer que je savais rire quand même un peu. Je lui dis alors :  « Enfin, la seule chose que j’évite, ce sont les portraits trop… figés. Les photos scolaires, je n’y arrive pas. » Bien sûr, je l’avais fait pour mon amie, parce que j’avais besoin de ce petit contrat, mais le simple fait de repenser à comment j’avais limite angoissé en faisant ces photos qui ne me plaisaient pas me donnait un frisson dans le dos. Voilà pourquoi ce fut rassurant de détourner un peu le sujet un instant et écouter le jeune homme m’expliquer son propre métier, qui se déclinait de plusieurs façons. Admiratif, je hochai la tête avec un sourire, en venant à me demander pour moi-même si cela avait un rapport avec le fait qu’il insistait tant pour que je ne paie pas ma consommation ou la sienne, alors que je ne démordais pas du fait que cela aurait été la chose la plus logique à faire. Décidant d’abandonner pour le coup, Je finis par acquiescer, me disant que je finirais bien par me rattraper un jour ou l’autre. Enfin, avec lui, je ne savais pas trop, mais si jamais je pouvais en saisir la chance une fois, alors je le ferais, sans aucun problème. Commençant à marcher avec Nolan, ce dernier en vint à me poser une nouvelle question, à laquelle je répondis un peu plus rapidement en affirmant :  « Pour passer le temps, disons. » Encore une fois, je ne me voyais pas dire que j’étais sans emploi, parce que dans ma tête et mon cœur, je restais photographe, peu importe mon titre officiel, et je le resterais toujours. Ce n’était pas une profession dans mon cas, c’était une passion, une vocation, comme je le prouvai encore une fois en disant :  « Je n’ai pas besoin d’aller où que ce soit pour trouver de l’inspiration, je la trouve partout, pour tout dire. » À ces mots, je me rendis compte que j’étais soudainement plus confortable pour faire la discussion. Cela n’eut pas pour effet de me surprendre, mais plutôt me satisfaire ; en effet, j’étais toujours plus à l’aise quand je parlais photographie. C’était probablement le seul sujet qui me rendait vraiment à l’aise, d’où le fait que j’avais réussi à l’enseigner pendant près de deux ans sans aucun problème. C’était dommage que tout cela soit terminé pour ça, mais je savais que c’était pour le mieux, alors je ne m’en faisais pas plus que ça.

Je ne pus faire autrement que d’avoir un sourire au moment où Nolan semblait approuver le fait que les photos figées, sans aucune marge de manœuvre, c’était loin d’être l’idéal. Cela faisait du bien de voir que quelqu’un semblait me comprendre, que je connaisse cette personne ou non. Parce que généralement, et ce n’était pas contre eux, les gens ne comprenaient pas pourquoi je râlais quand il était question de photos scolaires, et dans les cas les plus insultants, me disaient que c’était simple, puisqu’il suffisait « d’appuyer sur le bouton ». N’étant pas de nature méchante, je ne passais pas de commentaire, préférant de loin me réjouir de ces petits moments où je me sentais enfin compris, compte tenu que cela n’arrivait pas très souvent. En effet, j’étais du genre très timide, renfermé, et peu loquace, sauf quand il était question de photo. Clairement, le jeune homme avait trouvé le sujet pour me faire parler, et franchement, cela m’arrangeait parfaitement. La seule chose que je ne voulais pas, c’était commencer à en parler comme si j’étais de retour dans mon amphithéâtre à l’université et que la seule chose que les étudiants à faire, c’était m’écouter, justement. Enfin, pas nécessairement que ça, il y avait aussi la partie dans laquelle il devait prendre des notes, confronter leurs photographies à ce que je leur présentais, mais essentiellement, je pouvais en parler sans me soucier de saouler qui que ce soit, raison étant que justement, les étudiants était là pour ça et si jamais ils en avaient assez, alors mon but n’était pas de m’excuser. C’était méchant dit comme cela, et souvent au début de ma brève carrière, je m’étais senti mal de les voir ne pas écouter, mais je m’étais rendu compte rapidement que j’étais là pour les intéressés, et non ceux qui préféraient traîner. J’avais rapidement changé cette mentalité, et tout s’était mieux passé, même si, aujourd’hui, cela ne servait plus à grand-chose, bien malheureusement. Au moins, je n’étais pas complètement privé de ce que j’aimais faire le plus, et mieux encore, je ne semblais pas l’embêter avec mes propos, compte tenu qu’il continuait à me poser des questions sur le sujet. Ne me faisant clairement pas prier pour répondre je vins à dire à sa nouvelle interrogation, après un bref moment de réflexion :  « Eh bien, je ne peux pas nier que cet endroit m’a inspiré. Après, tout ce qui est en ville peut m’inspirer. Il ne me faut pas grand-chose. Une personne, un objet, un endroit… » J’eus un petit sourire à la fin de mon propos, pensant aussi au fait que mon inspiration niveau personne en ce moment, c’était ma petite-amie, April. Sa grossesse commençant à être visible, j’adorais la prendre en photo au fur et à mesure, même si, à la fin, je craignais toujours de l’énerver au bout d’un moment. Toutefois, puisque je n’étais pas encore totalement confortable à l’idée de discuter du fait que je serais bientôt père, je ne dis rien, ne pouvant pas de toute façon, puisque nous arrivâmes au bar à cet instant. Nous entrâmes, puis, Nolan me demandant ce que j’allais prendre. Ne voulant pas perdre de temps en consultant une carte ou un truc du genre, je dis dans un haussement d’épaules :  « Une bière, rousse, ce sera parfait, merci. »