~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée a été pour moi une période assez floue. Disons que je n’ai pas vraiment eu le genre de vie qu’une jeune femme de seize ou dix-sept ans peut espérer. À cause de ma maladie, il y a plein de chose que je n’ai pas pu faire : faire partie des pom pom girls, faire des virées démentielles entre filles, allé à des soirées, … De ce fait, la plupart des autres élèves me voyaient tout simplement comme la fille malade, celle qui leur faisait pitié, tout simplement. J’ai eu à peu près deux ou trois amies véritables, et encore, aucune d’entre elles n’est encore dans ma vie présentement. Tant qu’à mes parents, je préfère ne pas en parler. Ils ont passés le plus clair de leur temps à se faire du souci pour moi, comme si je n’étais qu’une pauvre petite chose fragile sur laquelle il fallait absolument veiller. La seule chose qui m’a permis de tenir le coup pendant mon adolescence, c’est ma guitare que je trimbalais pratiquement partout. Elle a été mon seul repère pendant mes visites à l’hôpital et mes crises existentielles à gérer.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Disons que je vis au jour le jour. Actuellement, ma vie me convient assez bien. J’étudie dans un domaine que j’aime et je vis de par ma musique. Que pourrais-je demander de plus ?? Qui plus est, j’ai l’impression d’être plus indépendante. J’ai beau ne pas avoir quitté le Canada, il n’en demeure pas moins que je vis tout de même loin de mes parents et que je peux profiter du fait qu’ils ne soient pas toujours là pour me surveiller. Certes, je les adore, mais je n’en pouvais plus de les voir m’observer à la dérobée sans arrêt, comme si j’étais toujours sur le point de pousser mon dernier souffle. J’ai également de très bons amis en qui je sais que je peux avoir confiance. Je n’ai pas fait part de mon état à chacun d’entre eux et c’est beaucoup mieux ainsi. De cette façon, ce ne sont pas chacun d’entre eux qui m’observe avec de la pitié dans le regard, geste que je ne peux tout simplement pas supporter.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Il n’y a rien de plus incertain pour moi que ma vie future. En ce moment, ma maladie n’évolue pas trop rapidement. C’est un coup de chance pour moi qui a pratiquement cessée de suivre mes traitements. Néanmoins, je sais que le destin risque de me rattraper à tout moment, et ça, ça me fait peur. Cela dit, il n’en demeure pas moins que j’ai des projets moi aussi, comme n’importe quel jeune de mon âge. Avant tout, j’aimerais que le groupe marche. Les gars et moi, on a mit tellement d’effort dans tout ça. Ce serait vraiment formidable d’avoir un peu de reconnaissance un jour. J’aimerais également devenir professeure de musique et enseigner la guitare à de jeunes enfants. Dans un sens, c’est la musique qui m’a gardée en vie aussi longtemps. C’est pour cette raison que j’aimerais en faire profiter les autres. .Évidement, j’aimerais me marier et avoir des enfants. Malgré tout ce que j’ai vécu, je demeure tout de même une fille, et comme tout le monde le sait, les filles sont toutes de grandes romantiques finies qui rêvent du prince charmant. Et bah je fais partie de cette catégorie. J’aimerais également voyager afin de découvrir de tous nouveaux endroits, ce qui risque d’être le cas si notre groupe rock démarre et qu’on part en tournée. Plus que tout, j’aimerais rester en vie. C’est ce que j’ai toujours voulu.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Valle. ÂGE: 22 printemps. PAYS: Canada. PRÉSENCE: 3 à 7 sur 7, dépendant de mes heures au boulot. (Qui sont assez tranquilles en ce moment. ) COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? J'ai déjà été ici mais il y a un bail.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? PI. AUTRE CHOSE À AJOUTER? LOVE U.

J’aimerais vous dire que j’ai eu une enfance facile et magnifique, comme la plupart des enfants, mais hélas, je vous mentirais si je vous racontais ça. Et pourtant, j’avais absolument tout pour être heureuse. J’avais des parents géniaux qui s’aimaient et qui étaient prêts à absolument tout pour me rendre heureuse ainsi qu’un grand frère de trois ans mon aîné qui prenait soin de moi comme la prunelle de ses yeux. J’étais née dans une bonne famille, tout ce qu’il faut pour vivre une enfance absolument formidable. Hélas par contre, le sort avait décidé de s’acharner contre nous. À peine quelques semaines après ma venue au monde, ma mère s’est rendue compte que j’avais des difficultés respiratoires, difficultés qui ne semblait pas du tout habituelles. Aussi, mes parents ont décidés de me ramener à l’hôpital afin de me faire examiner et découvrir ce qui clochait chez moi. Après plusieurs tests, le verdict est tombé : fibrose kystique. L’une des pires nouvelles qu’il est possible d’annoncer à des parents au sujet de leur enfant. J’étais encore trop jeune pour le voir moi-même alors, mais je suis persuadée que ma mère a du fondre en larmes et mon père frappé dans les murs. Encore aujourd’hui, ils ont du mal à accepter ma maladie. Mais déjà là, à cette époque, ils n’avaient pas d’autre choix. Ils devaient supporter pour le temps que ça durerait, pour le temps que je pourrais vivre. Fort heureusement, la recherche avait déjà avancée à cette époque. Autrement, je serais sans doute décédée vers l’âge de six ans. Ils pouvaient donc s’accrocher à cet espoir, je n’allais pas les quitter de si tôt.

Mon enfance et mon adolescence se sont déroulés de manière assez floue. Alors que les jeunes gens de mon âge passaient le plus clair de leur temps à aller jouer au parc et à faire de nouvelles rencontres, je partageais ma vie entre l’hôpital, l’école et les quatre murs de ma chambre. J’étais très fragile et ma famille s’en rendait compte. C’est sans doute pour ça qu’ils ont toujours été super protecteurs avec moi, me couvant sans doute de manière trop extrême mais dans un sens je les comprends aujourd’hui. Ils voulaient simplement éviter que quelque chose de grave ne m’arrive. Toujours est-il qu’à l’époque, ils me rendaient complètement dingue. J’en avais plus qu’assez de les voir rôder sans cesse autour de moi comme si je pouvais mourir à n’importe quel moment. D’ailleurs, le regard des autres jeunes sur moi m’insupportait également. C’était un mélange d’admiration et de pitié, quelque chose qui ne me plaisait pas du tout. Ils ne me voyaient pas comme une amie ou, pour les garçons, une petite amie potentielle. Je n’étais rien d’autre que la fille malade, point. J’avais beau être entourée de ma famille, je n’aurais pas ou me sentir plus seule, plus anormale. C’est à l’âge de quinze ans que j’ai découvert la guitare et que ma vie a prit un tout nouveau tournant. Petit à petit, la musique est devenue une sorte de refuge pour moi. Lorsque je jouais, je n’avais plus peur de rien. C’était comme si rien ni personne ne pouvait m’atteindre, comme si j’avais découvert quelque chose à quoi je pouvais réellement m’accrocher. C’est grâce à ça que j’ai survécus à mes malheurs au quotidien. Mes deux chirurgies aux poumons, mes mauvais jours, tout s’effaçait dès que je pinçais les cordes de mon instrument.

Dû à mes problèmes de santé, j’ai malheureusement finis par prendre du retard dans mes études. J’ai donc terminée le lycée à l’âge de dix-neuf ans, ce qui m’a valu de prendre un peu de retard pour ma vie future mais m’a également permis de réfléchir plus adéquatement à ce que je voulais faire dans la vie. Mes parents ont toujours crus que je choisirais un destin simple. J’irais à l’université non loin de chez nous ou je me trouverais un petit boulot dans le quoi. Malheureusement pour eux, leur petite fille avait des projets tout autres. Je n’en pouvais plus de Toronto. Je n’en pouvais plus des regards de pitié sur moi. J’avais besoin d’aller où on ne me connaissait pas, où on avait encore jamais entendue parler de moi. Où je pourrais finalement prendre un nouveau départ. Non sans avoir entendue quelques critiques, je choisis d’aller m’installer à White Oak Station en Alberta. C’était l’occasion pour moi de m’épanouir et de me débrouiller par moi-même. Après des adieux déchirants, je bondis dans un bus en direction de ma nouvelle vie. Celle que je me serais choisis. Confortablement installée, mon étui de guitare sur les genoux, j’étais déjà pressée de débuter mes cours d’arts à l’université et de me trouver du boulot. L’avenir m’appartenait, tout simplement.

À peine quelques temps après mon arrivée en ville, je fis la connaissance d’une bande de mecs qui avaient pour but de démarrer un groupe de rock. C’était l’occasion ou jamais de vivre de ma passion et de la développer encore plus. C’est donc ainsi que j’ai rejoins les Striker’s, moment qui a été très décisif dans ma vie. Encore une fois, je retrouvais l’effet apaisant que la musique pouvait avoir sur moi. Lorsqu’on répétait, je me sentais plus en sécurité que jamais. Peut-être est-ce d’ailleurs à cette époque que j’ai décidée d’Arrêter de suivre mon traitement, qui sait. Tout ce que je sais, c’est que les médicaments que je prenais m’affaiblissaient plus qu’autre chose. Je n’en pouvais plus, des médicaments, des hôpitaux, de ma maladie. Alors, le mieux à faire était de faire comme si elle n’existait pas, comme si elle n’avait jamais existé. Je n’en ai même jamais fait mention à mes hommes, trop effrayée à l’idée qu’ils ne me regardent plus comme avant.

Aujourd’hui, ça fait trois ans et demi que je vis ma vie à WOS et je ne pourrais pas être plus heureuse. Le groupe avance bien, je suis parvenue à me faire d’autres amis en ville et je suis sur le point de terminer mes études en arts. Bref, j’ai pratiquement tout ce que je pourrais désirer, d’autant plus que ma maladie se fait plus discrète ces derniers temps. Cela dit, quelques petits éléments restent encore assez flous dans ma vie. J’ai encore peur de rechuter, peur qu’on découvre le véritable mal qui me ronge de l’intérieure. J’ai peur de m’investir dans une relation qui pourrait entraîner quelqu’un d’autre dans ma douleur profonde, encore plus depuis que la relation qui me lit avec notre chanteur a évoluée vers quelque chose d’ambigu. Bref, je vis dans une peur constante qui m’empêche de vivre pleinement chaque instant mais que je cache tout de même derrière mon sourire. Vais-je parvenir à m’en débarrasser un jour ou l’autre ?? Ça, seul le temps nous le dira…