+ I'M IN LOVE AND ALWAYS WILL BE.

Ce matin était le matin des habitudes pour Noa. Pourquoi cela ? Tout simplement parce qu'elle avait décidé la veille au soir de se rendre au lac. Elle le faisait tous les weekends, bien que dernièrement, le cœur n'y était plus. Elle se sentait un peu prise dans son quotidien, bien que ce soit son quotidien lui-même qui ait changé. Il était passé de son stade adolescent à celui d'adulte coincé dans son adolescence. Pas glorieux, je sais. Et pourtant, malgré les fêtes à répétition, malgré les histoires sans lendemain et les hommes dragués sur le pouce, elle ne parvenait pas à atteindre le bonheur. Pourtant, pour elle, revenir à ses dix-sept ans avait été la meilleure chose à faire. Apparemment, tenter de revivre le passé ne servait à rien, à part vous y engluer et vous y laisser périr. Il fallait avancer, regarder devant soi, mais encore fallait-il l'oser. Encore fallait-il s'y lancer, et Noa ne se sentait pas encore prête. Elle jouait donc les filles pas encore matures parfois, tout simplement parce qu'elle avait peur de la femme qu'elle était devenue. Rien que ce mot lui donnait des frissons. Tentant donc de se vider la tête, elle alla se coucher ce soir-là, et se réveilla assez tôt. Morphée ne semblait pas vouloir la couvrir de ses bras, et elle devait tout se rendre à l'évidence : cette journée allait être longue et ennuyante. Prenant ses affaires, elle se rendit au lac avec sa voiture, et quelle ne fut pas sa surprise en apercevant qu'un autre véhicule se trouvait là également. Posant le pied à terre, son cœur lui avait déjà soufflé la réponse, mais son cerveau lui sommait de se taire. Merde, tout ne pouvait pas recommencer. Enfilant son bikini ainsi qu'un short, Noa se dépêcha d'arriver à hauteur du ponton près du lac, et c'est alors qu'elle ralentit. Elle entendait du remous du côté du lac, signe qu'elle n'était pas seule. Et si elle avait raison ? Si c'était vraiment lui qui était là ? Soupirant, elle se fit violence, et marcha jusqu'au bord du fameux ponton, et c'est là qu'elle le vit. Ben Hastings. Le seul homme qu'elle ait jamais aimé, et qui était parti en lui emportant une partie de son cœur. C'était tellement bête, qui sait, ils auraient peut-être pu être heureux. Lui, dans l'eau, ne semblait pas l'avoir vue, jusqu'à qu'il se retourne, et ne reste béat. Tout comme la demoiselle. Ni l'un ni l'autre n'osa briser le silence religieux qui s'était installé pendant plusieurs secondes. « Moi qui pensais être seule ce matin, tu m'étonneras toujours Ben ... » Finalement, sa journée ne serait peut-être pas aussi ennuyante que prévue.