~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
C'était le bon temps. Mon père était encore des nôtres, je vaquais donc naturellement à mes occupations, soucieux de rien. Avec le recul, je dois avouer que j'étais un jeune plutôt turbulent. Je le suis toujours, mais pas tout à fait de la même manière. J'étais la fougue sans cervelle, une sorte d'animal insoumis à la recherche de revendication. J'étais une des têtes dures du groupe de Mexicain que nous avions formé. J'étais alors fière de ce que j'étais, je représentais, à moi seul, un spécimen typique du macho gavé de testostérones. J'étais pourtant un des plus reculé de la bande, le plus réfléchi sans doute. J'acceptais, enfin non, je cherchais les embrouilles, mais je gardais une certaine retenus. La frontière du bien et du mal est mince et ça, j'en avais parfaitement conscience. J'étais un petit con, mais pas une crapule, même si on me considérait bien souvent comme tel. Mais je me fichais de l'étiquette, bien au contraire, j'avais parfaitement conscience que mon image de latino rebelle plaisait. Et j'en jouais. Je suis d'ailleurs toujours un grand joueur.
[....]

Au final, je n'ai pas tant changé, je suis juste plus sage et discret. Mais ce jeune sauvage sans fois, ni lois, brille toujours en moi. Je suis toujours le même et ça ne risque pas de changer.  

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Le bonheur, voilà un bien grand mot. Personnellement, je pense que pour le vivre réellement, il faut accepter l'idée qu'il soit fugace. On ne peut pas être heureux constamment, même la vie la plus sublime finis par nous lasser. Le vrai bonheur est ponctué de période merdique. Ma vie, c'est un peu comme 360 jours de pluie, ponctué par quelques jours ensoleillés où là, j'atteins vraiment le 7 ème ciel.
Mais oui, je suis heureux, heureux d'être en vie, heureux d'être ce que je suis, heureux de pouvoir vivre au jours le jour. Heureux d'être moi tout simplement. Demain est un autre jour. Finalización.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
C'est quoi cette question ? Je n'en sais foutrement rien et franchement, je ne veux pas savoir. Je veux être surpris, je n'ai aucune envie d'envisager quoi que ce soit. J'ignore ce qui va m'arriver dans une semaine, plusieurs mois, donc dans 1 ans... La vie est pleine de surprises et c'est comme ça que je l'aime. Je ne me contente pas d'un " plus tard, je serrais heureux, car j'aurais enfin ça ", nan, moi, je suis heureux, là maintenant. Je serrais peut-être riche, pauvre, célibataire, marié, handicapé, reconnus, paumé, peut importe. Tout réside dans la seconde présente. Tout est là, maintenant. Voila ce que je vois, soit, pas plus loin que maintenant.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Dlack. ÂGE: 22 ans. PAYS: France. PRÉSENCE: 6/7 jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Heu... fb je crois ?  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? Ouiii, j'veux tout plein de liens !!    

C'est curieux. Parfois, je rêve d'une vie que je n'ai jamais eue.
Je rêve d'univers que les rares contes de mi mamá n'ont jamais évoqués. Je rêve de nuage, de bise qui me cingle le visage. Je rêve de piqué dans le ciel. Je rêve du vent sur mes ailes. Je rêve de figure aérienne. Et mes yeux voient des paysages totalement inconnus.
Je ne sais comment mon esprit invente tout ça.
Mais mes réveils sont toujours douloureux. Ma réalité est douloureuse.
Et ce n'est pas la minuscule chambre que je partage avec mes deux frères qui m'en donnera l'explication.
C'est rêve sont peut-être mon subconscient qui me demande de partir de se troue pommé ? Me sortir de la mierda dans laquelle je me suis moi-même plongé ? Sans aucun doute...

À chaque fois, je ressens alors le besoin de sortir. D'arpenter ces ruelles dégueulasses, voir encore ces pauvres gens que la misère asservie. La pauvreté, c'est comme la gangrène, elle te prend, ne te lâche plus et te bouffe doucement, jusqu'à ce que mort s'en suive.
Je suis un fils de cette terre décharné. Je suis le fruit de l'union d'un bidonville et du coté sombre des hommes. J'ai grandi à l'ombre des gratte-ciels des rico. Ils me rappellent chaque jour ma condition de sous-merde. Oui, je suis née sous la catégorie " peuple déchets, oublié du monde ". Qui viendras se plaindre que mon cœur est plein de haines aujourd'hui ? Qui se préoccuperas que je suis contraint de côtoyer les pires raclures pour subvenir aux besoins existentiels ? Quel psy s'inquiéterait de me voir devenirs aussi sombre et irrécupérable que mon avenir ? Qui a pleuré la mort de mon père hormis nous-même ? Personne, voilà la vérité. Absolument personne.

Nous sommes seuls dans notre misère. Mais pires, nous sommes chassés pour notre misère. Les gens ne nous comprennent pas. Ils nous jugent mauvais. Ils ne nous contrôlent pas. Ils cherchent donc à nous cacher, nous cloisonner. Mais nous, tout ce qu'on demande, c'est d'être libre, à défauts d'accepter de demander de l'aide. Laissez-nous donc dealer. La dope nous offre un monde qui nous serra à jamais refusé. Laissez-nous donc devenirs des guerriers afin de pouvoirs rapporter de quoi manger à notre familia. Ils savent supporter l'idée de nos conditions, mais qu'on trouve une solution pour s'en sortir, si noir soit-elle. Ça serrait tellement dangereux, comprenez...

Je n'ai pas honte de dire que je suis un rebelle. Qu'auriez vous fait à ma place ? Vous serriez-vous laissé tuer sans avoir même goutté à la vie ? Bien lâche sont ceux qui me contrediront. Je suis un homme libre, je veux vivre, que ça déplaise.

J'aurais parfaitement pus continuer comme ça, j'aurais terminé au fond d'un trou à 26 ans et fin de l'histoire.
Seulement, quelque chose me tournait sans cesse vair le Nord-Est, c'est temps si. J'étais sans cesse distrait. Je voulais voir, je voulais sentir. Mais quoi ? La liberté ? La seule chose que je savais, c'est que cette envie devenait impérieuse. J'avais quelque chose à me prouver. Quelque chose d'urgent.

Mais pour ça, je devais tout quitter. Je devais quitter mon seul trésor.
Mi familia.
Le choix fut dur. Je mis beaucoup de temps à me décider. Mais ce temps se transformait en obsession. Il me fallait suivre cet instinct, aussi incompréhensible, soit il.
Mais il y avait aussi la menace des gangs. Quand on s'engage dans ce type de voie, on signe pour une vie. Si je partais, je ne pourrais jamais revenir. En gros si je cédais à cette furieuse envie, je n'aurais plus rien. Strictement rien.
Mais tout ça me semblait bien moins important que cet appel. Quelque chose me disait que je risquais de perdre bien plus. Mais quoi franchement ? Que-ce qui peut être pire que le vide absolut ? La mort ? Peut-être. Mais comment ? Pourquoi ?
Tant de questions... Je devais y aller.

Et je suis parti.

Mon voyage m'a amené à White Oak Station . Pour quelles raisons ? Encore une fois, je l'ignore. Je sais seulement que je vais trouver des réponses ici.
Je suis loin de chez moi, totalement seul. Mes rêves deviennent de plus en plus oppressants. Je ne comprends absolument plus rien.
Mais ne vous en faites pas, vous ne verrez rien de tout ça. Depuis le temps, je traîne sous silence mes souffrances.

Bref... Au plaisir de pouvoir t'asticoter Amigo. Prend soin de toi, les rues sont pleines de méchants .