~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
ma vie au lycée ? ... j'en ai pas eu. en fait, ma mère me pensait encore trop fragile pour me mêler aux autres, trop imprévisible, trop à fleur de peau. j'ai jamais pu définir si c'était de moi ou des autres qu'elle avait peur. alors mes années lycée je les ai passé entre ma tanière et ma voiture, bien que ma voiture soit aussi ma tanière quand ce n'était pas ma chambre. je passais des nuits à conduire, croisant quelques fois des jeunes de mon âge qui allaient sans doute dans des bars, avec qui j'aurais pu avoir les mêmes cours, dans le même lycée, dans la même classe... j'aurais voulu être avec eux.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
je sais pas si je suis heureuse ou si je crois l'être. c'est toujours difficile d'être heureuse quand on est loin de ceux qu'on aime, quand on pense à ce qu'ils doivent endurer, se demandant où tu es encore partie, ce que tu fais si tu vas bien... si t'es juste en vie. mais ce qui est certain c'est que je me sens libre, enfin.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
au fond j'aimerais dire ici, parce qu'il est clair que j'ai besoin de me poser quelque part, je ne peux pas fuir continuellement. mais je suis lucide, alors je dirais simplement sur la route, entre ici et ailleurs. à la recherche d'autres grands espaces, d'autres endroits où personne ne me connaîtra.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: fanny. ÂGE: vingt-trois. PAYS: la gaule. PRÉSENCE: moyenne, ah bah la vie d'étudiante... COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? j'ai l'impression de l'avoir toujours connu, mais j'ai jamais poussé la porte.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé boy ! AUTRE CHOSE À AJOUTER? ouiii, j'ai eu un problème pour le questionnaire, y avait rien qui correspondait sid alors j'ai mis ce qui se rapprochait le plus, mais comme vous avez dit que c'était ce qui définissait le groupe, j'espère que vous vous rendrez compte avec l'histoire qu'elle n'est pas si calme.    

Rebellion, rebellion, rebellion. Depuis enfant tu vis dans ce monde où la haine règne, allez savoir pourquoi les autres filles ne t'aiment pas, tu dois avoir un truc qui les dérange mais tu n’as jamais su quoi. Les garçons c'est mieux, c'est moins méchant puis ils savent rire, t'aimes rire, aux éclats, à en pleurer, à en avoir mal au ventre. T’as huit ans et tu t'appelles Sid « Quoi ? "Sid" ? Mais c'est un prénom de garçon ça ! » « Menteuse, tu dis n'importe quoi, c'est pas un prénom de garçon je suis une fille ! » « Oui c'est pour ça que t'es tout le temps avec eux, en fait t'es une fausse fille ! » « J'suis une vraie fille arrête, j'ai pas de zizi ! » « sid c'est un garçon, sid c'est un garçon, sid c'est un garçon ! » « Tu vas me le payer ! » Tu t’es jetée sur elle, t’lui as tiré les cheveux, tu lui ai mordu la joue, tu lui ai fait regretter de t'avoir parlé comme ça, tu lui as tapé la tête contre le goudron dans la cour, sans t’arrêter, sans te rendre compte de ce que tu faisais, sans te rendre compte qu’elle ne réagissait absolument plus. Il y a une flaque de sang par terre, les enfants sont tout autour de vous, ils te regardent bizarrement, même tes amis ont l'air d'avoir peur de toi, tu lèves la tête et les regardes un par un « elle a dit que j’étais un garçon. ». On t'attrape et on te fait voler dans les airs, t’es un poids plume, un poids plume qui vient d'envoyer une fillette à l'hôpital, t’as huit ans, tu t’appelles sid et tu es une fille. Quelques années après tu te retrouves là, les yeux perdus dans le ciel bleu, assise sur cette chaise, dans ce bureau, face à cette dame qui commence à te connaître un peu trop à ton goût, t’aimes pas ça, t’aimes pas quand les gens percent ta carapace, tu te sens perdus, tu ne te maîtrise plus, tu veux rester un mystère. Celle-là pose trop de question, faut que t’arrêtes d’y répondre mais c’est dur, parce qu’elle a vraiment l’air de s’intéresser à toi, puis elle est gentille. On dirait bien qu’elle veut établir une relation de confiance mais toi, t’es beaucoup trop fermée pour ça « Tu te souviens la première fois qu'on s'est vues toute les deux » « Hm.. » « T'as l'impression d'avoir changé ? Évolué ? Qu’est-ce qu'il s'est passé depuis ? » « J'sais pas. » « Fais un effort sid, ça fait trois ans que je te suis tu pourrais commencer à m'faire confiance non ? » « P't'être. » T’sais bien que si elle s’acharne autant c’est juste pour ton bien, mais ça fait trois ans qu’on te surveille de près, qu’on fait en sorte de te prendre avec des pincettes et ouais il faut le dire, t’en peux plus, t’aimerais juste être considérée comme une fille normale, juste normale. T’as onze ans, ta mère ne veut pas que tu ailles au collège, depuis cette histoire faut dire qu’elle a peur que tu tues quelqu’un d’autre, c’est vrai, t’es tellement dangereuse comme fille, alors elle te donne la classe elle-même à la maison. De cette façon, elle est rassurée, elle sait que tu ne risques pas d’envoyer une autre fillette dans le coma, y a que ton père qui te regardes encore comme sa fille et qui ne te prends pas pour une tarée, une psychopathe, une fille dangereuse qui peut partir en vrille à tout moment. Des années plus tard, t’avais réussi à étudier bien que les bases aient été enseignée pas de la meilleure manière qu’il soit, ta mère s’était bien débrouillée. Pourtant t’avais besoin d’un échappatoire et dans les rues de Cambridge lorsque la nuit noire tombait, les moteurs ronronnaient bruyamment, le tout saccadé par des coups de klaxons et des injures entre les différents participants. « Connard tu vas manger la poussière, prépare toi à voir qui est le boss ici ! » « tu rêves, j’vais te mettre la misère enfoiré. » « Eh on se calme, allé les gars, on ouvre les paris. » « 1000$ sur la Porsche ! » « 900$ sur l’Audi !! » « 500$ sur la Porsche aussi !!! » « Ok, ok on se calme, venez là et j’note les paris. » T’avais cette sensation quand tu étais là à prendre les paris que c’était toi qui menait la danse, ils te respectaient tous et t’aimais cette sensation, la sensation de valoir autre chose qu’auprès de ceux qu’on appelait les gens biens. Puis quand c’était à ton tour de courir au volant de ton bolide tu te sentais pousser des ailes, t’avais cette impression que plus rien ne pourrait t’atteindre. Pourtant, à la fin de l’année t’avais décidé de quitter Harvard, et de partir loin, t’avais obtenu ton baccalauréat après quatre année d’études puis t’étais partie, pas très loin non, juste assez pour te sentir vivante, seule, découvrant autre chose que ta petite vie à toi. T’as vécu la vie d’une fille sans attache et dieu que c’était bon, pourtant après un an tu t’es bien rendue compte que t’avais pas de temps à perdre, que tu devais retourner à Harvard, que c’était fini les vacances. T'as eu ton diplôme et là, t'as choisi. T'as repris le volant de ta voiture, tu t'es barrée, t'as fait le tour des états-unis jusqu'à te rendre compte que c'était bien loin d'être assez pour toi. Alors, t'as sauté dans le premier avion direction le pays des kangourous, c'était sympa là-bas, toujours dans tes courses. un peu comme le fight-club et taylor durden, à chaque endroit où tu passais se créait des courses de voitures toujours plus clandestines les unes que les autres. t'es arrivée à bowen, petite ville perdu au milieu de l'australie, et encore des relations qui brise ton coeur. malo, malo, ce nom résonne encore dans ta tête comme des cloches d'églises un dimanche matin. ses mots écrits sur les murs blancs de ton appartement je serais poète et tu seras poésie tu ne les oublies pas, tu te souviens aussi de ses mots prononcés « tu le savais. je ne suis pas équilibré. », un sourire se fige sur tes lèvres en y repensant, tu te souviens alors de ce qu'il avait dit juste après, tu avais ris. « Et puis, je veux pas que tu ai quelqu'un d'autre. Enfin, si, seulement s'il te rend heureuse. S'il ne fume pas et qu'il ne boit pas non plus. Juste faut qu'il baise bien» il avait décrit son opposé mais c'était lui que tu voulais. d'un côté sa présence te soulageais, de l'autre elle te brûlais de l'intérieur, te demandant si un jour il repartirait, t'avais mal si mal. un soir t'as pleuré. t'as regardé le mur et t'as pleuré. il n'était pas là, tu ne sais où ni avec qui, il n'avait surement plus besoin de toi, mais lui t'étais nécessaire. t'as rien dit, t'as pas parlé, avec qui de toute façon ? t'as juste quitté le pays et t'as roulé, roulé, jusqu'à arriver dans une petite ville qui te plaisait bien, cette ville c'est White Oak et t'y a posé tes bagages, pour quelques jours, quelques mois, quelques années, personne ne sait. peut-être tomberas-tu amoureuse à nouveau, peut-être fuiras-tu une nouvelle fois.