“feel free to love you”

Codage by Alÿnea

Emmitouflée bien au chaud sous la couette moelleuse, lovée dans les bras de celui qu’elle aime, Maëlys se réveilla doucement au son d’une voix douce et cristalline qui provenait d’une autre pièce de leur appartement situé dans Downtow Area Ses lèvres s’étirèrent en un sourire chaleureux. Jamais de sa vie, elle ne s’était sentit aussi bien que depuis qu’elle la partageait avec Maxence et Seven. Elle avait toujours été un peu décalée par rapport au commun des mortels, un peu avant-gardiste pour les gens bienpensants de son petit bled d’origine, mais malgré tout, jusqu’au moment où elle avait lancé l’idée de ce ménage à trois, jamais elle n’y avait songé ou imaginé que cela puisse lui arriver. En tout cas, pas une seule seconde depuis que la situation était effective elle ne l’avait regretté, bien au contraire, c’était exactement l’équilibre dont elle avait pour se sentir vivante, pour se sentir elle-même. Ce n’était réellement que depuis qu’elle partageait sa vie – amoureusement parlant – avec Maxence et Seven qu’elle se sentait complète. Sans l’un ou sans l’autre, elle ne serait pas entière, elle avait besoin des deux pour partager son quotidien. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle s’était rendu compte des sentiments qu’elle avait sans doute toujours eu pour Seven, qui en premier lieu était celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie. Maëlys le savait maintenant, mais elle ne le lui avait toujours pas avoué. Pourquoi ? Elle ne saurait pas l’expliquer, elle n’avait juste pas trouvé le temps ou le bon moment pour le faire, et puis au fond, leur relation actuelle impliquait implicitement qu’elle avait des sentiments pour la belle photographe.

La veille au soir, la jeune femme était parti se coucher de bonne heure car elle avait un shooting dans la matinée, Maëlys avait donc passé toute la soirée, ainsi que la nuit, seule avec Maxence. Moment en duo qu’elle avait fortement appréciée, non pas que Seven la gênait, bien loin de là, après tout c’était la petite tornade blonde qui était à l’origine du couple un peu particulier qu’ils formaient tous les trois, seulement, avant cette situation elle était déjà en couple avec le jeune homme et quand ils leur arrivé de se retrouver que tous les deux, comme cela fut le cas la veille, cela rappelait à la futur grande comédienne tous les moments qu’ils avaient partagés, les fous rires, leur complicité, leurs disputes, tout ce qui faisait d’eux un couple… explosif. Et hier, comme autrefois, ils avaient ri aux éclats, s’étaient cherché, s’étaient trouvés. C’était un des grands avantages de la vie à trois, c’est que par moment, ils pouvaient fonctionner par deux aussi, selon les envies, les besoins et les disponibilités de chacun. En d’autres termes, leur quotidien n’était jamais triste ou ennuyeux. Miss Gallagher porta son regard sur Maxence qui était encore endormi, elle lui caressa tendrement joue, glissa sa frêle main dans ses cheveux et déposa un baiser sur ses lèvres charnues avant de s’extirper lentement du cocon où elle se trouvait, afin de rejoindre la femme de sa vie de l’autre côté de la porte.

« Bonjour charmante demoiselle. Un peu dur oui, mais ça va mieux maintenant que je t’ai vu. » lui répondit-elle, en lui rendant son sourire. Un sourire large et franc, qui faisait plisser le coin de ses yeux d’une façon très atypique, lui donnant un petit air de lutin, un petit air coquin et malicieux qui reflétait parfaitement sa personnalité.

Maëlys allait suivre Seven dans la cuisine pour se faire un petit déjeuner, quand la jeune femme timide et discrète qu’elle était réapparut aussitôt dans le salon et formulant une proposition surprenante à laquelle elle ne s’attendait absolument pas. Elle prit une dizaine de secondes pour réfléchir, car elle avait prévu de faire quelques démarches pour tenter de ses dégoter au moins un entretien pour un casting, mais finalement elle envoya balader ses bonnes résolutions, se disant que passer un peu de temps rien qu’avec sa meilleure amie, entre fille, sans l’ombre de Maxence entre elles pouvaient être une bonne chose. Tout comme elle avait apprécié sa soirée rien qu’avec le jeune homme, elle savait qu’elle apprécierait ces instant passés rien qu’avec elle. Maëlys hocha la tête, ses yeux pétillaient déjà de joie et d’excitation à l’idée de cette journée.

« Merveilleuse idée que voilà, et puis tu m’as dit que c’était près du lac, non ? Donc pas trop loin de l’hôtel, je pourrais aller bosser cet après-midi directement après. Tu m’accordes juste deux petites minutes, le temps que j’avale un verre de jus de fruits et que j’enfile des fringues vite fait ? »

La dynamique Alexis ne laissa même pas le temps à Seven de vraiment répondre, ou si la jeune femme le fit, la blondinette n’avait pas su l’entendre, déjà en train de farfouiller dans ses placards à la recherche de vêtements qui feraient l’affaire à la fois pour la journée et à la fois pour son boulot. Quelque chose d’à la fois suffisamment excentrique pour marquer son caractère, mais pas trop à cause de son emploi de réceptionniste où elle devait quand même un minimum bien présenter. Voilà, trente secondes plus tard elle avait fait son choix et trente autres secondes après elle était habillée et prête à sortir. Maëlys passa en trombe devant celle qui l’attendait sur le pas de la porte, avala à la va vite son verre et se retrouva en moins de temps qu’il ne faut pour le dire devant la splendide brune, attrapant au passage son sac et sa veste en cuir.

« Deux minutes top chrono. » lui dit-elle dans son éternel grand sourire. « J’ai laissé un mot un Max dans la cuisine qu’il s’inquiète pas, on peut y aller. » Maëlys glissa sa main contre la paume de celle de Seven et l’entraîna à sa suite dans la cage d’escalier de leur résidence. « Bon alors, ce shooting c’est pour qui ? Nan parce que tu as parlé de peut-être garder les fringues, ca m’intéresse. » La blondinette explosa de rire, elle est surtout complètement survoltée et excitée par la très bonne journée qui se profilait. Il faisait relativement frais en ce jour de janvier, mais le ciel bleu au-dessus de leur tête et le soleil rayonnant qui illuminait les rue de Saint-Louis, mettait Maëlys de particulièrement bonne humeur, si tant est qu’il fut possible de l’être encore plus que lorsque Seven lui proposa de passer la journée toutes les deux.

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Codage by Alÿnea

La tornade blonde n'avait pas la moindre idée du lieu exact vers lequel elle devait se diriger, et pourtant, tellement survoltée et pleine d'énergie, elle allait au-devant de Seven, qui ne pouvait que la suivre. Après quelques mètres sur le trottoir, quand elle se rendit compte qu'elle n'entendait pas aussi clairement la voix de la jolie métisse de son cœur qu'elle ne l'aurait dû, et que leurs mains ne se touchaient plus, Maëlys finit par ralentir, pour se retrouver enfin au niveau de Seven. La blondinette pouvait être parfois pire qu'une pile électrique, un véritable ressort, c'était à se demander si elle n'était pas sous ecstasy en permanence, un peu à la manière d'Obélix et de la fameuse potion magique, on aurait dit qu'elle était tombée dedans petite. Il fallait vraiment qu'elle apprenne à se calmer par moment et ralentir, vivre à cent à l'heure, ça pouvait être bien de temps en temps, mais sur du long terme, ce n'était pas certain que son métabolisme apprécie.

Maëlys regarda sa compagne avec une petite moue et lui fit un petit sourire gêné en excuse, puis enfin glissa à nouveau sa main dans celle de Seven, entremêlant leurs doigts. Ce doux contact l'apaisa et la fit revenir un peu sur Terre. La jeune femme adorait la douceur de la peau de la brunette, à chaque fois qu'elle avait l'occasion de, ne serait-ce que la frôler, l'instant se transformait en un doux moment exquis, qui enveloppait Maëlys d'un voile d'amour. Mais très vite, bien qu'atténuée, l'excitation de la demoiselle revint au galop. « Ne te moque pas de moi, je sais, je sais, il faut que je me calme. » Tellement enthousiaste, miss Gallagher était prête à partir à pied, ne prenant pas conscience que jusque vers le lac Primerose, depuis leur appartement, cela faisait un sacré bout de chemin et qu'il était bien plus facile et moins éreintant d'utiliser la voiture de Seven, elle ne réagit qu'en entendant l'ouverture automatique du véhicule. « C'est tout moi, évidemment. Mais c'est comme ça qu'on m'aime. » Maëlys se mit à rire et entra dans la voiture côté passager puis attacha sa ceinture, et pour une fois, sans que Seven — ou Maxence — n'ait à le lui rappeler. Très fo-folle, est un peu beaucoup insouciante, Maëlys avait un goût prononcé pour le risque et se fichait un peu de la sécurité, ce qui avait le don d'inquiéter ses proches. C'en était presque même étonnant qu'on ne la retrouve pas plus souvent que cela à l'hôpital.

Une fois en route, miss cent mille volts reprit enfin le fil de la conversation dans laquelle elles étaient en sortant de chez elles. « C'est chouette ça, les artistes locaux sont souvent très talentueux et rarement mis suffisamment en avant et à leur juste valeur. Vraiment hâte de voir ce que cette personne créée comme style de vêtement. J'espère que ce sera aussi déjanté et décalé que moi ! » Un nouvel éclat de rire vint résonner dans l'habitacle et la réponse de Seven rassura la blondinette. Clairement, cette journée se profilait sous les meilleurs hospices, des fringues gratuites en perspective et toute une journée en presque tête-à-tête avec sa Seven. Peut-être était-ce le meilleur jour pour discuter avec elle des sentiments qu'elle éprouve, qu'elle a probablement toujours éprouvés pour sa meilleure amie. Maëlys en était presque certaine, elle en avait l'intime conviction, c'était aujourd'hui ou jamais qu'elles devaient avoir cette conversation. « Tu sais Seven... » La tornade blonde agissait souvent sans réfléchir, et elle allait déjà partir sur ce qu'elle avait à lui dire, mais la sonnerie du téléphone de Seven retentit et coupa Maëlys dans son élan. Si dans un premier temps elle soupira, elle se dit finalement que ce n'était pas plus mal, si c'était le bon jour pour cela, ce n'était pas encore le bon moment. Elles arrivaient enfin, Seven garait la voiture et Maëlys anticipant les mots de sa chère et tendre la regarda avec des yeux pétillants et le sourire sur les lèvres. « Laisse c'est rien, on aura tout le temps de parler plus tard, le boulot t'attends. En attendant, je vais me faire toute petite, ou du moins essayer, mais je ne promets rien. »

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La déception de ne pas avoir pu parler à Seven au moment où elle s'était sentie prête à le faire pouvait se lire sur son visage, bien qu'elle cherchait à la cacher sous son éternel sourire et ses yeux pétillants. Mais il y avait un quelque chose dans son regard qui l'a trahissait. Elle regarda, sans rien pouvoir faire, sa belle se faire emporter dans le tourbillon des flashs et spotlights de son métier. Elle aussi en rêvait, pas de même bien sûr, elle n'était pas mannequin, bien trop petite pour cela, non, Maëlys était une actrice, une comédienne, et elle croyait en son talent, elle n'avait juste pas encore eu la chance de trouver le bon rôle qui lui permettrait de décoller. Il n'y avait pas là, l'ombre d'une jalousie mal placée, bien au contraire. La blondinette était plus que ravie que cela ne fonctionne pas trop mal pour sa chérie, qu'elle puisse exercer exactement le métier qui lui plaisait. Elle rêvait simplement de pouvoir vivre la même chose et ce n'était pas les petits contrats de publicité qu'elle arrivait à avoir de temps à autre qui le lui permettaient.

Pendant un long moment, Maëlys observa de loin, restant bien sagement sous la tente, toute la fourmilière qui s'agitait autour du modèle. Elle commençait à sentir bouillir en elle une pointe de jalousie. Elle aurait voulu en être, et elle se prenait à les détester, tous autant qu'ils étaient. La créatrice, peut-être même plus que les autres, elle voyait bien qu'elle s'entendait bien avec Seven, elle voyait bien la complicité qui semblait s'installer. De ce fait, elle n'était plus si certaine d'avoir envie de la rencontrer, ni même de porter ses vêtements. C'était stupide de penser cela, c'était stupide de s'imaginer quoi que ce soit. La jolie métisse était là pour le travail et c'était tout. Après tout, elle lui avait demandé de l'accompagner, il n'y avait donc rien à craindre. Mais Maëlys, avait sans cesse la boule au ventre, que Seven — ou même Maxence — ne se lasse d'elle, qu'ils finissent par la quitter pour rester tous les deux, ou pour aller avec quelqu'un d'autre. Sous ses airs d'assurance, elle ne l'était pas toujours entièrement, en tout cas en ce qui concernait le domaine sentimental. Plutôt que de ruminer et de s'imaginer des choses qui n'existent pas, elle décida de s'éclipser un peu plus loin et se rendit au bord du lac, pour s'asseoir sur le dossier d'un vieux banc de bois, assise face à l'étendue d'eau.

Le regard dans le vide, contemplant l'horizon, elle s'était laissé emporter par le vide que cette vue lui procurait et se laissa surprendre par la venue de Seven à ses côtés et le contact de sa main dans la sienne. Elle lui adressa un sourire en demi-teinte, mais sincère, heureuse de retrouver sa belle. « Alors, comment ça se passe ? Tu as déjà fait tes photos ? » Maëlys n'était pas dupe, elle se doutait bien que la séance était loin d'être finie, mais elle n'avait qu'une envie, retrouver sa Seven rien que pour elle. « Non, rien, ne t'en fais pas ma belle. Pour le moment concentre-toi sur ton travail, je ne veux pas te perturber. On en discutera quand tu auras fini. » La tornade blonde, qui n'était pas du tout en mode pile électrique comme à son habitude, fit un clin d'œil rassurant et complice à son amie. Sa main se resserra un peu autour de celle de la jeune femme. Plus le temps passait et plus Maëlys prenait conscience à quel point elle tenait à Seven, à quel point elle avait toujours tenue à elle. Plus le temps passait et plus elle prenait conscience à qu'elle point elle aimait vraiment Seven, à quel point elle l'avait probablement toujours aimé, bien plus fort qu'une simple amie.

Prise d'un coup de sang, son impulsivité reprit le dessus. Chasser le naturel, il revient qu galop. Maëlys sauta du banc où elles étaient assises, se plaça face à la mannequin. Elle planta son regard émeraude dans les yeux sombres de sa belle, lui adressa un sourire bien plus grand, bien plus franc que ceux de ces dernières heures. Sans prévenir, elle eut une réaction qu'elle-même n'avait pas prévu et qui allait forcément étonner Seven. « Seven, je t'aime, je t'ai toujours aimé, depuis le début ! » La blondinette fondit sur la jeune femme pour s'emparer de ses lèvres dans un baiser fougueux, ne lui laissant pas le temps de répondre pour le moment à ses mots. Voilà, c’était dit. C'était mieux qu'un long discours et surtout, c'était du made in Maëlys. Entière, franche et spontanée.

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