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 being lost makes you look so real. (miya)

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Message(#) Sujet: being lost makes you look so real. (miya) being lost makes you look so real. (miya) EmptyMar 28 Jan - 23:19

je ne suis pas ici pour  espionner la vie sous-marine sous la couche de glace qui recouvre le lac, ni pour glisser comme un patineur artistique sur celle-ci. je ne suis pas ici pour capturer le paysage, sur ma toile, sur mon carnet de croquis ou sur mon appareil photo inexistant. je ne suis pas non plus ici pour chasser, dissimuler un corps, pique-niquer, polluer ou faire un feu d'artifice.
rien de tout ça, c'est moins complexe, plus banal. je suis ici, devant l'étendue gelée, pour discuter. c'est absurde, me direz-vous, d'accepter de se les geler autant juste pour bavasser. je vous répondrai que non, que la beauté du lieu accentue la beauté des mots qu'il fasse moins quinze, zéro, vingt ou même quarante degrés, ce lieu restera beau, tout autant que les mots. c'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles j'aime autant cet endroit, l'une des raisons pour lesquelles j'accepte de braver le froid : le plaisir des mots, le plaisir des paroles, c'est parfois mieux que tout.
pourtant, vous me direz aussi, je n'ai jamais été un grand littéraire. balzac, kerouac, martel n'ont jamais effleuré mes doigts, je ne l'ai jamais vraiment cherché, à vrai dire, la littérature, c'est un truc auquel je n'adhère pas. je préfère parler, inventer mes propres histoires, généralement sans queue ni tête, elles sont souvent confuses, comme mon esprit et alors je les préfère parce qu'elles me correspondent mieux.
mais revenons à nos moutons. je ne suis pas ici pour vous parler de ma non-passion pour la littérature, ni pour parler de la littérature tout court, je suis juste ici, devant ce lac, enveloppé par ce silence, mi-apaisant, mi-effrayant, à attendre. elle s'appelle miya. c'est l'une des seules choses que je connais vraiment sur elle. aussi qu'elle ne parle pas beaucoup, ça me suffit. ils nous arrivent, souvent, à elle et à moi, de se retrouver ici. je parle la plupart du temps et elle, elle se contente d'écouter, même si il lui arrive de prendre la parole aussi.
je ne sais plus trop comment on en est arrivés là, elle et moi. une rencontre imprévue, c'est ça, oui, certainement.
au début, le lac c'était mon endroit, j'avais pris cette habitude de venir, à la même heure, il me semble. miya a dû venir à un moment donné, où j'étais peut-être un peu patraque, peut-être un agacé par la vie, un jour où j'étais très bavard. qu'importe, maintenant, miya, il lui suffit juste de m'envoyer un message avec une heure, un jour et je débarque ici. je ne sais jamais trop quoi dire au début, je m'embrouille toujours dans mes phrases, dans mes idées, puis je finis par bien parler. miya aussi, d'ailleurs. nos heures passées ici se résument à de la philosophie, certainement. nous philosophons, sur tout, sur rien. j'aime bien.  
aujourd'hui elle a dit rendez-vous dix-sept heures, je suis arrivé trente minutes en avance, parce que j'aime bien faire le point sur la vie, sur ma vie.
je ne sais pas depuis combien de temps je patiente. j'ai pris l'habitude de ne jamais poser les yeux sur mon portable, ici. de ne jamais regarder le temps. je reste jusqu'à ce que je n'en puisse plus que miya soit là, ou non. c'est comme ça. là je me vois bien encore rester une bonne heure, voir même deux, ici, seul, ou accompagné, peu m'importe.
elle décide de débarquer à ce moment-là, la blonde. elle s'installe à côté de moi, m'offre un léger sourire, je fais de même, très vite, je repose mes yeux devant moi, sur le paysage. « Qu'as-tu de beaux à me dire, aujourd'hui, Miya ? je te laisse commencer. » ma phrase signe le début d'un débat d'idées, d'une confrontation verbale, amicale.      


Dernière édition par Dean Richter le Mer 29 Jan - 14:37, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: being lost makes you look so real. (miya) being lost makes you look so real. (miya) EmptyMer 29 Jan - 0:30

Dean & Miya -




Dix-sept heure. Au lac.
La douille de mon message tombe dans mon crâne. Tintement aigu. Tel une aiguille qui traverse la peau. Quelque chose transperce mon cœur. Noue ma gorge. Tord mon ventre. Je me sens me replier en moi même, tel un enfant. Mais rien ne change. Je reste silencieuse. Souriante. Douce et absente. Alors pourquoi ? Pourquoi maintenant, dix-sept heures, au lac ?

Je sais qu'il sera là. Sur mon siège, dans le bus qui cahote, je l'imagine, assis dans l'herbe humide, sûrement sur sa veste. Il fume, je le sais. Il arrive toujours avant moi, et quand j'arrive, il sent le tabac froid. Je fume après lui, mais il fume avec moi. On n'a pas les même cigarettes. Il a des cigarettes d'homme. Moi j'ai des cigarettes banales, dont on ne reconnaît pas le goût, ou le paquet. Je sais qu'il m'attend. Tout du moins, je l'espère.
Enfin non. Je n'espère rien, avec lui. J'ai du mal à retenir son prénom. Je sais qu'il est là, c'est tout. Je sais aussi que le jour où il ne viendra pas au rendez-vous, c'est que lui et moi, ça sera terminé. Dean. Voilà. Dean. Si Dean ne vient pas, je n'irai plus au lac. C'est que notre relation aura atteint son terme. C'est étrange. Y penser ne m'attriste pas. Ça ne me fait ni chaud ni froid. Comme si Dean n'avait aucun importance. Et pourtant.

Dean, tu ne parles pas très bien. Tu cherches tes mots, et tu t'embrouilles dans tes phrases. Moi j'aime bien. Dean, t'es naturel. Depuis que je te connais, tu me parles de la même façon. J'ai l'impression que ça fait des millénaires qu'on est ensemble. En fait, on n'a jamais été très proches. Et quand j'y pense, quand je te regarde, je crois te voir pour la première fois. Dean. Je n'aime pas ton prénom. Mais après-tout, on s'en fiche. Pour toi, je calcule les minutes. Le bus s'arrête. Dean. Je te promets silencieusement de ne plus l'oublier. J'ai trois minutes pour arriver à l'heure.

Le lac est gelé. Sur a fine couche de glace, j'aperçois des canards -ou des oies- s'aventurer à petits pas. Le soir dépose sur l'herbe une couleur chaude, fait briller dans le vert des diamants de rosée. Dean. Je te vois, de dos. Dans ta vieille veste en cuir. Je sais que tu sens le tabac froid. Très froid. Je m'avance. Je suis contente que tu sois là. Et l'instant d'après, je m'en fiche. Rien ne m'impressionne. Je me doutais bien, que tu n'allais pas rompre maintenant. Je m'assois, à côté de toi. On est très informels, toi et moi. Je t'accorde un léger sourire, poli. Je bafouille un « salut » timide. D'habitude, tu parles. Mais cette fois, on s'est compris. J'ai envie de parler. Dean, tu ne doutes jamais de toi. Le coup de feu de mon message, tu l'as compris. C'était pas ta tête, que je visais de mon canon. Cétait la mienne.

Tout autour de nous, la nature scintille de silence. L'hiver habille tous les jours le lac d'un manteau de gel, comme pour le conserver intacte. Le silence dure. Je me prépare à me dévoiler. Pendant ce temps, on entend la nature inspirer, expirer. A notre rythme. Nous faisons partie de cette nature froide. Nous-mêmes, nous sommes froids. Mais ça nous arrange bien.
Je tire mon paquet de cigarettes. Le bruit de la pierre de mon briquet résonne entre les arbres. Le doute plane au dessus de mon crâne. Le recul du coup de feu blesse mon épaule. De mes lèvres s'échappe une épaisse fumée opaque et âpre.

« Ici, c'est étrange. Les gens aiment parler. Je veux dire. J'aime bien te parler, mais eux ils parlent tout le temps. N'importe quand. Sans prévenir. Ils s'intéressent aux gens, aux autres. Même ceux qu'ils ne connaissent pas. Tu trouves pas ça bizarre ? »

Je reprends mon souffle. Inspire la nicotine. Souffle ma vie. Quand je te parle, j'ai l'air d'une enfant. Je peux te dire plein de choses, Dean. Parce que j'ai pas à me justifier. Je peux te dire comme je trouve que ce monde est laid, tu me répondras qu'il est encore plus laid que ce que j'imagine. Alors j'aime bien. Ca me rassure.

« C'est bizarre, quand même. »
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Message(#) Sujet: Re: being lost makes you look so real. (miya) being lost makes you look so real. (miya) EmptyMer 29 Jan - 15:14

je débite la première phrase. ce n'est pas moi qui va le plus parler aujourd'hui, pourtant. c'est elle, c'est la blonde, celle qui a envoyé le message, c'est celle qui a besoin de s'exprimer, qui va le plus parler. je ne lui en veux pas. d'habitude, je n'aime pas les gens qui parlent trop. parce que trop ennuyants, trop égoïstes, ils ne nous laissent pas le temps d'en placer une et moi j'aime bien en placer une de temps en temps. miya, elle, c'est différent. je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. peut-être parce qu'elle parle de choses différentes. elle aborde des sujets absurdes parfois, mais c'est des beaux sujets. que les autres, ils se contentent de parler de leur vie, de choses en rapport avec leur vie. parfois même, des choses en rapport avec la vie des autres. j'aime pas, ça m'énerve plus qu'autre chose.
miya je l'aime bien, même si je ne la connais pas. elle est intrigante, ça change des autres filles, trop vulgaires, trop directs. miya, elle ne colle pas, jamais. elle a compris que je ne voulais pas lui parler en dehors de cet endroit. alors dans nos messages, on s'envoie juste des jours, des heures, c'est tout. pas de bonjour, de comment ça va, de quoi de nouveau, juste une heure, un jour, ça nous suffit. c'est ce qui nous permet de fonctionner.
je l'espionne du coin de l’œil. je l'entends, comme à son habitude, sortir sa cigarette de son paquet. de ses doigts de princesse, elle approche le cylindre de cancer à ses lèvres et l'embrasse. la fumée s'élève et bientôt, je ne l’aperçois plus. elle s'est évaporée dans le paysage, comme nous le sommes, à ce moment. on est happés par l'endroit, on fait partis du décor. c'est plaisant.
c'est à son tour de parler et je ne sais pas quand elle le fera. c'est son rendez-vous, c'est elle qui mène la danse des mots, le flux des paroles. elle peut prendre dix minutes ou cinq, une heure même. elle peut ne pas parler aussi, si elle en a l'envie. elle peut juste fumer clope, sur clope, je la laisserai faire, je ne dirai rien, je ferai certainement de même et dans le décor froid, on verra de la fumée s'échapper. ce sera suffisant.
elle ose quand même ouvrir la bouche et un son y sort. il est doux, un peu rauque, je l'aime bien. elle entame la conversation, dévoile ses pensées et moi j'y réfléchis, un petit moment, un court instant. le temps de sortir à mon tour mon paquet de cigarettes, d'en extirper une. je la coince entre mes lèvres, l'allume grâce à mon briquet. je tire sur elle. boum. un coup pour mon poumon droit. encore une fois. boum, cette fois-ci c'est mon poumon gauche qui se voit blesser. petite pause, le temps que je reprenne ma respiration, j'en profite, je lâche : «  les gens ne parlent pas vraiment, tu sais. les gens ne savent pas parler, ils déballent juste des futilités. des bonjour, des ça va, des ragots, des potins. ils se posent pas vraiment les bonnes questions, ils s'interrogent pas. ils se contentent des futilités. ils s'intéressent aux autres, pour que ces autres s'intéressent à eux. c'est un cercle vicieux, je préfère être en dehors de tout ça. c'est bizarre et égoïste. c'est nul.  » mes lèvres appellent le cylindre de nicotine, je cède à leur caprice. je regarde toujours le paysage. cette fois-ci, ce n'est plus à moi de parler, ce n'est plus mon tour, c'est à elle, à la blonde, à miya, de converser. on restera le temps qu'il faudra ici. quitte à y rester tout une nuit, le temps ne compte pas avec elle.
 
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Message(#) Sujet: Re: being lost makes you look so real. (miya) being lost makes you look so real. (miya) EmptyMer 29 Jan - 16:36

Dean & Miya -




Bang.
Je sais que tu fumes avec moi. On partage nos mots et nos cancers. Finalement, nous ne sommes pas si distants l’un de l’autre. Coup de feu. Dernier souffle. Ta réponse me fait sourire. C’est vrai. Les parlent, n’écoutent pas. Les gens s’écoutent. Tout est rapporté à soi. Nous sommes les miroirs des autres. Mais ça nous arrange. Ca ne t’arrange pas, toi ? Peut-être que tu t’en fiches. Tu fais bien. Ca rend malheureux, de se voir au travers des autres. Ca rends pas malheureux tout de suite, mais plus tard, quand on découvre qu’on se sublimait. Quand on découvre qu’on n’est pas si beau, que les autres ne nous trouvent pas parfaits. Alors tous nos espoirs s’envolent. On pense progresser, se sentir mieux auprès des autres. On se sent bien un moment. Et puis on sombre à nouveau. Je sais que je me sens bien, avec toi. Et puis je sombre. Parce que je replonge dans les sombres méandres de ma vie quand on se sépare.

Tout d’un coup, je veux te serrer fort contre moi. Te serrer pour ne jamais te laisser m’échapper. J’ai peur de me sentir trop vide si tu pars. Enfin, tu partiras. Et ça ne changera rien. Je serai malheureuse un peu plus longtemps, mais pas plus que d’habitude. Qu’est-ce que ça peut faire, alors ? Ma cigarette s’achève. Je m’achève. En pinçant mes lèvres, je détourne mon regard. Mon cylindre de mort s’écrase dans l’herbe humide. S’évapore. Je veux me jeter dans l’eau glacée, laisser l’hiver m’emprisonner et me tuer. Je veux mettre fin à ma torture. Ca me fait du bien, de penser que je pourrais mourir maintenant. Ce qui me fait le plus de bien, c’est de penser que si je ne le décide pas, je ne vais pas mourir maintenant. Mon sourire revient. Je redresse mon regard, et fixe l’horizon.

« Oui, c’est vrai. Tu as sûrement raison. Alors pourquoi on se fait des  amis ? Quand j’ai des amis, j’aime leur donner de l’attention. Je sais que je veux de l’attention de leur part. Mais est-ce vraiment de l’amitié ? Si on est tous intéressés, on n’a aucun ami. L’amitié, c’est pas le sentiment désintéressé par excellence ? On ne demande rien à un ami. »

Sourcils froncés. Mon ventre se tord. Un long frisson parcoure mon échine. Allons bon. C’est ça la mort ? Pourquoi aujourd’hui, découvrir que je suis seule me terrifie. C’est absurde. J’ai toujours été seule. Même avec toi, je suis seule. Sommes-nous amis ? Je n’attends rien de toi. Pas même que tu parles. Pas même que tu sois là. Est-ce ça, l’amitié ? Mais alors, les gens ne comprennent pas l’amitié. Ils fondent leur vie sur une erreur. C’est grave, non ?
Soucieuse, je pose mon regard sur ton visage. Tu fuis. Tu regardes au loin, comme si tu n’avais jamais été là. Es-tu seulement réel ? Je suis-je pas folle, à parler seule au bord du lac gelé ? Ou alors… Peut-être que moi je n’existe pas. Peut-être que nous sommes les seuls à exister. C’est dommage. Parce que je sens qu’on va mourir bientôt.
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