« can you remember the last time we used to be happy together ? »

LDispute par dessus dispute, nous ne pouvions plus nous parler sans qu'il finisse par me crier dessus. Depuis la dernière fois où il a osé levé la main sur moi, je ne pouvais plus savoir où notre couple en était. Il était tombé sur les milliers de textos que j'avais envoyé à Orchid sans qu'il ne me répondes, m'accusant de le tromper avec lui. Je n'avais pas pu répondre, aucun mots n'étaient sortis de ma bouche ce jour-là, seulement des larmes qui avaient trempé mes joues. Il est vrai que nous avions connu une belle période avec Tom, mais je ne pouvais pas en dire autant maintenant. Notre couple battait de l'aile, et il était le seul à se battre pour qu'il revienne. Je ne sais plus où j'en suis dans tout ce bordel, je suis complètement paumé mais je suis certaine d'une chose ; je dois voir Orchid pour me changer les idées. Sa présence me manque énormément, il m'a toujours manqué depuis le jour où je suis partie pour Tom. Il était comme un meilleur ami pour moi, quelqu'un avec qui je pouvais être moi-même sans cacher ma tristesse derrière un sourire. Après avoir tenté plus d'une fois de le rejoindre, il a enfin donné un signe de vie ; pour mon plus grand bonheur.

C'est le reflet du soleil sur mon visage qui m'avait réveillé ce matin. À ma plus grande surprise, Tom était allongé près de moi dans le lit. Dans les derniers temps, il avait été absent à la maison, il ne couchait pratiquement jamais ici. Je me doutais bien de ce qu'il faisait, mais je m'en fichais étrangement ; je n'avais qu'en tête ma rencontre avec O. Je quitte le lit doucement sans réveiller Tom qui empestait la bière et qui ronflait comme un vieux de 60 ans pour aller me doucher. Sous l'eau, je me repasse en boucle notre dernière dispute en laissant mes larmes se mélanger à l'eau. C'est alors que je me promis de ne plus repenser à cela de la journée et de garder ma bonne humeur pour notre rencontre. Il faisait très beau dehors, le temps parfait pour aller patiner et papoter. Je m'habille d'un long chandail de laine et d'un leggings doublé pour rester au chaud, je coiffe mes cheveux de façon simple, en les lissant tout simplement. En pensant à Orchid, j'applique la formule parfaite de maquillage qu'il aimait tellement ; du mascara et une simple ligne d'eye-liner. Cette journée allait être une des meilleurs selon moi, je ne voulais pas revenir sur le passé ni parler du présent, je voulais juste le voir, le sentir près de moi et oublier tous mes ennuis.

« Je suis à la patinoire, à tout à l'heure. N. xxxx » J'appuie sur envoyer puis je range mon portable dans la poche de ma veste. Il y avait pas mal de monde qui avait eu la même idée que nous aujourd'hui. Les enfants s'amusaient à faire la course tandis que les parents patinait près du bord en suivant le rond de celle-ci. Tant qu'à moi, je me baladais tranquillement en dehors de la glace en attendant O, un café chaud à la main. La musique qui passait était festive, me rendant de bonne humeur. Elle me changeait des refrains dépressifs qui jouaient en boucle dans mon iPhone ces derniers temps.

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LNirvana avait clairement été la femme de sa vie aux yeux d’Orchid. Elle était le prolongement de sa propre personne, sa réelle moitié, cette chose que l’on éprouve qu’une seule fois dans sa vie. Il connaissait tout d’elle; il avait mémorisé le son exact de sa voix, l’odeur et le goût de sa peau, connaissait ses moindres mimiques, son plat préféré, ses chansons préférées, ses points sensibles, tout. C’était le duo qui en rendait jaloux plus d’un. Plus fort et plus solide que jamais, le duo qui faisait rêver. Jusqu’à cet animal féroce, manipulateur et surtout très riche, parce que oui, cet homme n’en était pas un, ce n’était clairement rien qu’un animal qui avait réussi à capturer N grâce à ses longues griffes aiguisées avec soin. Cet animal dont le nom résonnait chaque nuit dans les pires cauchemars d’Orchid, trois lettres, rien que trois, qui était synonymes de l’enfer : TOM. Le diable.
Depuis la trahison, le jeune homme refusait catégoriquement de répondre aux messages de la belle, même si cela lui demandait des efforts surhumains. Malheureusement, après des semaines et des semaines, le côté guimauve du jeune tatoué avait pris le dessus et il avait craqué.
C’est pourquoi ce matin, il était tout chamboulé, excité et rempli d’une énergie sans limite, en train de courir partout dans son appartement pour se préparer et être à l’heure. Il avait (enfin) accepté de revoir celle qui avait et faisait toujours encore battre son coeur. A la patinoire. Pas de prises de tête pour ces retrouvailles, qui resteraient probablement amicales pour l’instant, pourtant il avait l’impression d’avoir rendez-vous avec le président des Etats Unis.
Vu de l’extérieur cela pouvais paraître absurde qu’Orchid pardonne à Nirvana ce qu’elle lui avait fait. Mais il avait aussi commis des erreurs de parcours lorsqu’ils étaient ensembles, moins graves certes, mais quelques petites erreurs tout de même. Vous vous souvenez la fois ou Orchid avait oublié de chercher Nirvana a la gare lorsqu’elle revenait de Londres? Non ? bref, passons cet épisode catastrophique !
Le jeune homme venait d’arriver à la patinoire et il avait tout de suite repéré N, elle avait toujours la même allure, ses cheveux d’un noir intense qu’il adorait, un gobelet de café à la main (elle n’avait apparament pas perdu ses bonnes habitudes), sa démarche légère.. Rien n’avait changé.
A partir de ce moment là, il avait l’impression d’être dans une bulle, les gens autour n’existaient plus et ne pouvait même pas imaginer dans quel état d’euphorie il était.
Lorsque vous vous promenez dans la rue, regardez les personnes qui se trouvent autour de vous et pensez une minute au fait que tous ces gens ont chacun un de tas d’histoires dans leur vie, des déceptions, des sensations fortes, des oublis, des souvenirs.. Ils sont tous comme vous au final. Mais ils ont tous, leur minute de gloire, leur minute de bonheur, et peut être que quand vous les regarderez ils seront en train de marcher en direction de leur amour, de leur âme soeur, et bien juste prêt à briser quelque chose d’énorme dans les secondes qui suivront.
Orchid lui, marchait vers Nirvana en quête d’un nouveau départ.

Il lui fit un signe de la main et esquissa un léger sourire qu’il ne put contenir.

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LEn l'espace d'une-demie seconde, Orchid se retrouvait entouré par les bras de Nirvana, sans qu'il n'ai eu le temps de réagir, ni même de prononcer un simple « bonjour ! ». Il ne s'attendait pas à autant. « merci d'être venu, tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir... » L'odeur alléchante du shampooing à la noix de coco de la belle lui monta au nez. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas senti cette odeur et il avait presque oublié ô combien elle était douce et agréable. Il se mit instinctivement à faire des allers-retours de haut en bas avec le bout de ses doigts, dans son dos, c'était un geste qu'il faisait toujours lorsqu'il l'enlaçait, une sorte de geste qui rendait ses étreintes encore plus affectives. Il s'arrêta net de lui caresser le dos lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il était en train de faire. Ce genre de petits gestes qu'il avait pris l'habitude de faire lorsqu'ils étaient en couple n'avaient pas lieu d'être aujourd'hui. « à moi aussi ça me fait plaisir… » Le jeune tatoué lâcha son ex, oui, son ex, ce mot était triste à dire mais c'était bel et bien le statut actuel de Nirvana. Tant de fois il avait pensé à elle et tant de fois il s'était demandé pourquoi. Sur ce coup là il ne l'avait vraiment pas comprise. Pourtant tous deux étaient en phase au niveau psychologique, ils arrivaient à se comprendre en un seul regard, arrivaient à lire dans les pensées de l'autre et le jeune home connaissait l'esprit et la manière de penser de Nirvana comme s'il était son double. Mais alors pourquoi, juste pourquoi. Il n'osait pas lui demander des explications, craignant que ce qu'elle lui répondes ne corresponde pas à ce qu'il aurait aimé entendre. Il voulait qu'elle lui demande pardon un million de fois, qu'elle lui dise qu'elle avait fait une erreur, qu'elle s'en rende compte du moins. Mais c'était trop beau pour être vrai, trop le scénario typique d'un vieux film à l'eau de rose.
Il croisa son regard mais baissa les yeux presque instantanément après. Il préféra poser son regard sur ses mains tatouées posées sur ses cuisses. Il jouait avec ses doigts, signe de nervosité. « alors… qu'est-ce que tu deviens ? », osa-t-il demander. C'était selon lui la question la plus adéquate à la situation, mais un peu étrange car Orchid se doutait bien qu'en seulement 3, 4 mois peu de choses devaient avoir changées. Elle n'avait probablement pas dut quitter son boulot ou fait la découverte d'un frère caché, cela paraissait absurde. Orchid avait l'impression d'avoir posé ce genre de question qu'on pose à une inconnue ou une vieille amie qu'on a pas vu depuis belle lurette, alors qu'il savait tout sur la personne en face de lui.

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« can you remember the last time we used to be happy together ? »

À ma plus grande surprise, O ne se détacha pas de mon étreinte pour garder ses distances. J'avais tellement eu peur qu'il le fasse, que le geste contraire n'était même plus un option pour moi. Il ne pouvait pas le voir, mais je souriais depuis la minute où je l'ai aperçu. Il ne pouvait pas l'entendre mais mon coeur battait tellement vite que ça me faisait presque tourner la tête. Avant de perdre mes esprits, je me ressaisis en profitant de notre rapprochement, frissonnant sous ses caresses de haut en bas de mon dos. Il faisait toujours ça lorsque nous étions ensemble et ça avait comme effet de m'enivrer, de me sentir bien. Après les quelques mois qui nous avaient séparés, jamais je n'aurais cru pouvoir ressentir cela à nouveau. Ça faisait un bout de temps que je ne m'étais pas senti bien et que des émotions avaient traversé mon cœur. Ce moment n'avait pas duré assez longtemps à mon goût, lorsqu'il me lâcha, je pris place sur le banc près de nous et pris une petite gorgée de café que j'avais laissé là. Je n'avais plus soif à l'instant, pas de café en tout cas. J'étais soulagé qu'il ne ce soit pas forcé pour venir après mes milliers de textes qui ne cessaient jamais. Mon gobelet pris le bord de la poubelle puis je reportai toute mon attention sur la personne que je considérais comme le meilleur être sur terre. Détaillant ses traits, des tas de questions me passaient par la tête mais j'avais surtout peur de ce qui allait arriver ; comment lui donner le pourquoi à tous ses questions. Heureusement, il passa sur ce sujet en me demandant ce que j'étais devenue ; pour mon plus grand soulagement. Je n'étais pas prête à tout lui avouer, de a à z sans oublier aucun détails. Je refusais de le faire souffrir à nouveau comme une personne sans cœur. Un faible sourire apparut sur mon visage pour cacher la tristesse qui vivait en moi. Ce que j'étais devenue ? J'hésitais sur les mots que je devais employer pour lui répondre. « Je suis devenue rien de plus de ce que j'étais... une simple étudiante en art qui s'acharne sur les gens qui ne le méritent pas... » dis-je avant de détourner le regard pour remballer les larmes qui voulaient encore et toujours verser de mes yeux. À quoi bon de lui dire que je ne dessinais pratiquement plus, que je passais pas la majorité de mes cours et que je suis avec un mec sur-protecteur et jaloux ? En plus d'être violent sans oublier... La dernière personne dont il avait envie d'entendre parler, c'était bien lui. Mais il n'avait surtout pas envie de m'entendre me plaindre sur mon sort, après tout, c'est moi et seulement moi qui avait couru après tout ça. « et toi ? t'es toujours en contact avec Jake ? » Je marque une pause pour tourner le visage à nouveau sur le sien, me retenant de vouloir encore lui sauter dans les bras. « je ne l'ai pas revu depuis... il refuse de répondre à mes messages et lorsque je le croise dans la rue, il fait comme s'il ne m'avait pas vu. J'ai abandonné une fois avoir compris qu'il m'en voulait... mais la bande me manque tu sais... » je suis la pire idiote sur terre et je l'assume, mais parfois j'aimerais tellement revenir dans le passé pour réparer mes erreurs au lieu de devoir m'excuser ; ce serait tellement moins dur pour l'ego. J'attend sa réponse en jouant avec le bout de mon écharpe, étant aussi nerveuse que lui apparemment.  

LIl plissa les yeux. Il faisait souvent ça, c'était un de ses tics. Il ne s'en rendait même plus compte. Mais Nirvana lui avait souvent dit que cela lui donnait un air irrésistible. Il la regarda. « Je suis devenue rien de plus de ce que j'étais... une simple étudiante en art qui s'acharne sur les gens qui ne le méritent pas... » Il apprécia sa phrase pleine de sous-entendus, mais ne répondit rien. Il ne voulait pas qu'elle ressente que pour lui aussi c'était dur. Il ne sortait plus, à part pour le boulot. Aucune motivation pour rien. Il préférait pourrir dans son appartement, devant des dessins, l'ordinateur et la télévision. Il buvait des quantités astronomiques de café et devait dormir environ trois nuits sur sept. Le reste du temps il le passait dans des bars avec des amis, à boire jusqu'à pas d'heure et regretter le lendemain lorsque la migraine se pointait. Il passait ses journées avec Jake. Rien de plus. « et toi ? t'es toujours en contact avec Jake ? » « oh si tu savais ma vieille ! J'ai même récemment couché avec lui, eh ouais, ça t'en bouche un coin hein ? Je suis peut être en train de passer de l'autre côté, je ne sais pas ! Je cherche du réconfort dans les seules personnes qui sont là pour moi et ça me fait carrément perdre le contrôle de moi - même comme tu peux le constater. Je suis rien sans toi, je suis foutu, je suis vide, je n'ai plus de motivation même pour les petites choses toutes simples de la vie, j'ai l'impression de devoir réapprendre à vivre parce que je ne sais plus rien faire tout seul, j'avais pris cette habitude parfaite de tout faire en binôme. je suis perdu sans toi, est ce que tu ressens la même chose ? je crois que tu es bien la seule personne capable de combler cet immense gouffre qui est en moi. est ce que tu vois ce que je veux dire? je ne trouverai plus jamais quelqu'un capable de me combler entièrement. j'ai ce sentiment de ne pas avoir d'autre moitié sur Terre que toi. et tu me tues sans même t'en rendre compte! et merde tu vois là j'ai juste envie de te prendre dans mes bras et de faire comme si tout ça n'avait jamais existé. » Voilà ce qu'aurait aimé répondre Orchid, s'il avait eu un tant soit peu de courage. Il voulait la récupérer, il le voulait de toutes ses forces et il fallait qu'il réagisse au plus vite mais tout ça c'était bien trop pour lui. Au lieu de ça il répondit simplement : « Oui je le vois très souvent ! comme avant en fait, voir même plus. il est toujours là. » Le jeune tatoué sourit dans le vide en pensant à son meilleur ami. Il était toujours là et le serait toujours, c'était une certitude. Il se retourna à nouveau vers elle et la regarda dans les yeux. « je ne l'ai pas revu depuis... il refuse de répondre à mes messages et lorsque je le croise dans la rue, il fait comme s'il ne m'avait pas vu. J'ai abandonné une fois avoir compris qu'il m'en voulait... mais la bande me manque tu sais... » « Je peux comprendre. Mais je lui en toucherai deux mots, parce que je trouve ça dommage pour vous. » Il se leva, lui adressa un sourire. « On fait un tour ? » Il accompagna sa phrase d'un petit clin d'oeil.

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