~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Cette époque me semble tellement loin au vue de tous les changements qui se sont produits depuis et pourtant. J'ai toujours été assidue en cours, j'avais de bonnes notes et j'aimais beaucoup étudier. On ne m'a jamais persécuté, mes années de lycée n'ont pas été l'enfer et mise à part quelques personnes qui savaient se faire détester, je n'ai que de bons souvenirs de cette période. Je savais m'entourer des personnes que j'aimais et qui me le rendaient bien. Je traînais principalement avec les mêmes personnes, mais je n'étais jamais contre de nouvelles rencontres. De plus, je n'ai pas eu de soucis particulier avec mes parents, nous avons toujours été une famille soudée et aimante. Oh ils surveillaient mes résultats, mais ils ont vite remarqué qu'il n'y avait pas besoin de me courir après pour que je travaille mes cours. C'était la belle époque comme on dit.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Heureuse ? Je pourrais l'être. Je ne suis pas la plus à plaindre je le sais, mais quand bien même, j'étais bien plus heureuse avant. Depuis la séparation de mes deux parents, j'ai du mal à croire à l'amour qui dure toujours, au bonheur sur une longue durée. Cette rupture m'a fait déchanté, renfermée sur moi-même, je n'ai même pas essayer de m'affirmer face à mes nouvelles fréquentations à l'université et à cause de ça, me voilà à faire des heures d'intérêts généraux dans un hôpital. Mais ce n'est même pas ça qui me rend le plus triste. Voir mes parents se déchirer de cette façon, avec moi au milieu. Je dois choisir entre eux deux ... Non mais qui demande ça à son enfant ? Comment je peux choisir entre mon père et ma mère que j'aime plus que tout ? J'aimerais tellement revenir à l'époque où on formait une famille unie.  

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Plus dans cet hôpital à faire des travaux d'intérêts généraux j'espère. Je pense que je serais toujours à white oak station, je ne me vois pas partir d'ici... Hormis si ma mère décide de repartir au Pays de Galles, j'aurais du mal à la laisser partir. Je pense que j'aurais repris mes études, l'étude des arts m'intéresse plus que tout, mais je ne sais pas encore où cela me mènera. J'aimerais continuer la danse, peut-être même être reconnue dans ce domaine qui sait ? Dans dix ans, je pense que je serais peut-être mariée, si je passe au-dessus de ma peur de l'amour qui se brisera forcément avec le temps. Et j'aimerais avoir des enfants, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Une petite fille, un petit garçon, ou pourquoi pas les deux qui sait ? Mais j'ai encore le temps d'y réfléchir.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Aurélie/Hisae. ÂGE: 21 ans  . PAYS: France. PRÉSENCE: Je passe tous les jours, pour le rp, un peu moins souvent  . COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Par la créatrice qui a posté son scénario sur FB et j'ai craqué dans l'heure    PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Scénario. AUTRE CHOSE À AJOUTER? J'adore les couleurs du forum   et j'ai déjà hâte de rp   et tout le monde ici a l'air super sympa alors c'est trop cool   .

« Je dois vraiment vous parler de ma vie ? Je ne comprends pas vraiment pourquoi je dois vous parler, mes parents payent cette séance pour rien vous savez. » Je regarde l’homme en face de moi, un psychologue que mes parents ont jugé nécessaire de payer pour que je lui parle de mes récentes erreurs. Je soupire doucement. « Tes parents ont lourdement insisté pour que tu me parle de ce qui s’est passé, afin que l’on comprenne pourquoi tu en es arrivée là. »  Un sourire narquois étire mes lèvres. « Tous les deux ? Dans la même pièce à tenter de vous convaincre sans qu’ils ne se tirent dans les pattes ? J’aurais aimé voir ça. »  Le regard du psychologue se fait plus insistant, me scrutant, comme s’il analysait chacun de mes propos. « Le divorce de tes parents a été douloureux à vivre j’imagine, n’est-ce pas ? »  Je reste silencieuse, me murant dans le silence, comme toujours depuis ces six derniers mois. « Je ne suis pas là pour te juger Sydney. Le divorce de ces parents peut-être difficile à gérer pour un enfant, surtout un enfant unique tu sais. Pris entre les deux, ça doit être difficile, on te demande de faire des choix auxquels tu n’aurais jamais pensé. »   Je relève les yeux sur lui, plissant légèrement les yeux. Il lit dans mes pensées ou quoi ? Soupirant de nouveau, je croise les bras et reste silencieuse quelques minutes avant qu’un nouveau soupir franchisse mes lèvres. Je me redresse légèrement sur mon fauteuil, les coudes posés sur les accoudoirs et baisse les yeux. Autant que l’argent de mes parents servent à quelque chose n’est-ce pas ? Et puis c’est l’histoire d’une séance si tout va bien.

« D’aussi loin que je me souvienne, on a toujours été tous les trois. Qu’importe la situation, qu’importe le moment. Lors de mes premiers jours d’école, ce n’était pas un de mes parents qui m’y emmenait, mais les deux. Je n’avais ni grand-frère, ni grande-sœur, et je n’ai pas eu de cadet non plus malgré les années qui ont passé, mais ça ne m’a pas dérangé plus que ça. J’avais deux parents qui m’aimaient, j’étais chouchoutée oui. Ils m’achetaient ce que je désirais sans trop me gâter non plus, ils savaient dire non. »  Je baisse les yeux sur mes mains, triturant l’ongle de mon pouce. Cela me rend triste de parler de cette période où tout se passait bien. « Et à l’école comment ça se passait ? »  Mordant ma lèvre inférieure, un de mes nouveaux tics nerveux, je lève rapidement les yeux sur le psychologue avant de les baisser de nouveau. « Bien. J’avais de bonnes notes et cela depuis toute petite. J’ai toujours aimé étudier. J’aime beaucoup les arts principalement, c’est ce que j’étudie … j’étudiais à l’université. »  Je reste silencieuse un moment avant qu’il ne se décide à briser le silence qui s’était installé. « Ta mère m’a dit que tu étais une très bonne danseuse. » Un sourire, sincère cette fois-ci, étira mes lèvres et j’hoche la tête, un peu plus assurée. « Oui. Je danse depuis mes six ans. J’adore le ballet. J’oubliais tous mes petits soucis rien qu’en enfilant mes chaussons. Je me sentais légère quand j’enchaînais les pas de danse. »  Mon sourire se tarit légèrement alors que je continue. « Maintenant, j’ai de moins en moins de temps pour mes répétitions, mes représentations. Ça me manque. Je n’y vais plus aussi souvent. »  Un bref silence s’installe avant que je ne reprenne la parole de mon plein grès. « La période du lycée me manque aussi, j’avais mes amies, mes cours, mes parents, ma vie. J’ai toujours été bien entourée, je savais à qui je devais faire confiance ou non. » Un sourire un peu amère sur les lèvres, je soupire. « Depuis le divorce de mes parents, je n’ai plus vraiment confiance en quoi que ce soit. »  La voix du psychologue me sort de mes pensées. « C’est par manque de confiance que tu as accepté de transporter de la drogue pour des étudiants ? »  Je lève les yeux au ciel, j’ai gardé encore un peu de caractère. « Je n’ai pas dit ça. Je ne sais pas en fait. Le divorce m’a … surprise et bouleversée. Je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’ils seraient amoureux toute leur vie. Ce n’est pas comme ça que l’on parle de l’amour ? Un amour éternel, qui dure jusqu’à la fin de sa vie. C’est une utopie sans doute ? »  Il ne me répond pas, se contentant de me fixer, m’incitant à continuer. Je n’avais pas autant parlé depuis un moment.

« Ils m’ont demandé de choisir avec qui je voulais vivre. Ils m’ont demandé de faire un choix entre les deux personnes que j’aime le plus. C’est horrible, non ? C’est le juge qui a tranché pour le moment, la semaine chez ma mère, le week-end chez mon père. Mais je n’ai pas vraiment envie de vivre avec l’un d’eux. Ils rabaissent l’autre devant moi, ils me racontent des erreurs que chacun a pu faire auparavant pour que je fasse mon choix définitif. C’est limite s’ils ne se battent pas quand ils se croisent lors des changements de domicile. »  Je soupire, retenant mes larmes. C’est toujours autant dur à voir. « J’avais entamé un cursus en art à l’université et depuis … je me suis renfermée sur moi-même. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir, même moi je l’ai remarqué. Je n’osais plus parler, je m’effaçais devant les autres… Je sais que j’ai fais une énorme erreur. »  Je maltraite ma lèvre inférieure avant de continuer. « J’ai fréquenté les mauvaises personnes, m’éloignant des bonnes et je n’ai pas protesté une seule seconde quand on m’a demandé de donner de la drogue à d’autres personnes. »  Levant les yeux sur le psychologue, je le fixe, croisant son regard vide de tout jugement. « Je n’ai pas vraiment pensé aux conséquences et pourtant mon père est gendarme. C’est assez ironique. En tout cas, je ne sais pas ce que mes parents vous ont demandé, mais … Je n’ai jamais touché à la drogue. Je me contentais juste de la livrer. »  Mon regard ne peut pas être plus empreint de vérité que maintenant. « Tes parents ne m’ont rien demandé là-dessus. Ils savent que tu n’y as pas touché. Et moi aussi. C’est ce que tu as répété au poste de police lorsque tu as été arrêté, n’est-ce pas ? Tu te contentais juste de livrer ? »  J’hoche la tête. « Oui. J’y ai passé deux longs jours. Je savais que j’aurais pu risquer gros et je pense que je peux m’estimer heureuse de n’avoir que des travaux d’intérêts généraux. »  Baissant les yeux, je me tais, ne sachant plus trop quoi dire. « Comment ça se passe ces heures ? Tu es à l’hôpital n’est-ce pas ? »  J’hoche de nouveau la tête. « Oui, je suis femme de ménage. Dans une belle blouse blanche. »  Et sans trop savoir pourquoi, je me livre sur un événement récent qui m’a un peu marqué. « J’ai rencontré quelqu’un une fois pendant mes heures. Un jeune homme, il était sourd et avant de m’en rendre compte je lui ai crié dessus parce qu’il ne voulait pas se pousser. Je ne savais pas trop où me mettre, mais il n’avait pas l’air de l’avoir mal pris alors je me suis assise et je lui ai résumé ma vie et mon état en quelques phrases sans trop réfléchir. »  Je détourne la tête et pose mon regard sur une bibliothèque dans un coin. « Je connais juste son nom. C’est plutôt ironique de se dire que je fais de nouvelles rencontres pendant mes heures d’intérêts généraux. » Je m’adosse contre le fauteuil avant de lever les yeux sur l’horloge. « Je peux y aller ? »  Je le regarde noter quelques inscriptions sur une feuille avant qu’il ne se lève, je l’imite, prenant la main qu’il me tend. « Bien sûr. J’ai été ravie de parler avec toi Sydney. Si tu le désire tu peux revenir me voir tu sais. Après tout, nous travaillons au même endroit désormais. » J’hausse les épaules mollement avant de lui sourire légèrement. Attrapant mon sac et mon manteau, je quitte ce bureau. Revenir ici ? Peut-être.