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 #0243, what happened to you ? (tobias)

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Message(#) Sujet: #0243, what happened to you ? (tobias) #0243, what happened to you ? (tobias) EmptyDim 22 Sep - 14:47




what happened to you ?



Je soupire, posant les clés de l’appartement sur le premier meuble à gauche en entrant. La journée a été longue, comme souvent depuis que je travaille au centre médical. J’ai beaucoup de rendez vous, étant la seule orthophoniste de la ville le travail ne manque pas. Le plus souvent, ce sont des enfants qui ont des problèmes de prononciation, comme le zézaiement ou le bégaiement. Il y aussi pas mal de dyslexiques ou encore de dyspraxiques, c’est assez varié. Je m’occupe aussi d’adultes, qui ont des soucis de communication par exemple. Après, mon travail a un aspect moins connu, celui de la rééducation pour certaines personnes atteintes de maladies sévères. Aujourd’hui, j’ai traité ces cas là, ce qui est finalement assez éreintant. J’adore mon métier, et d’une certaine manière, la fatigue me plaît car elle est le signe que je me suis donnée à cent pour cent pour mes patients, quels qu’ils soient.

J’ai encore plusieurs choses à faire avant que je ne puisse me reposer, les tâches ménagères m’attendent. Je ne rechigne pas, au contraire je m’y attelle parce que je pense que c’est le moins que je puisse faire pour remercier Tobias de son hospitalité. En effet, ce n’est pas vraiment mon chez-moi ici, du moins pas à proprement parler, ma maison se trouve en périphérie, malheureusement avec mes petits soucis économiques je ne peux pas me permettre d’y habiter. C’est là que Tobias est apparu me proposant de m’héberger après une soirée où j’avais bien forcé sur l’alcool, chose qui ne m’arrive que quand je me sens vraiment mal. Avant cette fameuse nuit, je ne le connaissais pas mais j’ai découvert une personne extra, qui sans même me connaître m’a tendu la main. Il refuse que je l’aide à payer le loyer et les factures, alors j’ai trouvé un autre moyen pour le dédommager : je fais le ménage. En quelque sorte bien sûr, en fait j’essaie surtout de garder l’appartement en ordre pour ne pas que Tobias ait à le faire. Parfois je fais la cuisine, d’autres fois je passe l’aspirateur ou je range un peu. Je trouve ça parfaitement normal, j’habite chez lui et je ne suis pas toujours facile à vivre non plus.  Pour aujourd’hui, je décide de faire à manger, j’adore préparer des plats et expérimenter de nouvelles recettes. Je suis végétarienne, contrairement à Tobias, ce qui n’est pas toujours facile pour manger. Je décide de faire des lasagnes sans viande, je connais la recette par cœur et l’absence de bœuf ne gêne pas, en tout cas selon les personnes non végétariennes qui y ont gouté. Pendant la cuisson, je pars me doucher et j’enfile un bas de jogging et un tee-shirt large qui a fait son temps. Je vais ensuite m’asseoir dans le canapé en attendant mon colocataire, un magasine people à la main. Il rentre assez tard étant barman, j’en profite donc pour souffler un peu.

Au bout d’une heure je commence à m’inquiéter. Je suis habituée à ce qu’il ne finisse ses heures de travail en fin de soirée, mais ça commence quand même à faire beaucoup. J’essaie de relativiser, si il y avait eu un problème il m’aurait prévenu, mais malgré tout je sens un début d’angoisse monter à l’idée qu’il ait pu arriver quelque chose à mon ami. Je prends mon portable en main, et au moment de l’appeler, j’entends la porte d’entrée grincer, signe que quelqu’un est en train de franchir le seuil de la maison. A la vue de Tobias, je me fige.


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Message(#) Sujet: Re: #0243, what happened to you ? (tobias) #0243, what happened to you ? (tobias) EmptyVen 6 Déc - 19:28


Tu jettes le chiffon sans trop repérer où il a atterri mais tu t'en moques, ta journée est finie, tu peux rentrer, quelqu'un dans la soirée s'occupera de le ramasser. Tu as eu une journée épuisante. Déjà que c'était la plus lourde de la semaine, 11h/21h, dix heures d'affilée avec juste une pause pour manger en milieu d'après-midi. Certes en théorie il y a des moments de la journée où le bar est un peu plus vide, ou tu peux te reposer avant le rush de 18h, fin du boulot, début de l'apéro. Mais aujourd'hui, non, ça ne s'est pas passé comme ça. Tu ne n'as pas compris pourquoi tout de suite, mais un tas de personnes s'est ramené à l'Old Pub sur les coups de quinze heures, une grande bande de jeunes étudiants. Tu as compris plus tard que c'était leur journée d'intégration. Timothy était avec toi pour gérer ça, mais il ne faut pas se leurrer : ce n'est pas le meilleur des employés. Tu t'étais laissé aller à penser à Aubree, au fait que c'était elle qui aurait dû être là. Elle aurait su comment gérer cette bande de gamins. Parce que pour toi, ils n'étaient que des gamins. Cette idée d'intégration, c'était n'importe quoi. Tu n'avais jamais eu à subir ça, parce que tu n'étais tout simplement jamais allé à la faculté. Enfin si, deux semaines, à 20 ans. La journée d'inté', comme ils disent, n'avaient pas encore eu lieu. Cependant, tu avais lu des articles dans le journal, et on t'avait raconté aussi, comment cela se passait. Des humiliations, de la violence, publiques. Comme si accrocher quelqu'un nu sur un poteau allait l'aider à s'intégrer. Tu n'as rien contre faire la fête - loin de là, tu ne t'appelles pas Tobias Morgenroth pour rien. Te bourrer la gueule jusqu'à plus soif, faire le con dans la rue, soit. Tu es volontaire, tu le fais de ton propre gré. Tous ces nouveaux étudiants, là, ils n'ont rien demandés. S'ils ne viennent pas à la journée d'intégration, ils se font mettre à l'écart pour le reste de leur scolarité. Ils se disent qu'ils peuvent bien se faire humilier une fois, rien qu'une fois dans leur vie, c'est pas grand chose. T'étais en plein dilemme. Les laisser entrer, les servir à boire, ou les mettre à la porte directement. Tu ne supporterais pas de voir n'importe qui se faire tabasser ou ridiculiser au nom de l'intégration. Au nom de quoi que ce soit, d'ailleurs. Tu savais que tu te ferais remonter les bretelles si tu expulsais trente personnes en pleine heure creuse, mais tu préférais avoir une retenue sur ton salaire plutôt que de participer à cette intégration.

Tu étais prêt à leur dire de sortir, quand Timothy est allé prendre les commandes. Bien sûr. Tu savais qu'Aubree n'y serait pas allé. Pas avant que vous ne vous soyez concertés. Tu secouas la tête, ce n'était pas le moment de penser à elle. Maintenant que ton collègue avait noté les collations d'au moins dix personnes, tu ne pouvais plus faire marche arrière. Tu serras les poings et la mâchoire, et avec un sourire faussement chaleureux, tu te dirigeas vers la table. Alors vous voulez quoi les morveux ? Tu sortis ton petit calepin et un stylo de la poche arrière de ton pantalon, prenant en note les diverses boissons - raisonnables, pour commencer - des étudiants devant toi. Avant de repartir, tu regardas dans les yeux ceux qui semblaient les plus âgés - ceux qui étaient à l'origine de cette journée d'intégration - avec un regard dur et froid. Je vous préviens, les gars. Vous ne faites pas de conneries ici. Si y a des dérapages, vous sortez tous d'ici. J'espère que je me suis bien fait comprendre. Tu savais qu'ils n'avaient pas intérêt à se faire jeter, parce qu'ils auraient du mal à trouver un autre bar : en effet, la promotion s'était séparée dans tous les bars de la ville. Peut-être qu'ils se rejoindraient en soirée à l'extérieur. Mais avant ça, il fallait qu'ils se soûlent. Le plus grand de tous acquiesça. Tu tournas les talons pour aller préparer les bières commandées.

L'après-midi avait suivi son cours, Timothy et toi étant constamment sollicités par les étudiants, mais sans qu'ils dérapent pour autant. Tu étais donc plutôt soulagé que personne ne se soit encore fait tabasser ou humilier, malgré le fait qu'ils étaient tous bourrés à dix-huit heures. C'est à ce moment-là qu'ils décidèrent de partir, laissant la place à une nouvelle clientèle tout aussi prenante ; les pères de famille revenant du boulot et voulant décompresser avant de retrouver leur famille. Il n'y avait pas qu'eux, bien sûr, mais c'était eux qui étaient les plus nombreux et les plus accaparants ; mais ils étaient polis et aimables, et ils n'étaient pour la plupart jamais soûls. Il t'arrivait souvent de discuter avec eux ; certains avaient ton âge. La soirée s'était déroulée habituellement, et une fois que l'apéro fut terminé et que les hommes d'affaires étaient rentrés chez eux, tu avais laissé à Timothy la tâche de servir les jeunes qui arrivaient, pendant que tu t'occupais de nettoyer les verres de la soirée ou d'encaisser les clients qui partaient.

Timothy est parti quelques minutes avant toi, et Jenna est déjà dans la salle en train de prendre des commandes. Tu n'as jamais compris pourquoi elle vient systématiquement dix minutes en avance... si elle pense qu'elle aura une augmentation de salaire grâce à ça, elle peut se mettre le doigt dans l'oeil ; Robert, le patron du bar, ne pense pas comme ça. Il donne des primes quand ça lui chante, et augmente le salaire selon tout un tas de critères que lui seul connaît, et très peu d'employés en profite durant leur carrière. À demain Jen' ! Bon courage pour cette nuit. Tu claques la porte de l'arrière boutique, attrapes ton manteau et t'échappes du bâtiment. Tu n'es pas venu à l'Old Pub en voiture aujourd'hui, et tu le regrettes à présent. Tu te traînes mollement sur le bitume du trottoir, quand deux mecs à l'allure louche se dirigent vers toi. Tu te rappelles de nous, n'est-ce-pas ?

*
Tu montes les escaliers du mieux que tu peux. Tes côtes te font souffrir et tu as du mal à respirer. Tu boîtes de la jambe gauche, et ton bras droit te tirailles violemment. Tu t'agrippes vainement à la rambarde, gravissant les marches dans un effort et une douleur sans nom. Au bout de dix longues minutes, tu atteins la porte de ton appartement. Tu appuies sur la poignée et te laisse presque tomber sur la porte, qui s'ouvre sur une Mila étonnée. Et merde. Dans une période d'absence, tu avais complètement oublié qu'elle serait là. Tu ne serais pas rentré si tu t'en étais souvenu ; tu serais allé chez un ami, ou chez ton frère, peut-être. Tu n'as absolument pas envie de mêler Mila à tes histoires, mais il semble que c'est trop tard. Je suis désolé, Mila, tu lances la voix brisée. Avant de t'étaler au sol.
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Message(#) Sujet: Re: #0243, what happened to you ? (tobias) #0243, what happened to you ? (tobias) EmptyDim 22 Déc - 19:21




what happened to you ?



Tobias est allongé sur le sol à l'entrée dans l'appartement, et il est dans un très mauvais état. Je reste immobile, totalement sonnée par l'image de mon ami blessé, le sang coulant sur pas mal d'endroits de son corps. Il a dû se traîner difficilement jusqu'au seuil de l'appartement, pour finir par s'écrouler après avoir passé la porte. « Je suis désolé, Mila. » Je sors de ma torpeur au son de sa voix, j'ai l'impression d'entendre dans son intonation toute la douleur qu'il ressent. Je ne sais même pas pourquoi il s'excuse, et pour le moment ce n'est pas vraiment la priorité. J'accours vers lui, m'accroupissant à ses côtés, les deux mains en l'air, j'hésite sur la marche à suivre. J'essaie de chasser la panique qui augmente au fur et à mesure dans mon esprit, il faut que je garde les idées claires, il ne s'agit pas de moi mais d'une autre personne, Tobias, mon ami. « Oh mon dieu, qu'est-ce qui t'est arrivé ? » Je ne me rappelle plus ce qu'il faut faire dans les situations comme celle-ci. Je ne sais pas si je dois le toucher, regarder ses blessures, l'aider à se déplacer ou si au contraire tout ça aggrave les choses. Pour me calmer, je compte dans ma tête, et au bout de trois je reprends la parole, adoptant tant bien que mal un ton posé, comme si je n'étais pas en train de perdre toute contenance. « D'accord, je crois qu'appeler les secours ça serait bien. » Ma main tremble, et je ne sais même pas si je serais capable de composer le numéro de l'ambulance. D'ailleurs, j'ai oublié le numéro sous l'effet de la panique. Vraiment, quelle empotée. Je soupire, je suis au bord des larmes et je me rends compte que je ne sers complètement à rien. Moi qui voulait paraître sûre de moi, c'est raté. Puisque pour l'instant je ne suis pas vraiment en état de téléphoner aux urgences, je me rabat sur une autre solution. Puisqu'il a réussi à venir jusqu'ici, quelques pas de plus ne devraient pas vraiment aggraver les choses, et le canapé est un meilleur endroit pour se reposer. « Tu te sens capable de marcher ? Je ne pense pas que le parquet soit très confortable. » Je ris nerveusement, je commence à faire de l'humour et ce n'est pas bon signe. Au moins j'ai évité la crise de larmes. Dire qu'à un moment je songeai à devenir médecin. Mon attitude prouve bien que j'aurais été un piètre docteur, la vue du sang fait naître une crise d'angoisse malvenue. « Tu as mal où ? » J'essaie de voir où il a été blessé, et ce n'est pas compliqué de comprendre que ses côtes ont été touchées, il a ses mains dessus et la douleur est lisible sur son visage. Elles sont peut-être cassées, il paraît que ce n'est pas du tout agréable.

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Message(#) Sujet: Re: #0243, what happened to you ? (tobias) #0243, what happened to you ? (tobias) EmptySam 28 Déc - 19:16

Vulgairement étalé sur le sol, ta tête te fait souffrir comme jamais. Même après ta plus grosse cuite tu n’as pas eu si mal. Tu sens le sang battre dans tes tempes, dans tes oreilles, dans ton front. Ta vision est tachetée de noir, tu es au bord de flancher mais tu t’accroches, ne serait-ce que pour Mila. Pour une fois, tu te moques bien de ta dignité, tu t’en fous d’apparaître faible, mais tu te refuses d’embarquer ta colocataire dans tes histoires, alors tu fais tout pour garder la tête hors de l’eau, sans quoi elle risquerait de paniquer plus qu’elle ne l’est à présent, et dieu sait dans quel pétrin elle pourrait se mettre. Tu essaies de te tourner sur le dos, pour ne pas trop compresser ton bras qui te fait déjà assez mal comme ça. Bouger t’arraches un cri que tu diminues au maximum, mais tu ne peux pas t’empêcher de lâcher un énorme soupir, pour évacuer au mieux la douleur. Tu arrives davantage à voir Mila, et tu essaies d’expliquer pourquoi tu es dans cet état. Il te faut tous les efforts du monde pour arriver à articuler une phrase entière. « C’est… long à expliquer. » Tu as l’impression que tes côtes transpercent tes poumons, ce qui t’arrache une grimace à chaque respiration. « Des petits cons… m’ont tabassés. » Tu repenses à ces étudiants, et ta souffrance laisse momentanément place à la colère. Tu sers les poings, ce qui te vaut une nouvelle grimace, et les larmes te montent aux yeux. Les enfoirés.

*

« Tu te rappelles de nous, n’est-ce pas ? » Bien sûr que tu te rappelais d’eux. C’était deux des morveux qui avaient fait leur journée d’intégration dans ton bar. Enfin, celui où tu travailles, l’Old Pub. Les deux plus âgés, en fait, à mieux les observer. « Bonsoir les gars, au revoir les gars ». Tu avais lâché ça banalement, tu n’avais pas envie de t’embrouiller, simplement de rentrer chez toi, prendre une douche, manger en racontant ta journée à ton amie. Perdre ton temps avec des clients relou n’était pas dans ton planning ; pourtant, eux en avaient décidé autrement. « J’en déduis que oui. » Argua l’un des deux, le maigrichon aux tâches de rousseur. Il n’avait visiblement pas dessoûlé depuis l’après-midi, tout comme son copain, d’ailleurs. Toi, tu continuais d’avancer, sans faire gaffe à eux, parce que tu voyais bien qu’ils voulaient juste faire leur show, faire les grands, peut-être impressionner des nanas. « Eh, regarde-nous connard. » Tu t’étais vivement retourné à cette interpellation, la mâchoire serrée. De quel droit se permettait-il de te donner un ordre, et qui plus est de t'insulter ? « Écoute, tu vas vite te calmer, j’suis pas ton pote, j’ai autre chose à faire alors laisse-moi tranquille un peu. Retourne jouer aux poupées avec tes petits camarades. » T’avais répliqué tout ça d’une traite, sûr de toi comme toujours, et ça les avait laissé bouche bée, les deux autres. Sauf qu’au lieu de t’écouter, ils s’étaient braqués, et le plus baraqué t’avais défié du regard. « C’est ce qu’on va faire, ouais. » Tous les deux s’en étaient allés et tu avais cru t’en être débarrassé. Ç’aurait été trop beau. Tu avais à peine tourné à la rue suivante, que cinq étudiants t’étaient tombés dessus, sans crier gare.

*

« D'accord, je crois qu'appeler les secours ça serait bien. » Tu sors aussitôt de tes pensées aux paroles de Mila, et commences à paniquer. Les secours ? Les ambulances, quoi ? Non, non et non. No way. Dans un cas comme ça, ils appelleraient directement la police, car ils ne croiraient certainement pas à une bête excuse du type « je suis tombé dans les escaliers ». Et tu n’as certainement pas envie de passer en garde à vue, ou ne serait-ce qu’être interrogé. Même si ce n’est pas toi qui as commencé, même si c’était de la légitime défense, tu as quand même mis quelques coups. Et tu ne veux pas que cela te retombe dessus, tu sais que tu pourrais prendre cher pour avoir tapé des gamins en pleine rue, enfin des gamins, des étudiants, mais ils sont toujours plus jeunes que toi, donc plus faibles. Si cela revenait aux oreilles de Robert, tu pourrais faire une croix sur ton boulot, parce que taper des clients, mais si ceux-là n’étaient plus dans le bar, c’est du grand n’importe quoi ; l’Old Pub pourrait tout aussi bien récolter une bien mauvaise réputation, et ça serait de ta faute. Non, décidemment, tu ne veux pas de tout ça. Mila commence à prendre le téléphone, tu la vois qui tremble et tu sers les dents, tu sers la mâchoire et tu te forces à l’arrêter avant qu’elle ne compose le numéro fatidique. « Non, appelle pas. » « S’il-te-plaît », tu aurais aimé rajouter, mais parler te coûte bien trop. Tu vois bien que Mila est mal à l’aise, qu’elle ne sait pas trop quoi faire, certainement que tu agirais pareil si tu étais dans la même situation. Quoique, non, tu as un peu d’expérience en la matière, avec tous les potes bourrés et sacrément amochés dont tu as dû t’occuper. La preuve avec Mila qui était dans un sale état  quelques mois plus tôt – certes, pas autant que toi actuellement, mais l’alcool fais ses ravages. Quand tu l’avais vu galérer, tu ne t’étais pas posé de questions et n’avais pas perdu ton sang-froid, tu l’avais ramenée dans ton appartement, installée sur le canapé avec des glaçons sur le front, tu l’avais fait boire de l’eau, avaler des médocs anti-gueule de bois, et tu t’étais assuré durant toute la nuit qu’elle n’avale pas sa langue et qu’elle continue de respirer.

Rapidement, cependant, Mila trouve une solution, où il est question de se déplacer. Tu aimerais lui dire de te laisser là, de t’abandonner, de sortir voir une amie et de revenir dans vingt-quatre heures, quand tu auras retrouvé un brin de force. Tu te sens terriblement mal de l’embarquer dans tout ça, et tu ne manqueras pas de t’excuser un bon million de fois quand tout sera terminé. Tu t’appuies sur l’épaule que Mila te tends, et penses à la plage, à la mer, à la chaleur de l’été, tu penses à tes voyages, tu sers les dents, tu penses à Persia, tu fermes les yeux, tu penses au Pakistan, aux belles montagnes, à la vue splendide, et tu t’affales sur le canapé. Une vague de douleur t’envahit, que tu avais réussi tant bien que mal à inhiber durant le trajet, et tu as beau penser à tout un tas de belles choses, la douleur te submerge, te prend tout entier. Tu laisses même une larme couler, sur ta joue droite. Tu ne prends pas la peine de l’essuyer, Mila pourra comprendre. « Tu as mal où ? » demande-t-elle alors. Les mains sur tes côtes, tu essaies d’atténuer la douleur qu’elles te causent, et tu finis par répondre à ton amie, non sans mal. « J’ai mal… ici. Et là. Puis là, là et encore là. » Tu te contentes de désigner les parties de ton corps du regard, l’important n’est pas pour Mila de savoir l’endroit précis où tu souffres, mais de comprendre que ton corps entier te tirailles. À ton tour, tu tentes même un peu d’humour. « Je suis désolé… » Tu poses une main sur les tâches de sang que tu fais sur le canapé, avant de continuer. « … Je suis en train… de tout dégueulasser… » Tu marques une pause, en soupirant, retenant des nouvelles larmes. « … le canapé où tu dors. » Tu n’arrives même pas à sourire, et ta blague tombe un peu à l’eau. Il y a certes une protection en tissu qui recouvre le canapé dépliant, mais tu as peur que ça traverse. En plus de gâcher la soirée de Mila, tu risques de gâcher sa nuit. Tu ne seras même pas en mesure de changer toi-même les draps. Tu te prends la tête dans les mains, grimaçant à nouveau. « Je suis vraiment, vraiment désolé… »
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