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 left the past behind (nahuel)

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Message(#) Sujet: left the past behind (nahuel) left the past behind (nahuel) EmptyMar 1 Déc - 22:34



I like to keep my issues drawn

I can never leave the past behind

Il se réveille au fond de son lit, la tête dans le cul et le cul gelé. Il baille, cherche la couverture à tâtons et finit par serrer les doigts sur le drap. Il la tire sur lui, soupirant de plaisir en sentant son corps se réchauffer. Il essaie de se rendormir, sans succès, et abandonne bien vite. Il ouvre les yeux. La place à côté de lui est vide. Danny est venu hier mais il a du repartir. En jetant un coup d’œil au réveil sur la table de nuit, Tony comprend pourquoi. C'est l'après-midi. Il souffle un peu, s'étire de la tête aux bouts des orteils. Ça fait du bien et il sourit, se levant. Il a travaillé tard, puis la nuit à s'occuper autrement. Alors pour l'un des rares jours de congés qu'il ose prendre, il peut bien se permettre d'abuser. Il augmente le son de la musique – qui n'arrête jamais de tourner dans la maison – et se met à bouger en rythme. Manger, se brosser les dents, se brosser les cheveux, s'habiller. Il tourne vite en rond. Il essaie de regarder la télévision, de lire, d'aller sur son ordinateur, mais rien ne le distrait. Son esprit se perd sans cesse sur des pensées déprimantes, sans importance ou complètement débiles. Quand il en arrive à se demander si le Nutella vert, ça existe, il bondit sur ses pieds, enfile des chaussures et sa veste, attrape ses clés et sort de la maison. Il a besoin de voir du monde, de prendre l'air, de respirer un peu. De voir un autre décor que les murs de la baraque. Avec une chanson des Arctic Monkeys dans les oreilles, il se sent tout de suite mieux et décide de ne pas prendre la voiture, marchant tranquillement jusqu'en ville. Il a tout le temps, rien de prévu, aucun rendez-vous. Danny ne lui a pas laissé de messages et c'est probablement pour le mieux. Ils ont décidés de pas se voir trop, de pas rester coller l'un à l'autre. La solitude pèse sur son cœur en permanence, mais au moins, il ne fait pas une overdose au bout de trois jours. Le brun sourit, souffle un nuage de buée et continue sa route. Sans s'en rendre compte, il finit dans le centre ville, se perdant dans la foule de gens qui caractérise toute ville digne de ce nom. Ça le fait sourire. Il zigzague entre les gens, nonchalant, habitué, préférant cette masse grouillante et vivante à la sombre solitude de la maison. Certains lui sourient, la plupart l'ignore, mais ça fait quand même du bien. Il se perd dans l'ambiance un bon quart d'heure, tournant dans les rues sans but précis. Un bruit passe au dessus de la musique et il lève la tête, curieux. Un homme se tient devant l'entrée du magasin, fumant une cigarette en regardant dans le vide. Le bruit vient de lui, une espèce de ronflement de moteur, comme si il dormait debout. Pourtant, sa clope monta jusqu'à ses lèvres, une bouffée fût tirée et la fumée recrachée. Tony sourit, amusé. Par curiosité, il lève les yeux, cherchant le nom du magasin. C'est là qu'il tique. Il ne peut pas s'empêcher de sourire, gêné, curieux et amusé, tout ça à la fois. Un sex-shop. Des photos de femmes prenant des poses lascives couvrent les vitres ; ça ne l'excite pas plus que ça. Mais ça a le mérite de l'intriguer. Il hésite une seconde, de son côté de la rue, avant de se redresser, de coller un courir confiant sur ses lèvres et d'aller droit vers la porte. Il s'attend à se faire arrêter à tout moment – après tout, même à vingt quatre ans, on le croit souvent plus jeune, mais le gars fait pas attention. Personne ne l'empêche de rentrer, ni de s'enfoncer dans les rayons. Il n'était jamais venu dans ce genre de magasin et ça l'intrigue. La boutique est presque vide, si ce n'est un autre homme bedonnant près des DVD et un couple rougissant qui rigole près des costumes érotiques. Tony sourit encore, met ses mains dans ses poches et s'enfonce dans les rayons. Maintenant qu'il est là, hein. Il regarde les objets, surpris de la diversité disponible. Il a déjà vu beaucoup de choses, surtout sur son ordinateur, mais le voir en vrai, ça change la donne. C'est nouveau, étrange, intriguant. Il sourit et tend la main vers une boîte, curieux de la forme de l'objet. Curieux de tout. Le bruit de la porte qui s'ouvre lui fait vaguement levé la tête mais il la rebaisse, ne se laissant pas déranger dans sa lecture.

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Message(#) Sujet: Re: left the past behind (nahuel) left the past behind (nahuel) EmptyMar 8 Déc - 22:51



I miss my friends, I miss my mother, I miss it when

Life was a party to be thrown, but that was a million years ago

Le bruit des klaxons t'obligea à sortir de tes pensées. Le taxi avait terminé sa course et tu échouais sur un trottoir de Downtown Area, vêtu d'un pull de Noël vert forêt et d'une écharpe et d'un bonnet rouge et blanc - mais pas celui du Père Noël non plus. Tu réglais ta note et le conducteur s'en alla sans s'attarder davantage. Il faisait froid dehors. Plus que tu ne l'imaginais. Tu serras un peu ton pull contre toi et enfouis ta tête dans ton écharpe. Finalement, tu commenças à faire le tour des boutiques. C'était Noël et les vitrines étaient superbes. Tu avais finalement cédé à la folie de cette fête hivernale, qui faisait rêver tous les enfants. Une partie de toi était littéralement enchantée par l'atmosphère teintée d'or, de rouge et de vert ; ton esprit divaguait, distrait par l'odeur entêtante de cannelle qui emplissait les rues et les boutiques, et les cantiques qui s'élevaient à chaque coin de rue. Une autre partie de toi errait la boule au ventre, gorge nouée, parce que tu savais que t'avais pas un rond pour faire tes achats de Noël et, plus tristement encore, tu n'avais personne à qui faire de cadeaux. Il y avait Nalà bien sûr, et le concierge du motel au pire. Mais tu n'avais toujours aucun contact avec ta famille. En somme, tu ne pouvais t'empêcher de ressentir l'esprit de Noël planer sur la ville, mais tu étais incapable de pouvoir en profiter. Au final, tu l'avais certainement cherché. C'était le karma, t'avais pas qu'à être un lâche et être parti comme ça. Tu t'arrêtas devant une échoppe présentant toute une gamme de décorations de Noël faites main. Tu pouvais pas t'empêcher de penser à grand-mère, là, tout de suite, et à son petit commerce de produits manufacturés. C'était d'elle que t'était venue l'idée en Arizona. Elle te manquait tellement. T'étais vraiment con, c'était pas possible. Les idées noires, tu ne retrouvas le sourire qu'en voyant un enfant offrir sa gaufre au nutella à un mendiant qui se protégeait tant bien que mal du froid dans un coin. Ça te redonnait foi en l'humanité et te réchauffait le cœur. Tu souris, observant la scène en retrait. Puis tu te dis que tu serais jamais généreux comme ça. T'avais déjà prouvé à tout le monde à quel point t'étais égoïste en te barrant aux US sans prévenir personne. Tu continuais ta ballade dans des rues que tu reconnaissais moins. White Oak avait certainement dû changer en ton absence. Ou bien tu ne t'en souvenais pas bien. Tu finissais par arriver dans une ruelle qui t'était complètement inconnue, où quelques enseignes fleurissaient ça et là. Il y avait moins de monde par rapport aux grosses artères de tout à l'heure, mais la foule demeurait présente. Tu aimais observer les visages, sonder ces âmes inconnues qui traversaient ta vie pour seulement quelques secondes... Puis ce fut l'électrochoc. Parmi cette masse grouillante et indistincte, tu remarquas une touffe de cheveux bouclés. Un visage enfantin au regard pétillant de malice. Une silhouette que tu n'avais que trop dessinée dans tes rêves. Tu clignais des yeux. Plusieurs fois. Ce ne pouvait pas être lui. Tu l'avais fui, tu l'avais évité, tu l'avais cherché aussi. Et il était là, sous tes yeux. Mais bientôt Anthony disparut et s'enfonça dans une boutique. Tu hésitas quelques secondes puis tu pris ton courage à deux mains et le suivis : c'était maintenant ou jamais. Tu avais fait durer cette histoire bien trop longtemps.
Quelques secondes plus tard, tu étais entouré de phallus en plastique et de photos suggestives de blondes repulpées de tous les côtés. OMG. T'étais dans un sexshop. Cette vérité te frappa avec force et tu sentis tes joues s'embraser en quelques secondes. Tu regardais dans tous les sens, ne sachant pas trop où poser ton regard. T'étais pourtant pas du genre prude, mais ce genre d'établissement ne t'avait jamais attiré. Tu trouvais ça un peu glauque en fait. Et le pire, dans tout ça, c'était que Tony était venu ici. De son plein gré. T'eus soudain l'impression qu'un gant glacé venait comprimer ton cœur. A part s'il s'adonnait à des pratiques solitaires dont tu n'avais jamais entendu parlé, cela ne pouvait signifier qu'une chose : il était passé à autre chose. Tu fermas les yeux quelques instants  et tentas de le retrouver dans le magasin qui, heureusement, n'était pas non plus bien grand. Tu le retrouvas rapidement mais tu restas un peu en arrière, préférant l'observer de loin, apprécier le fait que c'était la première fois que tu le revoyais depuis longtemps. Trop longtemps. Tu te donnas une nouvelle tape intérieure. Tu fis quelques pas en sa direction, silencieux. Ta main s'attarda sur un déguisement de Noël et tu préféras ne pas t'imaginer ce que ça donnait sur quelqu'un. T'avais imaginé vos retrouvailles de toutes les façons qui soit, mais décidément, tu l'avais pas vu venir, ce scénario. Tu pris une grande inspiration. « Tony. » Le silence qui s'installa après ce mot, à peine murmuré du bout des lèvres, te glaça le sang. Il était temps que tu payes le prix de tes conneries.


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