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SAWYER & WICK

« Vous plaisantez, n’est-ce pas ? » La brune espérait sincèrement que ce soit une mauvaise blague, mais son responsable ne semblait pas rigoler au bout du combiné. Sawyer le savait, elle n’aurait pas dû répondre à son téléphone lorsqu’elle a reconnu le numéro de l’hôpital qui était en train de s’afficher sur son écran. Au départ, elle s’est surement dit qu’une de ses collègues l’appelait pour prendre de ses nouvelles, pour elle, ainsi que pour celle de son fils, âgé d’un mois et demi. Connor. La prunelle de ses yeux. Même si elle ne supportait pas de rester cloitrée chez elle lors de sa grossesse, ce n’est plus un problème maintenant que son fils a pointé le bout de son nez. Sawyer apprécie de passer du temps avec son fils. C’est un peu comme si elle se retrouvait dans sa petite bulle de bonheur. Et il aura suffi d’un coup de téléphone pour que cette bulle éclate. Au bout du fil, son responsable à l’hôpital. Il ne l’aurait pas appelé si ce n’était pas si urgent, mais apparemment, un de ses patients ne veut pas qu’un autre chirurgien s’occupe de lui. C’est Sawyer qui le suit depuis son arrivé à White Oak Station et il ne veut pas qu’un autre médecin entre dans la pièce si elle n’est pas là. Et même si on lui a dit qu’elle était en congé maternité, il mène la vie dure au responsable de la brune. Quel chieur ! Si Sawyer n’a pas demandé de quel patient il s’agissait, elle avait tout de même sa petite idée. Quelques temps avant qu’elle ne soit arrêtée, par rapport à sa grossesse, un homme de vingt-six ans est arrivé à l’hôpital pour entamer des séances de rééducation. Il a dû être opéré d’une jambe, dû à une mauvaise rencontre aux larges des côtes australiennes. Un surfeur qui pensait être le meilleur et qui s’est heurté à un squale. Heureusement pour lui, il a réussi à s’en sortir, mais il a tout de même des séquelles, rien que par rapport à sa jambe. Malheureusement pour Sawyer qui se coltine ce patient.

« Bien. Donnez-moi une demi-heure. » Son responsable lui fit une autre remarque, pour savoir si elle pouvait venir plus vite. « Excusez-moi, mais vous me demandez de venir travailler alors que je suis en congé maternité. Il faut que je trouve quelqu’un pour garder mon fils. Estimez-vous heureux que j’accepte de venir, d’autres ne l’auraient pas fait. » Sawyer est bien trop gentille, elle le sait. Cassie n’est pas à la maison et Sawyer ne sait pas vers qui elle peut se tourner. Sa mère et son beau-père sont repartis pour Sacramento, ayant passé quelques semaines avec Sawyer et leur petit-fils. Au bout de quelques minutes, Sawyer avait réussi à contacter une de ses voisines qui est assistante maternelle, cette dernière accepte de garder Connor, pendant quelques heures. Elle la remerciera plus tard, il fallait qu’elle aille à l’hôpital et rapidement si elle ne voulait pas que son remplaçant mette un terme à sa carrière à cause de ce patient, de cet emmerdeur. Quand elle arriva sur place, certains de ses collègues furent surpris de la voir, en blouse. Elle n’a pas le temps de leur expliquer la raison de sa présence qu’elle marcha rapidement dans les couloirs, voir presque en courant pour se retrouver devant la porte où se trouvait son patient. Elle ne put s’empêcher de sourire en entendant le patient hausser le ton contre son collègue. Sawyer passa la porte, et croisa les bras au niveau de sa poitrine, observant un instant le duo se prendre la tête, avant de se mettre à parler. «  C’est bon Wintrop. Je m’en occupe. » Son collègue se retourna, surpris de sa présence mais aussi tellement soulagé. Il quitta la pièce, sans une parole au patient avant que Sawyer ne se rapproche de ce dernier. « C’est dans vos habitudes de passer vos nerfs sur le personnel hospitalier ? » Si elle se permet de faire la remarque, c’est parce que parfois, il se montre tout aussi aigrit envers elle, surtout quand il est arrivé. Il était tellement en colère, comme si son monde s’était écroulé et qu’il n’était plus rien. « Si vous pouviez éviter d’effrayer mes collègues la prochaine fois, ce serait tout de même agréable. »

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Dans ce métier, on ne peut rien dire, le client doit passer avant tout, même si c’est un lourd, un chieur, un emmerdeur. Un peu comme ce Keating. On n’a pas le choix, on ne peut pas trop les remettre à leurs places et pourtant ce n’est pas l’envie qui manque. Wick Keating est arrivé à l’hôpital peu de temps avant son accouchement. Elle travaillait encore quand il a mit le pied dans l’hôpital pour la première fois, elle n’a été arrêtée qu’après. C’était un arrêt un peu forcé. Il fallait que Sawyer se repose, pour le bien de bébé. La brune donne tout dans son travail depuis qu’elle a intégrée cet hôpital, et elle souhaite, bien sûr, évoluer encore professionnellement. L’arrivée de bébé est un peu un frein, sachant que le père du bébé n’est plus présent pour s’en occuper. Du moins, il reste présent financièrement mais il ne pourra pas venir tous les weekends de Calgary pour passer un peu de temps avec son fils. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’arrivera pas à s’en sortir. Rien que là, sa voisine lui a donné un coup de main pour garder exceptionnellement Connor pendant quelques heures, le temps qu’elle règle ses problèmes au travail, c’est-à-dire, un patient chiant et un supérieur qui n’aurait vraiment pas dû l’appeler. Il fallait que Sawyer mette les choses au clair avec son responsable. Si elle est venue, c’est vraiment parce qu’il avait l’air désespéré. En revanche, il ne faut pas qu’il s’attende à ce qu’elle vienne toutes les semaines pour gérer Keating, parce que ce patient fait fuir tous ses collègues. C’est comme si il ne voulait que Sawyer pour s’occuper de lui. Certes, c’est elle qui l’a récupérée quand il s’est pointé et depuis, il ne veut ses séances qu’avec elle. Bon sang, il pourrait comprendre quand même ? Il a bien vu qu’elle avait un énorme ventre la dernière fois qu’ils ont eu une séance de rééducation ensemble. Il devait bien se douter qu’elle allait donner naissance à son bébé. Devoir se séparer de Connor l’inquiète un peu. Son petit bout a à peine deux mois. Il allait falloir qu’elle se concentre pour ne pas appeler sa voisine toutes les deux minutes pour prendre des nouvelles de son fils. Il fallait qu’elle se concentre sur son patient, sur Wick.

Lorsqu’elle arriva dans la pièce, elle remarqua assez rapidement que son remplaçant était en train de passer un sale quart d’heure. Sawyer laissa partir Wintrop pour pouvoir gérer son patient, et son collègue fut soulagé quand il quitta la pièce. Rapidement, Sawyer se tourna vers Wick et lui fit des remarques comme quoi ce serait sympathique qu’il arrête de faire peur à ses collègues, tout comme ce serait mieux s’il était plus agréable, car il passe un peu trop ses nerfs sur le personnel hospitalier. « Je ne passe mes nerfs sur personne, je suis juste capricieux, j’aime obtenir ce que je veux. Un véritable enfant voyez-vous. Vous devez savoir ce que c’est désormais. » Ce qu’il pouvait être agaçant. Elle aimerait tellement le rembarrer parfois. « Ma vie privée ne vous regarde pas. » Oui, elle a accouchée. Oui, elle a un bébé. Ce n’est pas pour autant qu’elle allait en parler avec lui. Il reste un patient et elle n’a certainement pas envie de lui en parler, surtout pas à lui. « Vous êtes toujours à vous plaindre vous, les médecins. Si ce cher Wintrop savait y faire, je ne serais pas aussi désagréable. » « Vous pourriez, au moins, y mettre de la bonne volonté. » C’était sortit tout seul. Elle se doutait bien qu’il n’était pas content de venir pour ses séances de rééducation, mais il n’avait pas trop le choix. « Je sais que c’est pas l’idéal de venir souvent pour vos séances, mais si vous faisiez au moins un effort quand vous venez, il y aurait peut-être plus de progrès, et bientôt tout ceci ne sera qu’un mauvais souvenir. »

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Elle avait eu des échos des séances de rééducations de Wick depuis son départ, dû à son arrêt en congé maternité. On ne peut pas vraiment dire qu’il a fait des progrès, on se demande même s’il a fait des efforts. Sawyer était un peu déçue car elle pensait sincèrement qu’il allait faire des progrès durant son absence et elle pourrait le féliciter à son retour. Certes, il est très chiant comme patient mais on peut dire qu’elle se soit attachée un peu à lui. Un peu. Son histoire l’a touchée et elle a vraiment envie qu’il fasse des progrès et qu’il puisse de nouveau surfer. « De la bonne volonté ? Je fais ce que je peux pour arranger les choses, et avec votre Wintrop, j’avais l’impression que tout était figé, je n’ai fait aucun progrès. » Elle soupira. La brune savait que son collègue n’était pas un incompétent. Certes, ils n’ont peut-être pas le même niveau tous les deux, mais tout de même. Sawyer pensait vraiment qu’il aurait mis de la bonne volonté quand elle était absente et que sa situation aurait pu avancer, du moins, un peu. En réalité, c’est presque si la situation s’est détériorée. Sawyer sait qu’il n’est pas forcément motivé pour ses séances de rééducation. Il a tout de même eu une mauvaise rencontre avec un requin, alors qu’il surfait, donc bon. Elle ne peut pas forcément comprendre sa situation parce qu’elle ne l’a pas vécue, mais elle ressent sa détresse et elle veut vraiment l’aider, même si c’est un emmerdeur de première. Sawyer se rapprocha un peu plus de Wick, tout en ayant encore les bras croisés au niveau de sa poitrine avant de prendre la parole à son tour. « Je suis consciente que Wintrop n’est pas le meilleur médecin qui soit, mais il voulait vraiment vous aider aussi. Cependant, ce n’était pas une raison pour hausser le ton et être insupportable avec lui. » Il est plutôt sympa et il ne ferait pas de mal à une mouche, il n’hausserait même pas le ton si un patient venait l’embêter. A part peut-être pour Wick, mais lui, c’est un patient un peu à part. La brune réfléchit un instant, avant de prendre de nouveau la parole. « C’était quoi, le véritable problème avec Wintrop ? » Oui, il doit bien y avoir une bonne raison derrière l’absence de progrès et de motivation pour progresser ? Elle ne doute pas un seul instant que Wintrop voulait l’aider, mais il fallait aussi que Wick veuille être aidé. Ce qui n’a pas vraiment l’air d’être le cas, en ce moment. Il va falloir qu’elle le raisonne un peu.

« Avez-vous des passions docteur Chesterfield ? » Elle ne voyait pas vraiment où il venait en venir, donc elle l’écouta sans rien dire, préférant le laisser parler de nouveau. « Vous savez Sawyer... » « C’est docteur Chesterfield. » Elle lui coupa la parole, préférant le reprendre sur ce qu’il venait de dire. « …avec cet accident, j’ai tout perdu. Tout. Mon métier, ma passion. Et moi qui apprécie la nature, ne pas être enfermer, c’est assez difficile à encaisser. Comme si on vous enlevait votre bébé, ça vous tuerait n’est-ce pas ? » Elle serra les poings. Non, elle n’allait pas le taper mais elle ne voulait pas qu’on parle de son fils. « Ne parler pas de mon fils. » Il a raison. Si on enlevait son fils, elle serait pas bien du tout. Elle donnerait tout pour son fils, donc forcément, elle a peut-être un peu haussé le ton quand il lui en a parlé. « Je… désolée. » Elle calma ses nerfs, avant de s’excuser auprès de son patient. Sawyer reprit la parole, en étant tout de même un peu plus douce, plus agréable. « J’en mourais s’il lui arrivait quelque chose. » A son fils, bien sûr. Mais ce n’était pas le moment de parler d’elle. C’est lui le patient, non ? « Je sais que le surf est très important pour vous, mais si on continue les séances, et sans aucun problème, vous pourriez remonter sur votre planche, plus vite que ce qui a été prévu. Il faut simplement que vous soyez motivé et qu’on arrive à bien travailler ensemble, tous les deux. » Wick retira son atèle et tenta de se mettre debout avant que Sawyer ne se rapproche de lui pour l’aider à prendre appui. « Au fond de vous, je suis certain que vous me haïssez de vous avoir fait venir. » « Vous n’imaginez même pas à quel point. » Elle esquissa alors un sourire à son tour tout en restant porche de lui. « Vous êtes prêt ? »

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Même si Wick Keating était un véritable emmerdeur, Sawyer était quand même touchée par son histoire, par ce qu’il a vécu. Après tout, ce n’est pas souvent qu’on rencontre un homme qui a eu une mauvaise rencontre avec un requin, alors qu’il était en train de surfer. Wick est… ou plutôt était, un surfeur professionnel. Depuis cet accident, on ne peut pas vraiment dire qu’il puisse exercer de nouveau son métier. Du moins, pas dans l’immédiat. Aussi bizarre que cela puisse paraître, Sawyer est l’un des seuls médecins qui arrive à le supporter. Pour tous les autres médecins, Wick Keating est un homme prétentieux qui est exécrable avec tout le monde car il n’a plus aucune chance de retourner sur une planche suite à cette mauvaise rencontre. Il se venge en cherchant le point faible des autres, et en les faisant s’énerver. A croire que c’est devenu son passe-temps favoris. La conversation tourna rapidement sur son collègue Wintrop. Wick ne s’est pas montré très agréable envers lui, et il n’a pas l’air d’avoir fait des efforts non plus. « Il n’a pas eu l’air de comprendre réellement mon cas. » Foutaise. Wick a simplement trouvé une faille dans son système et il en a profité, il a trouvé son point faible et il s’amuse à l’emmerder. Un emmerdeur de première, voilà ce qu’il est. « C’est pourtant bien indiqué dans votre dossier, donc tout le monde peut le comprendre. » Certes, il n’est peut-être plus autant passionné que Sawyer peut l’être dans son métier. Sawyer vit que pour son métier, et son fils maintenant, bien sûr. « En haussant le ton, j’ai réussi à obtenir ce que je désirais. » Elle se rapprocha de lui, un peu plus, croisant les bras. « C’est-à-dire ? » Oui, elle voulait savoir ce qu’il voulait, ce pour quoi il a emmerdé Wintrop. « Peut-être le fait qu’il soit un homme ? J’ai toujours préféré les jolies filles… Enfin, les femmes plutôt… » La brune soupira. « Navrant. » Ce que les hommes peuvent être stupides. Elle vient d’avoir un enfant et il lui sort cette remarque ? Il croit quoi ? Qu’elle va lui sauter dessus ? Il rêve là ! Et tout d’un coup, il se mit à rire. « J’peux savoir pourquoi vous riez ? » Ce qu’il pouvait être agaçant quand il s’y mettait celui-ci. Des fois, elle aurait tellement envie de lui foutre son poing dans la tronche pour qu’il arrête de sourire.

Wick venait de prononcer son prénom, et la brune le reprit tout de suite. Elle est son médecin, non une amie. Elle, elle peut peut-être l’appeler par son prénom mais pour lui, c’est hors de question. Elle ne laissera pas passer ce détail. Si elle le laisse faire une fois, il en profitera et il l’appellera tout le temps comme ça ensuite. On lui a formellement interdit de sympathiser avec ses patients. C’est un des règlements quand on travaille dans l’hôpital. Il ne faut pas mêler vie professionnelle et vie privée. « C’est quand même dingue d’aimer un bébé alors qu’il va vous faire passer les pires années de votre vie. » Il était ridicule, tellement ridicule. « Parce que vous vous y connaissez en bébé peut-être ? » Il est bien trop jeune, bien trop immature pour avoir un enfant donc bon… « Mais au moins, vous voyez à peu près l’état d’esprit dans lequel je suis. » Elle se doute bien qu’il doit être dans un sale état. « Même si la rééducation fonctionne, rien ne sera plus comme avant… » « Je sais. » Elle pouvait le comprendre, même si elle ne peut pas vraiment se retrouver dans la même situation que lui. « Ce ne sera peut-être plus pareil, mais au moins, vous pourrez tout de même de nouveau remonter sur une planche. Ce n’est pas ce que vous attendez ? » C’est ce qui devrait être son but ultime. Il faut qu’il se fasse confiance et il y arrivera. Sawyer l’aida ensuite à tenter de marcher un peu. Elle était mal à l’aise, allez savoir pourquoi. En attendant, elle mourrait d’envie que cette séance se termine pour retrouver son fils. Les paroles de Wick la firent sortir de ses pensées. « Vous êtes mariée ? Je ne vois pas d’alliance, ni de bague de fiançailles… » Sawyer esquissa un sourire, tout en croisant son regard, en étant quand même proche de lui. « Vous ne lâcherez pas l’affaire, hein ? » Elle s’arrêta un instant, avant de prendre de nouveau la parole. « On ne peut pas porter d’effets personnels sur nous, quand on est en service. » De ce fait, elle ne répondait pas vraiment à sa question.

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« Ce n’est pas qu’une blessure physique, c’est aussi un état d’esprit, et il me semble qu’il n’ait pas eu envie de m’aider réellement. » Bon, il est peut-être temps qu’elle admette que son collègue n’est pas autant professionnel qu’elle, mais elle ne veut pas passer pour quelqu’un qui se vante de son expérience et de sa motivation. « Ce n’est pas le meilleur chirurgien qu’on vous a refilé suite à mon absence. » Il faut qu’elle l’avoue et puis, Wick s’est bien rendu compte qu’il n’était pas forcément très compétant donc autant marcher dans son sens non ? « Il est bientôt à la retraite, donc il ne doit pas être autant dévoué que d’autres peuvent l’être. » Comme elle, tient, par exemple. Sawyer est passionnée par le monde médical depuis quelques années et elle est très heureuse d’avoir pu en faire son métier. Certes, le bébé est arrivé mais ce n’est pas ce qui va l’empêcher d’exercer son métier avec toujours autant de passion et de motivation. Elle veut évoluer et elle est bien décidée à ce que son fils ne soit pas un frein dans sa vie professionnelle. Elle l’aimera, oh ça oui, plus que tout au monde. Wick se vantait d’avoir obtenu ce qu’il voulait, tel un enfant qui est content d’avoir eu le jouet qu’il désirait tant. « Je pense avoir été suffisamment clair, ne me forcez pas à en dire plus. » C’est flatteur d’un côté, qu’il ne veuille qu’elle mais c’est tout de même aussi déroutant car elle est tout de même son médecin. « Pourtant vous saviez que mon absence était normale, due à ma situation. » A sa grossesse, oui. Il savait qu’elle était enceinte. Elle ressemblait à une baleine, la dernière fois qu’ils ont eu une séance ensemble. « Vous n’avez pourtant aucun scrupule à me faire venir ici. » Elle faisait ses remarques en étant tout de même assez douce. Elle ne voulait pas que le ton s’emporte durant leur discussion. Certes, Wick est un emmerdeur mais il reste son patient.

Elle doutait qu’il s’y connaisse en terme de bébé, vu son âge, et sa maturité surtout. Il suffit de le regarder pour s’en rendre compte. « Pas le moindre, mais je sais comment ça marche, et je sais que ça pleure tout le temps. » « Pas tout le temps, non plus. Il ne faut pas exagérer. » Certes, oui, un bébé ça pleure mais ça ne fait pas que ça. Elle se mit à sourire rien qu’à penser à son fils. Bon dieu, ce qu’il lui manquait. Et pourtant, elle était là. A l’hôpital alors qu’elle pourrait être avec son fils, à faire une sieste surtout car elle est épuisée. Bien évidemment, elle tentait de le cacher comme elle le pouvait. « Ça doit être difficile quand même… » Sawyer hocha la tête. « Surtout quand on nous appelle d’urgence pour un patient qui n’en fait qu’à sa tête, alors qu’on est en congé maternité. » Elle fit un grand sourire, lui faisant tout de même comprendre que ça l’embêtait d’être là. « J’ai dû m’arranger avec ma voisine pour qu’elle puisse garder mon fils. » Il a même pas deux mois et elle doit se séparer de lui, tout ça, à cause d’un patient. La conversation tourna rapidement sur l’état du surfeur, ce qui la rendit moins mal à l’aise. « Remonter sur une planche, c’est bien, mais je ne joue pas chez les amateurs docteur. C’est mon métier, et pour pouvoir y prétendre, il ne faut pas être bon, il faut être excellent. Quoi que je fasse, j’aurais toujours une cicatrice, j’aurais toujours des douleurs et elles se manifesteront, même quand je serais au milieu des vagues. » « Ca va prendre du temps, j’en suis consciente, mais vous y arriverez. J’ai confiance en vous. » Elle esquissa un sourire, histoire de le rassurer tout de même. Et puis, il insistait sur le fait de vouloir en savoir plus sur elle, d’être à égalité. « Ça ne marche pas comme ça. » « Certes, mais vous ne travaillez pas vraiment. Et puis, j’ai vu certaines de vos collègues avec des alliances ou d’autres bijoux, alors ne jouez pas à ça avec moi. » Grr ! Il prit ensuite sa main, ce qui l’a surpris, avant de la lâcher. « Il n’y a aucune marque de bague à ce doigt-ci, alors j’en déduis que soit vous êtes célibataire, soit vous êtes en couple et vous n’avez pas prévu de vous engager. Sinon, ça serait fait depuis longtemps. » « Quoi ? Parce qu’on m’a mise en cloque donc forcément on doit m’épouser ? » Elle soupira avant de reprendre. « Mon petit-ami, ex, a été muté à Calgary, donc on a décidé de se séparer, bien qu’il soit présent pour son fils. Content ? »

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Elle se doutait bien qu’il était heureux d’apprendre qu’il n’avait pas tout à fait tord à propos du docteur Wintrop. Il doit bientôt partir en retraite donc il n’est surement plus autant motivé qu’il ne pouvait l’être auparavant. Ce n’est pas dans les habitudes de Sawyer de descendre un collègue, bien qu’elle ne l’ait pas vraiment descendue cette fois-ci. Elle n’a dit que ce que tout le monde pense, mais que personne n’ose dire. « Ca fait du bien de voir que vous êtes du même avis que moi. Je ne suis pas dingue, ça confirme mes doutes. » Certes, il n’était pas dingue mais il reste tout de même un emmerdeur. Cette pensée vient dans sa tête mais Sawyer se fit violence pour ne pas la dire. Ca ne serait pas professionnel et Sawyer veut l’être durant toute sa carrière. C’est très important pour elle. Son métier compte beaucoup pour la brune, et le moindre faux pas peut lui faire arrêter son métier. Elle se retrouverait dans la même situation que son patient, devoir vivre sans sa passion. Wick lui fit comprendre qu’il a eu ce qu’il voulait, tel un enfant pourri  gâté qui fait des misères à ses parents pour obtenir un cadeau. Et ce qu’il voulait, c’était elle. Du moins, elle mais seulement pour les séances de rééducation, pour rien d’autre, bien heureusement. « Certes, vous étiez enceinte, mais je pensais que vous reviendrez plus tôt. » La brune ne put s’empêcher de sourire suite à cette remarque. Il avait osé ! « Vous savez, après l’accouchement il y a le congé maternité. Il ne dure pas un mois, surtout avec mes congés d’été qui sont cumulés. » De quoi lui faire comprendre qu’elle est peut-être venue là, mais elle ne viendra pas toutes les semaines. Mais même s’il n’était pas très intelligent, ce dont elle était persuadée du contraire, elle reprit tout de même la parole pour le lui dire clairement. « Autrement dit, je suis venue aujourd’hui, mais ça ne sera pas toujours le cas. » Il allait falloir qu’il s’habitue. Sawyer pensait alors qu’il n’avait aucun scrupule à la faire revenir, et ces mots l’a surprirent. « Je ne suis pas un monstre docteur Chesterfield ! Si vous pensez que ça m’amuse de vous faire venir ici, alors vous ne me comprenez pas. » « Et bien, on ne doit pas bien se comprendre alors. » Elle était encore en colère d’être venue, donc il ne faudra surement pas la pousser à bout.

La conversation dériva sur son fils, bien qu’elle s’était promise de ne pas parler de sa vie privée. Certes, c’est plus une conversation sur les bébés en général, mais elle se doute bien qu’il a une idée derrière la tête. « Ne me dites pas que vos nuits sont parfaites, je ne vous croirais pas. » Un sourire s’afficha sur le visage du chirurgien, puis elle prit la parole à son tour. « Je suis habituée à dormir peu, avec mon métier. J’ai un sommeil très léger, en plus. Donc les nuits courtes ne m’effraient pas, et j’arrive plutôt bien à les gérer. » Elle sait que ce n’est pas évident d’élever un enfant seule, elle en est parfaitement conscience. Elle gère comme elle le peut, c’est tout. « Vous devriez me remercier, je conserve votre vie sociale. » Elle mêla son rire au sien pendant un instant. « Ma vie sociale se porte très bien, mais merci de vous en souciez. » Quand il fit une nouvelle remarque sur son fils, comme quoi il était en bonne compagnie et qu’elle le retrouverait vite, Sawyer ne préféra rien répondre et laisser la conversation dériver sur son état d’esprit, sur le métier qu’il ne pourra plus faire. « C’est gentil de dire ça, mais je ne pense pas que ma situation s’arrangera. Je suis peut-être en rééducation mais j’ai conscience des choses vous savez, docteur. Je joue peut-être à l’idiot mais ce n’est qu’un jeu pour essayer d’égayer mes journées. » « Je n’ai pas dit que vous l’étiez. » Elle disait ceci par rapport au fait qu’il s’est qualifié lui-même d’idiot. « Je sais ce que c’est de devoir abandonner quelque chose, et d’en vouloir au monde entier, croyez-moi. » Sawyer a connu cette situation, quand elle a perdue son frère dans un accident de voiture. Quand elle a appris qu’il était décédé, elle en voulait au monde entier et elle se montrait exécrable avec tout le monde, même sa mère. Sawyer sourit quand il lui dit que si c’était lui qui l’avait mit en cloque, il l’aurait épousé de suite. « Bien sûr. » Elle n’en croyait pas un mot. Et puis, elle lui raconta sans trop de détails sa situation, comme quoi le père du bébé n’est plus là, suite à une mutation professionnelle. « Content ? Non, pas vraiment. Je trouve ça dommage d’en finir ainsi. Parfois, il faut faire des choix, et visiblement ce type a fait le mauvais en vous laissant tomber. » « C’est moi qui l’ait poussée à accepter cette mutation. Ca n’allait plus vraiment entre nous, donc c’était la meilleure des choses à faire. » Sans s’en rendre compte, elle lui parlait d’elle. Sawyer finit  tout de même par le capter au bout de quelques instants. « Vous êtes doué ! » Elle qui ne voulait pas parler d’elle à la base, il a réussit à la dérider un peu. Vraiment doué ce Wick.

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Elle n’a pas du tout appréciée que son responsable l’a contacté, quelques instants plus tôt, alors qu’elle est en congé maternité. Son petit bout n’a même pas deux mois alors il devait bien se douter qu’elle voudrait profiter de ses instants avec lui. Surtout quand on sait le métier qu’elle pratique. Sawyer est résidente en chirurgie et c’est beaucoup de travail et de temps perdus pendant toutes les gardes qu’elle peut faire. Il allait falloir qu’elle s’attende à ce qu’on l’a bip à n’importe quel moment et qu’elle doit quitter son fils pour aller prendre soin de ses patients. Pour l’instant, elle s’occupe de Wick, et après, elle ira en toucher deux mots à son responsable, pour lui dire de ne plus l’appeler, la prochaine fois. Sawyer est bien décidée à ne pas répondre à son téléphone la prochaine fois, si elle reconnait le numéro de l’hôpital. Bon sang, elle est censée être en congé maternité, à pouponner son petit bout d’homme et au lieu de ça, elle se retrouve à faire une séance de rééducation avec l’un de ses patients les plus chiants au monde. « Je peux comprendre, mais vous êtes la seule à vouloir réellement vous occuper de moi, enfin je crois. » Elle ne put s’empêcher de sourire suite à cette remarque. Elle s’intéressait beaucoup à son cas, c’est certain. « J’ai envie que vous fassiez des progrès, que vous arrivez à marcher sans ressentir de douleurs au bout de quelques instants debout. » C’est très important pour elle, et il ne peut peut-être pas comprendre pourquoi elle se donne beaucoup dans son travail, et dans ses séances de rééducation. « J’ai promis de vous aider, de tout faire ce qui était possible pour que vous puissiez retourner sur votre planche… Je compte tenir cette promesse. » Elle se mit à sourire une nouvelle fois, lui faisant tout de même part de sa promesse qu’elle compte bien tenir, car elle y tient énormément. C’est important pour elle de rendre le sourire à ses patients. Elle n’est peut-être pas la meilleure chirurgienne de l’hôpital mais elle fait du mieux qu’elle peut pour s’en sortir, dans chaque situation. C’est peut-être pour cette raison qu’elle prend son mal en patiente et qu’elle se montre douce avec Wick. Elle sait qu’en agissant ainsi avec lui, il fera peut-être plus de progrès que si elle lui gueulait dessus à longueur de temps. Elle se sentit gênée lorsqu’il lui fit comprendre qu’il avait besoin d’elle et qu’elle ne viendra pas les prochaines fois, du moins, pas tant qu’elle sera en congé maternité. Wick allait surement s’en rendre compte car elle passa une main dans ses cheveux plusieurs fois en si peu de temps. « Je vous aime bien docteur, alors imaginez ma réaction quand vous avez disparu. » « C’était quand même plutôt évident vu ma situation. » Elle baissa son regard vers son ventre, bien plat depuis qu’elle a accouchée d’ailleurs. « Je ressemblais vraiment plus à rien. » C’est ce qu’elle pensait. Elle a dû rester chez elle durant un moment, pour ne pas causer du tort à son bébé.

Sawyer lui avoua ensuite qu’elle était habituée à faire de courtes nuits, du fait de son travail de résidente en chirurgie ainsi que son sommeil léger. « Vous avez bien de la chance ! Mais je pense que si un homme partageait votre lit, vos nuits ne seraient que plus agréables. » Ce qu’il pouvait l’agacer quand il se montrait taquin envers elle. Est-ce qu’il se rend compte qu’elle est son médecin et qu’il ne peut pas y avoir de rapprochement entre un docteur et son patient ? Il doit y avoir une certaine distance entre eux. C’est dans le protocole. « Je ne vous permets pas. » C’est sa vie privée bon sang. Il ne croit quand même pas qu’elle va lui parler de ses relations avec les hommes qu’elle rencontre tout de même. Surtout que vu sa situation, elle n’est pas vraiment intéressée par quelqu’un en ce moment. Elle se concentre entièrement sur son fils. Qui voudrait d’une copine qui vient d’avoir un bébé, sérieusement ? « Mais vous savez, quand votre vie change pour telle ou telle raison, certaines personnes s’éloignent, devenir mère ne vous rendra pas la vie plus facile. » « Mon fils sera toujours ma priorité, mais je ne dois pas m’empêcher de vivre pour autant. » Elle sait qu’elle pourra compter sur le soutient de sa meilleure amie dans tous les cas. Sawyer ne répondit rien quand il lui dit qu’elle avait pensé qu’il était un idiot. Elle pourrait lui dire que c’est effectivement le cas mais elle lui mentirait. Sawyer n’a pas pensé une seule seconde qu’il soit un idiot. « J’en déduis que votre passé n’est pas glorieux… Mais je ne poserais aucune question, promis ! » « Merci. » C’est encore une période un peu trop dur pour elle d’en parler donc elle ne veut pas du tout qu’il lui pose des questions. Elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’il continua sa plaisanterie sur le mariage. Il arrivait à la faire rire, c’est plutôt bon signe, non ? « Un bébé ça rapproche non ? Je ne pensais pas que vous étiez célibataire, honnêtement. » « C’est pourtant en partie ce qui nous a éloigné. » Elle baissa la tête, encore un peu fragilisé de parler de son histoire avec Shane, mais elle commence à connaitre son patient. Il ne se satisfait pas d’une demi-réponse. « Il est tombé dans le coma, peu de temps avant que j’apprenne pour ma grossesse. Quand il s’est réveillé, il ne se rappelait pas de moi. Il est resté pour le bébé, mais il n’y avait plus grand-chose entre nous. Quand on lui a proposé une promotion, il a longuement hésité, ne voulant pas s’éloigner du bébé, mais je l’ai forcé à accepter… On avait besoin d’un nouveau départ, chacun de notre côté. »

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SAWYER & WICK

Autre que son fils, son travail compte beaucoup pour elle. Sawyer est passionnée par le monde médical depuis des années maintenant, et elle a très vite compris qu’elle voulait en faire son métier. Elle a donc commencée à étudier la médecine à l’université de Sacramento. Bien qu’elle ait du mal à avancer sans son frère, Sawyer s’est tout de même beaucoup investie dans ses études, les faisant clairement passer au premier plan. Tout venait ensuite tant qu’elle n’avait pas terminé de travailler sur ses cours. Quand son frère est décédé dans un accident de voiture, accident où Sawyer se trouvait également dans le véhicule, sa seule occupation était de se plaindre, d’en vouloir au monde entier. Le seul réconfort qu’elle a trouvé, la seule chose qui lui a permit de tenir le coup, ce fut ses études de médecine. Elle savait qu’il fallait qu’elle se donne à fond pour pouvoir réussir et terminer dans les premiers de sa promotion. Sawyer n’a peut-être pas terminé ses études en étant major de sa promotion mais l’essentiel était qu’elle puisse pratiquer le métier qu’elle a appris durant des années. La brune est désormais résidente en chirurgie et elle fait tout son possible pour que son travail soit reconnu et apprécié de tous ses collègues, responsables inclus. Son supérieur n’est pas encore rendu à la retraite mais elle veut être l’une des personnes à qui il pensera lorsqu’il sera temps pour lui de choisir son remplaçant, celui qui deviendra titulaire. C’est un poste qu’elle vise et Sawyer est prête à tout pour l’obtenir. « Mais vous savez très bien que ça n’arrivera pas. Que c’est fini pour moi. Ne me dites pas le contraire Sawyer, c’est terminé. » Cette fois-ci, elle ne prit pas la peine de le reprendre quand il l’appela par son prénom, et non pas par docteur Chesterfield. Quand il a tenté tout à l’heure, et qu’elle l’a repris, c’était parce qu’il voulait s’amuser de la situation. Là, c’est différent puisqu’elle remarque bien qu’il ne vit pas bien le fait de devoir arrêter sa passion. « Vous n’allez pas tenir votre promesse. Tout simplement parce que vous venez d’avoir un bébé, alors vous ne viendrez plus ici avant un bout de temps. » Elle soupira, voyant bien qu’il voulait de son aide à elle, et à aucun autre médecin. Elle semblait hésitante, voulant prendre la parole plusieurs fois mais elle se retient. Au bout de plusieurs tentatives, Sawyer prit enfin son courage à deux mains, pour lui parler. « Il y a peut-être une autre solution. » La brune regrettait déjà ses paroles, mais elle ne pouvait plus revenir en arrière, il fallait qu’elle lui explique cette autre solution. Sawyer n’avait pas envie qu’il pense qu’elle l’abandonne. « Je dois reprendre le travail dans un mois, ce qui vous fait huit séances durant ces quatre semaines. » La brune marqua quelques pauses, le temps qu’il comprenne bien ce qu’elle voulait lui proposer. « Durant ces quatre semaines, on passe à une séance au lieu de deux. Je me déplacerais exceptionnellement pour ne pas que vous soyez suivi par un autre médecin. Certes, on n’aura pas de progrès tout de suite mais ça vous permets quand même de faire votre rééducation. » C’était la seule option qu’elle avait à lui proposer pour l’instant. A voir s’il est prêt à accepter ou pas. « Par contre, dans un mois, il faudra plus que deux séances par semaine. Je m’arrangerais avec mon responsable pour pouvoir vous placer dans mon planning. »

Elle ne préféra faire aucune remarque quand il lui fit un retour sur son physique, comme quoi elle a une mauvaise opinion d’elle et qu’elle reste charmante, même un aveugle pourrait s’en rendre compte. Elle ne pouvait pas nier que c’était agréable d’entendre ce genre de remarque mais c’est aussi déroutant venant de la part d’un patient. Encore plus venant de lui. Elle ne peut pas le nier, il est tout de même charmant, bien que ce soit un véritable emmerdeur. Il arrive à la faire rire, c’est tout de même un bon point ? Sawyer secoua la tête, comme pour faire partir cette pensée de sa tête. Elle ne doit pas penser ainsi, elle ne doit pas s’attacher à un de ses patients, c’est contre le règlement. La brune ne préféra rien répondre quand il se vanta d’avoir touché un point sensible, en parlant d’hommes et de relations physiques. « Mais pour certains, ils vont penser que le fait que vous ayez un enfant vous empêche de faire la fête. » Sawyer lui répondit assez rapidement. « Qu’ils pensent ce qu’ils veulent. » Elle vit sa vie comme elle l’entend et si certaines personnes ne sont pas d’accord avec ses choix de vie, et bien tant pis. « Ce n’est pas parce qu’on a un enfant que notre vie doit s’arrêter. Je viendrais tous les jours travailler, je continuerais d’aller boire avec mes collègues après nos heures de gardes, je rendrais visite à ma famille en Californie… Je passerais du temps avec mon fils, oui, mais je reste la même. » Et puis, sans qu’elle ne s’en rende compte, Sawyer se mit à parler de sa relation avec Shane. Wick était très fort pour la faire parler, surtout qu’elle n’avait pas spécialement envie de parler de sa vie privée. Quand elle s’arrêta de parler, elle baissa la tête. Elle fut mal à l’aise quand elle sentit l’index de Wick pour lui relever la tête. Ils étaient proches l’un de l’autre, peut-être un peu trop, et il devait remarquer sa gêne. « Et maintenant, vous êtes triste. » Est-ce que c’était nécessaire de répondre ? Pas vraiment. Oui, elle est triste. Ce n’est pas très joyeux de repenser à son ancienne relation, celle pour que Sawyer a fait tomber toutes les barrières. Quand on voit comment elle s’est terminée. « On est resté en contact, pour notre fils, mais il n’y a plus rien qui nous relie tous les deux. » C’était une façon de lui dire qu’elle était passée à autre chose ? Mais pourquoi est-ce qu’elle se mettait à penser à ça ? Ce n’est pas comme si elle cherchait à le vouloir, lui. « Vous savez quoi ? Un de ces jours, je vous emmènerais prendre un verre et je ferais en sorte que vous oubliez ce type, qu’il n’ait plus que l’image du père de votre bébé. Pas de l’ex qui vous fait souffrir. » « Vous savez qu’on est pas censé sympathisé avec nos patients ? » Elle esquissa un sourire suite à cette remarque, lui rappelant tout de même les règles dans cet établissement. « Je vous laisser m’emmener, quand vous pourrez remonter sur votre planche. Ce sera une occasion de célébrer cette victoire. » C’était une façon de lui dire une nouvelle fois qu’elle croyait en lui. Et puis, sans rien comprendre, la jambe de Wick lâcha et il se retrouva au sol, entrainant Sawyer qui était bien trop proche de lui, au passage. « Je… Je suis désolé. Je ne voulais pas vous faire tomber. Vous ne vous êtes pas fait mal j’espère ? Ce n’était pas dans mes plans, n’allez pas croire que c’était volontaire. » Suite à cette remarque, Sawyer posa sa main sur le bras de son patient, cherchant son regard. « Je sais. » Il est peut-être un peu trop charmeur à son goût, mais elle sait qu’il ne serait pas tombé volontairement. Elle lui fait confiance sur ce point. Sawyer retira assez rapidement sa main, posée sur Wick avant de se remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle prit appui sur ses bras pour se relever et tendit l’une de ses mains à Wick pour l’aider à se remettre sur pied, également. Ils furent prêts l’un de l’autre quand Wick se releva à son tour, ce qui l’a mis une fois de plus, mal à l’aise. « Hm… vous, ça va ? » Oui, ce serait tout de même dommage qu’il se soit fait mal. Sa jambe est déjà dans un piteux état. « On peut s’arrêter là pour aujourd’hui, si vous préférez. » Elle ne veut pas insister, pour ne pas qu’il se blesse plus qu’autre chose.

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SAWYER & WICK

Elle se devait de trouver une solution pour que Wick continue ses séances de rééducation. Il avait foutu un bordel monstre dans l’administration du personnel hospitalier, suite au fait qu’il refusait d’avoir ses séances avec un autre médecin que Sawyer. Et puis, au bout d’un moment, la brune avait peut-être trouvé une solution à ce problème. « Une autre solution ? Je n’en vois pas. » Wick avait pris la parole sans pour autant lui laisser le temps de s’expliquer. Il allait falloir qu’il lui laisse un peu de temps pour qu’elle puisse lui dire clairement ce à quoi elle pensait quand elle lui avait dit qu’il y aurait peut-être un autre moyen pour qu’ils puissent continuer leurs séances de rééducation, malgré son congé maternité. La brune acceptait de venir une fois par semaine à l’hôpital, pour tenir les séances de Wick durant un mois, durant son dernier mois de congé maternité. Après, elle devra reprendre son travail, comme si elle ne l’avait pas quitté quelques mois plus tôt. Certes, la situation était différente puisqu’elle avait désormais un enfant à élever, mais elle fera du mieux qu’elle peut. Wick avait l’air d’être surpris de cette proposition. A croire que c’était si surprenant qu’elle lui propose de maintenir une séance sur deux. « Vous seriez prête à faire ça ? Je… Je trouve que c’est vraiment gentil de votre part… » Sawyer esquissa un sourire suite à cette remarque. « Je vous l’ai dit. Je compte tenir ma promesse. » Bien sûr, elle évoquait la promesse qu’elle lui avait faite comme quoi elle ferait tout pour qu’il puisse surfer de nouveau. Elle sait que c’est très important pour lui, bien qu’il ne semble pas persuadé que ce sera le cas. Il part défaitiste, ce qui n’est pas très bon. Il allait falloir qu’elle travaille dessus aussi, pour qu’il arrête d’être négatif. « Je… Merci. » Il ne semblait pas à l’aise, ce qui l’a fit sourire. La situation sembla s’inverser pendant un instant. Elle l’a prise au dépourvu alors qu’habituellement c’est lui qui le fait. « Donc… Qu’est-ce que vous en dites ? » Il l’avait remercié mais il n’avait pas dit clairement qu’il était d’accord pour cette proposition. Est-ce qu’il était d’accord pour qu’ils continuent leurs séances de rééducation, mais moins souvent, le temps qu’elle revienne de congé maternité. Par contre, quand elle sera de retour à l’hôpital, à temps complet, il devra venir plus souvent, il aura mal, c’est certain mais il faudra aussi rattraper le retard pris par le congé maternité de son médecin. « Ça me va, faites comme bon vous semble, c’est vous la spécialiste. » Sawyer esquissa un sourire, au coin de ses lèvres. Elle était contente qu’il accepte sa proposition. « Bien sûr, ce sera pas évident. Vous risquez d’avoir fait, et il faudra réussir à suivre le rythme, mais si vraiment vous n’y arrivez pas, il ne faudra pas hésiter à me le dire. » Elle ne voulait pas qu’il se blesse, plus qu’autre chose. Ils doivent faire des progrès ensembles, elle ne doit pas empirer l’état de sa jambe.

Sawyer comptait bien rester la même personne qu’elle était auparavant. Certes, elle a un enfant et alors ? Elle pourra compter sur le soutien de sa meilleure amie, dans toutes les situations possibles. « J’espère sincèrement que ça sera le cas. » Elle hocha alors la tête suite à cette remarque. Elle aussi, elle espérait que ce soit le cas. Qu’elle arrive à rester la même, au maximum. En attendant, Sawyer ne sait pas vraiment comment il a fait pour qu’elle se mette à parler de sa vie privée. Certes, ce n’est pas quelque chose qu’on lui interdit par rapport à son travail, mais elle ne doit pas se rapprocher de trop d’un de ses patients. En s’ouvrant à lui, c’est un peu comme si elle enfreignait le règlement de l’hôpital. Wick est peut-être un emmerdeur de première mais il est aussi très attachant. Son histoire la touche énormément et elle tient vraiment à ce que sa situation s’améliore. Elle ne savait pas pourquoi mais parler de Shane lui faisait du bien. Certes, elle a encore des sentiments pour son ancien petit-ami mais la situation est bien différente. Ils ne sont plus ensembles et ils ne pourront plus être ensembles. Il faut qu’elle tourne définitivement la page par rapport à leur histoire. « Vous l’oublierez bien assez vite, j’en suis certain. » Il semblait tellement si sûr de lui. Elle aimerait bien l’oublier, pour pouvoir passer à autre chose, peut-être même de vivre quelque chose avec quelqu’un d’autre, mais il faut aussi qu’elle arrive à rencontrer quelqu’un qui veuille bien vivre une histoire avec elle, alors qu’elle vient d’être mère. « Vous semblez si sûr de vous… » C’est marrant comme leur situation peut tourner. Elle est sûre d’elle quand elle lui dit qu’il va retrouver l’usage de sa jambe et qu’il pourra de nouveau surfer, alors que lui a dû mal à se faire à cette idée. C’est l’inverse quand il semble sûr qu’elle va passer à autre chose après Shane, alors qu’elle a du mal à le croire. « Très bonne blague, je retiens. » Elle ne put s’empêcher de sourire suite à cette remarque de la part de son patient. « Je peux blaguer, moi aussi. » Pourquoi il serait le seul à plaisanter, à faire de l’humour ? Elle n’était pas certaine qu’aller boire un verre avec lui soit une bonne idée. Pourtant, il semblait insisté. « Ce n’est qu’un verre, vous n’allez pas en mourir, et puis ça vous détendra. » « J’ai l’air tendue ? » C’était une façon pour elle de ne pas répondre à sa proposition. Elle était vraiment mal à l’aise. Ils tombèrent ensuite au sol, et il semblait vraiment gêné. Ils finirent par se relever, et Sawyer voulait savoir si tout allait bien. « Oui oui, tout va bien, mais vous alors ? » Elle hocha la tête pour lui répondre. « Je vais bien, vous en faite pas. » Elle est tombé, il l’a fait tomber plutôt, ce n’est pas non plus dramatique. Elle lui demanda alors s’il voulait peut-être arrêter cette séance. Il s’est peut-être fait mal durant la chute et il n’ose pas le lui dire. « Je vais rentrer docteur Chesterfield. » Wick venait de s’asseoir sur son siège, et remit son atèle. « Bien. » Sawyer s’éloigna de lui, avant de récupérer le téléphone de Wick qui était tombé au sol lors de leur chute. Elle s’empara de l’objet et y entra son numéro de téléphone avant de lui tendre. «  Au cas où, vous en avez besoin si vous ressentez une douleur, ou que vous avez un imprévu pour nos prochaines séances. » Ce n’était peut-être pas une bonne chose de donner son numéro de téléphone à un de ses patients mais sur le coup, elle s’en fichait pas mal du règlement. « Et puis, ce sera utile si vous voulez m’inviter boire un verre. » Elle esquissa un sourire avant qu’il ne quitte la pièce. Sawyer alla voir son responsable pour lui parler de l’accord fait avec Keating avant qu’elle ne retourne chez elle pour retrouver son fils.

SUJET TERMINE

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