~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ma vie au lycée n'était pas bien différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Le seul grand changement c'est que je suis beaucoup plus mature et beaucoup plus indépendante qu'à l'époque. Au lycée, j'étais un peu dans la marge, le genre de personne qu'on pointe du doigt et de qui on ose se moquer sans se poser de question sur qui elle est vraiment... Je faisais comme si je m'en moquais, mais ça pesait lourd sur mon corps, dans mon esprit. La vraie différence entre aujourd'hui et à l'époque, c'est que maintenant je m'en moque pour de bon. On passe trop de temps à vouloir être acceptée, à vouloir être aimée qu'on oublie de s'aimer soi-même... Enfin, je m'égare un peu du sujet. Mon adolescence fut donc un peu chaotique, mystérieuse, empreinte de souffrance, de doutes et de questionnements, mais j'ai survécut. Et ça c'est une bonne chose. ~

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Oui. Pleinement. Comme mentionné plus haut, la seule chose qui a vraiment changé entre l'an dernier - par exemple - et maintenant, c'est que je me moques beaucoup moins de ce que les gens pense de moi, de ce que je fais ou ce que je dis. Se détacher, apprendre à ne plus accorder d'importance à ce qui n'en vaut pas, ça aide forcément à être heureux. Certains penseront que c'est de l'égoïsme, que c'est être égocentrique, mais... comme on dit, le bonheur est égoïste et souvent, il ne se partage pas. Je suis heureuse aujourd'hui à cause de moi. Je suis maître de mon bonheur et je ne laisserai personne m'arracher cela à nouveau. Alors oui, je suis heureuse présentement. Et je compte bien le rester encore longtemps, même si mon retour ici risque de chambouler bien des choses. ~

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Je n'en sais rien. Et d'une certaine façon, je n'ai pas envie de le savoir. À quoi ça sert de se faire des idées, de planifier notre vie dix ans à l'avance si le destin risque d'en décider autrement? On sera alors malheureux de ne pas avoir accomplis tout ce que l'on voulait réaliser. Du coup, je ne sais pas où je serai dans dix ans et je ne sais pas non plus où je me vois. Peut-être ici, peut-être ailleurs... Je ne me fais pas d'idées, je ne me fais pas d'attente Parce qu'en une fraction de seconde, tout peut basculer. C'est quelque chose que j'ai appris à accepter - vivre au jour le jour - et depuis que j'ai assimilé cette réalité si effrayante pour certains, je me sens heureuse et je profite au maximum de chaque jour. Comme si c'était le dernier.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: ROSE/CHARNEY. ÂGE: 23 ANS. PAYS: CANADA, QUÉBEC. PRÉSENCE: SOIRS ET WEEKENDS SURTOUT. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? ALORS QU'IL N'ÉTAIT QU'UN PROJET SUR BAZZART.    PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? SCÉNARIO.    AUTRE CHOSE À AJOUTER? J'AIME FLT.    

LIEU INCONNU ☀ Tu étais là, la bière à la main. Elle, elle pleurait encore. Tu l'a regardais à peine. Elle te dégoûtait sincèrement. Ses larmes et ses cris t'énervaient, mais tu préférais boire ta bière. Lorsqu'une fois de plus tu en eu suffisamment marre de l'entendre se plaindre, tu te levas pour aller jusqu'à elle. Elle était couché sur le canapé, sans aucune protection ou barrière de sécurité. Tu t'approchas un peu plus avant d'hurler a ton tour. Tu pris un élan et la paume de ta main vint s'écraser contre son tout petit visage. Elle pleura de plus belle et tu l'as frappa une nouvelle fois. Ce scénario se répéta jusqu'à ce que la police - alerté par les voisins - n’intervienne, quelques minutes plus tard. Le reste de l'histoire, toi seul la connait. Puisqu'elle, on la confia à d'autres parents plus civilisés avant même qu'elle soit capable de marcher ou de parler.

WASHINGTON DC, USA ☀ « Tu en as pas marre de nous donner du fil à retordre comme ça, Aimée ? Tu ne voudrais pas être comme tes frères peut-être ? ». Tu la regardais droit dans les yeux, les bras croisés contre ton torse. Tu étais peut-être un peu trop dur envers elle. Elle n'était qu'une enfant, après tout. Elle avait beaucoup souffert certes, mais ce n'était pas une raison pour tout faire à sa tête. Lauren et toi étiez sa troisième famille d'accueil en cinq ans. Tu le savais parce que les services sociaux vous avaient avisés. « Quels frères ? Je n'ai pas de frères, moi. » te répondit-elle du tact au tact. Du haut de ses six ans, elle était beaucoup plus futée que tu ne l'eus crus. Tu en avais plus que marre, mais ta femme s'acharnait, te faisant croire qu'elle n'avait besoin que d'un peu d'amour. Un peu ? Tu te donnais corps et âme pour elle ! Elle ne semblait pas le voir...

CALGARY, ALBERTA - CANADA ☀ « Je peux... vraiment vous appelez papa et maman, maintenant ? » Tu hochas la tête avec un fin sourire sur les lèvres. Aimée n'avait pas eu la vie facile et pourtant, tu sentais que cette fois c'était la bonne. Voilà déjà près de deux ans que vous l'aviez recueillis alors que ton mari et toit viviez encore aux États-Unis. L'assistante sociale vous avait mis au courant de son parcours de vie, des différentes familles l'ayant prise puis rejetée... Avec John, vous espériez être les bons. Et voilà, ça semblait être le cas. Le bon dieu ne vous avait pas donné la chance d'avoir vos propres enfants alors vous vous étiez tournés vers l'adoption. Et aujourd'hui, les choses se concrétisait. Vous veniez de signer les derniers papiers. « C'est bien ça. » répondis-tu finalement, tenant la main de ton mari entre tes doigts. Aimée deviendrait officiellement une Nolin. À votre plus grande joie. Et à la sienne aussi... Jusqu'à ce que l'adolescence sonne à sa porte.

Depuis son enfance, Aimée n'avait jamais eu de point de repère, de guide. Elle n'a jamais eu d'attache, d'encre. Elle s'est fait balader d'un côté et de l'autre, ne sachant jamais vraiment combien de temps elle resterait au même endroit. Ça n'a pas toujours été facile et pourtant, elle souriait toujours. Un vrai beau sourire. Un sourire qui peut vouloir dire être sincèrement heureux ou alors un sourire qui cache énormément de chose. Dans le cas de la jeune fille, c'était un sourire faux, un sourire qui n'est là que pour le bien paraître; pour ne pas qu'on la soupçonne de quoi que ce soit... Elle était heureuse d'être chez les Nolin. C'était une bonne famille, des gens aimants et qui tenaient à elle. Ils l'amenaient partout, ne la laissait jamais derrière. Lorsqu'ils ont du repartir aux États-Unis ou même en Angleterre, ils l'ont amenés. Ça faisait différent. Différent d'avoir cette nouvelle famille, cette vraie famille... Mais il manquait toutefois cette touche de bonheur dans son cœur. Et l'adolescence vint tout faire basculer.

PENSIONNAT POUR FILLES, ALBERTA - CANADA ☀ Les gens aimaient la regarder, la dévisager, lui faire des remarques déplacés et l'insulter sans relâche. Pourquoi ? Parce qu'elle était moche ? Non, pas vraiment. Aimée n'était pas laide, bien au contraire. Elle était juste différente des autres, c'est tout. Elle n'aimait pas se fondre dans la masse, faire semblant d'être heureuse pour plaire. Elle l'avait fait toute son enfance, là elle en avait marre. Elle en avait marre de devoir faire ce qu'on lui demande, d'être comme on lui dit d'être. Elle n'avait pas besoin d'être populaire, elle n'avait pas besoin d'être aimé des autres. Elle allait simplement au pensionnat pour aller à l'école, avoir de bons résultats, passer ses examens et ressortir de là avec un diplôme. Ce fut toutefois les trois années les plus difficiles de sa vie. Celle où elle eut le plus de remise en questions et d'inquiétudes, bien qu'elle n'en faisait jamais part à personne. À personne, sauf à cette Nina. Elle n'appréciait pas vraiment son attitude avec ses autres amies, mais outre ce petit comportement fâcheux, elle l'adorait. Elles avaient même finis par devenir de très, très bonnes amies. Mais en cachette, évidemment. Les autres ne devaient pas savoir que Nina traînait avec Aimée, voyons ! Sinon quelle honte ! Bref, les années au pensionnat passèrent sommes toute assez vite. Les Nolin furent toutefois très surpris d'apprendre que leur petite fille ne retournerait pas à la maison après. Non, Aimée avait d'autres projets...

FLORIDE, USA ☀ Tu étais là, la bière à la main. Lui, il était six pieds sous terre. Il te dégoûtait sincèrement. Sa pierre tombale et les fleurs qui y était déposées t'énervaient, mais tu préférais boire ta bière adossée à un arbre. Lorsqu'une fois de plus tu en eu suffisamment marre de rester planté là, tu te levas pour aller jusqu'à lui. Il était couché dans son cercueil, mort et enterré. Tu t'approchas un peu plus avant d'hurler a ton tour. Tu pris un élan et la bouteille dans ta main vint s'écraser contre sa tombe. Ce scénario se répéta jusqu'à ce qu'il soit l'heure d'aller en cours. Le reste de l'histoire, tu l'avais découverte. On te confia à d'autres parents plus civilisés avant même que tu sois capable de marcher ou de parler. Tu fis malheureusement beaucoup d'aller-retour dans différentes maisons et familles d'accueils. Lui, il s'en était jamais remis, restant un alcoolique fini et mourant finalement d'une crise de foie...

Tu avais voulu savoir cette histoire. Tu voulais savoir d'où tu venais, savoir pourquoi tu n'avais pas pu y rester. C'est au pensionnat, durant les longues nuits où tu ne pouvais dormir, que tu découvris la vérité. Tes parents l'ignoraient. Eux, ils pensaient que tu allais étudier en Floride, tout simplement. C'était le cas... Du moins, tu t'étais inscrite et avait fait quelques cours. Pendant un an. Mais là, tu en avais marre. Rien là-bas ne te plaisait. Ça te rappelait trop cette vie heureuse que tu n'as jamais eu auprès de ton vrai père biologique. Tu préféras donc retourner là où tu avais des attaches, des encrages. En Alberta. Tu ne retournas toutefois pas chez tes parents, non. Tu préféras encore une fois voler de tes propres ailes et te prendre un petit appartement à White Oak Station. Et pour le reste, Dieu seul sait ce qui arrivera... ~