~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
   Imaginez la fille qui a tout pour réussir. Imaginez la fille de, celle dont le père détient la plupart des entreprises du coin. Imaginez une petite brindille blonde que tout le monde jalouse pour son nom de famille et ses avantages. Elle est timide la petite, elle sait que les gens parlent, que son nom, dans la bouche des autres, ressemble à une insulte. Alors Andy, elle reste en retrait. Elle travaille dur et évite les autres. Mais, Andy, elle a pas compris que c'est elle qui met un mur entre elle et les gens, qu'ils aimeraient pouvoir l'approcher, mais que c'est elle l'innaccessible. Elle aurait pu être reine du lycée, Andy, si elle n'avait pas été habituée à vivre dans l'ombre de sa famille.

      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   Je sais pas trop. Présentement, je devrais dire oui, je suppose. Après tout, Andy, j'ai le monde au bout des doigts. J'ai aucun soucis particulier. J'ai la santé, la richesse. Qu'importe si je me sens affreusement seule. Au fond, la réponse importe peu. Je donne l'impression d'être heureuse et c'est tout ce qui compte. Un sourire pour donner l'illusion. Qui se soucie de savoir s'il est vrai ? S'il atteint mes pupilles couleurs chocolat ? Personne. Toute est une histoire de paraître dans ma vie. Mon bonheur également.

      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   loin d'ici, loin de l'héritage Sorensen, dans un endroit où Andy importe plus qu'Andrea Sorensen. Dans dix ans, j'aurais trouvé ma voie, je serais celle que j'ai toujours voulu être, cette femme sûre d'elle, qui s'assume, sans se réfugier derrière ses livres. Mon nom sera connu pour avoir fait le bien, quelque chose qui aura fait ce monde un endroit plus sûr. Dans dix ans, je saurais qui je suis. Je serais amoureuse. Je serais heureuse. Belle naïveté me direz vous

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: spf. ÂGE: vingt deux ans. PAYS: France. PRÉSENCE: un peu tous les jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Keith .  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER?  si vous voulez un lien, n'hésite pas .

Croisé. Arabesque. Boucle piqué. Debout sur ses patins, Andrea enchaîne les pas et les sauts depuis ce matin. Elle réapprend le plaisir de la patinoire vide à 5 heures du matin, de l'odeur de la glace fraîche. Et elle patine. Sans public. Sans musique. Sans applaudissement. Elle patine. Pour elle. Seulement pour elle. Et pendant quelques heures, elle oublie papa qui lui met la pression quant au choix de ses études, elle oublie le régard désapprobateur de maman quand ses joues rougissent des paroles d'un bon parti au gala de charité. Quand elle patine, Andy, elle est la grâce incarnée. Elle paraît sûre d'elle, prête à vaincre tous les obstacles, prête à vivre sa vie comme bon lui semble. A des années lumières de la Andrea Sorensen qui avance dans sa vie trop guindée, trop pressante pour ses frêles épaules. C'est peut être pour ça que maman a arrêté les cours privés de patinage quand elle a atteint dix ans. Parce qu'Andy aurait pu être douée. Elle aurait pu faire partie des meilleures, mais les concessions étaient trop importantes. Une Sorensen n'est pas une athlète. Elle fait du sport pour entretenir sa ligne, pour signer des contrats, mais ô grand jamais, elle le fait pour exister. Les Sorensen n'existent qu'en société. Les sourires ne sont jamais sincère. L'affection est toujours faite. La perfection est leur synonyme. Mais seulement en public. Parce que quand les volets se ferment, on oublie qu'on a une fille. On s'enferme dans son bureau, on s'enivre au vin blanc et on rappelle sa fille seulement le lendemain quand une autre soirée est annoncée. Andy, elle pâtine pendant des heures, mais ce sentiment désagréable ne disparaît pas. Plus les jours passent et plus elle oublie qui elle est. Elle s'enferme dans le moule de ses parents et cesse d'exister pour elle-même. Ca lui fait une peur bleue à Andy. Elle ne veut pas devenir comme sa mère, une femme de. Être la fille de est déjà trop pour son petit cœur fragilisé par chaque absence de ses parents. Elle finit par quitter la piste, range ses patins et retourne à sa voiture. Il est temps de retrouver sa prison dorée, d'offrir des sourires pour cacher les failles. La tête baissée, elle manque la chute quand son corps entre en contact avec un autre. Elle relève la tête et se perd dans son regard. Lui. Il est là. Il lui sourit et Andy, elle sent son cœur qui chavire dans sa poitrine. Pauvre idiote. « Hey. » Sa voix s'étouffe dans sa gorge. Andy, elle aurait aimé être le genre de filles sûre d'elle qu'il doit affectionner, mais elle n'est qu'une poupée effrayée. Il finit sa cigarette sans lui adresser la parole et finit par jeter son mégot au sol. Elle fronce les sourcils. « Tu comptes le ramasser ? Ca prend des années à se détruire de soi-même. Tu vas tuer des dizaines d'espèces. » Et au lieu de répondre, il sourit. Et Andy, elle a l'impression de voler. Pauvre idiote. Elle baisse ses gardes pour lui, mais il n'a rien du prince charmant qu'elle attend. Il serait plutôt le vilain dragon qui va mettre le feu à sa vie. .