~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
   Au lycée, j’étais du genre discret. Bien dans ses pompes et dans sa tête, j’étais un bon gars, le bon pote qu’on invitait systématiquement à une soirée ou pour boire un verre après une dure journée de cours. J’étais néanmoins populaire, pas aussi populaire qu’un joueur de football américain mais j’étais titulaire dans l’équipe de basket de mon lycée à Seattle. J’étais assez doué dans le domaine, pas au point de devenir professionnel bien entendu mais, j’avais droit au soutien de belles demoiselles qui me trouvaient fantastiques. Enfin, je ne l’ai jamais réellement pensé, rassurez-vous ! J’étais un gars assez cool selon les dires de mes amis, un peu papa poule parfois lorsque je m’y mettais. Je devais bien reconnaitre que je l’étais, après tout je passais mon temps à veiller sur Vanessa parce que mes parents bien trop occupés avec leurs emplois respectifs, ne pouvaient se résoudre à sacrifier un salaire pour qu’on puisse vivre convenablement. En cours, j’étais un élève assez moyen, je n’avais pas des notes excellentes, correctes seulement. Je ne savais pas trop où me diriger à cette époque. Je n’avais pas de rêve précis, ni de but réel à atteindre. J’aimais la photographie, j’étais même le responsable en aparté du club photo du lycée, c’est moi-même qui m’occupais de prendre les photographies pour l’album de l’année. Cela me conférait une réputation qui faisait de ma personne, quelqu’un d’assez apprécié. Ma relation avec mes parents également était très calme. Je n’ai pas vraiment eu de crise d’adolescence, je n’avais même pas eu le temps de l’avoir car mes parents, en vu de tous les efforts que je faisais me faisaient aveuglement confiance. Bien entendu, j’ai fais des conneries, j’ai été bourré bien avant d’avoir l’âge de le faire, j’ai eu aussi quelques mésaventures, qui auraient pu mal se terminer mais dans l’ensemble, je dois reconnaitre que c’était une période assez agréable que je regrette d’avoir du quitter. C’était beaucoup plus simple de ne pas voir que j’étais en fin de compte : un lâche.

      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   Je ne saurai répondre correctement à cette question. Il m’est très difficilement de prendre en considération les sentiments qui m’étreignent. En fait, si je le faisais, je me rendrai compte que je souffre d’une certaine mélancolie. Une mélancolie que je n’arrive pas clairement à identifier à quoi elle est due. C’est assez  déconcertant et je suis le premier à le comprendre. Je dirai que j’ai de nombreux regrets qui me hantent. Des regrets liés à mon adolescence, à cet garçon qui a fuit au moment où sa sœur et ses proches avaient le plus besoin de lui. Un garçon qui n’a pas pu supporter cet accident, cette prise de conscience qu’il était juste un homme et qu’il pouvait se retrouver impuissant face à une situation. Une impuissance qui mettait à mal son besoin inconstant de tout maitriser. Des regrets liés également à ma fuite, à l’homme que je suis devenu dans les rangs de l’armée de terre. L’homme qui a arraché des vies, qui en a sauvés d’autres mais, qui était tout aussi perdu dans la vie que celui que je suis aujourd’hui. Encore aujourd’hui, j’ai conscience de fuir encore, de tenter de m’éloigner de toute confrontation, comme Ethan le disait fort bien. Je fuis encore aujourd’hui, en n’allant pas rendre visite à mes parents, en me contentant de voir ma sœur de loin jusqu’à trouver le courage de franchir les portes de cet institut où elle semble apprendre de nouveau à marcher. Je me concentre donc à mon métier, à ces amis que j’ai rencontré par ci par là au détour des ruelles et cafés de la ville et je m’occupe à veiller au bonheur de Jillian. La seule personne que je n’ai pas fuis. Une chose étrange mais, qui me permet d’avancer. La soutenir, me permet en quelque sorte de me pardonner mes erreurs et si j’arrive à laver toutes ses faiblesses, peut-être que je parviendrai également à accepter qu’on me pardonne.

      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   Encore une question à laquelle je ne puis apporter aucune réponse. Pour cause, je n’ai jamais été un de ses hommes qui faisaient des plans sur des comètes, qui rêvaient de monts et merveilles. Je suis plus du genre à me laisser porter par le vent, le temps qui passe. J’ai passé près de dix ans de ma vie à fuir la réalité de ce monde en me confinant dans un monde fermé, carrée qu’est l’armée. La vie dans la caserne était prévisible et assez coutumières, il n’y avait rarement de mauvaises surprises, on pouvait appréhender les choses, trouver un moyen de contourner les punitions ou les corvées lorsqu’on connaissait la technique, c’était vraiment simple. La vie ici, la vraie vie est bien plus difficile à cerner, à prévoir. Pour l’instant, je me contente seulement de faire vivre mon studio, de pouvoir gagner assez pour gagner mon pain tous les jours et prévoir des avancées pour la boutique, dans l’avenir. Je ne sais pas si je passerai ma vie ici, si ce n’est qu’une ville de passage et je dois reconnaitre que je me pose pas toutes ses questions. Est-ce que dans 10 ans, je serai marié et avec des femmes ? Je l’espère, ce n’est pas dans mes plans actuels mais, j’aurai presque la quarantaine à ce moment là et j’espère que j’aurai rencontré cet amour que je n’ai jamais connu. Mais l’avenir, nous le dira bien, je ne préfère pas trop m’encombrer l’esprit avec ce genre de choses.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: mary. ÂGE: 26. PAYS: France. PRÉSENCE: 7/7 moins pour le rp. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? facebook je crois.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? j'espère que vous m'aimerez   .

Il existe parfois des évènements qui engendrent d’innombrables regrets en l’échine de tout homme. Des évènements qui ont plus ou moins d’impacts sur le futur de tout être mais qui les marquent à vif. Noah fait parti de ces hommes qui sont poinçonné par le poids de ses regrets. Il mentirait s’il n’avouait pas qu’ils avaient une incidence sur son présent, son état d’esprit. Après tout, n’est-ce pas dans la nature humaine d’apprendre de ces erreurs. Noah en dépit de son profit de beau genre de bonne famille a connu énormément de déboires, d’accidents de parcours. Un peu déconnecté de ce monde dans certains domaines, il n’en est pas moins un être très apprécié par sa famille et ses proches. Fils ainé d’une fratrie composée de sa sœur et lui-même, il a toujours appris très tôt à prendre soin des autres avant lui-même. En effet, la princesse ou du moins le prince manqué qu’elle était, est très rapidement devenu son petit trésor avant même sa naissance. De sept ans sa cadette, il a très rapidement pris soin d’elle, déchargeant sa mère de certaines tâches lorsque cette dernière était épuisée par les nuits difficiles du petit bambin que Vanessa était.

Un petit bébé qu’est devenu un petit babouin à ses yeux tant elle se trouvait incapable de rester en place un instant. Il devint rapidement son garde fou, venant toujours la sortir des situations impossibles dans laquelle elle s’impliquait toute seule. Un véritable combat de titan pour le jeune adolescent qui devait s’occuper de ses problèmes de jeunesse en plus de l’insouciance de sa jeune cadette, qui l’amenait souvent à l’accompagner à l’hôpital. Autant dire que son adolescence fut emplie d’évènements en tout genre même si ils révélaient une seule et éternelle question : Comment se faisait-il qu’elle n’avait jamais mal ? Une réponse qui vint sonner le clos d’une période de sa vie : l’adolescence. Une adolescence qu’il avait passé comme tous ses autres amis : cours, flirts et obligations familiales. La seule chose qui dénotait réellement de ce petit train quotidien, se trouvait être sa passion pour la photographie. Une passion qui avait débuté à l’âge de six ans lorsqu’il avait visité avec l’école une exposition à ce sujet. Même à ce jour, il se souvient de cette fascination qu’il avait eue pour ces photographies sur papier glacé, leur trouvant une beauté incroyable. Il avait envie de pouvoir en faire de même et s’était attelé à cet exercice, devenant rapidement le photographe attitré de ses établissements scolaires.

La maladie de sa sœur vint semer un vent de panique tel à la suite de cet accident qui vint la priver de ses jambes tant, il se trouva impuissant face à cette réalité. Même si cette dernière se trouvait être la raison de cette indifférence à la douleur de sa jeune sœur, elle ne le rendait pas moins à l’aise avec cette idée, d’autant plus désormais qu’elle était clouée sur un fauteuil roulant. Cette nouvelle eut l’effet d’une boule de canon au sein de la maisonnée, qui vint s’inquiéter plus profondément de l’état de la jeune cadette. De son côté, il ne savait pas quoi faire de sa vie. Il avait certes un talent pour la photographie mais doutait sérieusement d’en faire son métier. Il n’avait jamais mis un pied en dehors de Seattle et ne voyait nullement comment y parvenir. Il se sentait acculé à son rôle d’ainé, ayant toujours rempli cette fonction avec brio et pourtant, il était incapable d’aider, de soutenir réellement sa jeune sœur au sujet de sa maladie et de son handicap. C’est sur un coup de tête qu’il décida de s’enrouler dans l’armée. Il avait besoin de partir, de quitter son quotidien, cette impuissance qui finissait par le brimer. Il savait ô combien la nouvelle de son départ avait blessé sa jeune sœur. Il avait tenté de la rassurer à ce sujet, d’apaiser son inquiétude à ce sujet sans lui exprimer les raisons de son départ. Elle lui en a énormément voulu et avec le recul, il ne peut que la comprendre. Il l’a lâchement abandonné au moment où elle avait le plus besoin de lui.

Un abandon qui l’a profondément marqué lorsqu’il fut en mesure d’en prendre conscience, d’assumer les conséquences de son geste. Cependant l’armée lui apporta cette rigueur qui manquait à sa vie : les ordres, les règles à suivre sous peine de répression. Tout cela lui permit de se vider la tête et de songer à des choses plus posément. Sur le champ de bataille, il n’avait pas le luxe de pouvoir réfléchir à ses erreurs, à ses regrets. Analyse et réaction était le train de combat à cette époque et cela le resta durant 4 ans avant qu’il ne soit blessé et handicapé lors d’une attaque par l’explosion d’un obus. Une blessure qui vint percer son tympan gauche, le rendant sourd d’une oreille et pratiquement de l’autre également. Il dut se faire équiper d’un appareil auditif presque invisible, qui lui permet d’entendre convenablement même si à la suite de cela : il fut écarter du terrain de combat.

C’est son ami, frère de cœur et de combat, qui l’avait intimé à faire cette démarche, de se faire soigner lorsqu’il avait pris conscience de son handicap. Coéquipier, ami, il était son compagnon de jour comme de nuit dans les ruelles de la caserne, avec qui il philosophait sur énormément de choses. Un ami précieux, qui lui apprit beaucoup sur lui-même, lui permit d’avancer et de se remettre à la photographie en prenant en photo, une face plus cachée, plus naturelle de cette population qui malgré l’horreur de cette guerre parvenait à sourire et croire en l’avenir. Ce sont ces photos qui l’ont fais connaitre à son retour lorsque trois ans plus tard, il vint quitter les rangs de l’armée. Ayant perdu au sein de cette guerre, son ami le plus précieux, conscient qu’il avait désormais besoin de reprendre le contrôle de sa destinée, il avait prit cette décision en connaissance de cause. Il mit quelques mois pour se refaire à cette vie quotidienne, qu’il avait quittée afin de pouvoir soutenir cette veuve que son ami laissé derrière lui. Une femme à la santé fragile, qui lui donna une raison de rester, de cesser de fuir pour respecter cette promesse qu’il avait faite à son ami. Elle avait besoin qu’on veille sur elle et c’est ce qu’il fit, par amitié et surtout pour lui-même. Se concentrer sur quelqu’un durant ces longs mois, vint le guérir également de cette tendance naturelle qu’il avait acquise de fuir ses responsabilités, bien malgré lui.

Quelques mois plus tard, il trouva la force de rentre visite à Vanessa à White Oak Station où cette dernière suivait une rééducation, afin de tenter de rattraper le mal qu’il avait pu lui faire quelques années auparavant. Par la même occasion, il vint aider Jullian, à aménager dans cette ville d’où elle venait également. Un choix qui lui semblait judicieux pour son amie afin qu’elle puisse reprendre sa vie en main après une telle période de dépression. C’est finalement ici, qu’il vint refaire sa vie en devenant photographe indépendant, il y a désormais plus de deux ans. Il tente de rattraper le temps perdu auprès de sa jeune sœur, de se reconstruire et trouver enfin sa place dans cette société qu’il a tant cherché à fuir au cours des dernières années, tout simplement.