Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Je ne me moque pas de ce que tu peux penser de moi. J'aime ton rire, ton sourire me rassure. Lorsque tu n'es pas présente, c'est tout mon âme qui en souffre. Je te connais depuis des années et hélas, tout en moi ce bouscule présentement, comme si quelque chose tenait tant à sortir, à s'exprimer ouvertement. Peut-être pour un bien, peut-être pour un tort, qui sait! Mais je ne crois pas être une menace dans ton existence, je regrette, mais je vois le tout ainsi. Entendre ton rire me rassure profondément, t'entendre me dire que tout va bien également. Te voir sourire, comprendre que la vie vaut la peine d'être vécue aussi. Depuis le tout début, j'ai voulu écarter mes sentiments, mais maintenant c'est devenu trop atroce, trop brûlant, je ne me comprends plus moi-même. Peut-être ais-je tort de continuer de la sorte, d'espérer. D'essayer d'entrer dans ta vie comme quelqu'un de plus important qu'un simple ami, mais je sais qu'une seule chose présentement, c'est que je t'aime, Emilia.

''Et puis, tu trouves ça comment?'' J'avais commencé à faire lire le premier paragraphe du livre que j'aurais toujours voulu écrire, à mon amie, Emily. D'accord, j'avais peut-être changé le prénom à la fin, mais quelque chose me disait qu'ainsi, tout serait plus simple pour savoir exactement ce qu'elle pensait de moi. Enfin, peut-être pas non plus. J'essayais de voir si elle comprendrait ce que je voulais mentionner tout bas, en écrivant. À voir son visage, je ne crois pas, non. J'ai du trop en mettre. Trop, c'est comme pas assez au final. Tu commences un truc, tu ne t'arrêtes pas et finalement, tu en mets beaucoup, beaucoup trop et tout finit par faire des mots sans finition. Comme présentement. ''Je sais, je sais, c'est complètement nul. Tu ne sais pas comment j'ai de la difficulté à écrire exactement les bons mots, j'en reviens pas. Comme présentement, te parler, je n'ai aucun problème, mais dès que j'essaie d'écrire quelque chose, c'est l'inverse. C'est laid et complètement bébé.'' Tout en prenant une gorgée de thé, je me suis retourné vers Emily. Cette dernière n'avait pas encore bougé, toujours assise à mes côtés, à la table de la cuisine. ''Tu dis rien? C'est bon, j'efface tout.'' Tout en appuyant sur la touche ''effacer'' du clavier de mon portable, je me suis pris la tête entre les mains. Comment lui faire comprendre? Comment lui expliquer que lorsqu'elle passe ses journées à mes côtés, j'aimerais pouvoir lui mentionner qu'elle est tout pour moi? Peut-être un jour, qui sait! Pour le moment, j'ai préféré retaper quelques mots sur la page redevenue blanche: Des fois, j'aimerais que tu t'arraches, que tu tiennes à moi.

Je me suis retourné à nouveau vers Emily, sourire aux lèvres. ''Je garde ça ou je l'efface aussi? C'est le titre que j'avais trouvé, hier soir, pendant que tu ronflais à m'en faire perdre patience, dans le salon, devant ton émission préférée. En passant, c'est Claudia qui a été éliminé et Maria reste dans la partie. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne l'aime pas cette fille. Mais bon, il faut croire que les gens l'aiment bien, puisque c'est probablement elle qui va finir par gagner 'Occupation: trouvez-moi un mec!' '' Depuis déjà 2 semaines, cette émission faisait des ravages à la télévision. Le but? Très simple! 15 filles s'engagent dans une lutte sans merci pour déterminer qui pourrait devenir l'heureuse élue d'un célibataire riche et sans cervelle. Celle qui obtient le plus de vote du public reste, c'est aussi simple. À la toute fin, le célibataire à le droit de choisir celle qu'il préfère entre les deux dernières candidates. ''L'année prochaine, tu passes l'audition, d'accord?'' Mon but n'était pas de la faire dégager, mais bien de savoir si oui ou non, elle serait intéressé par rencontrer quelqu'un de nouveau, quelqu'un qui ne faisait pas partie de sa vie.

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

''T'attaches, t'arraches, ce n'est que deux lettres de différence, ce n'est pas très grave. Je suis certain que tu comprends ce que je voulais mentionner. De toute manière, je voulais voir si tu suivais... et je vois que oui, donc félicitation!'' Un petit sourire en coin, mais voyant qu'Emily reportait sa tasse à ses lèvres, je n'ai pu m'empêcher de continuer sur ma lancée. ''Tu aurais préféré que je l'appelle comment? Gertrude? Georgette? Non, Fabiennella! La prochaine fois, c'est comme ça que je l'appelle! Merci pour le coup de main!'' Peut-être qu'avec un peu d'humour, j'allais pouvoir finir par me sortir de là. Et puis, soudainement, comme à mon habitude, soit de parler de n'importe quoi, n'importe où et encore mieux à n'importe qui, j'ai fini par lui mentionner qu'elle ronflait. Emily s'empressa de me mentionner que j'avais tort, que ce n'était pas vrai. ''Tu sais que depuis que tu es ici, dans la chambre voisine de la mienne, je ne dors plus? Tu m'empêches de dormir depuis le tout début.'' Et un nouveau sourire, rien de bien méchant, puisque c'était la triste vérité. Il m'arrivait, souvent, même très souvent, de me réveiller en pleine nuit, ne trouvant plus le sommeil, sachant qu'Emily dormait à quelques pas de moi. Mais j'avais mentionné mes mots uniquement dans le but de lui faire croire que c'était parce qu'elle ronflait fort. ''Et tu devrais t'inscrire, peut-être trouveras-tu l'amour de ta vie à cet endroit, on ne sait jamais! C'est un endroit pour célibataire et, désolé d'être franc avec toi, mais TU ES CÉLIBATAIRE!'' J'ai ponctué ma phrase, en l'inscrivant sur l'ordinateur. Arial Black, Grandeur 18, En Gras!

Depuis que je connaissais Emily, soit depuis plus de 10 ans, je ne l'avais jamais vu vraiment amoureuse. D'accord, il y avait bien eut certaines rumeurs à l'école, mais elle ne m'avait jamais mentionné qu'elle était en couple, qu'elle fréquentait quelqu'un ou encore, qu'elle était amoureuse. De mon côté, c'était très différent. Je venais tout juste de me séparer de Lysanne, et Emily savait le pourquoi de notre rupture. Nous étions ensemble depuis moins de 15 heures lorsque, tout bonnement, elle m'avait mentionné: Pourquoi tu ne me touches pas? Et moi, pauvre con, je lui avais mentionné: Parce que!....... C'était pas très malin, mais tout de même! Je me répète peut-être un peu, mais le genre de femmes qui ne se respectent pas, ce n'est pas mon type. Tout en effaçant mes mots sur l'écran, j'ai recommencé à écrire, n'importe quoi. Ça ressemblait plutôt à de charabias, mais pour moi, c'était compréhensible. Amoureux, sentiments, amie,  fais une phrase avec...

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

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Penaud, j'ai laissé ma main caresser les cheveux de mon amie un moment, lorsqu'elle décida de déposer sa tête entre ses bras. Finalement, elle ne devait pas ressentir la même chose que ce que je ressentais pour elle. J'étais follement amoureux de cette fille depuis des années, mais étrangement, ce n'était que maintenant que je m'en rendais compte et je n'étais pas prêt à le lui mentionner. Pas que j'avais peur de me tromper sur ce que je pouvais ressentir, bien au contraire, j'avais souvent peser le pour et le contre et j'avais fini par me faire à l'idée qu'il n'y avait qu'elle en ce monde qui pouvait vraiment me rendre heureux. Mais pour le moment, ce qui me faisait peur, était de savoir que j'étais l'ami idéal, le genre d'ami qu'on rêverait d'avoir comme frère. Se chamailler un moment et ensuite, se dire que tout va pour le mieux, que nous sommes amis et que le monde peut continuer à tourner. Lentement, je me suis relevé, sans toute fois effacer ce que je venais d'écrire sur mon portable. Amoureux, sentiments, amie, fais une phrase avec.... J'ai des sentiments amoureux pour ma meilleure amie... Prenant les deux tasses, l'une vide, la sienne et l'une pleine, la mienne, je me suis dirigé vers la cuisine, laissant mon amie seule devant un portable, une chaise vide et un regard triste de ma part. Pourquoi pourrais-je lui sourire à nouveau? Peut-être ne s'en rendait-elle pas compte présentement, mais elle me brisait solidement le coeur. Et encore plus que toutes les petites amies que j'avais eut dans ma vie depuis le tout début. Étrangement, j'avais encore plus de peine de savoir qu'Emily me prenait pour un ami, que de savoir ce que pouvait penser de moi Lysanne. Étrange, n'est-ce pas? Peut-être l'amour! Comme dirait mon père ou ma soeur, peut-être bien...

''Tu veux un autre chocolat chaud? Je te mets des guimauves dedans, si tu veux.''J'espérais qu'elle ne regarde pas l'écran de l'ordinateur, mais en même temps, j'espérais que si. Enfin, oui et non. Disons que j'avais peur qu'elle ne voit ce que j'avais mentionné et qu'elle n'en fasse pas remarque. Quoi que... Si jamais elle agissait ainsi, j'allais en avoir le coeur net, une bonne fois pour toute. Tranquillement, j'ai sorti le lait du frigo, avant de reposer mes yeux vers Emily. ''Tu préfères peut-être le faire toi-même?''

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

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C'est bien ce que je craignais. Après m'avoir mentionné que je pouvais lui faire son breuvage, Emily s'empara de mon portable pour commencer à naviguer sur internet, comme si de rien n'était. Malheureusement, c'est avec le coeur gros que je compris qu'elle avait bien remarqué ce que j'avais inscrit sur l'ordinateur, mais qu'elle ne m'accorda aucunement un regard, préférant continuer à explorer le net, probablement à la recherche de vêtements ou autre chose débile qu'une fille peut bien vouloir s'acheter. Tranquillement, j'ai commencé à verser le lait dans sa tasse, de manière à mettre le tout au micro-onde. Je n'étais pas vraiment doué en cuisine, c'est beau si j'étais capable de faire cuire un mélange à gâteau en boite sans le faire cramer ou encore, si jamais il n'était pas brûler, il avait une forme tellement étrange et personne n'osait y toucher et encore moins le regarder. Par contre, Emily avait raison, j'étais beaucoup plus doué que elle. Pour sa part, la dernière fois qu'elle avait décidé de préparer le repas, nous avions mangé du restaurant, puisqu'elle avait tout fait coller. Ensuite, elle mentionnera que c'était Megan qui avait fait brûler l'appartement! Enfin, passons... D'une certaine manière, j'étais un peu rassuré que mon amie ne soit pas amoureuse de moi. Je n'aurais pas vraiment sut quoi faire avec elle. Habituellement, je ne garde pas mes copines très longtemps, préférant mettre un terme à toutes ces conneries, voyant que tout va souvent trop vite entre nous. Pourquoi ne pas parler immédiatement enfants et habitation? Peut-être parce que je me retrouvais souvent, et même tout le temps, avec de drôles d'oiseaux, jamais avec une fille bien. Lorsque je leur faisait mention qu'entre elle et moi, ça allait prendre un certain temps avant de ... enfin, vous voyez ce que je veux dire ... j'avais toujours le droit à une crise, soit à un: Tu me détestes? ou encore, comme Selena m'avait mentionné tout haut, devant plusieurs de ses connaissances: Pourquoi? Parce que tu sors avec ta Emily également? ... Je n'avais pas vraiment répondu à cette question non plus, réalisant trop tard que j'avais tort depuis des années, que même si je voulais me cacher, j'avais des sentiments pour mon amie depuis longtemps déjà. Mais malheureusement, je suis quelqu'un de très câlin, qui recherche toujours l'attention auprès de quelqu'un. Je m'amourache donc trop souvent de la première venue, à mes risques et périls, comme depuis mon adolescence.

Le micro-onde sonna, j'ai donc commencé à ajouter le chocolat, ainsi que les guimauves roses dans la tasse de mon amie, avant de le lui apporter. Me replaçant sur une chaise tout près d'elle, son ancienne puisqu'elle avait pris la mienne, j'ai regardé ce qu'elle était entrain de regarder sur le net. Tiens tiens tiens, elle voulait refaire sa garde-robe? C'était tout de même assez évident, puisqu'elle avait tout simplement tout perdu dans l'incendie qui avait rasé son appartement. Pour le moment, ma soeur avait été gentille pour lui prêter certaines choses et moi le reste, mais je voyais bien qu'elle avait envie de retrouver ses choses à elle et rien d'autre. Comme tout le monde, en sommes. ''Pourquoi tu fais tes achats vis à internet? Tu as des frais de transport en permanence et en plus, la majorité du temps, tu ne reçois pas exactement ce que tu souhaites.'' Tout en lui parlant, je regardais ce qu'elle venait de choisir, soit un petit pull rose. ''Et pourquoi pas bleu? Ça ferait ressortir la couleur de tes jolis yeux, non?'' Un bref coup d'oeil vers le sol, ne sachant plus vraiment quoi lui mentionner. ''Je voulais dire... ressortir la couleur de tes yeux.''

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

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La vie est souvent cruelle, souvent sans jugement. J'ai peur de mentionner le tout, mais il m'arrive, de temps en temps, de me demander sincèrement ce que je fais ici. Pourquoi mon père et ma mère ont sincèrement souhaité avoir deux enfants. Raphaëlle réussit bien sa vie et même, à commencer à fonder sa petite famille avec un de mes bons amis. Pour le moment, je ne vois pas vraiment à quoi je sers présentement. Probablement pour venir en aide à Emily, comme maintenant, pour l'aider à lui trouver des vêtements pour recommencer sa garde-robe. Je savais depuis longtemps qu'elle détestait faire les boutiques et devenir indépendante à ce genre de pratique, soit de se donner corps et âme à la recherche d'un morceau de linge. Pour bien des filles, c'est l'amour fou, mais pour elle, c'était tout autre. Et ça, ça me plaisait vraiment beaucoup. Vraiment, mais vraiment beaucoup. Emily me posa une petite question, soit de savoir si elle pouvait se permettre de prendre le pull, dans les deux couleurs choisies. J'ai haussé les épaules, ne voulant pas choisir pour elle. Pourquoi le devrais-je? Elle était assez grande pour choisir ce qu'elle souhaitait porter, non? À moins qu'elle n'ait besoin de mon aide pour choisir des sous-vêtements. Dans ce cas là, elle pouvait m'appeler 100 fois, j'allais toujours mentionner PRÉSENT!

Nouveau sourire lorsqu'elle me remercia, la bouche pleine de mousse. Je n'avais qu'une seule envie, celle de l'embrasser pour goûter au chocolat chaud par la même occasion, pour savoir si oui ou non, il était assez chaud. Enfin, peut-être pas pour ça exactement, mais tout de même, je me comprends. Lentement, j'ai commencé à regarder un peu partout, ne sachant pas vraiment où poser mes yeux, ne voulant pas lui montrer que j'avais de la difficulté à la regarder dans les siens, sans baisser mon regard vers ses lèvres. Depuis le temps que j'avais envie de l'embrasser et que je me retenais pour ne pas le faire, c'était trop cruel de penser ainsi maintenant. ''Ça fait plaisir, mais pour me remercier, c'est toi qui prépare le repas ce soir.'' Mes mots étaient sortis seuls, je cherchais quelque chose à ajouter pour ne pas devoir relever la tête et fondre complètement. Et, de toute manière, je n'avais pas envie de cuisiner. Pour la peine, je préférais manger une bonne pizza et j'étais un peu trop coincé pour le lui dire. Je crois que si jamais ça venait d'elle, j'avais plus de chance pour l'avoir, cette malbouffe.''Tu... Tu crois qu'on devrait repeindre la cuisine? Je trouve que le beige commence légèrement à changer de couleur, pas toi?'' Wow! Maintenant, je lui parlais peinture. Peut-être que j'aurais mieux fait de me taire, et simplement aller dans ma chambre, la laissant seule un moment.

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Dans le mille mon homme, en plein dans le mille. Emily me parla elle-même de commander une pizza, ce qui était complètement génial en soit. J'avais trop peur qu'elle me mentionne un 'Quoi? Tu n'aimes pas ma façon de cuisiner?' et que si jamais je lui disais non, j'allais en payer les conséquences. D'accord la pizza, elle serait végétarienne, mais quelque chose me disais que cette fois-ci, encore une fois, la téléphoniste pouvait très bien ''se tromper'' de commande et nous faire livrer autre chose, comme une pizza salami/fromage ou, encore pire, une au boeuf haché. Oui, pourquoi pas! C'est bien ce qui était arrivé la semaine d'avant, non? D'accord, j'avais peut-être commander autre chose, mais ce n'est qu'un tout petit détail. Tant qu'Emily ne le sache pas, c'était déjà ça de gagné. Comme pour l'histoire de la pâté pour chien, je ne crois pas qu'elle puisse savoir ce qu'elle avait exactement manger, cette fois-là. Pendant qu'elle grignotait les guimauves sur le chocolat, j'ai simplement décidé de la regarder, perdant presque tous mes moyens. Pourquoi agissait-elle ainsi en mon égard? Elle comprenait certainement que plus qu'elle me regardait, plus je me sentais mal à l'aise, non? Peut-être que oui, finalement. Peut-être était-ce un jeu pour elle, tout était possible de son côté. Mon amie finit ses achats, pendant que moi, je regardais le sol, essayant de penser à autre chose... autre chose qui finit par me faire parler de repeindre  la cuisine. Le beige était toujours... beige, mais je cherchais une sorte de conversation, quelque chose que je pouvais facilement dicter. Comme simple réponse, elle me donna deux petits mots. 'Tu trouves?' J'ai croisé son regard un instant, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre à ça. Si je lui disais que oui, je trouvais que le beige commençait à changer de couleur, elle allait me forcer à mettre mes lunettes, puisque l'appartement était franchement peint, depuis 2 mois seulement. Si je lui disais que non, je me trahissait moi-même, lui donnant un motif, puisque je ne savais pas de quoi lui parler.

Mais Emily coupa court à mes pensées, me demandant si tout allait bien. J'ai froncé les sourcils un moment, cherchant mes mots. ''Ouais... Pour... Pourquoi tu... Pourquoi tu me demandes ça? J'ai l'air de quelqu'un qui ne va pas bien?'' Trouver quelque chose à lui mentionner, ça presse... Mais quoi? Je ne pouvais certainement pas lui dire ce que j'avais en tête depuis le tout début, elle allait se sauver en courant. Lui parler que j'avais une envie de l'embrasser depuis des mois également. ''Je me disais uniquement qu'il annonçait de la pluie ce soir et probablement de l'orage cette nuit, c'est tout.'' Oui, il annonçait un peu de pluie, mais pas d'orage, mais ça, Emily ne le savait pas, non? Et puisqu'elle détestait les orages en plus, nous allions peut-être pouvoir discuter un peu pendant la soirée, puisqu'elle ne voudrait certainement pas dormir, sachant que l'orage grondait à l'extérieur.

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

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Lui mentionner que tout allait bien avait été une grande erreur, puisque mon amie ne semblait pas me croire. J'ai croisé les bras un moment, toujours le regard perdu sur la page internet des achats. Tranquillement, tout en reposant mes yeux vers Emily, je me suis surpris à sourire, comme si tout allait bien. Ce qui n'était pas vraiment le cas, en sommes. Je détestais me l'avouer, mais plus qu'Emily agissait avec moi comme une bonne amie, plus elle me brisait le coeur. C'est fou comme on peut changer, uniquement en quelques années. Avant, j'aurais tout donné pour qu'elle puisse déménager, qu'elle arrête de me parler et qu'elle me laisse tranquille. Mais maintenant, je donnerais tout pour qu'elle ne décide de rester ici, avec moi, à jamais, qu'elle puisse continuer de me parler et qu'elle ne me laisse jamais seul. Surtout cette nuit, puisqu'il y aurait probablement des orages. Et puisqu'Emily en avait horreur, je savais bien qu'elle ne dormirait pas de la nuit. ''Écoute, je vais faire quelque chose avec toi, d'accord? Cette nuit, je vais dormir avec toi, peut-être que tu vas pouvoir fermer l'oeil, qui sait? Tu n'auras qu'à laisser la porte de ta chambre ouverte et je ferai de même. Comme ça, si jamais quelque chose ne fonctionne pas, tu sauras que je suis près de toi.'' Quoi? Je n'allais tout de même pas partager le même lit qu'elle, pas question! Surtout que je viens de mentionner qu'elle ne me laissait pas indifférent. Je n'ose même pas imaginer comment je pourrais me sentir, si jamais je devais passer la nuit avec elle.

C'est avec le rouge aux joues, que j'ai recommencé à regarder le mur beige tout près de nous. Si Emily pouvait comprendre pourquoi j'étais si mal à l'aise, elle aurait probablement rie. Elle aurait trouvé le tout assez comique, sachant que je m'attache aux gens trop facilement. Sincèrement, je ne peux plus me souvenir du nombre de petites amies que j'ai eu depuis que j'ai l'âge de m'intéresser aux filles. D'accord, je me rappelle de certaines d'entre elles, mais hélas, pas de toutes. De toute manière, à quoi bon regarder le passé, puisqu'il faut toujours regarder en avant et continuer sur une route différente à tous les jours, pour ne pas refaire les mêmes erreurs sans arrêt? Par contre, une chose était certaine. Depuis qu'Emily avait posé ses valises ici, tout du moins ce qui lui restait de ses valises, je n'avais pas posé mes yeux sur une autre fille, essayant de lui faire comprendre que je tenais vraiment à elle. D'accord, je savais qu'une charmante jeune fille avait un pince pour moi depuis un certain temps, mais jamais, je n'avais osé m'approcher. Ce n'était peut-être pas mon style, mais j'avais commencé à agir ainsi, espérant passer le plus de mon temps avec Emily. En amis, bien entendu, puisque je n'étais vraiment pas son genre. Enfin, elle ne me l'avait jamais mentionné, mais sa façon d'agir voulait tout dire. De petites tapes sur le bord de l'épaule, sa façon de me mentionner tout ce qui lui passait par la tête, sa façon de me regarder aussi. Elle avait la même depuis des années. Et puis, si elle aurait ressentit quelque chose pour moi, elle me l'aurait dit, non? Surtout après avoir aperçu ce que je lui avais inscrit à l'ordinateur, non? Ce que je lui avais écrit....     ..........

Soudainement, j'ai refermé le portable devant mon amie, espérant qu'elle n'y voit aucun inconvénient et même, qu'elle est terminée la transaction pour ses achats. Si jamais elle éteignait sa page et retombait nez à nez avec ce que je lui avais écris, je ne saurais pas quoi dire, j'allais probablement me mettre à bégayer de nouveau, cherchant mes mots, ne les trouvant pas et finir par mentionner n'importe quoi, espérant qu'elle puisse me comprendre. Non, pas question. Au même moment, la pluie commença à tomber. Sauver! ''Il est toujours mieux de garder un portable fermé, lors de journée de pluie. C'est une grande règle!'' N'importe quoi, vraiment n'importe quoi. ''Maintenant, explique-moi pourquoi tu ne veux pas que je t'inscrive à ton émission favorite. Tu pourrais te faire de nouvelles amies et te trouver quelqu'un. Si jamais tu ne réussis pas à avoir le coeur du beau célibataire, tu deviendras populaire à ta sortie de l'émission, tu finiras tout de même par trouver l'amour de ta vie...'' Ça me faisais mal de parler ainsi, mais bon. Je ne pouvais tout de même pas lui dire que celui qui tenait le plus à elle présentement, elle l'avait devant elle depuis des années. Et celui qui ferait tout pour elle également. Je ne suis jamais resté longtemps avec une fille, puisque lorsque tout devenait plus sérieux avec l'une d'entre elle, je me défilais, lui disait n'importe quoi et pensait à autre chose également. Ou plutôt, à quelqu'un d'autre. Mais pour Emily, je n'avais aucunement besoin de faire semblant. Si jamais quelque chose devenait plus sérieux entre nous, tout irait bien, je le savais. Pas question de me sauver en courant cette fois-ci, j'allais rester, lui expliquer mes doutes et mes peurs et penser qu'à elle. Puisque bon, pour faire simple, c'est à elle que je pensais depuis le début. J'ai tendu ma main droite vers elle pour lui replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. J'avais peut-être les yeux brillants présentement, je ne pourrais vous le dire.

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Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Une fois de plus, si jamais Emily avait compris mes propos, elle fit comme si de rien n'était. C'était de plus en plus dure, sachant très bien que maintenant, je ne pouvais pas vraiment me cacher. Plus les jours passaient, plus elle devenait importante pour moi, encore plus que lorsque nous étions petits, comme lorsque je l'avais poussé en bas de l'arbre dans sa cours, que je lui avais caché ses poupées préférées, que j'avais essayé de la noyer ou encore, quand je lui avais fait manger de la pâté pour chien. Maintenant, avec le temps, je m'en voulais vraiment et nous pouvions maintenant mentionner que nous étions devenus amis. De bons amis même. Malheureusement. ''Et si jamais tu dors avec... je ne sais pas moi! Une peluche ou truc du genre, ça fonctionnerait mieux?'' Je ne voulais pas mentionner que j'avais l'intention d'aller la rejoindre, beaucoup plus tard, pendant la nuit. À vrai dire, depuis des jours j'avais cette idée en tête, mais à chaque, heureusement, j'avais changé d'idée. Mais maintenant, je trouvais que cela était mieux, si jamais j'allais la rejoindre. Des amis, c'est bien à ça que ça sert, non Toujours là pour remonter le moral des autres, toujours là pour leur rendre service et être gentil avec eux également. Si je ne pouvais pas avoir son coeur, au moins, il me restait son amitié et c'est ce qui comptait le plus pour moi présentement.

Lui parler ensuite de son émission favorite n'avait pas vraiment été une bonne idée. Elle me mentionna une tonne de chose, comme quoi que je ne la connaissait pas vraiment pour lui dire de tels choses. ''Je te connais bien, au contraire. Sortir un peu te ferais du bien aussi. Ça te permettrais de rencontrer de nouvelles personnes et...'' Mais Emily continua sur sa lancée, ne me laissant pas parler. Elle m'indiqua que les filles dans ce genre d'émission était de vraies beautés, qu'elles n'avaient aucuns défauts. Elle se rabaissa elle-même un moment. J'ai dût me retenir pendant un moment pour ne pas lui mentionner qu'elle avait tort, qu'elle ne devrait pas parler ainsi. Elle me plaisait tel quel, pas besoin d'artifices autour, qu'elle était resplendissante ainsi. Mais encore une fois, j'ai gardé les mots pour moi, ne voulant pas la mettre dans une mauvaise posture et surtout, mais surtout, ne pas devoir essuyer un nouveau refus de sa part. À vrai dire, ce n'était pas vraiment un refus, la première fois que je lui avais mentionné qu'elle me plaisait, puisque je ne lui en avait jamais encore parlé. J'avais bien essayer quelques fois, mais sans cesse, je trouvais autre chose à faire ou encore, à lui dire, essayant de trouver quelque chose d'autre pour diriger mes pensées. Elle parla ensuite du célibataire qui faisait tourner toutes les têtes des demoiselle. Un mec riche, avec un bon emploi, un corps de rêve et tout ce qu'il souhaitait avoir. Enfin, c'est ainsi que les filles le décrivait. Emily me mentionna ensuite ce qu'elle voudrait vraiment. Un gars normal, quelqu'un avec un travail ordinaire, une vie ordinaire, quelqu'un avec des défauts. Pour l'instant, elle pouvait prendre n'importe qui sur le bord de la rue, tout le monde était un peu comme ça. Même les hommes à la télévision, ont certains défauts, il faut uniquement mettre le doigt dessus et essayer d'y porter attention. '' (...) et surtout, il fait attention à moi. Il me rassure quand il y a de l'orage, il me prépare mon chocolat chaud, il connait mes goûts, il n'a pas peur de me dire que je ronfle, il ... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?'' Pourquoi soudainement ce changement de comportement envers moi? Peut-être que sans le vouloir, elle venait de comprendre quelque chose? Certainement pas, puisqu'elle continua quelques secondes plus tard à parler, mais pour la peine, je ne l'écoutais pas. Ce qu'elle souhaitait exactement? Un homme ordinaire et avec des défauts. Quelqu'un qui sache que deux plus deux, égal quatre. Un homme avec un salaire comme le sien, comme un simple fleuriste. Quelqu'un qui la connait, qui peut prendre soin d'elle, qui peut la rassurer lorsqu'il y a de l'orage, quelqu'un qui pourrait vraiment la rendre heureuse. Tout en passant ma main dans ses cheveux, je lui ais marmonner quelques petits mots. ''Oui, je crois que je viens de comprendre...''

Je me suis penché vers elle, avec comme intention de l'embrasser, mais un coup de tonnerre fit son apparition, ce qui fit sursauter Emily. Par la même occasion, cette dernière accrocha sa tasse de chocolat, devenu froid, qui se répandit partout sur la table, sur le plancher, ainsi que sur l'ordinateur. Je me suis levé d'un bond et dirigé vers la cuisinette pour aller chercher des serviettes pour ramasser le dégât. Ce n'était pas bien grave, ce n'était que du chocolat! Rien n'allait être gravement touché... du moins, je l'espérais. J'aurais bien aimé pouvoir rester quelques minutes de plus à ses côtés, de manière à pouvoir savoir si oui ou non, elle m'aurait laissé faire. Si elle m'aurait rendu mon baiser ou encore, si elle m'aurait gentiment repoussé, me disant que nous étions amis et que les amis, ça n'agit pas ainsi entre eux. Du moins, maintenant, j'en étais certain, elle savait exactement ce que j'avais eut l'intention de faire, avant qu'elle n'échappe tout sur la table.

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Il y a de cela quelques années, j'en aurais profité pour lui répondre: ''Tu ne peux pas dormir sans un ours en peluche? Tu es vraiment nulle!'' Mais maintenant, c'était différent. J'avais envie de lui mentionner qu'elle n'avait qu'à venir dormir avec moi, si jamais elle avait trop peur, mais puisque ceci aurait bien pu être interprété différemment, j'ai préféré me taire, et commencer à réfléchir à autre chose. Le sujet que j'ai trouvé ensuite n'était guère mieux, mais au moins, Emily commença à parler, ce qui me fit réaliser qu'elle en avait beaucoup sur le coeur. Depuis qu'elle avait emménage ici, mon amie me parlait beaucoup, mais pas vraiment sur sa façon de voir certaines choses et présentement, je pouvais bien voir qu'elle en avait beaucoup sur la conscience. Ce qui me fit le plus mal, par contre, c'est lorsqu'elle se décrivit comme une fille sans importance, trop moche pour être attirante. Je n'avais qu'une seule envie, celle de lui dire qu'elle me plaisait ainsi, qu'elle ne devait surtout pas changer pour les autres, qu'elle m'intéressait comme elle était. Qu'elle était jolie ainsi, qu'elle était rayonnante et éblouissante à sa façon. Peut importe ce que les autres pouvaient penser d'elle, surtout les petites pimbêches, les filles trop superficielles ou encore, celles qui n'ont aucune vie, qui copie toujours les styles des autres et qui n'ont aucun respect pour le travail des personnes qui les entourent. Mais si jamais je lui mentionnais quelque chose comme ça, j'allais me vendre trop facilement, lui faire mention qu'elle m'intéressais et avec ce qui était arrivé quelques minutes avant, soit son silence après avoir lu les derniers mots que j'avais inscrit à l'ordinateur, je n'avais pas l'intention de lui mentionner que je la trouvais jolie. Elle allait certainement me mentionner que j'étais son meilleur ami, que c'était normal dans mon état, de la trouver mieux que les autres, même si pour le moment, oui c'était normal, mais pour une toute autre raison. Elle m'intéressait au plus au point.

Mais lorsqu'Emily commença à me décrire l'homme de ses rêves, étrangement, je me suis reconnu un peu dans ses mots. Peut-être n'était-ce pas le cas non plus, je n'en sais rien. Mais sur le coup, tout semblait trop irréel pour moi, trop mignon, trop parfait. Peut-être n'avait-elle pas lu la petite phrase qui se trouvait à l'écran avant aussi? Peut-être que j'avais pris son silence de la mauvaise façon également. Il se pouvait très bien qu'elle n'est rien remarqué, qu'elle n'ait tout simplement ouvert la page internet pour s'acheter certaines choses et que moi, de mon côté, j'ai sauté sur ce qui semblait le plus simple pour moi, soit qu'elle ne voulait rien savoir. Lorsqu'Emily termina sa dernière phrase et me fit face, je n'ai pu m'empêcher de passer une main dans ses cheveux et me pencher pour aller coller mes lèvres aux siennes. Peut-être qu'ainsi, j'aurais eut l'esprit en paix, sachant exactement ce qu'elle pensait de moi... mais un coup de tonnerre retentit, Emily sursauta et renversa son chocolat sur la table entière, ce qui arrêta mon geste en plein milieu. Trop occupé à me diriger vers la cuisinette pour aller chercher des serviettes pour nettoyer le dégât, j'ai laissé Emily en plan, le regard un peu perdu. Oui, elle savait exactement ce que j'étais venu pour faire, ce qui me mettait extrêmement mal à l'aise. J'aurais préféré qu'elle me dise qu'elle ne préférait pas s'avancer sur ce chemin glissant, au lieu que je ne sache pas quoi penser. J'ai attendu quelques secondes dans la cuisinette, ne voulant pas retourner dans l'immédiat vers mon amie. J'étais en pleine réflexion, me demandant si oui ou non, j'aurais dût faire ce premier pas dans sa direction. Probablement que non, j'aurais dût me retenir et tenter de rester son meilleur ami, quoi qu'il puisse arriver. De toute manière, je ne suis pas un ''bon gars'', comme elle aurait besoin. Je ne suis pas capable de garder une fille dans ma vie, cherchant toujours plus. Je ne suis pas capable d'avoir des idées cohérentes depuis que j'ai l'âge de parler. J'ai un problème d'attention. Je bégaie facilement également. Je suis quelqu'un de malchanceux dans ma vie, autant professionnel que dans mes relations sentimentales. Je suis quelqu'un d'extrêmement orgueilleux. Comment pouvais-je penser, rien qu'un instant, qu'elle puisse parler de moi? Ha oui, c'est vrai, je devais également avoir un petit problème entre les deux oreilles pour penser de telles choses.

Revenu dans la cuisine, je me suis empressé de nettoyer le dégât qu'Emily avait fait, essayant de ne pas poser mes yeux sur elle. Et si jamais elle me regardait, traumatisée? C'était bien possible, j'avais essayé de l'embrasser, non? Enfin, j'avais eut cette pensée, encore plus forte que depuis ces dernières années. Lorsque mon amie me montra l'ordinateur et m'expliqua que tout allait bien, qu'il était sauvé, j'ai relevé les yeux vers elle, sans sourire. Je ne pouvais pas vraiment dire ce que j'avais l'air présentement. Peut-être étais-je entrain de lui faire un visage déçu ou encore, sur le bord des larmes, je ne pouvais pas vraiment le dire. Tout ce que je pouvais savoir, était que pour l'instant, j'avais l'impression d'être de trop. Allez savoir pourquoi, mais c'est ce que je pensais présentement. J'ai ouvert la bouche pour lui répondre quelque chose, mais rien ne sortit sur le coup. J'ai donc préféré la refermer, regardant le sol à nouveau, essayant d'éponger le reste de chocolat invisible sur le plancher. Il n'y en avait plus une goutte par terre, mais je n'avais pas l'intention de m'arrêter là, je ne voulais plus croiser son regard diriger vers moi. Et puis, sans m'en rendre compte, j'ai commencé à lui parler, peut-être est-ce que tout aurait été plus facile si j'aurais gardé le silence? Oui, certainement. ''Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris. Je... La prochaine fois, je vais y repenser deux fois avant d'essayer de t'embrasser. J'espère seulement que ça ne brisera pas notre amitié?'' J'ai relevé les yeux vers Emily, mais cette fois-ci, j'ai essayé de sourire pendant un court laps de temps, mais le perdit aussitôt. J'avais probablement l'air d'un idiot ainsi, à genoux devant elle, essayant de ramasser le chocolat invisible par terre, le regard un peu perdu, tout en m'excusant. Je ne devais pas vraiment être dans mon meilleur état!

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Maintenant accroupie à ma hauteur, Emily me prit l'éponge des mains, m'obligeant à arrêter de frotter le plancher avec. J'ai relevé tranquillement les yeux vers elle, avant de commencer à parler et de lui sourire. Sourire que je perdis presque aussitôt, et mon regard refixa le sol immédiatement après. Honnêtement, tout le monde autour de moi peuvent me le confirmer, je suis quelqu'un qui a besoin d'attention, qui n'est pas capable de rester seul quelques minutes. Comme depuis qu'Emily avait décidé de venir vivre ici pendant un certain temps, j'avais préféré rester célibataire, ne cherchant personne. J'avais fini par me faire des scénarios dans ma tête, quelque chose de pas très... comment dire... catholique? Ce mot était beaucoup plus poli que tout ce que je pouvais mentionner présentement. Mais avec le temps, j'avais fini par comprendre que ce que je ressentais pour elle, était beaucoup plus puissant qu'une simple attirance physique et que tout ceci durait depuis des mois, voir des années. Des tonnes d'années. Et plus qu'Emily était près de moi, plus je me sentais mal. Comme hier soir, lorsqu'elle s'était endormie sur le canapé, à mes côtés. J'en avais profité pour étendre sa tête sur mes cuisses et avait passé près d'une heure à lui caresser les cheveux, ne voulant pas m'arrêter. Ou encore, la fois où j'avais fait du lavage et que j'étais tombé sur une paire de sous-vêtement lui appartenant. Enfin, je vous épargne les détails, mais j'avais passé la fin de la soirée rouge de gêne, plus capable de lui parler. Présentement, puisqu'elle me parlait gentiment, je n'ai pu m'empêcher de lui sourire à nouveau, puisqu'elle venait de m'indiquer qu'il n'y avait aucun problème, que j'étais toujours son ami et qu'elle ne m'en voulais pas. Mais aurait-elle agit ainsi également si j'aurais réussis à l'embrasser? Je ne le saurai jamais, car je n'allais jamais réessayer, ne voulant rien briser entre nous. Maintenant qu'elle savait exactement ce que j'aurais voulu d'elle, si elle aurait ressentit, ne serait-ce que la moitié de ce que je pouvais ressentir pour elle, elle m'aurait elle-même embrassé, non? Mais au lieu de s'approcher de moi, elle se leva et se dirigea vers la salle de bain, comme si de rien n'était. J'ai baissé les yeux un moment, je devais aller prendre l'air un instant pour me changer les idées. Mais avant de partir, je devais faire quelque chose d'important. Tout en ouvrant l'ordinateur, j'ai attrapé ma veste que j'avais laissé l’a veille sur le bord d'une chaise. J'ai simplement éteint la page internet et me suis retrouvé nez à nez avec ce que j'avais écris à Emily, quelques minutes avant. Désirez-vous éteindre cette page? 'oui'...  J'ai ensuite refermé le portable avant d'indiquer à Emily que j'allais prendre un peu d'air, que j'avais besoin de me changer les idées. Oui, je lui avais dit ainsi, soit: ''Je reviens dans pas long, je vais prendre l'air. Ne m'attends pas pour manger, j'ai besoin de me changer les idées et revenir avec la tête complètement vide...''

J'ai passé le reste de l'après-midi chez ma soeur, à jouer avec ma nièce, Anaïs. Je n'avais aucune intention de retourner chez moi immédiatement, sachant très bien que tout était trop tôt, que je ne pourrais pas reparler librement à Emily dans l'immédiat. Mais après quelques heures de non paroles à Olivia et le regard complètement perdu dirigé vers ma nièce, je suis retourné chez moi, espérant qu'Emily ne me mentionne rien de ce que j'avais tenté, bien des heures avant. Il était au environ de 19 heures lorsque je suis retourné à l'appartement, complètement vidé. Je n'habite pas dans le même cartier qu'Oli et pour vraiment me changer les idées, j'avais décidé de marcher sous la pluie, espérant que ceci pourrait m'aider. Mais dès que j'ai ouvert la porte de l'appartement et croisé le regard d'Emily, je n'ai pu m'empêcher de reposer mon regard vers le sol, une fois de plus. ''Je... Je vais me coucher... Si jamais tu n'arrives pas à dormir, tu... tu sais où me trouver.'' Lentement, je me suis approché d'Emily et, comme à mon habitude... non, rien du tout. Habituellement, j'en aurais profité pour l'embrassé sur le front, avant de lui dire bonne nuit, mais ce soir, c'était différent. J'ai simplement passé à côté d'elle, sans même m'approcher d'avantage, contournant uniquement le canapé, avant de me diriger vers ma chambre à coucher et refermer la porte dernière moi.

Et en moins de 30 secondes, j'étais sous les couvertures, complètement nu, les deux yeux fermés, ne trouvant aucunement le sommeil, la tête trop remplie de souvenirs de la matinée. Je me demandais à quoi avait pu penser Emily, lorsque j'étais sorti tout l'après-midi. Avait-elle été rassurée? Avait-elle rigolé de mon espèce d'approche envers elle? Avait-elle soupiré de soulagement, puisque je ne m'étais pas essayé de nouveau envers elle? Ou au contraire, elle avait été déçue? Si c'était ce qu'elle avait pensé, pourquoi ce silence si pesant? Me retournant pour faire face au réveil matin, j'ai pu m'apercevoir qu'il était encore tôt et que si jamais je n'arrivais pas à dormir dans les prochaines minutes, j'allais probablement passer une bonne partie de la nuit éveillée. Mais lorsque j'ai soupiré lourdement, un grand coup de tonnerre retentit et Pouf! plus d'électricité. Le noir total... Est-ce qu'Emily était toujours éveillée? Si c'était le cas, je savais très bien qu'elle n'allait pas apprécier ce petit contre-temps de noirceur. Allait-elle venir me rejoindre ici, pour passer la nuit dans mon lit? J'ai attrapé la couverture au grand complet pour me couvrir, espérant que mon amie puisse déjà dormir, qu'elle puisse rester dans sa chambre ou encore, au salon. Sinon, bonjour la gêne qui allait pouvoir se voir à des kilomètres à la ronde, même si pour le moment, il faisait tellement noir, que j'avais moi-même de la difficulté à voir le bout de mes doigts.

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Après avoir entendu crier Emily, j'entrepris de me couvrir complètement de la couverture, de manière à ce que si jamais mon amie vienne me rejoindre, elle ne puisse pas... enfin, me mettre encore plus mal à l'aise que je ne l'étais présentement. Mais voyant que la porte de ma chambre refusait de s'ouvrir, j'ai donc pensé qu'Emily devait être dans le salon, complètement apeurée, attendant que le courant puisse revenir assez vite. J'ai attendu quelques secondes, mais voyant que rien ne se passait, que c'était toujours aussi noir, j'ai décidé de me lever pour aller rejoindre Emily au salon. Rendu à la hauteur de la porte, j'ai fait demi-tour pour aller chercher un boxer et sortit après l'avoir enfilé. Un simple regard me fit comprendre qu'Emily était au salon, complètement perdue. Je ne voyais pas grand chose, mais je pouvais savoir exactement où elle était, puisque c'était toujours ainsi, à chaque fois qu'il y avait de l'orage, depuis notre enfance. Un coup de tonnerre et la jolie blonde restait paralysée, où elle se trouvait avant que tout ceci n'arrive et attendait sagement, à chaque fois, que tout se finisse. Mais pas cette fois, je n'allais pas la laisser de côté. Tout en m'avançant calmement et contournant le canapé, je n'ai pu m'empêcher de signaler ma présence, comme si j'avais peur qu'elle puisse me prendre pour quelqu'un d'autre. ''J'arrive, ne bouge pas.'' Rendu à sa hauteur, je me suis assis sur le canapé, juste à côté d'elle, avant de poser sa tête sur mon épaule, espérant la rassurer un peu. ''Ça va aller. Les petites éclairs ne mangent pas les jolies filles, tu ne risques rien. Absolument rien.''

Tout en lui parlant, je lui caressais calmement les cheveux, tout en regardant le mur devant moi, incapable de poser mes yeux sur elle. J'avais l'impression d'être devenu le bon ami, celui qui serait toujours là pour la réconforter si jamais quelque chose de grave arrivait... pas celui qui pourrait véritablement faire partie de sa vie, en qui elle pourrait trouver un amoureux potentiel, une personne digne d'elle pour passer le reste de sa vie à ses côtés. Depuis toujours, pour moi, le mariage n'est rien, à part un simple morceau de papier insignifiant et la chance à certains commerçant de se faire un peu d'argent. Mais la semaine dernière, j'avais travaillé pour une cliente qui allait se marier dans les semaines à venir. Elle était si rayonnante, si joyeuse et avait l'air tellement amoureuse, que je m'étais surpris à me demander si Emily serait le genre de fille à vouloir avoir ce genre de traitement. Et moi? Étrangement, j'avais fini par me dire que tout ceci ne serait peut-être pas si terrible, si Emily accepterait de passer le reste de sa vie à mes côtés. Et pour les enfants? Moi qui avait toujours fait mention que j'étais pour l'adoption et rien d'autre, je voyais le tout différemment depuis un moment, mais hélas, pour en faire, il faut être deux. C'est la dure lois de la vie! Et présentement, la seule en qui j'avais confiance et que voyait comme une charmante fille qui pourrait peut-être un jour être celle pour qui je ferais n'importe quoi, se trouvait à mes côtés, mais ne ressentait pas la même chose que moi. La vie est parfois cruelle et tellement grossière. On tombe complètement amoureux, on devient fou de cette fille et elle, elle préfère garder l'amitié, ne voulant rien briser autour d'elle. Pourquoi est-ce que la vie est si compliqué aussi? Pourquoi ne tombons-nous pas amoureux uniquement des personnes qui ressentent la même chose pour nous? Tout serait tellement plus simple et plus joyeux. Plus questions de se poser des questions, plus questions d'essayer de voir les choses autrement non plus. Toujours savoir ce que l'autre pense de nous, arrêter de tourner en rond pendant des années espérant devenir plus qu'un simple ami aux yeux de l'autre et finalement, voir que cette dernière se promène main dans la main avec un autre, vous laissant de côté, derrière elle, comme si vous étiez son meilleur ami. Un peu comme présentement.

Délicatement, j'ai déposé mes lèvres dans les cheveux d'Emily. ''Tu veux partager le même lit que moi?'' Il n'y avait rien là, pas vrai? Partager le même lit, c'était normal entre amis, non? ''Je veux dire, partager le même lit que moi ... pour dormir.'' Je voulais être certain qu'il n'y ais rien de mal interprété entre Emily et moi. De toute manière, je n'étais pas vraiment prêt à ce genre de rapprochement avec elle. Nous étions amis... alors pourquoi je pensais ainsi en ce moment même? Si j'aurais pu, j'aurais été me frapper la tête contre le mur d'en face, assez fort pour pouvoir m'assommer et rester dans les pommes pendant un bon bout de temps. ''Je veux dire... venir dormir avec moi, dans ma chambre? Tu pourrais peut-être avoir moins peur ainsi, non?'' Mes mots n'étaient peut-être pas encore les meilleurs choisis, mais au moins, Emily pourrait peut-être comprendre ce que je voulais vraiment mentionner. ''Je t'aime beaucoup et je ne veux pas que tu passes ta nuit éveillée, espérant que tout redevienne normal autour de toi. Je ... Tu ... Enfin, je ... je veux dire que ... Laisse tomber ce que je voulais mentionner, mais ça me ferait vraiment plaisir que tu acceptes mon invitation. Je te le promet, je vais te laisser de la couverture et un coussin. Tu pourras même baver dessus, c'est pas grave. Et non, tu ne vas pas m'empêcher de dormir, puisque tu ne ronfles pas, je voulais uniquement faire mon chialeur compulsif tout à l'heure et si jamais tu passes la nuit avec moi, je te fais ton petit déjeuner demain matin.'' J'ai forcé Emily a relever la tête pour qu'elle puisse me faire face, avant de lui sourire. Je savais bien qu'elle ne pouvait pas vraiment me voir, mais peu importe. Elle me connaissait si bien, qu'elle devait se douter que présentement, j'avais un énorme sourire au visage. Et puis, soudainement, sans crier gare, je l'ai embrassé.

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Si le courant allait revenir vite? J'ai haussé les épaules tout en levant les yeux en l'air... avant de me souvenir qu'elle ne pouvait pas vraiment me voir. J'ai donc rehausser les épaules, avant de soupirer doucement. Je ne voulais pas lui mentionner que je n'en savais rien, que je n'avais vraiment aucune idée si le courant allait revenir dans les minutes qui allait suivre ou encore, que ce dernier serait de retour uniquement le lendemain matin... voir plus tard, également. J'ai donc décidé de déposer la tête d'Emily sur mon épaule, espérant que cette dernière puisse penser à autre chose, et j'ai commencé à lui caresser tranquillement les cheveux. Geste qu'elle n'arrêta pas, ce qui me fit sourire. Elle n'avait jamais refusé ce genre de geste de ma part, mais après ce qui était arrivé entre nous ce matin, j'avais pensé qu'elle aurait préféré prendre ses distances, orage pas orage. Mais Emily semblait tranquille, indifférente, et c'était mieux ainsi. Je n'aurais pas souhaité la voir se pousser, me regarder avec de grands yeux et disparaitre dans sa chambre. C'est probablement pour cette raison qu'après lui avoir parlé un peu, lui mentionnant qu'elle pouvait rester dormir avec moi si elle en avait envie et de lui avoir relevé la tête ensuite pour la regarder dans les yeux, que je l'ai embrassé. Rien de bien méchant, ni de très sensuel. Uniquement un petit bisou, tout à fait innocent. Emily me laissa faire et décida même de le prolonger, ce qui me fit frissonner un peu. Honnêtement, je m'aurais attendu qu'elle me repousse, qu'elle me mentionne que nous étions amis et que si je continuais ainsi, elle allait s'en aller. Mais au lieu de toute cette scène, je me surpris moi-même à la coller à moi, laissant les gentils petits bisous de côté, y mettant beaucoup plus d'entrain. C'était peut-être un peu trop de ma part, mais depuis le temps que j'avais envie de poser mes lèvres sur les siennes, c'était un peu trop beau pour être vrai. Terminé le gentil petit David qui n'osait même plus la regarder. Mes gestes se faisait un peu plus entreprenant.

Emily m'arrêta d'un seul coup. D'accord, je l'avoue, j'avais commencé à quitter ses lèvres pour l'embrasser sur le bord de la bouche, me dirigeant vers son cou. Elle avait probablement pris peur, s'attendant à ce que je lui en demande plus... ce qui n'était absolument pas mon intention. Son petit 'attends' n'était pas tout à fait innocent, je sentais qu'elle avait besoin d'explication, ce qu'elle confirma immédiatement. Si j'étais sérieux avec elle? Si j'allais changer d'avis dans deux jours? ''C'est l'impression que je te donne? Merci, c'est gentil...'' Je me suis reculé un peu, ne sachant pas trop quoi ajouter de plus. Je crois que j'aurais préféré qu'elle me repousse, qu'elle me mentionne qu'elle n'était pas intéressée, au lieu qu'elle me dise ces mots. ''Pour être honnête avec toi, ça fait des années que j'avais envie de t'embrasser, mais que je n'ai jamais osé. C'est tout...'' Pas vraiment tout, tout, mais je ne voulais pas vraiment mentionner le reste. Lui mentionner que je pensais souvent à elle, que si jamais il lui arrivait quelque chose, tout serait terminé, qu'elle finirait par me tuer. Enfin, comme elle le faisait présentement, tout doucement, en agissant ainsi. ''Depuis que j'ai 16 ans, il m'arrive de penser à toi...'' Mais avant même qu'elle ne puisse me répondre, je me suis levé. ''Tu viens te coucher? L'invitation tiens toujours. J'espère uniquement que ce qui c'est passé entre nous ne va pas... nuire à notre amitié. Je tiens vraiment à toi et je ne veux pas que tu prennes mal ce qui vient de se passer. C'était juste un... fantasme d'adolescent, c'est tout.'' Soudainement, j'ai repris place sur le canapé, voulant mettre quelque chose au clair avec elle. ''Mais pourquoi tu voulais savoir si j'étais sérieux? Est-ce que tu... enfin... tu... est-ce qu'il t'ai déjà arrivé de penser à moi? Nous nous connaissons depuis des années et j'ai toujours pensé que nous étions de bons amis, mais j'avoue que depuis quelques temps, je te vois différemment. Je... je t'aime beaucoup. Vraiment beaucoup. C'est ridicule... je suis complètement nul pour les déclarations d'amour, tu n'as pas idée... Mais est-ce que tu ressens quelque chose pour moi? Réponds-moi sérieusement, j'ai besoin de le savoir...'' Sa réponse allait jouer pour beaucoup. Elle allait jouer sur la prochaine question que je risquais de lui poser, mais également sur la sienne, soit de savoir si j'étais sérieux ou si, au bout de deux jours, j'allais décidé de me sauver. À vrai dire, si elle me mentionnait qu'elle tenait vraiment à moi et pas uniquement à mes chocolats chauds et mes sourires... Est-ce que ma soeur avait raison depuis le tout début? Que nous étions trop cons pour s'en apercevoir, mais que nous ne pouvions pas vivre l'un sans l'autre? J'en avais bien peur. Enfin, de mon côté, c'était le cas.

party for the rest of my life.

Et plus je l'ignorais, plus je tombais amoureux d'elle. C'était exactement comme je te disais tout à l'heure, comme une maladie. Tu sais comment ça se passe... Tu éternues. Une fois. Deux fois. Tu frisonnes et voilà. C'est trop tard. Le mal est fait. Là, c'était la même chose : j'étais pris, j'étais fichu.

we are young.

Mais qui lui avait dit que ce n'était qu'un fantasme d'adolescent, quelque chose de passager? Ha oui... c'était moi! Je me sentait complètement ridicule, comme si j'aurais tout simplement dût me taire et faire comme si de rien n'était. À vrai dire, j'aurais dût ne rien tenter. Oui, elle m'aimait bien, mais pas vraiment en sommes, c'est bien ça? Certainement, parce que sinon, elle ne m'aurait pas arrêté, non? Enfin, je ne comprenais plus rien. Habituellement... non, je n'avais jamais eut à faire les premiers pas avec une fille. Depuis que j'étais tout jeune, c'était les demoiselles qui me faisait des avances, je n'avais jamais eut à rien faire de la sorte. Mais présentement, c'était tout autre. Je m'étais probablement mêler dans mes mots, mais avec ce qu'Emily me mentionnait, ce n'était pas vraiment ce que j'aurais aimé entendre, moi non plus. D'accord, elle m'appréciait, mais uniquement depuis trois semaines, c'était bien ça? Même un peu moins, non? ''Si tu m'aurais embrassé et moi, je t'aurais demandé si tu te moquais de moi, tu m'aurais dit quoi? N'aurais-tu pas essayé de te trouver une excuse bidon? Comme celle-ci: Un simple fantasme d'adolescent?...'' Je suis resté sans parler quelques secondes, le regard perdu.

Cet après-midi, je l'avais passé à réfléchir, à peser le pour et le contre. Et puis, j'avais décidé de déclarer ma flamme à mon amie, mais jamais je n'aurais cru que tout ceci serait aussi compliqué. ''Est-ce que je te fait peur?'' Peut-être que c'était ça la raison, non? Nous nous connaissions depuis tellement longtemps et soudainement, j'avais fini par laisser notre bonne amitié de côté, essayant de pouvoir fonder quelque chose d'encore plus solide avec ma meilleure amie. Non, je n'aurais pas dut m'accorder ce genre de chose, mais hélas, tout était trop tard. J'allais devoir vivre avec ce sentiment pour le reste de ma vie, soit celui qui me hantait depuis des années: Et si elle ne m'aimait pas? ''Tu... Tu me mentionnes que oui, tu ressent quelque chose pour moi depuis un moment, mais ensuite, tu me dis que ça ne fait que trois semaines... Je veux dire... Est-ce que toi, tu es sincère? Je sais que tout à l'heure, lorsque tu parlais de la bonne personne, j'ai peut-être pris tes mots de travers, mais pendant un moment, j'ai cru que tu parlais de moi. C'est pour cette raison que ce soir, j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains. Je n'ai pas envie d'une relation qui ne durera que quelques jours, j'ai jamais voulu ça, de toute manière. Je sais, je sais, j'ai eut plusieurs... même plusieurs, plusieurs... petites amies, mais à chaque fois, il y avait quelque chose qui bloquait. Quelque chose qui me faisais reculer... Et puis, j'ai compris un peu tard qu'est-ce que c'était.'' Me comprenait-elle présentement? J'aurais aimé que le courant puisse revenir, pour voir si oui ou non, dans ses yeux, elle était sincère et aussi, qu'elle puisse voir que dans les miens, je l'étais. ''Je n'ai plus envie de me promener de gauche à droite, j'aimerais pour une fois, vivre quelque chose de plus fort. Quelque chose avec une fille qui aime le chocolat chaud et qui a peur des orages, mais aussi avec une charmante jeune femme qui aime la vie, qui donne de son temps à ses amis, qui a toujours une petite joie de vivre à l'intérieur d'elle. Quelqu'un qui a un joli sourire et qui passe son temps à me faire rire, quelqu'un qui n'a pas peur de moi. Par contre, si tu n'as pas confiance, je préfère m'arrêter là. Je ne veux pas me refaire faire le même coup qu'à chaque fois. Je n'ai plus envie de me faire mettre au pied du mur et ensuite, me faire dire que je ne vaut rien, que je suis trop... comment elle m'a mentionné ça, elle... à oui! Innocent! Trop innocent...'' Depuis quand je parlais sans cesse moi? Probablement parce que j'étais nerveux et que je cherchais mes mots. J'aurais dut me taire et tout simplement appeler mon amie pour qu'elle puisse venir me rejoindre, dans ma chambre. Ceci aurait été plus simple, mais quelque chose me disais que je lui en aurais parlé le lendemain matin, donc, ceci n'aurait été guère mieux... ''C'était quoi ta question déjà? Ha oui, si ce n'était qu'un fantasme idiot d'un gamin qui se cherche encore un peu... Si tu préfères ne rien changer, je vais comprendre, ne t'inquiètes pas. Je préfère qu'on reste de bons amis, au lieu que tu me brises le coeur dans quelques jours. Je n'ai pas envie de ça... j'ai envie de faire ma vie avec quelqu'un de sérieux, avec quelqu'un qui voit l'avenir dans la même direction que moi et pas seulement une passade de quelque temps. On s'embrasse, on a certains rapprochements, tu réalises que je ne suis qu'un ami et puis, on ne se revoit plus... J'ai pas envie de ça...'' Je me suis levé tranquillement et commencé à faire le tour du canapé, direction ma chambre à coucher. ''Laisse tomber ce que je t'ai dit, ce n'est pas grave, je vais survivre. Je meurt de sommeil, je vais me coucher. Si le coeur te dis, tu peux venir me rejoindre... en amie...'' Mes deux derniers mots n'étaient probablement pas nécessaire, mais je voulais qu'elle comprenne que je ne lui en voulait pas. Finalement, tout ceci était beaucoup plus compliqué que je ne l'aurais cru au départ. Jamais je n'avais mentionné à une fille que je l'aimais beaucoup. Je sais que le mot beaucoup était de trop aussi... C'était peut-être ceci qui bloquait Emily. Peut-être croyait-elle que je voulais m'amuser avec elle, que je n'étais pas quelqu'un de sérieux, que je recherchais uniquement la facilité? Si c'était le cas, elle se trompait sérieusement. ''Je... je t'aime Emily depuis plus de 7 ans. C'est pour cette raison que ça n'a jamais fonctionné avec les autres. J'avais toujours ton sourire en tête, ton rire dans mes oreilles et ça s’aggrave avec le temps. Comme présentement, je ne pense qu'à toi.'' Soudainement, le courant fût rétablis. La télévision se ralluma, ainsi que la lumière du salon. Emily était toujours assise sur le canapé, tandis que moi, j'étais derrière ce dernier. Au moins, mon amie ne pouvait pas vraiment voir comment j'étais vêtu, c'était déjà ça de gagné. ''Je voulais uniquement que tu le saches, je trouvais ça important... Bonne nuit, dors bien.'' Et voilà! Puisque le courant était revenu, Emily allait certainement passer la nuit dans son lit, à se poser des tonnes de questions. Ou encore, elle allait partir d'ici et peut-être retourner chez sa grand-mère, qui sait! De retour dans ma chambre, j'ai refermé la porte avant de me diriger vers mon lit et de m'y coucher. Je savais que je n'allais pas fermer les yeux de la nuit, mais au moins, maintenant, Emily le savait. C'était mieux que rien.