~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
je n'ai pas terminé l'école secondaire. j'ai abandonné à la cinquième année, pour provoquer mon père. j'aurais pu finir l'année, avoir au moins mon D.E.S mais j'ai décidé de l'envoyer se faire foutre et de faire ce que je voulais. en fait je voulais pas grand chose à l'époque, un peu comme aujourd'hui. j'avais quelques amis avec qui je n'ai pas perdu contact, sinon ma situation n'était pas forcément agréable, bien qu'elle n'était pas désagréable non plus. j'ai l'air un peu mélangé comme ça, mais pour être franc, sur mes années à l'école, il n'y a pas grand chose à dire.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
c'est quoi le bonheur? est-ce que ça se mesure? je ne sais pas si je peux dire que je suis une personne heureuse. je suis en alberta parce que j'ai décidé sur un coup de tête de quitter le québec lorsque j'ai été largué pour l'ultime fois par mon ex, mais je savais bien que ça finirait par arriver... Puis j'ai du coup dû laisser mes amis derrière, parce qu'ils n'ont pas voulu venir, ils ont tous des attaches. apparemment à vingt-trois ans il faudrait que je commence à faire des plans. j'ai donc décidé de partir. mes parents eux... je ne leur parle plus depuis mes seize ans.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
je ne sais pas. seul le temps pourra me le dire, je suis plutôt nul pour faire des plans et pour les prédictions. j'ai un manque d'organisation qui n'a aucun sens, et je ne sais pas du tout ce que je veux, et je n'ai jamais vraiment réfléchi à des buts quelconques dans la vie. Peut-être voyager? Écrire un livre qui serait publié serait bien. Je ne veux pas être célèbre par contre. La célébrité, ce n'est vraiment pas pour moi. Je n'ai jamais compris pourquoi les gens rêvaient d'être célèbres, après tout, les gens vous espionnent et vous harcèlent et vous n'avez plus de vie privée. Moi, je n'arriverais pas à respirer.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: the.damn.blonde aka maryann ÂGE: 20 ans, 21 le 31 août *shiit*. PAYS: Québec, CANADA. PRÉSENCE: Toujours, je suis comme l'herpès, on s'en débarrasse pas. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Bah en fait, je suis schyzophrène.  AUTRE CHOSE À AJOUTER?  

Je m'appelle David Cillian Alexander. Cillian se prononce Killian, avant que vous massacriez mon prénom. C'est irlandais, puisque mon grand-père maternel était irlandais. J'ai vingt-trois ans, j'en aurai vingt-quatre le douze juillet ce qui fait de moi un cancer. Je suis aussi né à Trois-Rivières, au Québec. J'y ai vécu toute ma vie, jusqu'à mes vingt-deux ans en fait. Je parle couramment le français, l'anglais, et l'espagnol que j'ai appris à l'école. Dit comme ça, je suis une personne plutôt banale, et je ne dirai pas que je suis extraordinaire non plus. Je fume et je bois trop et il m'arrive de faire des lignes de cocaïne lorsque j'ai envie de m'amuser un peu. Je suis bisexuel, mais n'ai jamais été en couple avec un homme à proprement parler. Je suis ambidextre, mais j'utilise quand même plus souvent ma main gauche, je l'avoue. Tous ces petits détails sont inutiles, certes, mais je tenais à en faire part. Vous ne pourrez pas vous plaindre que je ne parle pas de moi, comme ça.
Je suis né d'une mère francophone femme au foyer et d'un père anglophone notaire. Un couple heureux à première vue. Ils le sont probablement mais on ne sait jamais, puisque mon père et ma mère sont plutôt âgés et les couples âgés font souvent semblant. Ils ont eu en plus de moi deux filles, ma sœur aînée Julie et ma sœur cadette Sabrina. Lorsque j'étais jeune, notre famille était très soudée. Pour des raisons inconnues, la famille s'est éloignée.

Je me souviens très clairement du chalet de mon père au Lac-à-la-Tortue où nous allions passer des étés complets. En y pensant, je me dis qu'il n'y avait jamais de problèmes autres que des disputes ridicules à cette époque. Peut-être était-ce seulement parce que j'étais un enfant que je n'en prenais pas encore conscience. Tout ce dont j'avais conscience déjà lors de cette époque, c'était que mon père avait toujours de grandes attentes envers ses enfants. Si mes sœurs ont accepté de s'y plier, moi j'ai préféré m'écarter des sentiers tracés par mon père pour moi. J'étais doué à l'école, petit garçon dans une école privée qui apprenait des choses qui, je ne peux pas le nier, me sont utiles aujourd'hui, et je suivais les instructions de mes parents, croyant que tout ce qu'on me disait était forcément vrai et que je devais vraiment devenir un grand avocat ou un médecin important comme si j'y étais prédestiné. L'adolescence m'a donné une claque à la figure, et j'ai pu voir à quel point j'étais seulement manipulé et que dans cette histoire, mon père tentait d'être maître de mon destin. Il avait déjà réussi - ou presque - avec ma sœur, déjà étudiante en biologie à l'université. J'étais le deuxième sur sa liste mais malheureusement pour lui j'ai réalisé à temps. Mes notes ont continué à rester stable, mais les disputes avec mes parents ont commencé à s'accumuler. J'ai traîné avec des gens que mes parents n'aimaient pas, mes amis. Ils n'étaient pas dans leurs standards, alors pour eux ce n'était pas correct. J'ai arrêté l'école après avoir réussi avec brio mon avant-dernière année de secondaire, manquant de tuer ma mère qui était anéantie. Mon père était furieux et me jeta dehors de la maison, et pendant trois ans j'ai vécu chez un ami à moi, plus âgé et cultivateur de marijuana.

À dix-neuf ans, je me suis trouvé un petit loft pas loin de mon emploi. Je travaillais dans un entrepôt de nuit et je faisais un assez bon salaire, disons que je n'étais pas vraiment à plaindre. J'y allais à vélo et tous les matins j'allais me chercher un décaféiné avant d'aller me coucher. C'est là que j'ai rencontré Alexis. Elle était serveuse à l'époque, maintenant je ne pourrais pas dire ce qu'elle fait. Au début, on ne faisait que discuter au café. J'allais même jusqu'à retarder mon heure de coucher seulement pour parler avec elle un peu plus longtemps, même si j'étais crevé. C'était un ange. Elle était superbe, gentille, intelligente, parfaite en gros. On a fini par sortir ensemble, puis un an plus tard, on a décidé d'emménager ensemble. J'avais vingt ans à l'époque. Tout se déroulait bien, je gardais mon emploi, Alexis étudiait en arts dramatiques tout en travaillant au café. On avait quelques disputes, comme tous les couples, mais rien de grave. Le parfait bonheur. En fait, les choses ont commencé à dérailler après un an de vie commune. J'ai fait une bêtise à l'époque. Une vraie grosse bêtise. Oubliez le cliché de l'infidélité, la pire erreur que l'on peut faire en couple, c'est tenir l'autre pour acquis. C'est ce que j'ai appris avec Alexis. La routine s'était installée et même si j'en étais conscient et qu'elle me faisait des signes pour que je l'aide à faire quelque chose, je n'ai rien fait, sinon me fermer les yeux et prétendre que tout allait bien. Un matin, elle n'est pas allée travailler. Je suis retournée à l'appartement et elle était dans la chambre, préparant une boîte où il y avait ses effets personnels. Une valise était placée sur le lit, déjà remplie. Il n'y a pas eu de cris, en fait je n'ai même pas réagi. Je l'ai laissée partir, parce que c'était évidemment ce qu'elle se préparait à faire. J'adorais Alexis, je l'adore encore. J'ai seulement été con. Vraiment con.

Je n'avais plus envie de faire la fête ou même de dormir. Plus envie non plus de travailler. Plus envie de boire, ni de manger. Je pense que je n'avais même plus envie de respirer l'air de mon appartement, parce que je savais qu'elle l'avait aussi respiré. Mon rendement au travail était pourri et c'est pour cela qu'on m'a renvoyé. Un soir, j'avais un peu trop bu et je regardais la télévision, et j'ai eu une envie terrible de partir. Quitter la ville, la province même. J'en ai parlé à des gens, ils n'ont pas voulu me suivre. Je suis donc parti seul. Je suis allé un peu partout au Canada, sur le pouce, en autobus et même à pied. Puis je suis revenu en Alberta, trouvant la petite ville de White Oak Station. Et puis là, je suis ici.