L'avantage d'être celui qui commençait le plus tôt au garage, c'était que j'étais celui qui avait les clés pour l'ouvrir. J'avais eu de la chance que mes parents soient amis avec le propriétaire, sinon j'aurai jamais trouvé un job aussi rapidement à mon retour de L.A. Je pense d'ailleurs que mes parents étaient les plus surpris de mon retour, vu comment j'étais épanoui à là-bas. Ils avaient pas tord de l'être, après tout, c'était juste parce que j'avais suivis Bébé que j'étais revenu. D'ailleurs, je ne lui avais toujours pas demandé pourquoi, faudrait peut-être ? Enfin, c'était pas urgent ni vraiment important. Comment ça c'est irresponsable comme façon de voir les choses ? J'ai jamais prétendu être à cheval sur les règles, de toute manière. Si Bébé fait des conneries, j'étais toujours près à le couvrir. Après tout, j'en faisais aussi des conneries pas légals. C'est d'ailleurs pour ce je-m'en-foustime des règles établies que je me retrouvais en plein de milieu de la nuit dans le garage. J'avais ramené Pollux avec moi, lui ayant mis son petit sac à dos avec sa bouffe, vu que je comptais pas bouger de la soirée. J'avais ramené ma ps4 pour profiter de l'écran de projection, pour me faire une partie intense de GTA V. Pollux, la tête posée sur mes genoux et moi bien avachis dans le canapé en cuir, je démarrais le jeu. J'avais prévu de faire le scénario du jeu ce soir, il était temps vu que pour l'instant tout ce que j'avais c'était télécharger les cheats pour me marrer. Les courses poursuites avec la police, c'est toujours fun non ? Enfin pas dans la vrai vie, bien que ... Non, très mauvais idée. Après je dois avouer, j'aimais bien faire un tour dans les bars de strip-tease...

Je piochais dans mon sac de chips au barbecue, me maculant les doigts de gras. La cinématique commençait et je m'enfonçais un peu plus confortablement dans le canapé. Pollux léchait mes doigts, faisant son nettoyeur, mieux qu'une serviette. C'est aussi violent que je m'attendais, règlement de compte et coups de feux qui partent. Rien qui ne me surprend. Comme disent les vieux, on est biberonné à la violence. Pourtant, j'ai jamais eu envie de tuer personne donc leur logique tient pas tellement. J'allais prendre ma manette quand Pollux se met à aboyer. Ça lui arrive jamais, habituellement il parle. Pas le parler humain, je suis pas fou yo et pas encore assez vieux pour être sénile. Mais habituellement, il jappe quand je lui parle. Vous pouvez imaginez les conversations profondes et complexes qu'on peut avoir sur le fait qu'il a été un assez bon garçon pour avoir ses friandises...

J'allais dire à Pollux de se calmer, pensant qu'il avait juste pas aimé. Il est très critique sur mes choix de jeux vidéos, mais un fracas métallique se fait entendre dans l'atelier. Mes muscles se tendent instinctivement. Y'avait un voleur ou peut-être même plusieurs. Oh seigneur, marie, joseph, j'espère qu'ils sont pas méchants... Je résiste déjà mes bénédicités près à accueillir la fin de mon existence, sachant que les aboiements de Pollux ont dû les alerter. Je me lève doucement, près à partir puis je regarde ma PS4 et mon disque dur externe avec toutes les sauvegardes que j'avais dedans. Merde, je pouvais pas partir sans, mon existence était dedans. Le pire c'est que là où j'étais j'avais pas allumé les lumières pour être plus immergé dans le jeu. Si j'avais su, j'aurai mis une boule disco, j'aurai moins eu les flippettes ... Pollux continuait d'aboyer, me stressant encore plus. Je lui dis tout bas de se taire, mais le manque d'autorité dans ma voix ne rend pas la chose efficace et il continue de plus belle. Je le retiens pas son collier, posant ma main sur sa tête pour le calmer alors que j'entends plus rien, si ce n'est mon coeur qui danse le swing. J'ose à peine sortir la tête de dessous du canapé et là, je vois une silhouette armée d'un truc dans les mains dans l'embrasure de la porte.

Oh fucking shit, y'a vraiment quelqu'un ! Je veux pas mourir ! J'ai pas encore eu le temps de voir Deadpool au cinéma !! C'est mon droit le plus sacré de savoir si le film est à la hauteur des trailers... Limite, j'avais envie de dire à Pollux d'attaquer mais je lui ai jamais appris à faire ça et lui continue d'aboyer alors que je retiens. La fin arrive ... Une idée de génie me vient alors et je me redresse tout d'un coup, parlant avec autant de confiance que possible ! C'était quitte ou double !

"Dégage, ou je dis au chien d'attaquer !!"

C'est à ce moment, avec la lumière de l'écran géant que je me rend compte que c'est une fille qui est là. Puis je plisse les yeux pour mieux voir et là, deuxième illumination de la soirée.

"Audrey ? Mais qu'est-ce tu fous ici ? Putain, j'ai eu la peur de ma vie ! "

Je pose ma main sur mon coeur, comme un mauvais acteur de théâtre mais honnêtement j'avais tellement eu peur, que j'étais tout tremblant et le cerveau qui siffle. Et là, on entend encore un bruit métallique dans l'autre atelier, là où y'avait les motos fraichement réparés. Je lui demande pas rassuré.

"Tu as un ami avec toi, c'est ça ? Okay... Tu es vraiment doué en farce, je m'excuse d'être chiant mais dit moi que c'est un de tes potes ... "

L'adrénaline me montait au cerveau. Ça n'avait pourtant rien de comparable à la sensation grisante que je peux avoir quand je fais de la vitesse. Non c'était la réaction  animale de vouloir fuir le plus vite possible d'un prédateur. Mais j'étais resté, avec mon chien, la curiosité plus forte que mon raisonnement. J'étais stupide, on pouvait dire ça aussi et ça résumé bien des actions de mon existence. Je regardais Audrey d'un air bête, me remettant pas du fait que je venais d'avoir la trouille de ma vie à cause d'elle. Punaise, ça voulait dire qu'elle était au courant de mon utilisation illégal du système vidéo. J'espère qu'elle dira rien au proprio ... En tout cas, elle semblait tout aussi surpris que moi de me trouver là. Ça me fit rire. Tu sais ce rire plein de nervosité pour cacher que tu étais mort de trouille y'a deux seconde ? ouais, exactement, ce petit rire con un peu trop aigüe pour être honnête. 'avais toujours la main sur le collier de Pollux qui s'était calmé en voyant une face qu'il connait. Punaise, il m'avait fait flipper avec ses aboiements. Il devait juste être content de la voir finalement, bien que je trouvais ça toujours aussi bizarre sa réaction.

Elle eut à peine le temps de me dire qu'elle m'avait pris pour un cambrioleur que le bruit de métal se fit entendre. Fuck, quand on parle du loup. Nos têtes se tournent en même temps vers la zone de bruit, parfaite imitation de suricate. Même pas le temps de faire une remarque sur son choix un peu pourris de jeux vidéos. Kirby ? franchement, y'a mieux que ça puis c'était pas le moment d'y penser. Mes doigts restent bien accroché au collier de Pollux, soutien de taille alors que la voix d'Audrey se fait fragilement anxieux en prononçant mon nom. En d'autres circonstance, mon nom soufflait comme ça j'aurai trouvé ça sexy mais là ça faisait juste battre mon coeur d'angoisse. Puis se rapprochant de moi, elle me proposa des solutions bizarres pour faire fuir le possible cambrioleurs, qui n'était visiblement pas notre ami. C'était pas aujourd'hui que j'allais grandi ma liste de pote, malheureusement. Je déglutis, essayant de réfléchir rapidement. Enfin pas torp non plus, je m'emmélais les pinceaux. Je m'agitais regardant ma console avec mon disque dur. Peut-être je pourrais lui faire peur ? Mais j'avais rien ramenais de flippant. Putain, si j'avais Outlast ou the evil within, j'aurai foutu la chienne à n'importe qui. Mais le temps de chargement ... et le son de chargement à la con, ça ça faisait pas peur du tout. Je secouais, parlant pas trop fort.

"Mauvaise idée, on va pas lui faire peur comme ça. Et la police va mettre trop de temps pour arriver puis comment on va expliquer qu'on est là, j'ai pas envie de perdre ma job pour tes beaux yeux"

Je m'avançais vers la porte où je vois un truc en métal sur le sol. Surement ce qu'elle a fait tomber. Pollux m'a suivi, mais il est silencieux, lui ayant fait le geste de rester tranquille. Je l'avais bien dressé, je pouvais en être fier mais c'était pas trop le moment de me flatter l'ego au sujet de l'éducation de mon chien. Je ramasse la barre en fer et je fais rouler mes muscles. Allez, j'avais tué je sais pas combien de type sur call of duty, j'avais appris l'inflitration avec hitman et je fais de la boxe pour vrai, je devrais bien avoir quelque que je serais capable de faire. Je fais signe à Audrey de me suivre. Je passe le plus discrètement possible ma tête par la porte, retenant mon souffle, pour jeter un coup d'oeil. Personne dans le couloir mais la lumière dans le garage aux motos customs et une ombre qui passe. Y'avait vraiment quelqu'un. Je me retourne vers Audrey.

"Okay. On va avancer dans le couloir, reste derrière moi. On est deux et armé, ça devrait suffire pour lui faire peur. Je peux pas le laisser voler les motos, il va peut-être prendre la mienne"

Je prend un air déterminé, faisant très bien semblant de savoir ce que je faisais. Après tout, c'était pas si différent qu'une mission sur assassin's creed, j'avais juste pas la vision d'aigle mais pas grave. La barre en métal en main, je m'avance dans le couloir tout doucement pour ne pas qu'on nous entende. Pollux n'en fit qu'à sa tête, s'en foutant royalement de l'infiltration discrète et se met à courir dans le couloir en aboyant. Merde. Foutu pour l'attaque surprise. Suivant l'impulsion, je cours après lui levant ma barre en métal et me met à crier, comme un viking. C'était un autre type de surprise.

Je débarque dans l'atelier des motos et voit un petit mec, enfin plutôt un jeune garçon pas plus de 8-10 ans totalement apeuré face à Pollux qui lui aboyait dessus comme un forcené et qui me regardait avec des grands yeux terrorisés. C'était clairement pas à le type d'assaillant auquel je m'attendais. J'abaisse ma barre de métal, la posant sur la table de travail. Je tape sur ma cuisse pour rappeler ma bête infernale au couleur de l'arc-en-ciel.

"Pollux, au pied !"

Il lève ses oreilles vers moi et referme sa mâchoire avant de trottiner vers moi, toute agressivité disparue. Je regardais le petit gars, sans trop savoir quoi faire et regarde Audrey cherchant le soutien. C'est la fille, elle doit savoir quoi faire avec un mioche. C'est peut-être sexiste comme réflexion, ma mère serait pas contente. Je m'avance donc vers le gamin, qui en mène vraiment pas large.

"Alors, petit, qu'est-ce que tu fais ici ? "

Il me fixe, hésitant à me parler. Cela m'étonnait pas, j'étais arrivé en courant avec une barre de métal. À sa place, j'aurai pas tellement envie de parler non plus. Puis il commence à sortir des mots, parlant vraiment tout bas. Je rapprochais mon visage du gamin, m'accroupissant devant lui pour être à sa hauteur, Pollux s'allongeant comme s'il était dans son salon.

"Je... je ... vou-voulais voir les momos- motos"

Je lui souris, attendri par sa confession innocente et lui ébouriffe les cheveux:

"Passe aux heures d'ouvertures, je te les aurais montré. D'ailleurs, tu es rentré comment ici ? "

Je le détaillais pas méchamment et il me pointe tout simplement la porte d'entrée, entrouverte.

"Oh"

Je file ma plus belle pokerface. J'avais oublié de fermer. Ça m'étonnait pas plus que ça. J'étais pas du genre très responsable ni à m'inquiéter de ce genre de chose. Fallait que je m'estime heureux que ce soit juste un gamin et pas un gros barbu sorti de prison qui soit rentré en fait. Je tourne mon visage à demi vers Audrey, petit sourire au coin.

"Bon bah, fausse alarme. Cool, non ? "

   

ft. Cass & Drey

   

Feel it comin' in the air

   
   

   

Sans trop de surprise Cass ne paru pas emballé par ses idées étranges, pas même celle de la police qui était plutôt sensée, si on oubliait que ce rebelle jouait dans l’illégalité la plus complète. C’est pas vraiment le truc de Drey la création des plans de sauvetage, c’est plus celui des personnes ingénieuses, celles qui préparent à l’avance, celles qui anticipent. Audrey, c’est plutôt celle qui recolle les bouts derrière quand ça n’a pas marché. Elle ne joue pas du tout sur le même terrain et ils auraient été mal si Cass n’avait pas finalement pris les choses, la situation et la barre de fer, en main. Bizarrement ça la rassure un peu d’avoir quelqu’un à suivre sans réfléchir alors que bon, c’est Cass, le collègue aux blagues douteuse dès les premières heures du matin, mais il a l’air de savoir ce qu’il fait, où il va, ce qu’il va faire. Audrey acquiesce silencieusement. C’est pas le moment pour les discours de motivation.

À pas de loup, elle suit ses acolytes dans le couloir. Pollux, le chien aux discrètes couleurs d’un arc-en-ciel sous LSD, ne semble pas avoir encore assimilé le concept de la discrétion aussi bien que son maître. Il court, il aboie donc Cass le suit, court et crie et à eux deux, ils réveillent le quartier. Génial. Si jamais les cambrioleurs partent en courant après cette démonstration vocale, c’est la police qui se ramènerait pour tapage nocturne. Évidement, faut être con pour vouloir appeler la police à cause de deux-trois cris innocents mais la petite mamie du 17 bis, elle l’air d’avoir une dent, voir tout son dentier, contre le garage et comme elle n’a certainement que ça à faire, vieillir fait pas rêver, elle serait bien capable d’appeler son petit fils à la rescousse. Le policier, pas le dentiste, évidement. Sans pour autant ajouter des décibels, Audrey suivit son équipe de choc au pas de course. Elle aurait peut-être dû crier aussi en fin de compte : à défaut d’améliorer la situation, ça aurait eu des vertus apaisantes.

Arrivée quelques secondes après les deux vikings, essoufflée, la clé à molette contre sa cuisse, Audrey inspecte le « cambrioleur ». Il lui manque les muscles et les tatouages pour être un chef de gang et le style pour être un Arsène Lupin. Par contre, il a tout l’attirail du gamin de huit ans pris sur le fait. Cette nuit est définitivement pleine de rebondissements. Croisant le regard un peu perdu de Cass, Audrey prend pitié, repose la clé à molette sur la table où elle aurait du rester et s’approche du petit garçon un sourire rassurant sur le visage.
Elle n’était pas vraiment habituée à la présence des enfants, elle les aimait bien avec leur candeur et leurs bouilles d’âges mais n’ayant qu’un an et demi d’écart avec sa petite soeur et pas vraiment le profil d’une babysttier hautement qualifiée, elle n’était peut-être pas la plus apte à aider. La plupart du temps, son travail consistait juste venir à manger des chips sur un canapé alors que les enfants avaient déjà été couchés par leurs parents alors niveau interactions avec les gosses, il y avait mieux mais elle ne se démonta pas. Petit à petit, elle apprenait avec le fils de Cédrik, le trop mignon Loïc et puis au moins, ce n’était pas un « vrai » cambrioleur, il avait l’air juste effrayé.

Pendant que Cass noue le dialogue, Audrey fouille ses poches à la recherche d’un mouchoir. C’est mignon un enfant, mais c’est baveux. Une fois trouvé, elle le lui tend puis s’assoie à côté de Pollux qui intrigue visiblement beaucoup le petit garçon. En même temps, un chien arc-en-ciel, on en voit pas tous les jours, à moins bien sur d’être Cass ou de travailler au garage.

Audrey rendit son sourire à son collègue, soulagée. Avec les deux fausses alarmes en une soirée, son coeur prenait son temps pour calmer le rythme. Bon, maintenant qu’est-ce-qu’ils allaient faire avec la gamin? Il n’était pas si tard que ça et ses parents devaient le chercher partout. Il avait peut-être le petit carton avec le numéro de sa maison dessus?

« Bon, il faut qu’on te ramène à tes parents p’tit motard, ils doivent beaucoup s’inquiétez pour toi. » ou du moins elle espérait mais elle n’en savait rien à vrai dire. Peut-être qu’il avait voulu échapper aux cris des parents en instance de divorce, ou qu’il était seul et qu’il s’ennuyait. Même si elle avait vécu dans sa petite bulle dorée toutes ces années, elle savait que tout n’était pas aussi rose chez les autres. « tu connais leurs numéros ou tu peux nous dire où tu habites? » sinon ils allaient devoir par la case police, ils allaient pas le garder avec eux non plus, déjà qu’ils ne devraient pas être là en première place.
Le temps que les yeux du petit se détachent du poil luxuriant de Pollux, deux nouvelles têtes, pas franchement de bonne humeur, passèrent la porte. Un jour, ils penseraient à la verrouiller après la fermeture. Enfin Cass penserait, parce que c’était son atelier.

Les nouveaux allaient doucement sur leurs quarantaines mais la colère brouillait leurs traits. Le petit avait complètement oublié Pollux en les voyant arriver. Les parents. Bon, au moins ils n’allaient pas avoir à le ramener chez lui mais elle se sentait un peu mal pour lui. Ils avaient vraiment l’air énervé, le gamin allait passer un sale quart d’heure. Déjà qu’il était mortifié d’avoir été pris sur le fait par Cass, les choses n’allaient pas en s’améliorant pour lui.

« KEITH! Qu’est-ce-que tu fais encore ici?! » Ouch. « Et vous? Vous ne pouvez pas arrêter de le garder ici? » Audrey leva un sourcil. Il les accusait eux de garder le petit? Wow, il y en a qui ont du mal à assumer leur responsabilité de parents. À ses côtés, sa femme était restée silencieuse mais elle les toisait sévèrement. C’était quoi ce délire? C’était à eux de s’occuper de leur progéniture. De son côté, la gamin semblait toujours aussi terrorisé et ne bougeait pas. « KEITH! Viens, on a pas que ça à faire! » Audrey soupira puis avec un sourire désolé poussa doucement le petit vers ses parents. « Allez, vas-y, ils t’attendent. Si tu veux revenir voir les motos, viens aux heures d’ouverture. » Visiblement impatiente, sa mère, ils avaient les mêmes yeux verts foncés et peut-être même le même nez, avec les sourcils froncés, c’était difficile de s’en assurer. « Ah non! Tu ne retourneras pas ici! » Elle aurait pu rajouter « avec ses deux irresponsables » mais ses mimiques faciales avaient fait le travail pour elle. Quelque part, Audrey avait l’impression qu’ils faisaient exprès de les énerver, pour qu’ils répondent et prouvent leur point. Avant que la situation ne s’envenime encore, elle posa sa main sur l’épaule de Cass, lui signalant du regard qu’elle s’en occupait. Il fallait bien qu’être la fille d’un politicien lui serve à quelque chose.

Elle accompagna le petit motard en herbe jusqu’à ses parents à contre coeur et planqua le sourire du diplomate numéro 6, celui que son père utilisait lorsqu’il avait à faire face à ses adversaires. Menaçant et condescendant. « Merci d’être venu le chercher mais on était en train de travailler alors, si vous pouviez sortir…» d’un geste de la tête elle leur désigna la sortie, toujours souriante. Avec le moteur et les plans étalés au milieu de l’atelier, l’histoire d’Audrey tenait la route mais avec la course et les émotions, ses cheveux en bataille et son pull qui tombait de son épaule et Cass derrière, ils pouvaient tout aussi bien se faire de fausses idées.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
   

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