playing with fire
‘Cause it looks like the only two playing are you and me

enfance.   « Papa, où tu vas avec ces sacs? » « Faire un tour ma puce, je reviens tout à l'heure. »
  À l'époque, j'étais trop jeune pour comprendre ce que cela signifiait. Quand on a six ans, on ne pense pas qu'un jour, son père ou sa mère puisse faire ses bagages et puis partir comme ça. Juste parce que plus rien ne va dans leur couple. Je les avais déjà entendu se disputer, plusieurs fois Maman était partie de la maison en claquant la porte pour aller je ne sais où, mais rien qui me laisse imaginer qu'un soir, Papa décide tout simplement de partir. Tout en me laissant derrière.
  Des rares souvenirs que j'ai de lui, Papa était pilote de course. Pas de ceux qui conduisent en F1 mais plutôt ceux dans leurs voitures sur tous types de circuits. Je me souviens de l'odeur de moteur, du bruit fracassant des voitures à pleine vitesse et des discussions animées des pilotes et de leurs entraîneurs. Papa était tout fier quand il me m'emmenait avec lui, d'ailleurs son meilleur ami est toujours resté à nos côtés même après son départ. Tonton Max a été un grand soutient pour ma mère et moi, on lui doit beaucoup. C'est lui qui est venu à la journée des parents quand j'avais dix ans, Maman était prise au boulot et n'avait pas pu se déplacer. Je pense que c'est grâce à lui que j'ai pu garder un souvenir intact de mon père, sans me soucier des mots blessants de Maman. Je lui ressemble trop selon elle, et elle n'aime pas ça. Mais bon je n'aime pas non plus comment elle s'est comportée suite à leur séparation, donc on est deux à être déçues.
  Maman était artiste - enfin c'est comme cela qu'elle se considérait, à vrai dire que je n'ai jamais compris à quoi pouvait ressembler ce qu'elle appelait ses "oeuvres" - on peut dire qu'elle avait un truc mais du talent, je ne pense pas. Ses toiles et autres créations ne se sont pas vendues bien hauts à l'époque. Et même encore maintenant quand elle peint, les prix ne sont pas mirobolants. Selon elle les gens ne sont pas assez « intelligents pour comprendre ma peinture. » Ouais, je pense plutôt qu'ils préfèrent acheter de la qualité à la place du comique. Mais qu'est-ce que j'y connais à la peinture moi? Il faut tout de même reconnaître qu'en bossant à côté dans une banque, Maman a réussi à nous garder un toit au dessus de la tête et qu'on puisse vivre sans se soucier vraiment du lendemain. C'est une des choses  qu'elle a le mieux fait à mon avis, plus que sa lubie de vendre ses toiles comme si elle était Picasso.

adolescence. C'est quand j'ai commencé à grandir que tout c'est compliqué. Petite, je n'osais pas vraiment parler et dire ce que je pensais tout haut. Quand les enfants se moquaient de moi, je pleurais dans les bras de la maîtresse - on ne peut plus vraiment dire que je sois la même maintenant, sans que je sois problématique, je ne me laisse plus aussi souvent marcher sur les pieds. Mais à cette époque après on convoquait ma mère pour parler du sujet qui fâche: Papa. C'est fou à quel point les gosses peuvent se montrer cruels parfois, juste par que le mien n'était pas là ne voulait pas dire que je n'en avais pas. De toute façon, il sera toujours là dans l'ombre de la famille. Le grand pilote de course qui a abandonné sa femme et sa fille pour je ne sais qui ou je ne sais quoi. Le coup classique, les pilotes ont le sang chaud le plus souvent, non? Son absence a laissé des traces et Maman n'a pas forcément apprécié le jour où j'ai débarqué à son bureau en lui disant que je voulais faire de la course, tout comme lui. « Non mais ça va pas la tête? Et de quoi j'aurais l'air, voyons Serafina, tu n'as que quatorze ans. Tes stupides rêves d'ados, tu les gardes pour toi. » « Je suis sérieuse. Papa étai- » « Encore lui bien sûr c'est toujours lui avec toi. Il est parti, fais toi une raison. Sa voiture ou sa groupie étaient plus importantes que nous. Il ne reviendra pas, Serafina. » « Parce que tu as fais une croix sur lui ne veut pas dire que je dois faire la même chose. Au moins je continue de penser à lui, contrairement à toi. » Je m'accrochais peut-être un peu trop à un souvenir, mais je voulais être le plus proche de lui par n'importe quels moyens.
  Après cette discussion avec Maman, je suis allée voir Max dans l'espoir qu'il m'indique où je pouvais trouver Papa. Il était son meilleur ami, il devait bien le savoir. Néanmoins ce fut une porte close que je découvris, il refusa de m'en parler. Une certaine promesse faite à mon père il y a des années et tout son blabla. Okay, je tenterais une approche plus musclée la prochaine fois, il fallait que je trouve un moyen de percer la coquille de Max. Et la course était la seule chose qui comptait vraiment pour lui, tout comme pour mon père. Sauf que sa réaction était loin d'être celle que j'imaginais, en fait il était plutôt du même avis que Maman (sale traître). Il était énervé, et quand même surpris que je puisse penser à faire des courses comme Papa, alors que je n'avais que quatorze ans. « Tu n'as pas encore le permis, Sera. Ne compte pas sur moi pour enfreindre la loi juste parce que tu me le demandes. » « Oh allez! Il n'y a que toi qui puisse m'apprendre à conduire ce genre de voiture, et puis je connais les circuits depuis que je suis petite. Je les connais par coeur. » « Voir un circuit et conduire une voiture à presque deux cents à l'heure, ce ne sont pas les mêmes choses. Tu es encore trop jeune. Attends quelques années et on en reparlera, d'accord? » « Donc j'en conclus que c'est un oui? » « Ce n'est pas un oui, Sera. Mais si c'est vraiment ce que tu veux faire, j'y réfléchirais. Reviens me demander ça dans quatre ans. »

vingt-deux ans. Ils avaient tous pensé que je me dégonflerais au fil du temps. Je leur ai prouvé le contraire. Bon je ne suis pas allée voire Max tout de suite, j'ai préférée attendre encore un peu. Ses conseils avaient été les bienvenus, j'y ai beaucoup pensé. La course restait cependant le meilleur moyen de me défouler quand j'étais en colère, triste ou mélancolique. Entre temps, j'avais aussi appris une chose très importante, pas forcément une bonne nouvelle mais celle-ci expliquait de nombreuses choses, notamment les réticences de Max à l'idée que je suive les traces de Papa. Je l'ai appris peu de temps avant de commencer mes entraînements avec le fils de Max, Caden - un pilote génial et vraiment doué. Papa est décédé pendant une course, il a perdu le contrôle de son véhicule et celui-ci s'est crashé après être sorti de la piste. Il est mort sur le coup et n'a pas souffert d'après Max. C'est arrivé quand j'avais neuf ans, normal qu'il n'est jamais donné de nouvelles. Dire qu'il m'a fallu dix ans pour apprendre la vérité. J'ai couru après un mort pendant plus de dix ans pour en arriver là, sur les pistes mais sans lui. Et ma vie en dehors des courses? Ma mère a fait la collection des petits amis ces huit dernières années, encore plus quand elle a su pour mon père. À croire que ça l'a touché plus que je n'y pensais, pas qu'elle n'est pas de coeur mais bon. On ne peut pas dire que j'ai été la plus populaire de l'école, ni trop aimé ni détesté, j'ai fais mon petit bout de chemin. Seuls trois amis qui comptent vraiment et l'un a pratiquement cinquante ans, on aurait pu faire mieux pour une lycéenne. Pourtant ça n'a pas choqué quand j'ai dis à Maya et Dale que je voulais me spécialiser dans les courses, il l'on vu venir de loin. Et puis  au moins ça me permettait d'être dehors tandis que Maman recevait ses "copains" à la maison, le maximum a dû être cinq dans la même semaine. Un vrai record quand je pense que j'ai dû avoir environ trois relations plus ou moins sérieuses (l'une d'elle avec un mec qui m'a plaqué dès qu'il a eu ce qu'il voulait, ça donne vraiment envie). Qui aurait cru ça? Vingt-deux ans et c'est ma mère qui a eu plus de conquêtes. C'est le monde à l'envers. Quoi que, quel genre de mec aimerait une fille qui préfère passer sa vie sous une voiture pour la retaper et conduire dans des courses? Déjà que c'est dur de se faire une place dans ce sport d'habitude masculin, manquerait plus que je donne une raison à ses brutes pour qu'ils se moquent de moi. Et si seulement je m'étais contentée de cela, je me croyais invincible au point de prendre des décisions parfois stupides. « Tu veux faire quoi? » « Caden, je sais que tu as des relations. Inscris-moi aux courses de l'Underworld. » « T'es quand même consciente de ce que tu demandes? Ces courses sont non officielles, tous les coups sont permis. Tu vas te faire bouffer, t'es peut-être douée mais pas contre ces pilotes. » « J'ai besoin de gagner de l'argent pour partir, et puis si je gagne ces courses, je vais me faire une réputation encore plus forte. » « Au risque de te retrouver où? Si tu concours contre ces mecs, c'est soit l'hosto' soit le cimetière. J'ai pas envie de t'enterrer maintenant, Sera. » « Il ne m'arrivera rien Caden, tu me connais j'y arrive toujours. »
  six mois plus tard. Les courses étaient super, les émotions et les sensations qui m'habitaient durant ces moments-là étaient indescriptibles. Mais Caden avait raison, et si je pouvais remonter le temps, je me serais mis une dizaine de baffes, histoire d'y réfléchir plus longtemps. De l'autre côté de la porte, je pouvais entendre la voix de ma mère, enrouée à force d'avoir pleuré et crié. « Cela aurait pu être plus grave, Madame. Le plus important est qu'elle se repose. » « Et en ce qui concerne ses jambes? » « Pour le moment, seul le temps nous dira si elle en retrouvera l'usage. L'accident que votre fille a eu aurait pu lui coûter la vie, soyez heureuse que seules ses jambes soient touchées. » Je ne préférai pas écouter la suite. J'avais été bête, pas la peine d'en rajouter. Je regardai mes jambes dans l'espoir de les voir bouger comme par magie, juste pour contredire le médecin. Mais rien du tout. Caden avait raison, seule la victoire comptait pour ces pilotes, peu importait les moyens tant qu'ils gagnaient. Et le prix à payer pour avoir voulu leur faire face, c'était celui-ci. Quelques minutes plus tard, ma mère rentra dans la chambre et fut surprise de voir que j'étais réveillée. Ses yeux étaient gonflés et rouge, je n'osai pas la regarder en face. Elle resta silencieuse pendant un moment avant de lâcher une phrase qui me hante toujours maintenant: « Si tu comptes faire comme ton père, ne reviens pas à la maison. » Je restai bouche bée deux secondes avant de rétorquer la seule chose qui m'a traversé l'esprit, « En parlant de papa, tu penses à lui quand tu passes dans les lits de tes copains? » Le regard de ma mère à ce moment-là, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle aurait fait si on avait été à la maison. Elle ne dit rien, à part sortir de la pièce en claquant la porte. Ce fut la dernière fois que je la vis avant mon départ.

quatre ans après (maintenant). Où j'en suis? Eh bien, après plus d'un an de rééducation dans l'espoir de pouvoir retrouver l'usage total de mes jambes, j'ai décidé de partir. De tout quitter pour recommencer ma vie ailleurs, de toute façon plus rien ne me retenait à Phoenix. Ma mère? Elle n'est plus venue me voir à l'hôpital après ce que je lui ai dis, je crois que je l'ai profondément vexée mais avais-je tort? Elle couchait bien avec des tonnes de types, pour ensuite me lâcher une phrase comme ça? Elle a fait cependant l'effort de venir me dire au revoir à l'aéroport le jour où j'ai pris mon vol pour le Canada et on reste en contact, ce n'est plus comme avant toutefois ça fait du bien de pouvoir lui parler de nouveau. C'était il y a deux ans déjà, le temps passe vite. La ville de White Oak Station n'était pas forcément mon premier choix, mais Max ayant déjà habité là-bas me l'a conseillé. Il s'en veut pour ce qu'il m'est arrivé, et Caden aussi. C'est pour cela qu'ils m'ont offert de l'argent pour partir, en plus de ce que j'avais économisé, ce qui m'a permis d'acheté mon chez moi dans cette ville. Les courses, la vitesse et les voitures? Je les ai en horreur depuis cette nuit-là, ça ne risque pas de s'arrêter pour le moment, trop de mauvais souvenirs associés même si cela reste mon seul lien avec mon père. Je ne pense pas retourner sur un circuit de si tôt. Peu de temps après mon arrivée, j'ai trouvé un job de serveuse dans un café/bar et je prends parfois des photos lors de fêtes, de soirées ou d'occasion, au moins ça ramène de l'argent pour le foyer. Avec la famille que j'ai et la vision du couple que m'ont montré mes parents, on ne peut pas dire que je sois douée dans tout ce qui est relation amoureuse, j'ai connu des mecs mais sans plus. J'ai passé ma vie à poursuivre un souvenir, il faudrait bien que je décide à vivre pour moi. Il me faudra du temps pour reconstruire ce que j'ai perdu, j'ai appris une leçon mais ce n'est pas si facile de laisser son passé derrière soi quand on le croise la nuit dans son sommeil. Nouvelle ville? Fait. Nouveau départ? Fait. Un futur? Je l'attends de pieds ferme.

Oh, ça me fait tout drôle de voir Emma sur le forum, depuis que je l'ai libérée.
En tout cas, bienvenue parmi nous. Le pseudo lui va à ravir, et le début de ta fiche est super intéressant. Je viendrais surement te quémander un lien quand tu seras validée.

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
j'ai adoré lire ta fiche!     sera est très attachante et j'ai beaucoup aimé toute l'histoire à propos de son père, c'est original et touchant.

Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Seize the day.
Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !