happy hour ( oscar )

› **inscription** : 22/02/2015

C'est un peu oppressant comme environnement.
Il n'a pas l'habitude d'aller dans ce genre d'endroit, et à vrai dire, il tente de se remémorer comment il a bien pu atterrir ici.
C'est glauque, sombre. Un genre de cave qu'on a aménagé pour que ça ressemble à un bar. Le genre d'endroit qui devait fonctionner du tonnerre pendant la prohibition, et qui sûrement, n'a pas été nettoyé depuis.
C'est même un peu déglingué sur les murs. C'est ce qui va avec l'offre de la boite, et la clientèle aussi semblerait.
C'est Oscar qui l'a emmené là, pour un concert du tonnerre qu'il a dit, Arni ne sait pas trop pourquoi il l'a suivi. Probablement pour ajouter un peu d'action à sa vie, un peu parce que son autre plan était de pas bouger de chez lui et qu'on lui raconte sans cesse qu'il doit faire l'inverse, et aussi - surtout - parce qu'il ne pouvait pas laisser son pote se balader à Calgary seul. Vu le phénomène, ça aurait pu tourner à l'embrouille. Et p'tête bien que même qu'on l'aurait jamais revu à White Oak.
Mais non, semblerait que malgré l'ambiance assez trashy de l'endroit où ils se trouvent, ils ont du fun tout les deux, à se parler et à parler à d'autres,et c'est ça qui compte non ?
Arni, il parvient même à s'intéresser à tout ce qui se passe autour et à passer outre le fait qu'il n'aime pas parler à des inconnus, encore moins quand ceux-ci sont déjà fortement alcoolisé, pour passer une bonne soirée et sortir de sa coquille.
Bien sûr, il n'est pas aussi à l'aise qu'Oscar, mais au moins, il parait moins coincé que d'habitude. Et c'est bien suffisant. Qu'il réussisse à ouvrir la bouche devant des inconnus et à pas trop parler de ses loisirs de gosse.
Ce groupe qu'ils sont allés voir, il est même plutôt bon, y'a les gens qui dansent et d'autre qui se contentent de boire. Mais ça, ça existe à White Oak aussi, y'a pas trop de quoi se braquer.
Et puis, ça sera jamais plus folklorique que la fois où Peter l'a emmené à Toronto, ça non.
Alors il se détend. Et c'est un Arni plutôt cool qu'on peut entrevoir, le genre d'avant l'accident. Qui s'essaie à interagir.
Oui, tout est bien. Tout se passe bien.
Puis y'a ce gars qui arrive. Arni, il le voit venir mais ne réagit pas vraiment.
Il vient taper du poing sur sa table, enfin celle où y'a Oscar, et les potes d'Oscar aussi. Ceux de Calgary, qu'il ne connait.
Et le gars hurle. Pas contre Arni, mais ça n'empêche qu'il se sent quelque peu concerné, un peu agressé aussi. Et il n'aime pas ça. Y'a ses tripes qui se contractent.
Le conflit, il déteste ça.
Mais ce qui se passe n'a l'air d'inquiéter personne.
Y'a ce type qui hurle, mais de toute façon, le son de la musique est trop fort pour que tout le monde puisse le voir, ou l'entendre.
Seulement, c'est quoi la suite ?

**Invité** Invité

Shit happens.

Oscar riait, buvait. La fête battait son plein. Dans ce genre d’endroit, il s’était toujours senti à sa place. La musique était bonne et couvrait presque les cris de joie des personnes alcoolisées. Le garçon était heureux, il avait enfin pu revoir ses deux ou trois amis qui lui restaient de son ancienne vie. Il n’avait pas tellement la cote ici non plus. Oscar n’était pas devenu odieux en posant ses valises à White Oak Station, ça l’avait suivi, comme de la poussière collée sous une chaussure. Riant, le nez enfoui dans le cou d’une de ses amies d’enfance qui avait mieux tournée physiquement qu’il ne l’avait prévu, Oscar restait fidèle à lui-même. D’un air méfiant, il surveillait Arni du coin de l’oeil. Il avait fini par le trouver attachant et le fait qu’il essaye de faire un effort n’avait fait que renforcer ce sentiment chez lui. Alors qu’elle était prête à l’embrasser, le barman se retira et roula des yeux. Il n’était pas un homme facile et il lui fit savoir juste après. Quel con. Il ne savait pas bien se comporter avec les autres, aussi gentils avaient-ils été avec lui auparavant. Elle ne comprit pas et lui se mit à rire tout en revenant à son verre qu’il trouvait trop plein à son gout.

Le nez dans son cocktail, Oscar leva les yeux et se retrouva nez à nez avec un homme très en colère. Il arqua un sourcil en ne comprenant pas ce qu’il voulait. Puis il eut un flash. Le garçon était venu ici il y a quelques mois et avait réussi à séduire une jolie brune peu farouche. Enfin, il l’avait rendue ainsi en glissant un cachet d’ecstasy dans son verre. C’était son truc, ça. Aussi malsain cela soit-il. Oscar n’avait aucune éthique, il ne pensait pas aux conséquences de ses actes et n’agissait que pour lui-même. La soirée avait ensuite dérapé quand son petit ami les avait vu ensemble, elle posée sur ses genoux. Oscar s’en était amusé et avait rejeté la faute sur la jeune femme en disant qu’il ne savait pas qu’elle était en couple. En soi, c’était la vérité, pour une fois. Mais là, ce gars s’excitait devant lui et ne comptait pas en démordre. Peut-être avait-il appris ce qu’Oscar avait fait. Il ne voyait que cette hypothèse de toute façon. Les regards de ses amis se dirigèrent vers lui, inquisiteurs. Le barman se contenta d’afficher un sourire goguenard, toujours extrêmement sûr de lui et prêt à se faire casser la figure par pure fierté. La musique continuait de jouer alors Oscar s’approcha de lui pour que l’autre l’entende, sans craindre de s’en prendre une. « Baisse d’un cran. » Asséna-t-il. Le type eut un mouvement de recul devant cet aplomb et la boucla quelques secondes. Puis ses cris reprirent. Il avait la ferme attention de lui arracher la tête, qu’il disait. Oscar se mit à rire doucement et but une gorgée de son verre. « Elle était aussi bonne que toi tu es en colère. » Continua-t-il en fronçant le nez d’une manière moqueuse. Puis le coup parti, en plein dans son joli visage. Oscar tomba à terre, sa tête heurta le sol et une vive douleur le prit. Son sang ne fit qu’un tour, il ne vit même pas ses pseudos amis s’éloigner de la scène pour ne pas être mêlés à cette sombre affaire. Ils étaient la définition de pourquoi il agissait en loup solitaire les trois quarts du temps. Il ne pouvait compter que sur lui-même. Tel un tigre, Oscar se jeta sur le gars en insultant tout son arbre généalogique. Ses poings s’enfonçaient de part en part du visage du gars alors que ce dernier était accroché au col de la chemise d'Oscar, tentant de se dégager de sa fureur. Sous ses airs de jeune homme bien sous tous rapports, Oscar était une brute.

› **inscription** : 22/02/2015

Evidemment, Arni, il ne parle pas à tout ce monde.
Pas qu’il soit hautain, mais de toute manière dans ses soirées là, il n’a toujours fait qu’observer. Voyons, qui s’intéresserait à un petit handicapé, tout juste sorti de sa campagne.
Personne, bien sûr.
Alors Arni observe. Il observe Oscar qui pour le coup a l’air d’un coq en pâte, comme Peter, avant qu’Alma ne fasse interruption dans sa vie et le change du tout au tout.
Finalement, ce qu’il faudra à Oscar, ce serait une Alma.
Pas celle de Peter. Ou celle d’Arni. En tout cas pas celle-là, une autre.
Mais Arni est interrompu dans ses pensées, par ce type qui hurle si fort qu’on n’en comprend rien. Enfin, Arni ne comprend rien, parce qu’Oscar, lui, a l’air de savoir de quoi il en retourner et à voir cette expression sur son visage, les choses vont mal tourner.
Il n’avait pas eu ce nœud dans l’estomac depuis que Peter avait grandi, et maintenant, il le retrouve, comme un vieil ami. Au final, on ne finit jamais de s’inquiéter pour ses proches.
Du moins, pas Arni.
Et la suite donc ?
Le provocation. Et un jeu de mâle, à celui qui crie le plus fort, qui va le plus loin, celui qui est plus-plus quoi. Un jeu qu’Arni comprend mal, à croire qu’il n’est pas vraiment un homme.
Non.
C’est juste que ce jeu, c’était celui de papa. Et que papa était stupide. Pourquoi l’imiter ?
_ « Baisse d’un cran. »
Ça ne dura que deux secondes. Et Oscar poursuit, tout naturel, comme s’il contrôlait tout.
Comme ces mecs à la télé, qui sont trop sûr d’eux, et que parce qui sont les héros reste intouchable.
_ « Elle était aussi bonne que toi tu es en colère. »
Mais Oscar, c’est pas un héros. C’est plus un trou du cul.
Et là, tout dégénère.
Un coup part droit dans sa face. Arni regarde encore, bouche bée. Il observe son ami au sol, qui ne se lève pas de suite. Il est paralysé de peur, les yeux grand ouvert, en première ligne pendant que tout le monde se casse.
Et Oscar se lève. Comme une résurrection. Bien vivant. Trop vivant.
Il assène un premier coup, puis un autre.
Le visage d’Arni se tord d’horreur. Lui qui hait la violence.
A cet instant, il est grandement déçu par son ami. Il ne le comprend pas. Pourquoi faire du mal au gens ? Et pousser le vice jusqu’à la violence ?
Pourquoi un comportement aussi destructeur ?
Il ne sait pas.
Il sait juste, en se rendant de la table vide, que pas grand monde se dévouerait pour empêcher le pauvre gueulard de se faire entièrement refaire, alors Arni bondit, comme si plus rien le paralysait.
Et il crie.
_ « Oscar ! Arrête ! »
Il fonce dans le temps, ne sachant pas trop quoi faire.
Il essaie de les séparer, de défaire l’emprise qu’Oscar a sur le gars.
Il s’en prend une à l’occasion, mais fort heureusement, grâce à papa, il sait bien recevoir les coups le petit.
_ « ça suffit ! On a compris que t’étais le plus fort » hurle t-il en parvenant finalement à dégager à sortir l’autre type de là, à ses dépens.

**Invité** Invité

Shit happens.

Oscar était hors de lui. Bercé par une haine animale, il n’entendait plus les bruits de la musique, ni les gens qui parlaient sur son acte violent. Il s’en fichait bien, il voulait juste régler son compte à ce gars, assouvir ses pulsions. Un plaisir malsain le prit en voyant le nez du type saigner. Ça lui apprendra, la prochaine fois il ne lui manquerait pas de respect. Alors que l’autre poussait un gémissement de douleur, Arni se jeta sur lui pour essayer de le séparer. « Oscar ! Arrête ! » cria-t-il. Mais Oscar n’avait aucunement l’intention de s’arrêter. Ses coups partaient seuls, les uns après les autres. À tel point qu’il en a mis une à son ami qui tentait de lui prendre le bras pour le faire cesser. Le brun ne prit pas le temps de s’excuser, trop occupé pour ça. Il n’avait qu’à pas être dans ses pattes pendant qu’il était occupé à régler ses comptes. Cependant, Arni revint à la charge, bien déterminé à le faire changer d’avis. Oscar s’arrêta de frapper et pris quelques secondes pour observer l’homme à terre. Oui, il était assez amoché comme cela, le but n’était pas de l’envoyer à l’hôpital. En réalité, il devait déjà être trop tard. « Ça suffit ! On a compris que t’étais le plus fort! » Oscar tourna son regard azur innocent vers le plus jeune, l’air absolument pas désolé de ce qu’il venait de faire. Le caïd se releva et constata l’ampleur des dégâts. Un sourire satisfait vint barrer son visage alors qu’il hochait doucement la tête à ce que venait de lui dire Arni. Son calme retrouvé contrastait avec son action, le rendant encore plus effrayant. Oscar était une personne instable, il était impossible de prévoir ce qu’il réservait. « On en a la confirmation. » Dit il en s’essuyant la bouche du revers de sa manche. Il venait de cracher sur le gars, juste pour être sûr de bien l’avoir achevé comme il le souhaitait. Alors qu’il reprenait ses esprits, il sentit une main gigantesque s’emparer de son bras. Il tourna la tête et vit un agent de la sécurité. L’homme devait faire deux fois son poids et possédait un visage terrifiant tant il avait l’air furieux. Peu impressionné et toujours aussi tête brûlée, Oscar attrapa sa main et essaya de la retirer de sa chemise. Il allait la froisser, à la serrer si fort. « Lâche-moi, connard! » Asséna-t-il sans prendre conscience que de parler ainsi n’allait certainement pas l’aider à sortir du bourbier dans lequel il s’était fourré seul. Oscar jeta un oeil sur Arni et vit un autre homme lui réserver le même sort. Sa seule réaction fut de lever les yeux au ciel. Il était évident que le jeune homme n’avait rien à voir avec toutes ses histoires. Il portait l’innocence sur son visage. « Non mais vous êtes cons ou quoi? Laissez-le tranquille, abrutis!» Cria-t-il en tirant son corps vers Arni, essayant de se détacher de cette emprise afin de venir l’aider. Il sentait la pression monter en lui à mesure qu’il se fatiguait à bouger dans tous les sens en vain. Bien vite, les deux homme les tirèrent à travers la foule. Tous ensemble, ils passèrent une porte coupe feu qui couvrit les bruits de la fête. Leurs pas claquant sur le sol blanc des backstages résonnaient en un son peu hospitalier. La voix d’Oscar aussi résonnait. « Putain! Mais lâchez-moi! Je vais vous expliquer! » Sans obtenir de réponse, ni sans aucun ménagement, les deux amis furent jeter dans une petite pièce froide et sentant l'humidité. Sans doute en attendant que la police arrive. Le brun s’assit sur une sorte de petit banc et planta son regard dans celui d’Arni. « Je suis désolé de t’avoir mis dans une situation pareille, mais il a commencé… » Bafouilla-t-il comme un enfant essayant de se justifier de sa bêtise.

› **inscription** : 22/02/2015

Arni est en colère.
Contre Oscar, pour être un tel con.
Ça se voit sur son visage, il a les sourcils froncés et quelque chose dans ses yeux, qui change de son regard habituel d’éternel naïf.
Il regarde Oscar, et il voit son père. Sauf que c’est plus le moment pour Arni d’avoir peur, non, c’est le moment d’être en colère. Et présentement, la seule chose qu’aimerait faire le garçon, c’est d’insulter son ami de tous les noms et de lui rendre les coups qu’il vient de recevoir.
Il transfigure un peu là le garçon.
La douleur dans sa tête l’empêche de s’en rendre compte, mais de toute façon, il ne fera rien.
De toute façon, les dernières paroles d’Arni mettent fin au combat.
Le pauvre inconnu git au sol. Inconscient.
Et Oscar se relève, triomphant.
_ « On en a la confirmation. » qu’il dit.
Et Arni bouillonne. Il n’en revient pas de cet air suffisant. De cette bêtise. De ce goût de la violence qui ne mène à rien.
_ « Et t’en es fier ? » qu’il répond, l’air sévère qui trahit sa colère.
Pure rhétorique.
Arni n’a pas besoin d’en entendre plus cet « exploit ».
Il se sent bouillir encore plus lorsqu’Oscar crache sur le pauvre homme. Comme si l’avoir démoli n’était pas suffisant.
Pauvre merde.
Sa soirée est définitivement foutue.
Il garde la main sur son visage. Il ne pense pas à grand-chose d’autre, sauf quand quelqu’un arrive derrière lui pour le remettre debout. Arni se sentirait presque voler à cet instant.
Mais ce n’est pas un gentilhomme venue ramasser le cul d’Arni qui fait ça. Non. Juste un vigile.
Arni se réveille, ses mains attaché dans son dos, il aperçoit son crétin d’ami juste en face en train de subir le même sort.
Lui ne dit rien.
A vrai dire, tant qu’on lui fout la paix, Arni n’a pas grand-chose à dire.
Il ne porte même pas attention à Oscar qui plus loin se débat, ou même tente de prendre sa défense.
Il l’entend, c’est tout.
T’façon, au point où il en est. Il n’en a plus rien à foutre.
Il peut crever.
Quelques minutes suffisent aux deux vigiles pour les balancer dans une pièce froide et mal éclairée.
Arni n’a même pas pris deux secondes pour prendre sa défense.
Remarque, il n’est pas le genre à pointer les autres du doigt. Tant pis, maintenant qu’il est dans ce bourbier.
Au moins, il se réconforte de la fraîcheur de la pièce.
Il plaque son visage contre le mur froid, pour soulager son visage qui bat comme un cœur.
Il ne veut rien entendre.
Mais Oscar ne semble pas enclin à respecter le dernier souhait du garçon.
Il l’entend derrière lui et se retourne.
_ « Je suis désolé de t’avoir mis dans une situation pareille, mais il a commencé… »
Arni ferme les yeux et tente de réprimer sa colère.
Oscar là, il a l’air d’un gosse. Comme si dire pardon suffisait.
Ce n’est pas un gosse putain.
Et le silence plane.
Arni, il veut se retourner vers son mur, goûter au frais. Il est bien mieux comme ça.
Et le silence pèse.
Il souffle.
_ « Tu crois vraiment qu’il a commencé ? » demande-t-il, calmement, sans montrer un poil de colère. « Est-ce que tu penses sérieusement que tu n’as rien fait ? » ajoute-t-il un peu moins calmement.
Il pointe son regard sur Oscar.
Il n’aime pas trop ce qui se passe. La position dans laquelle il est malgré lui.
La soirée se passait bien, putain.
_ « C’est de ta faute si on est là, même si ce gars est venu en premier, t’aurais été intelligent si tu l’avais pas cherché. Mais non, comme un gros, il a fallu que tu joues au mâle dominant. Bah bravo, t’as gagné. J’espère que tu t’sens bien dans tes pompes. » termine-t-il avant de plaquer à nouveau son visage contre le mur.

**Invité** Invité

Shit happens.

Oscar observait son ami, dans le plus grand des silences. Il ne l’avait jamais vu dans cet état et se rendait à quel point il avait dépassé les bornes en agissant ainsi contre ce pauvre homme. Le garçon appuya son dos contre le mur, ses grands yeux bleus toujours vissés sur Arni. Il ne semblait pas disposé à discuter et Oscar tentait tant bien que mal de réprimer toutes les justifications possibles pour excuser son comportement inacceptable. Il dodelina doucement de la tête en se remémorant la scène. Bon. Il avait peut-être un peu abusé. Cependant, il n’était absolument pas disposé à l’admettre. Alors, Oscar demanda le pardon du plus jeune de la plus creuse des manières. Il n’arrivait pas à tenir sa langue plus longtemps, le silence que lui imposait l’autre était bien trop pesant. Il aurait aimé qu’il lui saute à la gorge, qu’il le frappe. Il ne comprenait pas comment Arni pouvait contenir tous ses sentiments, sans arrêt. Oscar était un homme excessif, mais son ami était tellement dans la retenu que ça n’avait rien de sain non plus. Sans se préoccuper de savoir si il en avait le droit ou non, Oscar s’alluma une cigarette machinalement. Le silence que lui imposait Arni ne lui faisait pas du bien. Tout ce qu’il parvenait à entendre, c’était l’autre qui soufflait, pour essayer de se calmer. « Tu crois vraiment qu’il a commencé ? » Demanda-t-il calmement. Oscar lui jeta un regard condescendant au possible, tout en campant sur ses positions. Le sourcil relevé, tirant sur sa cigarette, il hocha doucement la tête. La retenu que continuait d’avoir Arni, même en ouvrant la bouche, le choquait. « Tu l’as vu comme moi me gueuler dans les feuilles, non? Je ne l’ai pas inventé. » Rétorqua Oscar en vociférant un brin. Il n’était pas en position de s’énerver mais c’était plus fort que lui. « Est-ce que tu penses sérieusement que tu n’as rien fait ? » Un rictus se peint sur son visage alors qu’il tournait ses deux billes océans sur le visage fatigué de son ami. Son agacement faisait plaisir à voir, Oscar pouvait enfin le voir ressentir une émotion normale. « Là n’est pas la question. La voici: M’a-t-il manqué de respect? » Il tira sur sa cigarette puis tapota les cendres sur le sol tout en laissant un silence qui en disait long planer autour de lui. « Ah, tu vois. » Conclut-il. Le jeune homme laissa étirer un léger sourire satisfait pour écraser son mégot à même le banc. Les yeux de l’autre s’étaient posés sur lui, il pouvait le ressentir sans même s’en préoccuper. Arni était fou de colère et il avait raison de l’être. « Ne me regarde pas comme ça, Arni. Bien sûr que c’est de ma faute. Je ne joue pas le mâle dominant. » Il rit. « C’est moi. » La confiance qu’Oscar avait en lui était risible. Il était impossible qu’il se rende compte à quel point il faisait fausse route dans sa manière de se comporter avec les autres. « Eh dis, tu crois que je vais aller en prison? C’est quand même vachement marrant que ça ne soit pas arrivé plus tôt. » Aucune crainte ne l'habitait à ce moment précis. La vie n'était qu'un putain de jeu.

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