OPEN BOOK
What if Martin Luther King had said "I kind of have a dream... I don't wanna talk about it."

Des rires, des anecdotes résonnent dans les vestiaires de la caserne. Chacun raconte ce que leur moitié leur fit subir, ou les notes scolaires que les progénitures d’un collègue ont ramenées à la maison,… Une ambiance conviviale règne parmi l’équipe des pompiers. A force de passer une bonne partie de nos journées et parfois weekend ensemble, nous avons appris à nous connaître. Nous sommes quelques jeunes recrues à nous être intégrés dans l’équipe des plus anciens, les expérimentés. D’ailleurs, Joseph prend sa retraite demain. Et pour fêter ses années de service, l’un lâche « Rendez-vous au bar après vos douches les gars ! N’oubliez pas de ramener vos gonzesses…» J’attrape aussitôt mon portable dans le but de prévenir Lucy, ma petite amie, de nous rejoindre. Ça lui évitera de m’attendre, elle pourra ainsi faire plus amples connaissances avec les mecs qui partagent mon quotidien.
Accoudés au bar, nous trinquons à la nouvelle vie de Joseph alors que ma carrière vient à peine de commencer. « Tu vas nous manquer Joey ! » Qui va nous faire notre café maintenant ? » Petite blague d’un collègue. Il n’a pourtant pas tord, Joseph était souvent le premier à faire couler le percolateur chaque matin. Alors que les rires s’élèvent, je sens Lucy s’éloigner vers les toilettes. J’aperçois du coin de l’œil son téléphone s’illuminer et vibre par un appel entrant. Sans réfléchir, je décroche. Sait-on jamais que ce soit un appel qui ne peut attendre. « Bonsoir, je m’excuse de vous déranger à une heure si tardive. J’ai trouvé votre portefeuille dans nos locaux suite à votre ivg. D’ailleurs, je tenais à vous rappeler de ne pas oublier que nous procurons des séances de soutien ! ... Mademoiselle Harper ? » Je tente de digérer les mots de la femme au bout du fil. C’est sûrement un appel banal pour elle, mais il a l’effet d’une bombe pour moi. Une IVG ? Lucy était enceinte ? « Je, je lui transmettrai le message. Merci d’avoir appelé. » je raccroche avant de lever mon nez du portable de ma petite amie, je l’aperçois revenir vers nous. Alors qu’elle s’approche, je n’ai pas la patience d’attendre pour la questionner. « Pourquoi tu avais besoin d’avorter ? » Je peux voir dans ses yeux que son cœur a loupé un battement. Elle ne s’y attendait pas à celle-là, et moi non plus d’ailleurs. « Tu sais très bien la raison d’une IVG… » Son ton est légèrement insolent, je n’apprécie pas. Je tente de garder mon calme, nous nous écartons du groupe afin de régler la question. « Non mais je ne suis pas débile. Pourquoi l’as-tu fait sans me prévenir ? Et d’abord, pourquoi ne pas m’avoir averti de ta grossesse ? C’est généralement à deux que ça se fait. »
La soirée au bar s’est terminée plus tôt que prévu, félicitant Joey au passage avant de partir loin de Lucy. J’avais fait des efforts pour elle, je croyais que notre relation respirait l’honnêteté. Mais je me suis trompé sur toute la ligne, elle préférait que je n’aie aucun mot à dire sur le sujet de la vie qui grandissait en elle. Blessé par cette relation foireuse, j’ai préféré prendre mes distances avec l’engagement. Et puis, au final, c’est tellement plus facile de ne pas s’attacher.

***

Le camion correctement garé dans le hangar, je m’en extirpe mollement. Et pour cause, je suis crevé. Le jour commence tout doucement à pointer le bout de son nez, et me nargue en me rappelant que j’ai une nouvelle garde dans à peine quelques heures. La nuit a été calme, White Oak Station ne s’est pas enflammée. Et pourtant, je dois vérifier l’état du véhicule. En effet, même si il n’y a pas eu de grandes urgences cette nuit, nous avons néanmoins dû sortir le camion pour quelques petits services. Et qui dit « sorties », dit « état des lieux » afin que le camion soit prêt pour l’équipe suivante. Après avoir noté les quelques remarques sur le véhicule dans le dossier adéquat, je me dirige vers la salle de repos pour y récupérer quelques heures de sommeil. Mais avant de tomber dans les bras de Morphée, je m’autorise un détour par la cafétéria dans le but d’y boire une tasse de soupe. L’hiver se fait rude et rien de tel qu’un bon breuvage chaud pour y survivre. « Hey vieux, faudrait que tu rentres chez toi de temps à autres hein ! » Me dit Martin pour me taquiner. Il fait sûrement référence à ma quasi omni présence à la caserne depuis quelques semaines. J’esquisse un sourire amusé à mon ami-collègue même si je ne trouve pas cela si amusant, si seulement je pouvais m’allonger une bonne nuit dans mon lit. « Que veux-tu ! Le loyer ne va pas se payer tout seul. » Voilà la raison de mes heures supplémentaires. Depuis quelques semaines déjà, je me force à accepter plus de gardes dans le but de payer le loyer de mon appartement que le propriétaire a décidé d’augmenter. Il est évident que j’adore mon job, mais un moment arrivera où il faudra que je trouve une solution à long terme au lieu de m’épuiser au travail. Ma tasse servie, je me cale dans un des fauteuils ramolis de la cafétéria et sirote ma soupe presque brûlante. « Tu lis les potins maintenant ? » Martin lève le nez de son magazine qu’il a l’air de lire avec avidité. « C’est ma petite amie ! Elle laisse trainer ses magazines people un peu partout dans son appartement, et maintenant, je trouve ces torchons assez marrants à feuilleter. » Je ne peux m’empêcher de rire à son explication avant de prendre un air faussement désespéré. Un pompier qui lit la presse people, ça casse un peu le mythe. Je suis bien content de ne pas subir l’emprise d’une quelconque relation amoureuse. Cela vous fait faire des choses bizarres, tout comme lire ce genre de presse. Depuis Lucy, je préfère ne plus trop m’attacher et me laisser vivre de jour en jour. Soudain, il prend un air en mode j’ai eu une idée. Je fronce légèrement les sourcils m’interrogeant sur la prochaine connerie qu’il va déballer. « En fait, je crois que je sais comment tu pourrais te sortir de cette galère de loyer à payer ! Je connais une fille qui cherche un colocataire… » Mouais, je le sens pas trop son plan là. Mais après tout, qu’est-ce que j’ai à perdre ?

***

La musique envahit l’appartement, un son assez rythmé sur lequel je prépare mes sauces et recettes. La musique est un passe-temps qui me tient à cœur, il est donc normal que j’exécute quelques gestes quotidiens sur le tempo. Bon, d’accord, je ne cuisine pas tous les jours mais je le fais avec plaisir lorsque Sawyer a des horaires contraignants. En fait, nous essayons de nous partager les tâches, c’est plus équitable. C’est d’autant plus pratique avec nos deux jobs qui peuvent parfois être envahissants. Aujourd’hui, lasagnes au menu. Ma spécialité, Lasagna made by Shane. Sans me vanter, ce sont les meilleures que mes amis aient goûtés, Garfield se régalerait !
Je jette un coup d’œil à l’horloge de la cuisine tout en me remémorant l’heure à laquelle elle doit revenir de l’hôpital, ma colocataire devrait bientôt pointer le bout de son nez. Je me dépêche de terminer mon plat avant de nettoyer le plan de travail et les casseroles. J’entends la porte d’entrée s’ouvrir, je me retourne vers l’encadrement de la porte qui mène au hall dans le but de l’accueillir. Elle a été plus rapide que moi et se trouve déjà à mes côtés. J’affiche un sourire, mais pas n’importe lequel ; un sourire amoureux, ouais, comme un sourire débile quoi. Sauf que je ne me rends pas compte d’avoir l’air idiot, c’est ça l’amour non ? Sawyer est devenue bien plus qu’une colocataire, elle est à présent celle que je chéris. Comment en sommes-nous arrivés là ? Je n’en sais rien, le processus a été long. Les premiers mois de colocation ont été en quelques sortes laborieux, à croire que nous cherchions les limites de l’autre. Au fil des mois, nous avons appris à nous connaître, à s’apprécier mais toujours avec une appréhension, presque une tension. Et puis nous avons sauté le pas. Aussi étrange soit-il elle m’apporte la sérénité et une stabilité. Après avoir passé les années précédentes à vagabonder, à papillonner avec la gente féminine, j’ai eu peur de ne pas correspondre aux attentes de Sawyer qui s’avérait être plus sérieuse que moi. Mais au final, ça a été un bon mix de nos caractères et envies. J’espère lui apporter autant de bien qu’elle m’en donne. Je m’approche d’elle tout en levant légèrement les avant-bras pour lui signifier que mes mains sont mouillées et savonneuses à cause de la vaisselle que j’étais en train de faire. Ceci ne m’empêche cependant pas de joindre mes lèvres aux siennes dans un tendre baiser. J’aurais bien envie de placer une main à la naissance de sa nuque, je retiens pourtant mon geste afin de ne pas lui mettre de la mousse de savon un peu partout. Tant pis, je me rattraperai plus tard dans la soirée. « J’espère que tu as faim… » Un sourire se dessine sur mes lèvres alors qu’elle inspecte le plat qui se trouve dans le four.

***

La nuit est longue, mes yeux refusent de se reposer et fixent le plafond de la chambre. Les bruits constants des appareils n’arrangent rien, je tente de me concentrer sur le débit de ma perfusion dans le but de trouver le sommeil. Impossible. Trop de choses se bousculent dans ma tête, de plus, l’hôpital m’angoisse. J’ai l’habitude d’y conduire les gens blessés mais pas d’y rester en tant que patient. Ce qui m’angoisse davantage est sûrement ma perte de mémoire, le fait de voir des personnes défiler dans ma chambre et d’en reconnaître à peine la moitié. Comme cette belle brune, elle me rend souvent visite et pourtant je n’arrive plus à me souvenir de son prénom. Bien sûr qu’elle me l’a rappelé mais je sens cette lueur d’espoir qui me supplie de me souvenir de bien plus que son prénom. Je tente de faire des efforts, de me concentrer pour essayer d’attraper les brides de mémoire qui se sont envolées. C’est comme si on cherche un mot, on sait qu’il existe, on essaie de se remémorer la première syllabe et pourtant rien ne vient. Les médecins sont assez confiants sur le fait que tout va me revenir d’ici quelques semaines. J’espère de tout cœur qu’ils ne me donnent pas de faux espoirs et que cette angoisse de voir mes soi-disant proches espérer que je me souvienne va disparaître. Les seuls moments qui reviennent en boucle sont les dernières secondes avant le trou noir qu’est devenu mon cerveau. Un camion, des sirènes, des cris, du métal, du vent, plus rien. Un certain Martin, un collègue pompier, m’a raconté ce qui s’est réellement passé. Une tempête a sévi sur White Oak Station. Etant de service, nous étions appelé un peu partout en ville afin d’assister les familles contre les dangers que la violence de la tempête pouvait engendrer. Sauf que nous avions sous-estimé l’intensité des vents, quelque chose a heurté de plein fouet notre véhicule et mon côté a pris le plus gros du choc. Au final, je m’en sors plutôt pas mal si on ne tient pas compte des quelques mois de coma. Dans quelques jours, je vais pouvoir sortir de l’hôpital, ce qui me réjouis et me fait peur à la fois. J’ai peur de ne plus reconnaitre mon appartement, mes affaires, j’ai peur de ne plus être la même personne que mes proches ont connue jusqu’à présent. J’appréhende le retour de ma mémoire, et si, finalement elle ne revenait pas ? Les blouses blanches affirment que retrouver mes affaires personnelles fera remonter des émotions et idéalement des souvenirs. J’espère seulement qu’ils ont raison.

***

Les cartons s’entassent dans mon appartement de Calgary, je ne sais plus où donner de la tête. C’est dans ce genre de moments que l’on aurait bien besoin d’une petit fée, eh hop, un coup de baguette par-ci… un autre par-là : tout est empaqueté ! Cela ne se passe pourtant pas comme ça dans notre monde trop terre à terre. Bref, les pièces se vident et la camionnette se remplit. Je ne suis pas très fan des déménagements, même si j’aime découvrir de nouveaux horizons, j’apprécie avoir mon nid douillet dans ma petite ville natale. Calgary était une belle expérience, j’y ai décroché le job de mes rêves mais un vide s’est créé dans ma poitrine. J’ai cru que je serais enfin comblé avec cette opportunité professionnelle, je me disais qu’elle compenserait ce que mon amnésie temporaire a emporté. Malgré le fait que j’ai recouvré la mémoire, je n’arrivais pas à me retrouver dans le type que j’étais. Il était évident pour moi qu’un nouveau départ s’imposait. Toutefois, j’y ai réfléchi longtemps afin d’être sûr de mon coup car des enjeux supplémentaires avaient fait surface. Comme la grossesse de Sawyer. Je souhaitais être présent mais aussi me reconstruire. Le choix a été difficile, Sawyer m’a soutenu dans mes décisions et ne m’a pas retenu plus longtemps à White Oak Station. Elle a été formidable, je m’en rends compte seulement aujourd’hui. Je me rends compte aussi que j’ai, en quelques sortes, quitté la famille que nous commencions à construire. Je croyais pouvoir assumer mon récent rôle de papa à distance, mais je sais que je manque l’évolution de Connor, ses grands sourires et ses gazouillis digne des plus grands discours. Aider financièrement et prendre des nouvelles, ce n’est pas ce que j’estime être un père présent. C’est pourquoi j’ai décidé de rentrer à White Oak Station. Je me retrouverai à nouveau simple pompier et fini le statut de chef de caserne, ça m’importe peu au final… Je veux profiter de mon petit bout d’chou, faire partie intégrante de sa vie. Par la même occasion, j’espère soulager Sawyer dans son rôle de maman à plein temps. Ça aurait dû être ainsi depuis le début, vaut mieux tard que jamais. Et je n’aurais pas pu envisager le jamais.

Spoiler:

Merci de t'être intéressé à mon scénario. Tu ne peux pas savoir à quel point le sms de Chloé m'a fait plaisir. En plus, pendant le weekend où je suis absente et où je n'avais pas forcément la possibilité de me connecter sur le forum pour poster un message  
En tout cas, Adam est un très bon choix    
J'ai hâte que tu ais terminé ta fiche pour qu'on puisse lancer un rp tous les deux   Bon, Owy ne risque pas d'être content mais bon, c'est ça qui est drôle  

Encore une fois, si tu as des questions, surtout n'hésite pas à bombarder ma boîte à mp. Je devrais revenir pleinement à partir de demain  

Spoiler:

Je laisse juste ma trace pour dire que j'adore ce que tu as écris jusqu'à présent

   

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
Je t'en ai parlé par mp, mais ton histoire est parfaite  
Tu as parfaitement bien cerner le personnage, et surtout l'attente qui était faite pour ce scénario. J'ai pris plaisir à lire ton histoire, vraiment  
J'ai tellement hâte qu'on puisse rp ensemble, et foutre un peu la merde entre Sawyer et Owen Et puis Connor a besoin d'un papa, bon diou  

   Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Seize the day. Tu as d'ailleurs oublié de répondre à une question, mais ça n'aurait pas fait de différence pour le groupe, et il convient parfaitement à l'état d'esprit de Shane.  
   Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. 50 points t'ont été ajoutés pour ta validation, tu retrouveras d'ailleurs plus d'informations sur le système de points à cet endroit. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

   Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !