oilà maintenant plusieurs semaines que May-Line papotait avec deux jeunes femmes sur un forum d'écriture. Elle avait en premier lieu rencontrer une certaine Sara, écrivaine aussi, mais n'ayant jamais osée publier son roman. Par la suite, elle avait fait LA connaissance de Juliet, la meilleure amie de celle-ci. C'est ainsi qu'elle avait découvert qu'elles vivaient toutes les deux à White Oak Station. Une bien belle coïncidence dont la jeune fille se réjouissait. Toutes deux s'étaient donc fixées un rendez-vous afin de faire plus ample connaissance, autour d'un café -ou d'un thé- en fonction des possibilités de l'autre et ce fameux jour venait d'arriver.
La brunette affichait une mine réjouit et à la fois stressée par cette rencontre. Comme à son habitude, elle se posait une multitude de questions toutes les plus absurdes les unes que les autres et sa timidité prenait petit à petit le dessus. C'est dans un soupir de décontraction qu'elle traversa le trottoir qui la séparait du Haven Coffee, puis pénétra à l'intérieur. A cet instant, elle ignorait si ce qui l'effrayait le plus était que ce rendez-vous se passe mal ou la foule naissante qui l’oppressait légèrement. Par chance, elle aperçut la jeune femme -ou une silhouette lui ressemblant- au fond de la salle, un peu en retrait des autres. Avait-elle fait exprès ou était-ce un heureux hasard ? Peu importe. May se dirigea dans sa direction et fut certaine de s'adresser à la bonne personne en apercevant la poussette. Aussi bien qu'elle se souvienne, la blonde avait bel et bien parlé qu'elle était maman d'un petit garçon de quelques mois à peine. Soulagée, elle prit enfin la parole en arrivant à sa hauteur.
« - Juliet ? Je suis désolé pour le retard, j'avais un pneu crevé sur ma bicyclette… J'espère que tu n'as pas trop attendu.»

n peu surprise, elle se mit à cligner des yeux plusieurs fois avant de rendre sa bise à Juliet. Elle ne s'attendait pas spécialement à un tel élan de...d'affection ? La jeune femme lui aurait serré la main que cela ne l'aurait pas plus surprise que ça. Après tout, elles se connaissaient que virtuellement. Mais bon, ça, c'était le côté un peu bizarre de May-Line qui revenait à la charge. Tout en s'installant sur le siège en face, la brunette bredouilla un semblant de réponse avant de retourner la question à son interlocutrice, par politesse.
Juliet fit signe au serveur de revenir afin de prendre sa commande. Un thé glacé à la menthe. Tiens donc. Voilà un autre point commun qui fit sourire l'adolescente. Elle aimait toutes les deux le thé.
« - Pour moi, ce sera une tisane, s'il vous plaît. » dit-elle en s'adressant au serveur avant qu'il parte chercher leurs boissons.
De sa première impression, la jeune maman lui semblait fort sympathique. Il n'y avait pas de différence entre celle qu'elle avait connue sur les réseaux sociaux et celle qui se trouvait actuellement en face d'elle. Elle était très souriante et c'était sans aucun doute la qualité qu'elle allait préférer chez elle. Elle se sentait automatiquement en confiance et ça c'est ce qui comptait le plus à ses yeux.
« - Ça me fait plaisir de te rencontrer. Bon, je t'avoue que j'angoissais un peu, je suis quelqu'un d'assez timide. »
May jeta un léger coup d’œil vers le petit garçon qui dormait calmement. Il ressemblait quand même vachement à sa mère. Elle sourit et reporta son attention sur Juliet.
« - Il est vraiment adorable ! Il a quel âge déjà ? »

eureusement qu'elle ne mord pas, tiens, sinon, May aurait déjà prit ses jambes à son cou. En revanche, sa petite remarque la fit sourire et elle se retint de rire. Elle était en train de s'imaginer Juliet en train de mordre tel un chien enragé et franchement, ce n'était pas très beau à voir, bien que très amusant. Le serveur revint quelques minutes après avec leurs boissons et la jeune fille le gratifia d'un sourire. Elles paieraient plus tard. Après tout, il était bientôt l'heure du goûter et comme la gamine qu'elle était, elle ignorait si elle serait capable de résister à la tentation d'acheter un brownie au chocolat et aux noisettes. Elle en salivait d'avance…
Leur conversation reprit autour du fils de la jeune femme. May-Line était une gaga des bébés. Dès qu'elle en voyait un dans la rue, elle ne pouvait s'empêcher de s'extasier et de dire à voix basse à quel point il est mignon. Souvent, cette petite phrase était accompagnée d'un grand sourire niais. N'ayant jamais eu de petit frère ou de petite sœur, alors qu'il s'agissait de la chose dont elle désirait le plus au monde, elle était persuadée que son amour pour les bambins venait de là. Bien qu'elle n'ait que dix-neuf ans, elle envisageait déjà son futur de maman.
« - Le temps passe trop vite. Il sera adolescent avant que tu ais eu le temps de dire ouf ! »
Elle n'en savait pas grand-chose, mais de ce qu'elle pouvait entendre ou ce qu'elle avait pu lire sur le net, c'était généralement le sentiment que les parents éprouvaient. Et de toute façon, même elle, elle trouvait que les années passaient bien trop vite à son goût. C'est un gazouillement provenant du landau qui la fit sortir de ses pensées. Timéo -et elle était fière d'avoir retenue son prénom- venait de se réveiller et là, elle craquait totalement. Ses yeux se mirent à briller d'admiration devant ce petit être si innocent et lâcha un petit "Oh !".
« - Je craque. Il est à croquer… Il a les mêmes yeux que toi ! »

omment s'empêcher de sourire devant une telle scène ? May ne lâchait plus sa niaise attitude, totalement attendrit par Juliet et son fils. Ses parents aussi avaient été très aimant lors de sa jeunesse -avant son accident et le changement de comportement de sa mère…- c'était même une enfant pourrit gâtée et qui obtenait tout ce qu'elle désirait en un simple battement de cil. Elle menait son petit monde par le bout du nez et elle se doutait bien que ce serait le cas de ce petit bonhomme. Il allait charmer tout le monde, elle en avait aucun doute !
Soudain, l’œil de la jeune fille fut attiré par la couverture d'un livre qu'elle ne connaissait que trop bien. Son père lui racontait toujours le même avant de s'endormir.
« - Je doute que ce soit ton genre de livre ou ta lecture du soir donc tu lis Pouf-Patapouf à Timéo ? Mon père me le lisait tous les soirs avant de m'endormir. Je le réclamais tout le temps. Je crois que j'étais fascinée par les éléphants lorsqu'elle était petite. J'étais même une fan inconditionnelle de Babar ! J'avais une peluche qui faisait une tête de plus que moi pour un Noël, je devais avoir trois ans à peine... »
Ça, pour aimer les éléphants, elle les avait aimés. C'était toujours les premiers animaux qu'elle souhaitait voir lorsqu'ils se rendaient dans un parc animalier, elle réclamait toujours des histoires sur les pachydermes et la moitié de ses peluches en était.
« - C'est quoi ton livre préféré ? Car à vrai dire, on a surtout parlé d'écriture sur le forum et si tu es dessus, c'est que toi aussi tu lis, je me trompe? »

es Disney aussi, May les avaient connus, mais bizarrement, elle préférait toujours ceux où il y avait le moins de princesses possibles, tandis qu'aujourd'hui, elle jouerait bien à la princesse afin de trouver son prince charmant. Le Roi Lion, Toys Story, Le livre de la jungle ou Dumbo, justement, étaient de loin ses préférés. D'ailleurs, elle ne comprenait pas comment on pouvait avoir peur de Dumbo et en faire des cauchemars ! Cet éléphant est tellement adorable avec ses grandes oreilles et que dire de l'histoire qui est très magnifique… La jeune fille venait de retomber en enfance, bien qu'elle n'en soit jamais réellement sortie, et se promit de se faire une soirée Disney avant la reprise des cours.
« - Je crois que j'étais allergique aux princesses petites. Les seuls Disney que j'aimais et en possédant était Pocahontas, Mulan, Aladdin et Robin des Bois. Mais pour les deux derniers, c'était surtout à cause d'eux. Je devais bien aimer les voleurs… Puis Robin des Bois est tellement culte en Angleterre ! D'ailleurs, je rêve toujours de me rendre dans la forêt de Sherwood. C'est un peu un rêve de petite fille et ça peut paraître stupide, mais j'y tiens vraiment. »
De toute façon, May était une incontournable fan de l'Angleterre. Tous les mythes et légendes qui étaient rattachés à ce pays l'intéressaient et que dire des livres se déroulant là-bas ? En plus d'avoir visité la maison de Jane Austen, elle avait bien évidemment demandé à se rendre sur les lieux de tournage d'Harry Potter. Jamais elle ne pourrait oublier ce séjour. Si elle s'écoutait, elle aurait déjà prit l'avion pour continuer de visiter les endroits non découvert et qui attendait patiemment sur sa liste de lieux à visiter.
« - Shakespeare est un grand homme de la littérature. Je l'admire beaucoup et j'aime aussi énormément ses œuvres. Mais je suis une inconditionnelle fan des romans de Jane Austen. Je crois que c'est mon écrivain préféré ! Niveau classique, évidemment. Je lis un peu de tout sinon… Je ne suis pas bien compliqué. J'ai peut-être un peu plus de mal avec les romans policiers, mais en lire un de temps en temps ne me dérange pas. »
La jeune fille prit une gorgée de son thé et reprit la parole.
« - Tu as essayé de lire le soir, quand il dort ? Personnellement, c'est le moment de la journée que je préfère pour lire ! Peloter au fond de mon lit ou dans mon canapé avec un plaide tout doux, le tout accompagné d'un chocolat chaud en hiver ou un thé ou un tisane en été, c'est parfait ! En plus, comme j'ai besoin d'énormément de silence pour lire, ça tombe à pique. En fait, j'ai besoin de silence pour tout… Mais surtout pour lire et écrire. Tu devrais essayer. »

isney. May n'avait encore jamais mit les pieds dans ce parc d'attraction débordant de magie. Avant d'arriver sur le continent américain, elle parlait souvent à ses parents de celui se trouvant en France. D'après ce qu'elle en savait, celui d'Orlando avait beau être le tout premier à avoir vu le jour, celui de Marne-la-Vallée était de loin le plus beau. Maintenant, le plus proche devait sans doute être celui  se situant en Floride que celui proche de la capitale des amoureux. Pourtant, quitte à choisir, elle n'hésiterait pas à faire le chemin le plus long. Paris faisait également partie des villes qu'elle souhaitait visiter. La Tour Eiffel était tout de même un monument à voir une fois dans sa vie ! Et elle avait changé en grandissant. Elle n'était plus allergique aux princesses et prendre une photo avec chacune d'entre elle lui plairait grandement.

La jeune fille n'avait jamais réellement fait le rapprochement. Pourtant, en tant que grande fan de cette pièce aussi tragique, elle aurait dû s'en rendre compte plus tôt. Juliet avait déjà dit lors d'une discussion que son frère se nommait Roméo. Si elle avait fait le lien plus tôt, elle aurait bien vite comprit que ses parents portaient en idôlation cette pièce et surtout son auteur. Mais contrairement à la jeune maman, May trouvait ça plutôt classe. De toute façon, les véritables héros de la pièce n'était pas frère et sœur.
En revanche, elle avait un peu plus de mal avec le fait que Jane Austen ne parle pas plus que ça à la jeune femme. C'était son idole littéraire, en plus de J,K Rowling et elle estimait que toutes personnes respectant la littérature se devait d'avoir lu un de ces romans.
« - Jane Austen à écrit Orgueil et préjugés. C'est obligé que ça te parle ! Avec Monsieur Darcy. Ce roman est parfait. Le film aussi, mais le roman est une pure merveille. C'est mon préféré de tous ceux que j'ai pu lire. J'ai dû le relire une bonne dizaine de fois tellement je l'adore. Si tu ne l'as pas lu, je t'assure que tu devrais. Je l'ai à la maison et dans presque tous les exemplaires possibles, je pourrais t'en prêter un, si tu veux. »

Après avoir réussi à faire accepter Juliet de lire ce chef d’œuvre de la littérature anglaise qu'elle lui prêterait avec beaucoup de plaisir lors de leur prochaine rencontre, malgré le fait qu'elle ignorait si elle aurait le temps de le lire un jour, May continua de vanter le talent d'écrivain de son idole, en parlant évidemment de sa visite dans le village de Chawton, là où se situe la maison de Mme Austen, du plaisir qu'elle avait éprouvé en réalisant un de ses rêves et le nombre incalculable de photos qu'elle avait fait des lieux et qui était maintenant affiché dans sa chambre dans sa ville natale. Elle en profita même pour commander son petit brownie au chocolat et aux noisettes pour le goûter.
« - Tu veux quelques choses ? Ou un brownie ? C'est une tuerie, je t'assure ! »
Elle se souvenait encore le jour où elle était passée au café pour la première fois au café afin de siroter un thé, qu'elle n'avait soit disant plus chez elle, uniquement dans le but de revoir son voisin. Il en avait alors profité pour lui vendre la spécialité de la maison et depuis, dès qu'elle s'y rendait, elle ne repartait pas sans en avoir dégusté un bout.

ay se mit à sourire à pleine dents, ravie de convertir une nouvelle personne à ce délicieux mets. D'ailleurs, si Ashton était là, il serait fier d'elle. Enfin. Peut-être pas, mais elle aimait bien se dire ça, elle se sentait valoriser. Puis si Juliet était aussi fan de chocolat qu'elle le prétendait, elle ne pourrait pas regretter son choix, oh que non.
Le serveur revint quelques minutes plus tard avec deux assiettes contenant le fameux brownie ainsi qu'un peu de crème anglaise. May en salivait d'avance. C'était également le moment de payer et ne sachant comment procéder pour une première fois, les deux se mirent d'accord pour payer chacune leur part. Une fois fait, la brunette prit une bouchée de son gâteau et ses yeux s'illuminèrent. Il était excellent, comme d'habitude.
« - Che te chure, faut qche tu goûtes. Ch'est ch'trop bon ! »
Elle était bien consciente que parler la bouche pleine était très mal poli, mais tant pis. C'était pour la peine cause. Elle avala ce qui lui restait dans la bouche et sourit timidement avant de s'excuser de son impolitesse.
« - Désolé... »

May-Line se sentait à l'aise avec la jeune femme et elle ne voyait pas le temps passé. Elles continuèrent de parler pendant un peu plus d'une heure, de tout et de rien. Tantôt des livres, tantôt de la maternité, de leur passé et d'un tas d'autres trucs différents, jusqu'à arriver au sport. Il fallait savoir qu'elle n'était pas une grande sportive dans l'âme. Déjà à cause de ses jambes qui n'étaient pas toujours opérationnelles ou capables de tenir le coup. Ainsi, elle vint à expliquer à Juliet qu'elle n'avait jamais fait de roller de sa vie et que par conséquent, elle ne savait pas en faire, bien qu'elle serait ravie d'apprendre. Après tout, ça pourrait changer un peu de la bicyclette ou du vélo d'appartement.
« - C'est vrai ? Tu serais d'accord pour m'apprendre ?! »
La jeune fille avait mis tellement d'enthousiasme dans sa voix, qu'on aurait pu parier qu'elle venait d'obtenir le cadeau dont elle rêvait depuis des années.