juliette & louys

Le service avait été bon, n'ayant pas cours aujourd'hui, j'avais été affecté au créneau horaire du midi. Et même si l'on ne servait pas de repas, il y avait eu beaucoup de monde, des gens qui passent simplement boire un café avant de retourner travailler. C'était bien pour mon porte-monnaie, mais plus dur pour mon corps. J'enchaînais les services depuis quelques jours, ce n'était pas parce que je n'avais pas de vie sociale à côté, mais cela m'assurait de pouvoir mettre de l'argent de côté et de pouvoir laisser tranquille ma mère qui avait autre chose à penser depuis la mort de mon père.
Mais quatorze vient de sonner et j'ai enfin fini. Je débarrasse les dernières tables qui me restent, je vais chercher mes affaires et je quitte mon lieu de travail. Une fois dehors, mon téléphone sonne. C'est Teddy. Ma soeur connait mes horaires par coeur, cela lui permet de pouvoir m'appeler le plus possible. Mais lors de mon trajet vers mon appartement et alors qu'elle me parle de l'autre côté du téléphone, mes pensées se perdent. J'aperçois une jeune femme au loin qui me dit vaguement quelques choses. Je réfléchis un peu pour essayer de trouver où est-ce que je l'ai déjà vu. « Ju ... » Non, mon regard ne s'est pas trompé, c'est bien elle, c'est bien Juliette. « Je dois te laisser, je te rappelle ». Je raccroche et je range mon téléphone dans l'une de mes poches. Elle avance dans ma direction, je ne pense pas qu'elle m'a vu, enfin pas encore. Depuis que j'ai posé mon regard sur elle, je suis incapable de l'enlever. Une fois arrivée à quelques pas d'elle, je commence à l'accoster. « Juliette ? » Ayant un peu peur de finalement faire une erreur, il est mieux de prononcer son prénom. Si ce n'est pas elle et bien, nous continuerons tous les deux nos chemins, mais si c'est elle, je ne peux pas la laisser partir sans lui dire bonjour. Sa tête se relève et je comprends que c'est elle, celle qui a partagé ma vie pendant deux mois lorsque j'étais à New York. « Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » Mon visage s'illumine, je suis heureux de la voir.

louys & juliette
chapter 1

« Oh, maman, ça va! Madame Edison est une femme âgée qui adore Timéo et elle s’est portée volontaire pour le garder quelques heures le temps que je fasse quelques courses! Elle est très sympathique ! » « Juliette, je ne veux pas qu’une inconnue s’occupe de Tim! » Juliette soupir d’exaspération tout en levant les yeux vers le ciel dégagé de White Oak Station. Elle adore sa mère par-dessus tout, mais très franchement ces crises de paranoïa irritent la jeune femme à un point indescriptible. « D’accord, maman. Je ne ferai pas garder mon fils par la gentille voisine qui m’a accueilli les bras ouverts dès mon arrivée. Tu as raison. » « Juliette… Je suis- » « Inquiète, je sais… Ne t’en fais pas maman, nous allons bien. »

Deux semaines après son arrivée à White Oak Station, Juliette se sent beaucoup plus libre qu’à New York. Ceci étant dit, sa mère et sa sœur lui manquent terriblement… Alors qu’elle avait la chance de les voir à tous les jours lorsqu’elle habitait à Manhattan, aujourd’hui elle se contente d’appels téléphoniques, de messages textes et de conversations vidéos par Skype. Malgré que ce soit une alternative comme une autre, elle s’ennuie d’elles. Énormément. Une chose est certaine, cependant : Juliette adore le goût de la liberté. Elle prend goût à la vie de femme dans une toute nouvelle ville, dans un tout nouveau pays, avec une dynamique qui contraste de la dynamique New Yorkaise. Elle se sent comme un oiseau qui vient d’être libéré de sa cage… Avec un petit détail. Un  détail tellement précieux, mignon, adorable. Un détail qu’elle aime de son cœur entier et plus encore… Son fils. Voilà bientôt deux heures qu’elle a quitté son appartement et il lui manque.

Elle réussit enfin à raccrocher le téléphone et au moment où elle le glisse dans son sac à main, elle entend la seule voix qu’elle saurait reconnaître à travers l’enfer d’une cacophonie. Elle sent soudainement le sol disparaître sous ses pieds, ses jambes se scier, son cœur cogner avec frénésie contre sa poitrine. Son souffle se coupe complètement alors qu’elle lève la tête vers la source de toutes ses inquiétudes tout en ayant été, parallèlement, la source d’un bonheur pur.  « Juliette? » « Louys?! » souffle-t-elle, incrédule. Parmi tous les scénarios de leurs retrouvailles, jamais a-t-elle imaginé le croiser sur la rue! Poussé par une impulsion hors de son contrôle, elle s’avance vers lui et le serre dans ses bras puis, réalisant son acte, recule doucement, un fin sourire à ses lèvres. « Je… J’étudie ici! Vous avez l’un des meilleurs programmes de journalisme et je ne pouvais passer l’occasion et… », un rire timide émane de ses lèvres « Et je parle trop. Pardon… Et.. Et toi? Comment vas-tu? Ça fait longtemps.. » 

« Louys ?! » C'est bien elle, mon imagination ne me joue pas de mauvais tours. Je dois avoir l'air con avec ce sourire sur mon visage, mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi. Je la regarde ou plutôt je la dévisage, je scrute chacun de ses détails afin de voir si quelque chose a changé chez elle. Mais non, elle est telle que je l'ai quitté il y a maintenant un an. À la regarder, j'en oublie tout le reste. Alors imaginez l'incompréhension totale quand elle s'est retrouvée contre moi à me serrer contre elle. Cela n'est pas désagréable, mais ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Elle se recule et je laisse un sourire apaisant sur mon visage. « Je... J'étudie ici ! Vous avez l'un des meilleurs programmes de journalisme et je ne pouvais passer l'occasion et... Et je parle trop. Pardon... Et... Et toi ? Comment vas-tu ? Ça fait longtemps... » Elle a fait le grand pas, enfin. Je lui ai longtemps fait les louanges de White Oak Station quand j'étais à New York. À plusieurs reprises, je lui ai proposé d'y venir, mais elle n'avait jamais voulu quitter sa ville natale. Cependant, l'important est qu'aujourd'hui elle a enfin cédé et ce pour de bonnes raisons. « Je vais bien. Je sors tout juste du boulot. » Elle m'a manqué. L'entendre parler me rend nostalgique de cette période. « C'est bien que tu sois ici. Tu m'as enfin écouté ! » Un léger rire s'échappe de mes lèvres. « Tu vas voir, White Oak Station c'est génial, c'est même mieux que ce que je t'ai dit. » Je ne mentionne pas à mon tour que cela fait déjà plusieurs mois qu'on ne s'est pas vu. On s'était mis d'accord là-dessus, sur notre séparation et donc sur le fait que l'on allait plus vraiment se revoir et j'imagine qu'elle m'a dit ça suite à nos retrouvailles. Elle ne devait pas imaginer qu'elles se feraient là. Naturellement, mes mains se glissent dans mes poches et je jette un rapide coup d'oeil sur ce qui nous entoure. Tout est calme pour le moment. Après avoir exploré l'environnement, mon regard se pose de nouveau sur elle et le sourire sur mon visage n'a toujours pas disparu. « Tu es arrivée en ville quand ? »

louys & juliette
chapter 1

« C’est bien que tu sois ici. Tu m’as enfin écouté! Tu vas voir, White Oak Station c’est génial, c’est même mieux que ce que je t’ai dit. » lui confie-t-il, accentuant le sourire qu’elle avait déjà à ses lèvres rosées. Bien que cela puisse être ridicule, elle est incapable d’effacer ce sourire! Sa présence… Le revoir depuis tout ce temps alimente une nostalgie qui la gagne, mais qui n’entraîne pas les effets négatifs. Plutôt que de languir cette période, elle revisite tous ses souvenirs, tous ses bons souvenirs, et elle n’arrive pas à croire qu’il est enfin là, devant elle. « En tout cas, les citoyens ici sont incroyablement accueillants! Tu devrais voir ma voisine, elle est tellement mignonne, elle s’occupe si bien de moi et.. » elle s’arrête soudainement, prenant conscience de ses paroles juste à temps. « … Et elle est tout simplement géniale… » ponctue-t-elle, un nouveau sourire aux lèvres. Bien qu’extérieurement, elle semble gérer la situation, intérieurement elle se maudit de tous les jurons possibles et imaginables. Imaginez si Juliette n’avait pas pris conscience de ses paroles… Elle aurait commis l’une des pires erreurs de son existence!

« Tu es arrivée en ville quand? », une partie d’elle meurt d’envie de lui dire la vérité. Que la seule et unique raison pour laquelle elle a pris la décision de venir à White Oak Station était pour qu’il rencontre son fils. Soyons clairs, Juliette aurait pu intégrer n’importe quelle université et, ce, mondialement! … Mais elle a choisit White Oak Station. Pourquoi? Parce que le père de son fils s’y trouve. Il s’y trouve et il n’a aucune idée… Plus le temps passe, plus son cœur cogne avec plus de rapidité contre sa poitrine. L’angoisse s’éprend du corps de la jeune femme alors qu’elle baisse les yeux brièvement avant de poser son regard sur Louys, derechef.  « Deux semaines approximativement. Je ne suis même pas entièrement installée dans mon appartement, figure-toi! J’ai des boîtes un peu partout et il est impossible pour moi de les ranger…. » Parce que j’ai ton fils qui occupe vingt heures de ma journée et les quatre heures qui me restent sont réservées à Morphée… Malgré que… Ça y est, elle n'en peut plus! « Écoutes Louys… », reprend-t-elle impulsivement. Va-t-elle réellement faire ça? … En pleine rue? « Je sais que ça peut te sembler très étrange, mais voilà… » elle marque une pause, se mordillant la lèvre inférieure en se perdant dans son regard. Au finael, elle ne peut lui dire, pas comme ça. Pas ici.. Prendrait-elle le risque qu'il lui en veuille éternellement pour une telle déclaration? Ou osera-t-elle faire ça comme il se doit? « Uhh.. J’ai besoin d’aide avec quelque chose dans mon appartement et je n’y arrive pas seule… Ma voisine est trop âgée et.. Voilà. Ça te dirait de me donner un coup de main? »

Quelle cruche.

La voir ici me fait un bien fou. Elle me fait retourner à la période où mon père était encore là, où tout semblait plus facile. « En tout cas, les citoyens ici sont incroyablement accueillants! Tu devrais voir ma voisine, elle est tellement mignonne, elle s'occupe si bien de moi et ... Et elle est tout simplement géniale... » Je suis heureux. De la voir, mais aussi de savoir que tout se passe bien ici, qu'elle arrive à prendre doucement sa place. « En général, les gens sont gentils. Cependant, si un jour tu as un problème, n'hésite pas à me contacter. Tu as mon numéro normalement. » Je lui demande ensuite depuis combien de temps elle est en ville. « Deux semaines approximativement. Je ne suis même pas entièrement installée dans mon appartement, figure-toi! J'ai des boîtes un peu partout et il est impossible pour moi de les ranger.... » J'ai connu ça moi aussi, mais j'étais plus jeune et surtout je n'étais pas seul. Mes parents et Maxym étaient là et ils ont défait la plupart des cartons qui traînaient dans la maison. « Écoutes Louys... Je sais que ça peut te sembler très étrange, mais voilà... » En entendant ces mots, je cherche son regard pour essayer de lui sortir les vers du nez. Elle a l'air vraiment chamboulée. Est-ce que cela est causé par son arrivée ici, à son changement de vie, ou alors il y a autre chose ? Quelque chose qu'elle ne me dit pas. Mais cela fait exactement cinq voire dix minutes qu'on s'est retrouvé, alors je ne peux pas la forcer à parler. Finalement, elle poursuit sa phrase. « Uhh... J'ai besoin d'aide avec quelque chose dans mon appartement et je n'y arrive pas seule... Ma voisine est trop âgée et... Voilà. Ça te dirait de me donner un coup de main? » Un rire s'échappe d'entre mes lèvres. « Tu as besoin de testostérones, c'est ça ? » Quelque chose semble clocher, quelque chose de plus grave que de porter des cartons, mais elle ne m'en dit pas plus et je ne la pousse pas à le faire. Elle a peut-être seulement encore un peu de mal à être loin de sa mère et de sa soeur, qui sont deux personnes très importantes pour elle. « Bien sûr. Je n'ai rien à faire là, tout de suite, donc je peux très bien t'aider. » Je suis loin d'être un connard et on est resté en bon terme, même si les coups de téléphone se sont faits rares entre nous, on ne s'est pas quitté sur une dispute, alors je trouve ça tout à fait normal que je l'aide un peu. « C'est par où chez toi ? » Elle indique la direction à prendre et nous commençons à marcher.

louys & juliette
chapter 1

« Bien sur.  Je n’ai rien à faire là, tout de suite, donc je peux très bien t’aider. C’est par où chez toi? », un fin sourire étire les lèvres à Juliet alors qu’ils entament le pas vers son appartement. Une partie de sa conscience trouve cette situation très absurde. À peine se sont-ils retrouvés qu’elle l’invite chez elle! Ceci étant dit, elle a une bonne raison derrière cette invitation. Le seul problème est que Louys n’a aucune idée de la nature de cette raison… Jamais il ne se serait douté.

Le trajet vers l’appartement de Juliette fut relativement court. Elle a de la chance de n’habiter à quelques rues près du centre-ville de White Oak. Pourtant, l’un pourrait croire qu’un trajet avec son ancien(ne) petit(e) ami(e) causerait de nombreux silences baignés de malaises, des regards furtifs, des sourires poliment tracés et un regret flagrant. Mais Juliet n’a pas le temps de réfléchir à tous ces moments qui auraient pu potentiellement se produire. L’unique question qu’elle se pose à ce stade-ci est si cette rencontre entre Timéo et Louys est prématurée… Soyons claires : l’appartement de Juliette est impeccable. Elle a profité des siestes de Tim’ ainsi que de l’aide de son adorable voisine afin de tout ranger ses articles de maison. Les quelques boîtes restantes ne sont pas significativement importantes pour le moment. Par contre, elle n’a pas pensé à la réaction que pourrait avoir Louys à la vue d’un appartement dénué de boîtes empilées.

Elle a à peine le temps d’y songer qu’ils se trouvent déjà à la porte de l’immeuble où elle demeure. « C’est ici… » prononce nerveusement Juliette avant de sortir les clés de son sac à main. La porte s’ouvre enfin, dévoilant un appartement à la décoration sobre, mais sophistiquée aux teintes de neutre et de blanc. « Tu peux faire comme chez toi… » prononce Juliette en déposant les clés de son appartement sur la table à la droite de la porte d’entrée. « Je vais juste allé à côté et je reviens » s’ensuit ainsi le départ de Juliette chez la voisine, s’ensuit ainsi le départ de Juliette chez la voisine. Une fois devant la porte de ladite madame Edison, cette dernière lui ouvrant la porte, Timéo tenu dans ses bras. « Il a été extrêmement sage aujourd’hui! Il a même fait une petite sieste! » s’exclame la dame en tendant l’enfant à sa mère. Juliette dépose un tendre baiser sur le front de son fils avant de remercier madame Edison pour son aide continuelle, reprendre son sac à effets et de se diriger vers son appartement. Un tourbillon de nervosité s’empare de son estomac alors que sa respiration se noue. Mais il le faut.

En entrant dans son appartement, Juliette remarque que Louys ne lui faisait pas face et tant mieux! « Louys… Il y a quelqu’un que je voudrais que tu rencontres.. », prononce doucement Juliette, fermant la p0orte derrière elle. « Je te présente Timéo », annonce-t-elle, baissant le regard vers son fils qui observe sa mère. Une chose à savoir sur Juliette : lorsqu’elle vit de fortes émotions, que ce soit la colère, la nervosité, le bonheur, les larmes lui montent aux yeux. Un réflexe inné duquel elle n’arrive à se débarrasser! … Alors, il n’est que naturel pour elle d’avoir les larmes lui monter aux yeux, rendant sa vision floue. « Ton fils… », dit-elle enfin d’un ton de voix tremblant.

Notre fils.

Gentiment je lui propose mon aide pour qu’elle puisse finir d’emménager, une fois ma phrase finie, nous prenons la direction de son appartement. Nous marchons l’un à côté de l’autre, le trajet se fait court. Son logement ne se trouve qu’à quelques minutes du centre de White Oak Station, une aubaine pour une jeune étudiante arrivant en ville. « C’est ici… » dit-elle en sortant les clefs de son sac à main. « L’extérieur est sympa, j’ai hâte de voir l’intérieur. Même si avec les cartons, je ne verrais peut-être pas tout. » Un sourire se dessine sur mon visage, alors qu’elle ouvre enfin la porte. « Tu peux faire comme chez toi… » Elle rentre et je la suis, rapidement, mon regard scrute son domicile. Je n’ai rien à faire ici et au moment où je vais lui dire, elle prend la fuite. « Je vais juste aller à côté et je reviens. » J’hoche la tête en guise de répondre et je la regarde s’éclipser.  Je contemple la décoration de son appartement. Les mains dans mes poches, je reste un peu perplexe. Pourquoi m'a-t-elle menti au sujet de son logement ? Elle n'a pas besoin de moi ici.

Sa voix me sort de mes pensées. « Louys... Il y a quelqu'un que je voudrais que tu rencontres.. » Je me tourne vers elle et cette fois, c'est Juliette qui me fait dos pour refermer la porte derrière elle. Cependant, à ma plus grande surprise, elle tient un enfant dans les mains. J'étais loin de m'imaginer que la personne qu'elle avait à me présenter serait un bébé. Je pensais que c'était un petit ami, une amie ou bien sa voisine. Mais non, un bébé. « Je te présente Timéo. » Je fais plusieurs pas doux, afin de ne pas effrayer le petit garçon. J'ai toujours aimé les enfants et j'ai toujours rêvé d'en avoir, c'est donc naturellement que je caresse les petits doigts du garçon. « Ton fils... » La nouvelle est dite. Rapidement, je lâche la main de ce petit garçon qui n'a rien demandé et je regarde sa mère afin d'avoir une explication. « Mon ... quoi ? » Je pense dans un premier temps qu'elle se fout de moi. Toutefois, l'état dans lequel se trouve Juliette me fait réaliser que non, c'est bien mon fils. Brièvement j'essaye de donner un âge à Timéo pour savoir si l'histoire qu'on a vécue pourrait coïncider. Oui. Tout semble aller dans le même sens, c'est bien mon fils. Mais je ne comprends pas pourquoi, pourquoi maintenant ? Et pourquoi comme ça ? « Tu aurais pu m'appeler tu sais, au lieu de me l'annoncer comme ça. Au lieu de me lâcher une énorme bombe ! » J'y vais peut-être un peu fort, je suis sûrement fautif aussi, car ça ne lui ressemble pas de faire des cachotteries aussi grosses. « Je .. Waouh. J'étais loin d'imaginer ça ce matin. » Je pose mes mains sur ma bouche, puis je les laisse remonter le long de mes joues. « Ce n'est pas pour tes études que tu es ici ? C'est pour lui ? »

louys & juliette
chapter 1

« Mon... quoi? », Juliette se mordille la lèvre inférieure, un signe flagrant de la nervosité qui la ronge. Très honnêtement, elle ne sait plus quoi dire! D’un côté, elle croit judicieux de le laisser vivre ce choc… Après tout, elle ne venait pas de lui annoncer une nouvelle qui peut être prise à la légère! D’un autre côté, il y a tant de choses qu’elle aimerait clarifier avec lui, qu’elle aimerait comprendre! Mais pour l’instant, elle opte pour le silence. « Tu aurais pu m’appeler tu sais, au lieu de me l’annoncer comme ça. Au lieu de me lâcher une énorme bombe ! », à ses paroles, Juliette baisse la tête vers Timéo tout en se pinçant les lèvres. Les larmes emplissent de plus en plus ses yeux alors qu’elle s’efforce, du mieux qu’elle peut, de réprimer les larmes. « Je… Waouh. J’étais loin d’imaginer ça ce matin. Ce n’est pas pour tes études que tu es ici? C’est pour lui? », son regard azur plonge dans celui de Louys alors qu’elle libère un profond soupir histoire de reprendre ses esprits.

Elle contourne Louys et prend place sur le canapé, installant son fils dans sa chaise berçante. « Tout ce que je fais est pour lui, Louys. », formule-t-elle avant de finalement darder son regard sur son interlocuteur. « Et… Je t’ai contacté. Je t’ai appelé à plusieurs reprises pendant ma grossesse! Et tu n’as jamais retourné mes appels, tu n’as jamais répondu et il n’y avait aucun moyen pour moi de laisser un message… C’est comme si, lorsque tu as quitté New York, tu as disparu de la carte! », elle pousse un bref soupir, glissant sa main au niveau de son front tout en fermant les yeux. « Je ne te demande rien, Louys. Je ne t’oblige à rien… Je sais que c’est une très grosse nouvelle et je comprends que tu m’en veuilles, crois-moi. Mais je ne te demande rien. » elle reprend place sur le canapé, observant son fils d’un regard mêlant attendrissement et tristesse. « Je ne veux tout simplement pas qu’il grandisse sans avoir rencontré son père. C’est injuste pour lui… »

C'est mon enfant. Juliette m'annonce que ce petit garçon est mon fils. Au début, je ne comprends pas pourquoi elle ne m'en a pas parlé plus tôt, mais très vite, elle me donne sa justification. « Et... Je t'ai contacté. Je t'ai appelé à plusieurs reprises pendant ma grossesse ! Et tu n'as jamais retourné mes appels, tu n'as jamais répondu et il n'y avait aucun moyen pour moi de laisser un message... C'est comme si, lorsque tu as quitté New York, tu as disparu de la carte ! » Je fronce légèrement les sourcils, je n'ai aucun souvenir de ses appels. Aucunes traces. Je me questionne alors, est-ce que j'avais supprimé son numéro suite à mon départ de New York et que je n'avais pas pris la peine de répondre à un numéro inconnu ? Non. Je ne me souviens pas non plus de l'avoir supprimé. Mais rapidement, mes neurones se reconnectent et je comprends alors qu'elle a appelé lors d'un moment difficile de ma vie. Elle n'est donc plus fautive comme je l'ai dit plus tôt, mais c'est moi qui ai merdé. « Je ... Désolé ... » Avec l'annonce de la maladie de mon père, j'avais un peu mis de côté toute ma vie pour profiter des derniers moments avec lui. « Je ne te demande rien, Louys. Je ne t'oblige à rien... Je sais que c'est une très grosse nouvelle et je comprends que tu m'en veuilles, crois-moi. Mais je ne te demande rien. » Je fais comme Juliette, je pose mon regard sur Timéo, sur mon fils. Elle a raison, c'est une très grosse nouvelle qu'elle vient de me faire et pour le moment, je ne sais pas quoi faire. J'ai seulement vingt-et-un et un simple boulot de serveur au café de la ville. « Je ne veux tout simplement pas qu'il grandisse sans avoir rencontré son père. C'est injuste pour lui... » Elle a raison. Enfin vu l'âge qui l'a il ne se souviendra certainement pas de moi, pas de cette rencontre en tout cas. Le visage du petit garçon change, il semble contrarié, comme s'il comprenait la situation actuelle. Il se met ensuite à pleurer. « Je ... Je ferai mieux de vous laisser. » Je me sens gêné, car je comprends que je ne sais pas m'occuper d'un enfant. « Il doit avoir faim ou avoir besoin de sa maman, donc c'est mieux que je parte ... » Je fais quelques pas en arrière et manque de tomber suite à un obstacle que je n'avais pas vu. Je lance quelques injures discrètement. Je baisse le regard et finis finalement par quitter le logement de Juliette. C'est con ce que je viens de faire, mais j'ai besoin de temps. Sur le chemin du retour, mon coeur bat plus vite qu'à son habitude. La nouvelle est un réel choc chez moi.

RP TERMINÉ