~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
L'horreur débuta au lycée, à l'âge de 15 ans. Mon père, depuis un an déjà, avait commencé à se comporter différemment avec moi. Il était violent, non dans ses gestes mais dans ses dires. Chaque fois qu'on se croisait, même si ça arrivait quinze fois par jour, il avait toujours une critique à me faire. Au départ, cela ne me faisait pas grand chose, je me disais que c'était passager, mais quand je compris que cela allait perdurer, je me rendis compte que mon père devenait de plus en plus brutal dans ses dires concernant ma personne. Cela passa du simple "tu es nul" à "Quel merde ce gosse". Je n'osais même plus lui montrer mes notes, de peur du jugement de mon père. Quand il découvrait que je n'avais pas la meilleure moyenne de la classe, ou que j'avais moins de 18 ans mathématiques, il entrait dans une rage folle. Et les mots qui sortaient de sa bouche étaient réellement cruels. Au départ, j'arrivais à les supporter. Mais au fil des années lycée, mon état se dégrada, à tel point que je tremblais de peur à l'idée de croiser mon père dans les couloirs de notre grande maison, à tel point que je persuadais que je n'arriverais jamais à rien. Autant dire que cette période de ma vie est en réalité la pire et que je préfère ne pas me remémorer les moments que j'ai vécu durant le lycée. Il avait commencé à exercer sur moi une maltraitance psychologique, mais à 15 ans, je ne savais pas que cela existait et n'était pas toléré de la part d'un parent envers son enfant.
La situation se dégradant de jour en jour, j'eus alors un déclic durant la terminale. "Je ne peux plus laisser cela durer, je vaux plus que ça." Surtout que je n'étais absolument pas un mauvais élève. Toutes mes moyennes tournaient autour de 15, mais ce n'était pas encore assez.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Un peu plus qu'avant, car je suis plus âgé et en possession de tout mes moyens. Mon père exerce toujours sur moi cette espèce de maltraitance, mais à présent j'ose aller contre lui. Le seul point négatif, c'est qu'il m'a posé un ultimatum. Il finance mes études, si j'accepte le mariage qu'il m'impose. Enfin, il dit que je dois accepter, mais je pense tout simplement que je n'ai pas le choix. Si je veux finir mes études de droit, que j'ai pour l'instant réussi avec brio, j'ai besoin de son argent. De l'argent de mon tyran. Le mariage qu'il m'impose, c'est avec Anya, mon amie depuis toujours.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Parti de chez moi, avec ou sans argent, loin de mon père exigeant, de ma mère absente et livide, au côté d'une jeune femme que j'aurais pu élir de mon plein gré ou peut-être seul. Avec ou sans enfant, tout dépend d'où l'avenir me mènera. J'aimerai vivre ailleurs, me rendre dans des pays exotiques dont on entend peu parler, où la vie m'offrira quelque chose de nouveau. Je ne sais pas. Tout ce que je souhaite, c'est de réussir mes études et de gagner de l'argent pour prendre soin de ceux qui m'entourent. Correctement, pas comme mon père ose le faire avec moi.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: H ÂGE: 19 ans. LOCALISATION: Terre :B. PRÉSENCE: 1-2 jours sur 7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Par Eden. AUTRE CHOSE À AJOUTER? Je serais peu présente jusque juin vu que les examens arrivent. .

Pour être totalement sincère, je suis né le cul dans l'or. Père travailleur, dont la richesse ne cessait de s'accroître, mère intelligente, bouloteuse, courageuse, qui savait à la fois gérer le travail et la maison.
Autant dire, que j'aurais pu avoir tout ce que je souhaitais. Jouets, jeux vidéos, électronique, et tellement d'autres choses. Mais il en fut décidé autrement. On me pourvu d'instruments de musique dès mon plus jeune âge, on m'inculqua une certaine culture générale, on me mit en tête qu'il fallait lire au moins quelques pages d'un livre par jour pour posséder une certaine ouverture d'esprit, qu'il fallait regarder le journal au moins tous les deux jours pour se tenir au courant de l'actualité, qu'il fallait au minimum consommer trois fruits par jour, et si ce chiffre croissait à 5, ce serait encore mieux... Et beaucoup d'autres choses encore, qui firent de moins un jeune gamin curieux, éveillé et intéressé par tout ce qui l'entourait. Mais aussi un gamin, il faut l'avouer, plutôt intelligent pour son jeune âge. Dès qu'on me mit à l'école, je commençais à m'intéresser à tout, à toutes les matières qui existaient. J'aimais les mathématiques, la grammaire, la géographie, et même le cours de gymnastique. Certes, certains me déplaisaient plus que d'autres, mais je leur trouvais tout de même des points positifs.

Malheureusement, mon père s'avérait être une personne très stricte. Ce n'est pas qu'il criait, qu'il n'était pas indulgent, ou qu'il était dur et intolérant, exigeant et trop sérieux. Non, c'est qu'il était TOUT à la fois, et deux fois plus avec moi. Il exigeait déjà de ma mère qu'elle soit une femme respectable -et elle l'était, vraiment-, mais de moi, il exigeait bien plus. Il voulait me voir réussir à l'école, dans le sport, dans la musique et même dans l'art. En primaire déjà, il me faisait bouloter comme un forcené, alors que les cours se limitaient à de la pâte à modeler. Mais je devais être le meilleur, constamment. Au départ c'était vraiment plaisant, car j'arrivais à le contenter. Il était souvent fier de moi et me récompensait en me donnant par exemple de quoi m'acheter un bouquin sur l'âge d'or de la renaissance, sur les dinosaures ou sur l'espace. Mais au fur et à mesure des années, les cours devenaient plus compliqués, et mon père plus exigeant.

Le collège fut encore assez vivable. Les cours étaient à portée de tous, je réussissais bien et passa mon brevet avec succès. Mais, à cette époque déjà, mon père me félicitait moins souvent, et était moins souvent satisfait. Cependant, l'horreur commença seulement à mon entrée au lycée. Je dû opter pour la fillière de son choix, tout en continuant mes activités en dehors de l'école, c'est à dire des cours de musique et de l’athéisme. Autant dire que caser des heures de travail entre tout ça devenait assez compliqué. Mais je devais vivre selon mon père et pas selon moi. Je devais être un fils modèle car lui l'avait été. Il me répétait constamment ô combien il avait trimé pour en arriver là, lui qui était né dans les favelas (ghettos) du Brésil. Il avait traversé l'Amérique pour concrétiser son rêve, qui était de devenir un grand businessman. Il l'était devenu, et de ce fait, je me devais d'être à sa hauteur. Il me répétait sans cesse combien il avait eu difficile de réaliser ses rêves, combien lui et ma mère avait souffert pour construire la grande demeure dans laquelle nous vivions. Qu'il l'avait construire à la sueur de son front, comme tout le reste.

Parfois, j'avais honte. Honte de n'être pas assez bien pour cet homme qui avait tout fait de ses mains. Mais à l'âge de 15 ans, cette honte se transforma en rage lorsque son exigence se transforma en violence psychologique. Ne sortaient de sa bouche que des insultes "tu n'es qu'une merde, tu n'es capable de rien, tu n'as même pas profité de l'éducation royale que nous t'avons fournie, tu te fous de notre gueule, tu nous craches au visage après tout ce que nous avons fait pour toi", et cela seulement parce que ma moyenne n'était "que" de 15. Il m'arrivait de me persuader que j'étais ce qu'il disait, un moins que rien. J'en venais à broyer du noir, à me considérer comme un pauvre con qui ne ferait rien de sa vie. Une boule de rage bouillonnait au creux de mon ventre, sans que je ne dise rien à ce père violent. Car à cet âge là, je ne savais pas que l'on pouvait violenter une personne juste avec les mots. La détruire, seulement en ouvrant la bouche.

Dès que je le croisais dans un couloir, ou que je l'avais au téléphone, celui-ci en profitait pour m'insulter, de tous les noms. Dès qu'il en avait l'occasion, il le faisait. Je supporta alors cela jusqu'à la fin de mes secondaires, et osa finalement me rebeller contre lui, lui répondre, pester, me défendre, faire tout l'inverse de ce qu'il me demandait. J'arrêtai alors le sport, la musique et les études. Enfin, mentalement seulement. Je me rendais en cours mais ne faisait rien de plus. Je sortis tout de même du lycée, pas avec brio cette fois. La seule chose qui me remotiva, c'est le choix de mes études. Des études de droit. Et, celle-ci demanda une masse de travail considérable en dehors des cours, je ne pouvais me permettre de travailler pour les payer. Il me fallait donc compter sur mon père. Ce dernier ne voulant pas dépenser un centime pour un "petit connard qui ne ferait rien de sa vie), il me fallut l'appui de ma mère pour lui faire payer mes frais d'inscription.

Je ne voulais pas d'une école de prestige, comme celles dans lesquelles ils m'avaient inscrit étant enfant. J'optais donc pour celle de White Oak, et m'inscrit alors dans la filière droit pour l'année suivante. White Oak n'étant pas la porte à côté pour moi, je réussi à gratter la location d'un petit studio à mon père, près du centre ville. Tant que ma mère était là pour beurrer sa tartine, il ne grognait pas trop à l'idée de dépenser de l'argent pour moi. Seulement, quatre ans plus tard, à l'aube de finir mon master de droit, elle décéda d'un cancer du sein qu'on lui avait détecté bien trop tard. Ma vie vira alors au cauchemar: mon père fit une dépression et en devint réellement aigre, détestable, et à ses yeux, j'étais le coupable. Selon lui, j'avais épuisé ma mère jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Il s'était persuadé que je l'avais tuée, et en vint à me détester.

C'est lors d'un jour comme les autres qu'il en vint à me téléphoner, me demandant de rentrer à la maison pour le week-end. Nous étions fin deuxième master. "Nous avons à parler", m'avait-il dit sur un ton neutre, glacial. Arrivé chez moi, je m'étais installé autour de la grande table en bois massif, et il m'avait dit, sans introduction, que je devais me marier. Je devais accepter de me marier avec Anya, la fille d'un de ses grands amis businessman, mais qui était à la fois ma meilleure amie depuis le bac-à-sable. Bien entendu, il avait tout mijoté. Si je n'acceptais pas, je "finirais ma gueule sur le trottoir", avait-il ajouté avec un grand sourire. Cela voulait bien entendu dire, que mes études, je pourrais me les mettre où je pense, et dire en même temps adieu à mon studio à W. O. Le cul entre deux chaises, et la peur me tordant l'estomac, je n'avais pu qu'accepter sans broncher, sachant que Anya n'aurait, elle non plus, pas d'autres choix que de dire oui à ses parents.

Depuis lors, je suis fiancé à une femme que je n'aime que d'amitié, mais j'arrive à la fin de mon année scolaire, et donc, de mes études.