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 Longue est la nuit (Ninel I. Horide)

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Message(#) Sujet: Longue est la nuit (Ninel I. Horide) Longue est la nuit (Ninel I. Horide) EmptyMar 16 Sep - 23:57

>>> Tove Lo - Stay High (Habits Remix) ft. Hippie Sabotage

On entendait son souffle.
On entendait son souffle à travers l’air frais de la nuit, expulsant la fumée d’une cigarette déjà entamée.

A chaque bouffée il repensait à quelque chose. A chaque bouffée il laissait cette chose dans un coin de sa tête, tandis que les pensées semblaient s'enchaîner comme une suite logique.
La vie. Sa vie. Les soirées. Sa famille. Le mariage. Ses erreurs. Le bonheur –non, ne lui parlez pas de ce mot. Le bonheur est une chose si égoïste. Il n’en vaut pas la peine. Le malheur –Pas le sien, non. Il n’était pas malheureux, comment aurait-il pu prétendre l’être. Il avait tout ce que n’importe quel humain rêvait d’avoir. Il avait tout, et bien plus encore.
La simple définition de ces mots lui échappait encore, et leur complexité le laissait d’autant plus perplexe.

Encore une bouffée ;

Cette fois c’était la dernière. Plus de clopes.

Soudain il se souvint d’une chanson aux allures sombres, qu’il se mit à fredonner doucement.

Burn baby, burn.

On entendit son souffle lent, la fumée grisâtre dessinant des figures dans l’air à la lumière des néons et des réverbères, et puis plus rien. Saisissant une boîte métallique dans la poche de son pantalon, il y rangea le mégot et remit le tout, tandis que l'autre main, la main de son alliance, restait dehors, le regard perdu dans le vide, le bras relâché.

Run baby, run.

L’homme se tenait là, arborant une chevelure fluide d’un blond foncé attachée en chignon à la va-vite, des lunettes rondes aux verres tamisés qui masquaient son regard, une barbe longue bien taillée, une chemise d'un blanc immaculé aux manches retroussées, et gilet, pantalon chic, look britannique, à l’arrière de la boîte de nuit possédant l’enseigne « The Aurora » nouvellement aménagée depuis le rachat de la boutique par le fils Wilson depuis peu. Il ne connaissait encore que peu de gens, il n’avait pas eu le temps de se faire de réelles connaissances. Les habitués du lieu saluaient le nouveau propriétaire, tandis que d’autres ne savaient même pas qui il était.

L’homme se tenait là, à l’arrière-boutique, à l’écart du vacarme de la soirée.
On pouvait entendre la musique de la boîte à l’intérieur; Là où les gens venaient pour se rencontrer les soirs à l’occasion, pour fumer, boire, danser, pour se ruiner, pour se tuer. Puis recommencer dans le même ordre.

Allen regardait certaines personnes qui se dirigeaient vers l’entrée un peu plus loin au coin de la ruelle. Il regardait sans vraiment grand intérêt ces hommes et ces femmes, jeunes pour la plupart, parfois même très jeunes, trop jeunes, souvent vêtues dans des tenues affriolantes, hauts talons et mini-jupes, tandis que d’autres, moins avantagés, se faisaient recaler à l’entrée.

Ce monde avait toujours été le sien. Il en avait abusé.

Trop souvent il avait abusé des bonnes choses.

Là, il vit deux femmes passer non loin de lui, plaisanter entre elles tout en marchant dans la rue, la clope à la bouche. Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il regardait à travers les verres de ses lunettes leurs jambes et la courbe de leur derrière parfaitement dessiné, par perversité ou non, lui-même ne s’était pas posé la question, trop lassé pour ça.
L’instant dura à peine quelques secondes, et pourtant il eut l’impression de planer depuis un bon moment, tandis que la forme raffinée de leurs mollets et l’ossature si fine de leurs chevilles l'interrogeait.

Dans un prompt retour à la réalité, ce dernier prit alors l’initiative de les interpeller.

« Excusez-moi, il marqua un temps puis poursuivit, pourriez-vous me dépanner une cigarette s’il-vous-plait mesdemoiselles ? » questionna alors l’héritier d’un très bon anglais et d'une allure flegmatique, avec un léger accent british que les gens d’ici remarquaient généralement.

Les rejoignant, il finit par progressivement les distinguer dans la pénombre.

Mais la stupeur, avant les tremblements, le frappa dès qu’il la vit, Elle. Contemplant alors le visage de l’une de ses interlocutrices, sous les lumières de la ville, détaillant sa chevelure d’ébène, son regard, l’homme se stoppa net. La ressemblance était si saisissante, il retira ses lunettes d'un geste lent mais sûr, n'arrivant pas à comprendre.

D’un seul coup, ses forces l’abandonnèrent, tandis qu’il se demandait encore s’il n’était pas en train de rêver, si c’était réellement elle. La main de son alliance tenait encore ses lunettes, tandis que son autre main se retira de la poche de son pantalon pour venir essuyer son front par nervosité, mais il les laissa choir sur le sol, le souffle à demi-coupé.
La regardant sans cligner des yeux, il se rendit compte de sa position, et chercha à fuir ses yeux noirs, sans vraiment y parvenir. L’homme ne savait plus quoi faire, et lui-même se demandait s’il avait celle qu’il avait connu au Japon en face de lui six ans auparavant, et si elle aussi le reconnaissait.

Impossible.

Ses yeux bleus cherchèrent à regarder autre chose, de peur de se faire des idées, et de ne s’être trompé de personne.

Lorsque que ces derniers revinrent vers elle, il en fut sûr cette fois. Il croisa de nouveau les siens, dans lesquels les lueurs de la boîte de nuit y dansaient comme dans une eau calme et profonde. Et dans cette eau insidieuse, Allen s’y reflétait aussi. Il se souvenait. La faible lueur des yeux de la belle lui parut alors vaciller, sans vraiment prendre le temps d'en être sûr, lui faisant rappeler soudainement comment il l'avait quitté sans un mot. Leur dernière nuit. Il avait presque oublié. Ou plutôt non, il n'avait jamais pu sortir cela de son esprit, mais il s'était promis de ne plus revenir en arrière. De ne plus refaire les mêmes erreurs.
L'époque de ses vingt ans était bien lointaine à présent.

L’instant ne dura que quelques secondes.

La musique prit fin.

« Salut... » Lâcha-t-il alors, le mot sortant naturellement sans réflexion. Et il se sentit con d’avoir ouvert la bouche le premier.

Elle avait changé. Beaucoup changé. Lui aussi.

Il se disait encore :
L'époque de ses vingt ans était bien lointaine à présent.

« Isuzu. »


Longue est la nuit,
Et le temps se fige lorsque je me retrouve face à toi.
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Longue est la nuit (Ninel I. Horide)
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