~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Pour savoir ce qu'était ma vie de lycéen, il faudrait remonté à l'an dernier. J'habitais à Manhattan, dans un des quartiers les plus chics et les plus huppés. J'ai toujours vécus là-bas avec mon père. Ma mère étant partie alors que je n'avais que 18 mois... Enfin bref, pendant cette période qu'est le lycée, j'étais une de ces petites étoiles que nous connaissons tous. Je vivais pour trois choses: la mode, les mecs et les potins. Mon lycée élitiste ne parlait que de moi. Les profs, les élèves et même le chef d'établissement. Je menais mon petit monde à la baquette comme un parfait queen bee au masculin.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Si j'ai dû partir de New-York, c'est suite au décès de mon père. Il était mon tout, mon roi, ma bouée. Nous avions toujours vécus que tous les deux... alors je ne me sentais plus la force pour pouvoir rester. J'ai pris toutes mes affaires et je suis venu vivre ici. Loin de la pression médiatique qui planait sur la mort de mon père. Ici, personne ne sait que je suis le fils Good. Ils le croient en Inde. Ici, je suis simplement Nicotine. Le petit gay un peu perdu. Alors est-ce que je suis heureux? NON.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans? Je me vois ailleurs. Dans un autre pays. Peut être en France ou bien au Royaume Unis. Dans un pays où la puissance Good ne sait pas installer. De plus, j'ai très récemment commencer ma carrière de mannequin. Qui sait, je serais peut-être toucher par la grâce des dieux de la couture et je deviendrai une muse. La muse des plus grands créateurs

Chapitre un: The first catwalk

"La musique est lancé. Les autres mannequins sont les uns derrières les autres. Moi? Je suis tout au bout de la queue. J'ai peur. Je ne suis pas assez doué. Moi mon monde c'est pas celui de la mode. Au contraire loin de là. Je devrais plutôt être derrière un ordinateur tapant plus de deux milles caractères par minutes. Le premier s'élance. Il est si concentré. Il vole littéralement sur le podium. Il est grand. Il est musclé. Il est beau. Mais que diable suis je venus me foutre dans cette galère de concours de mannequina. Je suis banal. Et pas très fin. Un autre garçon se met derrière moi. Lui aussi n'est pas très beau. Je souris. Au moins, je ne serai pas le dernier. Le mec juste avant moi décolle. Ca y est c'est à moi. Je m'avance. Mon coeur bat à tout rompre dans ma cage thoracique. Pourquoi? Je lève le menton. Je regarde la ligne d'horizon comme on me l'avait appris en théâtre. J'arrive au bout. Je sens un truc au fond de moi. Un truc qui me fait me sentir fier de moi. Je sens le regard de mon père sur moi. Je tourne et repars dans les coulisses. Le défilé s'achève et tous les mannequins partent retrouvé leurs familles. Tous sauf le moche qui était derrière moi. Je m'avance vers lui et lui demande où est sa famille. Il me répond qu'il en a pas. Qu'il en a plus plutôt, puisque tout le monde lui a tourné le dos quand ils ont appris qu'il est gay. Je ressens un coup de massue. J'ai eu de la chance. Jamais de la vie je me serai dis que Père ne puisse pas m'aimer, car je suis gay. Je le prends dans mes bras. Il me demande pourquoi je ne rejoins pas la mienne. Je lui explique qu'il ne me reste que mon père. Ma mère aillant choisit de m'abandonner pour recommencer sa vie en Russie. Je lui propose de nous accompagner il accepte. Il s'appelle Timeo. Il est pas si moche que ça. Il a un truc. Père l'a tout de suite accepté et même si je vois qu'il est gêné il ne dit rien. Je ne m'imagine pas une seconde vivre sans Père..."

Chapitre Deux: I wanna see you be brave Bentley...

"Je sens les larmes sur mes joues. Le monde autour de moi semble s'écrouler. Je reste les yeux fixés sur le cercueil de Père. Je ne peux pas y croire. Je ne peux pas où je ne le veux pas? Je ne sais pas moi même. Hier il était là. Me serrant dans ses bras. Me félicitant pour mon entrée dans l'agence et là... Là... Il n'est plus là. Il ne sera jamais plus là. Je sens une multitude de mains pressées mon épaule. Je reconnais les visages des employés de mon père. "Ils sont comme ma famille" disait il tous les jours. Je les connais tous. Ils pleurent tous pour moi. Pour eux. Que va t-il advenir d'eux? De moi? Une main prend la mienne. Je sens son parfum, mais je ne me retourne pas. Je ne veux pas voir le visage de Timeo. Je ne peux pas. Il m'attire vers lui et essaie de m'éloigner du corps de mon père. Je me débats. J'essaie du moins. Mais la fatigue l'emporte. Je ne peux pas lutté. Je suis exténué. Il m'attire dans ses bras. Nous sommes en dehors du crématorium. Je sens mes jambes se dérober sous mon poids. Il me regarde droit dans les yeux. Je veux qu'il me lâche. Je veux qu'on m'explique pourquoi. Pourquoi lui. Pourquoi lui et pas moi? Pourquoi je dois me retrouver tout seul maintenant. Il me fixe toujours. Il prend une voix douce et commence à me chanter une chanson. Notre chanson à Père et à moi. Mes larmes s'arrêtent. Puis... Je me réveille. Je suis dans une chambre. Pas la mienne non. Mais plutôt dans un hôpital. Des transfusions de partout. Timeo à mon chevet. J'ai envie de pleurer de demander des explications. J'entends du bruit dehors. Ce sont des journalistes. Ils veulent me parler. Père est mort. Et je suis le seul à savoir de quoi il est mort."

Chapitre 3Let's go tonight...

"Cela fait trois jours que je suis à l'hôpital. Quatre que Père est mort. Cinq que je suis mannequin. Six que je connais Timeo. Ma vie semble avoir appuyer sur le bouton avance rapide. Les médecins disent que je devrais attendre de m'être totalement rétablis de mon black out. Timeo me dit que je devrai sortir le soir et cela le plus tôt possible a l'heure où il n'y a plus de photographe. Mais si je sors là, je n'ai nulel part où aller. Il me dit qu'il va partir avec moi. Qu'il a un plan. Un plan grâce auquel on m'oubliera. Et pour de bon. Mais moi je ne veux pas être oublier. Pas avec une carrière qui ne fait que commencer. Alors il téléphone à une de ses amies. Une canadienne qui vit à Ottawa. Elle, elle a un plan. Un vrai plan. Dans le courant du mois, je pars chez elle. Je demanderai un visa. Je deviendrais un Canadien. Timeo est tout excité a cette idée. Tellement qu'il s'approche de moi pour me poser un baiser sur les lèvres. Je le repousse. Pas méchamment. Ce n'est pas le moment. Je ne veux pas avoir affaire à un autre problème. Pas maintenant du mois. La nuit est tombée et les photographes ne sont plus là. J'ai l'accord d'un médecin sur trois. C'est bon, je peux sortir. Je sors en catimini de l'hôpital direction la maison de vacance dans laquelle je vais vivre jusqu'à mon départ pour Ottawa. Il se propose de rester avec moi. Je refuse. Je veux de l'air. J'ai besoin d'être seul. Vraiment seul. Il me laisse. Je tourne en rond. Je réfléchis. Je pleure. Je fume. Et je recommence..."

Chapitre 4: This Kiss...

"J'écrase ma clope sous ma chaussure. Le bus décolle derrière moi. Devant moi, le panneau de White Oak Station. J'avance. Je sais qu'elle est là. Je sais que ma mère est ici. Quelque part. Je regarde les numéros des maisons. Où peut elle bien se cacher?Dans quelle maison peut elle avoir reconstruit sa vie. Une vie dans laquelle je n'avais pas ma place. C'est l'amie de Timeo qui m'avait parlé de sa tante... Enfin, maintenant je devrai plutôt dire ma cousine. Elle a trois enfants après moi. Elle a tout abandonné de sa vie d'artiste russe pour venir s'installer ici. La vie d'artiste c'était pas pour elle. Un peu comme mon père et moi. Je marche pendant des heures. Un garçon vient à ma rencontre. Il me dit qu'il me regarde depuis quelques temps. Je lui explique que je cherche ma mère. Il me demande son nom. Je le lui donne. Il me dit qu'il ne pourra pas m'aider vu que la nuit est déjà avancée. Je lui dis que je me débrouillerais. Que de toute façon, je continuerai le lendemain. Il rit. Je ris à mon tour. Cela me fait du bien. Je n'ai pas ris depuis un bon moment. Depuis la mort de mon père. Il m'invite a boire un verre. Je ne sais pas quoi lui répondre. Il insiste. J'accepte. Il m'offre un verre. Je fume. Il me raconte sa vie. Je lui parle de la mienne. On rit. Je fume. Un autre verre. Il me dit que c'est rare les mecs comme moi par ici. Je bois. Il est charmant. Très. Je crois qu'il me drague. Je bois. Il m'invite chez lui. Je ne refuse pas. Nous passons à peine la porte qu'il me plaque contre le mur. Je l'embrasse. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais il a un truc. Un truc vous. Nous finissons dans son lit. A mon réveil, il me regarde. Il s'habille et me propose de continuer les recherches. Nous redescendons dans la rue. Mais toujours aucunes traces de ma mère. La journée va vers sa fin. Il me demande si j'ai quelqu'un chez qui aller. Je lui réponds que non. Ainsi, il me propose de venir vivre chez lui. J'accepte, le temps que je prenne mes repères."

Voilà maintenant, cinq mois que je suis ici. Cinq mois que j'habite ici. Que j'étudie, que j'essaie de me reprendre gout à la vie...