lottie.

   ~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Rire. Pleurer. Aimer. Rire toujours plus, pour pleurer toujours moins. Aimer jusqu'à étouffer. Jusqu'à l'impossible. L'école, elle s'en fichait. Rien n'était assez bien pour attirer ses yeux, son attention, sa concentration. Elle préférait rire, tout le temps, même lorsqu'il ne le fallait pas. L'école, elle s'en servait pour se défouler. L'autorité, elle la regardait de haut, toujours ce sourire aux lèvres. Et l'autorité ne disait rien. Rien. C'était plus simple. Elle n'était pas assez idiote pour être renvoyée, pas assez méchante pour se faire expulser. Des retenues, des punitions, voilà ce qu'elle récoltait. Le problème, elle s'en fichait toujours plus. Ses amis comptaient beaucoup. Trop sans doute. Elle se sentait aimer, entourer. Simplement parce qu'elle les amusait. Simplement parce qu'elle était différente. Le lycée, elle le voyait comme un lieu de retrouvaille. Le travail, elle l'ignorait. Son avenir, elle avait le temps pour y penser. Rire à en pleurer, grimper sur les tables et entraîner les autres, sourire. Vivre tout simplement. Le lycée était son lieu de vie. Sans lui, elle n'avait comme plus d'énergie. Vide de vie. Vide de sens qu'était sa vie lorsqu'elle repassait la porte de chez elle. Le lycée la détruite autant qu'elle a pu se construire. Le lycée lui manque autant qu'elle a pu le détester. Elle le voyait comme un ami, il la voyait comme une ennemie.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?

Happiness is just outside my window. Would it crash blowing 80-miles an hour ? Or is happiness a little more like knocking on your door, and you just let it in ? Happiness feels a lot like sorrow, let it be, you can't make it come or go.

C'est surfait le bonheur. C'est mesquin le bonheur. Être heureux ou ne pas l'être. Le vide, le silence l'entoure. Elle se sent oppresser, écraser par ce rien. Son sourire ne cache rien, ni joie, ni peine. Ce n'est qu'un manière d'être. Sa vie ne lui apparaît ni bonne, ni mauvaise. Elle n'est ni heureuse, ni malheureuse. Elle n'en sait rien. Elle ne sait pas ce qu'est le bonheur, dans le fond. Elle ne comprend pas. Elle vit. Simplement. Vivre, pour survivre. Elle ne veut que sourire. Sourire à s'en décrocher la mâchoire. Sourire pour enfin comprendre le bonheur. Comment est-il ? Qui est-il ? Pourquoi lui ? C'est abstrait. Il est certainement beau. Tout le monde en parle. Tout le monde le cherche. Il doit être gentil. Qu'importe. Elle s'en moque. Elle se moque de tout.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
N'importe où. Elle ne se l'imagine tout simple pas. Dix ans, c'est long. C'est loin. Elle ne sait pas ce qu'elle fera demain. Elle aura vieilli, grandi. Elle sera différente, sans doute. Peut-être pas d'ailleurs. En dix ans, il peut se passer tout. N'importe quoi. Elle ne veut pas y penser. Ça lui fait peur. Penser au futur, à l'avenir, c'est pas son truc. Adviendra ce qu'il adviendra. Elle s'attend à tout. A rien. Au bonheur, au malheur. A vivre, simplement.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: alicia, ou tinker.bell sur les forums ÂGE: j'ai bientôt vingt-ans, dans une trentaine de jours. PAYS: je vis en france. PRÉSENCE: autant que possible, dès que possible. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? j'ai déjà été dessus (anciennement zippora et koda) et azel m'a convaincu de revenir. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? moitié inventé, moitié scénario AUTRE CHOSE À AJOUTER?     

« Quitte-la. » pensait-elle. « Je t'aime. » disait-elle.
Il est parti. Les larmes coulants sur ses joues, elle avait compris. Tout était terminé. Les pieds sur terre, elle n'a plus d'illusions. Elle n'en a jamais vraiment eu. Elle était simplement amoureuse. Amoureuse d'un homme marié, d'un homme qui n'était autre que son professeur de littérature. « Idiote. » s'insultait-elle violemment. Elle s'en voulait. « Minable. » continuait-elle.
Enfant, elle n'était rien. Adolescente, elle pensait simplement être quelqu'un. Aujourd'hui, elle n'en sait rien. Elle ne sait pas. Sa vie stagne. Son corps est douloureux, comme un poids. Elle n'est pas triste, elle est mal. Elle a mal, comme s'il lui avait arraché le cœur. Elle n'est pas malheureuse. Il l'a brisée. Elle l'aimait, elle ne l'aime plus.
Il est parti. Elle a fui.  

Trop terre à terre, ainsi était-elle. Elle ne rêvait ni au prince charmant, ni à la vie parfaite. Elle n'en voulait pas. Elle n'en avait jamais eu. Elle n'était que la fille unique d'un homme trop présent et d'une mère absente. Sa vie avait commencé par un divorce. Étouffée d'un côté, trop libre de l'autre, Charlotte s'est développée dans son coin. Seule. Elle s'était construite.
Aujourd'hui, elle n'avait besoin de personne.

Son cœur balance. Son ventre se noue. Sa gorge se sert tandis que ses mains deviennent moite. Lorsqu'elle le revoit, tout s'écroule. Le monde devient flou. Elle se perd dans les abîmes d'un monde parallèle. Et encore une fois, elle fui. Elle ne se comprends pas.
Et plaque tout. Elle quitte cette ville perdue. Cet endroit malsain. Elle quitte ce père trop protecteur. Cette mère folle alliée. Elle quitte celui qu'elle pensait être l'homme de sa vie. Elle ne le sait pas encore, il sera aussi le père de ce bébé. Cet enfant qui grandit en elle sans qu'elle ne sache. L'amour l'a aveuglé. L'amour l'a tué. Une nuit, elle s'endort avec lui, tout près de lui. Une autre, elle le pleure. Loin de lui, elle n'était plus elle-même. Et pourtant, elle ressentait ce besoin. Fuir, loin. Toujours plus loin.
« Adieu. »soufflait-elle.

**

« Charlotte. » avait-elle dit en souriant.
Elle avait pris place dans cette avion. Direction l'autre bout du pays. Elle quittait sa vie. Ses études. Son monde. Elle le quittait lui pour retrouver Azel. Elle quittait son univers. Changement de chapitre. Changement de livre. Changement radicale. Tout était bon pour renaître. Même ce jeune homme assise près d'elle. Il ne disait rien. Il souriait simplement. Autant qu'elle. Il était beau.
Elle n'avait pas peur. Elle n'avait plus peur. Cet inconnu avait pris sa main. L'avion avait décollé. Son destin recommençait.
White Oak Station, terminus.

Charlotte avait vécu sa vie. Princesse d'un lycée. Reine des briseuses de mariage. Ce sourire qu'elle avait en permanence sur le visage était un masque. Le masque de l'indifférence. Elle ne voulait plus ressentir. A vingt-et-un ans, elle se sentait faible. Morte. Impuissante. Elle n'était plus la même. Avant, elle était la parfaite jeune femme. Aujourd'hui, elle n'est plus personne. Juste une fille au cœur brisé. Une de plus.
Handicapée du coeur, ainsi se définissait-elle.
« Je prie pour que le diable m'emporte. » pensait-elle. Elle n'était pas une bonne personne. Ni une mauvaise. Elle était différente. Du moins, ainsi se voyait-elle.

**

Sa vie lui apparait comme un bordel sans fin. Tout se mélange. Enfant, elle menait une vie normale. Adolescente, elle a mûri, normalement, comme les autres. Tout a changé après le lycée. Les études, l'université, les garçons. Elle découvrait tout. Trop vite sans doute.
Elle n'avait pas prévu de tomber amoureuse un jour. Ce n'était pas dans ses plans. L'amour était surfait. Superflu. Elle voulait s'amuser, profiter. Vivre sa vie. Elle l'avait vécu. Un peu trop.

Aujourd'hui, elle débarquait dans une nouvelle ville. Sans abri, sans travail. Juste l'argent de son père. Ainsi va la vie. Sa seule préoccupation : retrouver Azel. Et oublier un connard pour conquérir le parfait garçon de l'avion. Le garçon sans nom. Le garçon qui avait disparu à la sortie de l'aéroport. Il l'avait écouté durant tout le trajet. Elle avait parlé. Trop, d'ailleurs. Et lui, n'avait fait que tenir sa main. Effleurer de son pouce sa peau blanche et douche. Qu'importe. Elle le voulait. C'était sûr.