❝ lost & insecure, you found me. ❞

TO YOUR KNEES BEFORE A STRANGER ON THE STREET I DID IT JUST THE OTHER DAY YOU SHOULD HAVE SEEN ME. AND I WANNA REMEMBER THIS NIGHT AND HOW MY WORDS NEVER CAME OUT RIGHT. IT'S JUST MY PATIENCE THAT KEEPS ME ALIVE, JUST LIKE ALL THOSE PRETTY LIGHTS, JUST LIKE ALL THE PRETTY LIGHTS IN THE SKY. THERE'S SOMETHING TO BE SAID ABOUT THE COLORS IN YOUR HEAD AND HOW THEY MIX TO FORM THE PERFECT SHADE OF SADNESS. ----

Je m'étais quelque peu isolée et confinée chez moi depuis que j'avais revu Noàm, allez savoir pourquoi. Sûrement parce que j'avais peur de le recroiser, au détour d'une rue et à avoir à l'affronter une nouvelle fois. Notre dernière rencontre remontait à il y a trois jours, lors de la soirée des anciens élèves du lycée de White Oak. Je me demandais si Noàm avait également revu mon frère Teddy, ou bien si ce dernier était au moins au courant pour le retour de son (ex) meilleur ami. Quoiqu'il en soit, les retrouvailles des deux hommes de ma vie allaient ou avaient fait des étincelles, j'en étais plus que certaine.

Beaucoup de personnes détestaient les lundis et il fut un temps où j'étais également dans ce cas. Depuis trois ans, il s'agit, avec bien évidemment le week-end, de mon jour favori. C'étai mon jour de congé et comme je prenais des cours par correspondance, je n'avais pas d'horaires ni besoin de me rendre à l'université. Habituellement, je profitais de mon temps libre pour aller faire un tour en ville ou bien au parc, histoire de m'aérer un peu la tête, mais aujourd'hui, je n'avais qu'une envie, rester en pyjama et regarder la télévision. Vous l'aurez compris, je m'apprêtais à passer ma journée à glander sur mon canapé.

C'était d'ailleurs là où je me trouvais, occupée à regarder Bob l'Éponge, un bol de céréales dans les mains, quand la sonnerie de mon appartement (qui était également celui de Rhiannon) se mît à résonner dans toute la pièce. Je lâchais un soupir, avant d'abandonner ma position ô combien confortable ainsi que mes cornflakes et je me dirigeais d'un pas lent vers la porte d'entrée, qui donna quelques secondes plus tard sur mon Teddy d'amour, le visage étrangement grave et sérieux.

« Hey' ! Tu n'es pas avec Lennon ? » demandais-je, tentant de faire sourire mon frère. Je lui planta un bisous bien baveux. sur la joue et je le pris dans mes bras, avant de le laisser rentrer dans mon humble demeure, qui ressemblait peu à peu à un champ de bataille.

Lennon, était un ami proche, peut être trop à mes yeux, de mon frère. Teddy avait beau répéter qu'entre eux, ce n'était que de l'amitié, j'étais certaine qu'il s'agissait de quelque chose de bien plus fort. En soit, il n'y aurait pas de problèmes, j'aurais même été très heureuse que mon Teddy se trouve enfin quelqu'un. Ce qui me gêne un peu plus, c'est que ce quelqu'un soit ce Lennon. Il est quand même en couple avec une dénommée Sixtine et a une petite fille avec elle alors il est normal que je me méfie quelque peu de lui, non ? Je ne voudrais pas qu'il fasse du mal à mon jumeau, c'est tout.

Quoiqu'il en soit, Lennon, n'était aujourd'hui, pas le problème. Teddy n'avait toujours sourit et jusqu'à ce que la réalité me rattrape. Noàm.

« Tu l'as revu ? »

Si c'était le cas, Teddy allait tout de suite comprendre de qui je parlais. Sinon, j'allais devoir le lui annoncer moi-même et je ne pas sûre que cela soit joli à voir..

made by pandora.

my life would suck
without you.

Lundi. Début de semaine. Un jour qui me laissait complètement indifférent. Si le dimanche était le jour que je détestais dans la semaine, le lundi était forcément meilleur que la veille. Sauf qu’en ce moment, aucun jour dans la semaine n’allait me paraître propice à être de bonne humeur. Et pour cause… j’avais revu Noàm. Ou du moins, cet abruti avait cru bon de venir frapper à ma porte la bouche en cœur. Je l’avais reçu sur mon pallier sans pour autant l’inviter à entrer. Il était hors de question pour moi de le laisser entrer de nouveau dans ma vie. Après cette rencontre, les questions s’étaient rapidement bousculées dans mon esprit. Pourquoi était-il revenu ? Qu’attendait-il de nous ? Qu’avait-il fait pendant trois longues années ? Était-il sincère ? Quels étaient ses projets ? Des tonnes et des tonnes d’interrogations qui me donnaient presque le tournis. Et rien qu’à penser encore à ce connard, j’en avais la nausée. Il me dégoûtait, je le haïssais toujours autant. Je ne comprenais pas comment il avait eu la force de revenir et d’affronter mon regard, ce regard qui en disait long sur ce que je pensais de lui à présent. Il m’avait abandonné, je l’avais rayé de ma vie, il devait assumer les conséquences.

Lundi, c’était aussi le jour où j’avais décidé de caser mon repos hebdomadaire, tout comme l’avait fait Jack. On avait décidé de ne pas travailler les lundis, déjà pour se remettre des émotions de nos fameux weekends mouvementés, et aussi parce que ça nous permettait parfois de nous voir. Elle et moi, on avait très peu l’occasion de se voir en semaine alors on profitait du lundi. Et justement ce lundi, j’étais obligé de passer chez elle. Après cette monstrueuse découverte, je devais en parler avec ma sœur. Je savais que Noàm l’avait revue, il me l’avait confié alors qu’il était sur mon pallier. La pauvre, elle devait se lamenter dans son coin. La connaissant, elle devait être installée comme une loque dans son canapé avec un bol de céréales devant des dessins-animés. Je connaissais ma sœur comme si je l’avais faite. C’était pour cette raison que je m’étais levé aux aurores pour rejoindre son appartement. On habitait dans le même quartier alors en cinq minutes j’étais près de chez elle. Il était important que je sois là pour elle. Le retour de Noàm devait faire remonter les sentiments de ma sœur et il était absolument hors de question qu’elle retombe dans ses bras. La fuite de ce connard, la fausse-couche et sa dépression l’avaient réellement anéantie et je n’avais aucune envie de revivre cette période atroce.

Passant par la boulangerie du coin, j’avais acheté des croissants. Je montai rapidement les étages de son immeuble et je me décidai à sonner à la porte. Elle prit quelques minutes à venir. Je l’entendais déjà trainer des pieds… Elle m’accueillit avec un sourire, m’enlaçant et me collant ses habituels bisous sur la joue. Hey ! Tu n’es pas avec Lennon ? Je secouai la tête négativement et je passai le pas de la porte tout en retirant ma veste que je balançai sur le canapé. Je me dirigeai vers la cuisine où je sortis du frigo une bouteille de jus d’orange. J’attrapai deux verres colorés sur le bar et je posai le tout sur la table. Un silence de quelques secondes s’était installé mais Jack finit par lancer le sujet. Tu l’as revu ? Je gardai la tête baissée vers la table avant de relever doucement le chef vers elle. Elle devait sûrement voir dans mon regard cette expression de dégoût et de rage. À ton avis ? Je me laissai tomber sur une des chaises et servis le jus d’orange. Je plongeai ma main dans le sachet en papier de croissants et en ressortis un dans lequel je croquai en soupirant. Allez, raconte-moi tout. Il est revenu en pleurant et en te suppliant de le reprendre ? Il t’a fait une longue tirade d’excuses dans lequel il t’a dit ô combien il était anéanti par ces trois ans passés loin de toi ? Il t’a dit à quel point il t’aimait et espérait te reconquérir ? On percevait aisément la frustration, la colère et la tristesse dans ma voix. Tout ça mélangé devait faire dérailler ma voix. Pathétique. Mais quel connard ! J’le déteste. Il pouvait pas crever en Inde ou ne jamais revenir ?! Je lâchai furieusement mon croissant et je me pris la tête dans les mains.