~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ma vie au lycée? Je ne sais pas par où commencer. Ah si, le premier grand jour de ma vie au lycée a été lorsque j'ai été quaterback de l'équipe de football. J'étais admiré de tout le monde je faisais partie des personnes les plus populaires et ça faisait du bien. J'étais invité à toutes les soirées, dans toutes les grandes maisons de ma rue. Alors que pourtant, moi, je vivais dans une petite maison ne faisant même pas la moitié de celles de mes amis de l'époque. Mais un jour, certaines de mes relations ont commencé à se gâter. Ca date surement du jour où les gens m'ont trouvé en train de m'envoyer en l'air avec le professeur d'art dramatique du lycée. Je me rappelle que la capitaine des cheerleader, qui était ma copine a l'époque n'avait pas du tout apprécié. Mais ma vie était ainsi, je ne supportais pas d'être constamment avec la même personne, et je n'arrivais pas à choisir entre les hommes ou les femmes. Tout me plaisait. Après cela, ma vie était un peu différente, le professeur du lycée a été viré, et moi j'ai été mis de coté par les sportifs. J'ai donc rejoints les personnes du club de musique. Et aujourd'hui encore, parfois, je me retrouve à jouer un titre que j'ai écrit. Pour résumé, on peut dire que ma vie au lycée a été mouvementé mais plutôt constrictive. Parfois, je me dis que finalement, le lycée me manque et que j'aimerai parfois y retourner.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Je viens seulement d'arriver dans cette ville, il y a trois mois, j'étais encore à Londres. J'ai fini mes études d'infirmier il y a peu, alors oui je suis heureux, ça fait du bien de pouvoir se consacrer du temps après avoir passé toutes ces années à réviser. Aujourd'hui, j'ai beaucoup de temps pour moi, je suis serveur en boite de nuit et donc je peux profiter de mes journées pour m'occuper de moi. Pourquoi ne suis-je pas à l'hopital en tant qu'infirmier allez vous me demander. Et bien c'est simple, j'ai déposé des demandes partout mais pour l'instant aucun hopital ne m'a rappelé pour un entretien. Alors j'attends et en attendant je travaille en tant que serveur. Ca me permet de profiter des soirées et en plus de pouvoir chaque soir rencontrer des personnes différentes. J'ai du cependant partir de chez ma mère pour venir ici, du coup je les vois moins souvent tout comme beaucoup de mes amis. C'est  le point négatif lorsqu'on s'éloigne après ses études, mais malheureusement, c'était nécessaire pour moi. J'avais besoin de prendre du recul, de quitter ma vie, le décès de mon père a tout précisé. Cependant, je suis pas venu seul ici, je suis venu avec Mila, c'est ma meilleure amie, on a décidé de partir à l'aventure ensemble. Donc nous voici!

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Quand on me parle de l'avenir, il est très clair que je serai infirmier, en cardiologie de préférence, ou peut-être même cadre du service. J'aime bien voir les choses en grand. J'ai toujours eu de l'ambition, j'ai jamais voulu ce qui s'offrait à moi, chaque fois que c'était trop simple, je changeais de voie. Je ne sais pas si je serai accompagné ou non dans cette vie, ça dépend, si une personne sort de l'ordinaire, si elle me plait et qu'elle me montre que finalement j'ai besoin d'elle pour avancer. C'est de ça dont j'ai besoin, quelqu'un qui sache se rendre indispensable. J'aimerai avoir un enfant, je le vois comme moi à son âge, tout blond bouclé avec des jolis petits yeux bleus brillants. Je le vois avec un sourire, je le vois courir et être heureux avec sa maman et moi. Je ne sais pas si je finirai ma vie ici, je ne sais pas si je resterai très longtemps d'ailleurs. Cependant, en attendant je me plait bien ici, et ça me fait du bien d'y être.

Chaque instant de nos vies, se retrouve gravé intérieurement sans que l'on puisse y faire quelque chose. Je suis la personne que la vie m'a offert d'être et j'ai décidé de vous raconter ce qui fait ce que je suis.

"On a dû te dire qu'il fallait réussir dans la vie. Moi, je te dis qu'il faut vivre, c'est la plus grande réussite au monde."

Cette phrase illustre très bien une grande partie de ma vie, principalement jusqu'au lycée en faites. Je courrai après la gloire, la fortune, les filles et les dernières technologie. J'ai été quaterback, je suis sortie avec toutes les cheerleaders, j'ai assisté à toutes les soirées dans les plus belles villas de Londres et je me suis vu offrir des tas de choses ultra perfectionné. Et à un moment, la vie m'a rattrapé, mon père s'est retrouvé cloué à un lit d'hôpital avec seulement 5 jours à vivre, j'avais 19 ans, j'étais là, au bord du lit impuissant. Ni les cheerleaders, ni l'argent, ni la gloire et encore moins mes gadgets technologiques ont pu faire quelque chose. La vérité, c'est qu'à s'attarder sur des choses immatérielles, sur des valeurs peu épanouissante, j'en étais arrivé à perdre du temps avec ma famille. Alors la phrase que mon père m'a dites avant de partir côtoyer les étoiles reste là, en moi, ancré, comme une promesse. Celle de ne plus jamais m'éloigner de qui je suis.

"Un ami. Rien n'est plus commun que le nom, rien n'est plus rare que la chose."

Je continuerai par cette phrase qui me fait penser à Mila. Ma chère Mila qui m'a suivi jusqu'ici à White Oak Station. La seule qui n'ai jamais manqué à l'appel. En faites, vous savez, quand on trouve quelqu'un comme Mila, on sait que c'est pour la vie, on sait qu'on ne lui lâchera pas la main. Elle apaise mes craintes et multiplie mes joies. Je râle quand elle laisse des cheveux dans la douche, je ris quand elle prend sa démarche mal assurée dans la rue, je souris quand elle m'amène mon petit déjeuner au lit le matin. J'ai avec Mila ce qu'on rechercherai avec tout le monde, la complémentarité de l'âme. En faites, Mila et moi somme amis depuis le club de musique du lycée. Elle m'a plu directement, surtout quand elle a dit : "Mouais, je sais pas si tu vas pouvoir faire partie du groupe avec ta gueule d'ange". C'était sa façon à elle de me souhaiter la bienvenu parmi eux et de me dire qu'elle avait remarqué que je n'étais pas déplaisant à regarder. Mila et moi n'avons jamais franchi la limite de l'amitié si c'est ce que vous voulez savoir, je la respecte bien trop pour cela.

"La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute."

Cette phrase me fait penser à la raison de mon arrivée ici, au besoin que j'avais de me reconstruire dans un endroit où l'on ne me connait pas. J'avais besoin d'un endroit, loin de tout, loin de chez moi, loin de ces problèmes que j'avais décidé de fuir. Le décès de mon père me hante toujours, vivre dans notre maison m'était réellement devenu insupportable. Et maman avait tout voulu garder. Il y avait au dessus de la cheminée, toujours cette tête de cerf immonde qui me faisait peur étant petit. Ma mère avait tout laissé comme avant le décès de mon père, elle n'avait pas jeté sa pipe restée sur la table du salon, elle n'avait pas retirer le dernier mot qu'il avait mis sur le mémo de la cuisine. Chaque fois que je rentrais chez moi, la sensation que mon père était là m'envahissait un moment puis disparaissait. J'avais parfois même l'impression de sentir son parfum habiter les lieux comme avant. Mais papa était mort, c'était difficile, mais c'était la réalité des choses. Et je devais vivre avec ça, avec le souvenir d'un au revoir au bord d'un lit, d'un sourire puis d'un bip intense signifiant l'arrêt de son coeur. Me voilà donc ici, à White Oak Station, pour me reconstruire et recommencer une nouvelle vie, ma mère est resté en Angleterre, une partie de moi est souvent avec elle. Mais il me faut aller de l'avant...