~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Je n'étais pas le lycée populaire, ni même la risée du bahut. J'étais l'élève banal, normal qui suit son cursus scolaire, qui s'investit dans la journal du lycée et qui passait ces soirées sur son ordinateurs ou avec ces amis à discuter, aller au ciné. Je n'étais pas le quaterback de l'équipe de football, ni même le gars le plus baraqué. J'étais ce petit gringalé que personne ne remarquait et qui passait inaperçu pour la plupart des lycéens. J'étais celui à qui l'on piquait les vêtements après le sport. J'étais aussi surnommé le 'gay' parce que je n'avais jamais eu de copines et que je n'avais jamais essayé d'en avoir. En y repensant, ma vie au lycée était plutôt merdique. Je suis d'ailleurs passé en une seule journée du 'gay' à 'celui qui avait perdu ses parents dans un accident voiture'. J'avais survécu. J'étais le seul à être encore vivant et j'ai rapidement regretté de ne pas y être passé aussi. Idées suicidaires, dépression, insomnie, colère. Ma dernière année fut sans doute la plus difficile. Mais j'ai fini par m'en sortir. J'ai fini par vivre avec cette douleur inexplicable grâce à lui. Il était mon prof. J'étais son élève. Il m'a séduit dès son arrivée. Je suis tombé sous son charme dès son premier. Ma première fois fut dans ses bras. Mon premier amour fut avec lui. Il restera l'unique point positif de ces années lycée.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
J'ai la vie qui me convient. Je suis mon propre patron. Je tiens une boutique d'antiquités dans une ville dynamique et, oui, je suis plutôt heureux de la tournure des évènements même si j'ai commis un certain nombre d'erreurs dans ma vie. Le suivre et m'engager avec lui furent sans doute mes deux plus grosses erreurs. J'étais jeune (je sortais du lycée) et je voyais en lui l'homme parfait qu'il n'était pas. Il m'a fait sa demande et je n'ai pas pu la refuser. Je l'ai alors suivi dans son pays, j'ai fais mes études au Canada et je suis devenu canadien après avoir passé plus de dix ans à étudier et travailler ici même. Je me suis épris de White Oaks Station et j'y suis resté alors divorcé et seul alors que j'allais ouvrir cette boutique après un master d'histoire. J'ai complètement coupé les ponts avec tout le monde. Je ne sais même pas ce qu'il est advenu des quelques amis que j'avais au lycée puisque j'ai quitté les États-Unis quelques semaines après l'obtention de mon diplôme pour vivre cette histoire d'amour que je croyais sincère. Aujourd'hui, je ne me plains plus. Je suis même heureux de ma vie actuelle. Ma boutique fonctionne. Ma vie personnelle est un peu mise à l'écart mais je l'ai choisi. J'ai tout ce qu'il me faut pour vivre la vie que je souhaite.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans... A 41 ans. J'avoue que j'aimerais être posé ou du moins sentimentalement. Avoir une famille, des enfants pourquoi pas si l'occasion se présente. J'ai toujours envisagé l'adoption comme moyen d'en avoir et surtout quand je me sentirais prêt à être père. Je me sens prêt mais, célibataire, la situation ne le permet pas encore. Donc oui, trouver quelqu'un. C'est sûrement ce que j'espère le plus d'ici dix ans. J'aimerais avoir un homme dans ma vie, quelqu'un avec qui partageait ma vie, mes joies, mes peines et mes emmerdes. Je n'ai pas vraiment d'idéal en tête. J'ai appris à ne pas en avoir pour ne pas être déçu. Et j'espère que dans dix ans, j'aurais trouvé la perle rare, la personne qu'il me faut. J'espère qu'on sera installé ensemble dans une grande maison. Pourquoi pas à l'extérieur de la ville pour plus de calme. Quant à mes projets professionnels, je souhaite simplement que ma boutique continue d'être à la hauteur comme à l'heure actuelle. Dans le pire des cas, je peux toujours me reconvertir en prof d'histoire. Mais ce n'est pas le rêve que j'ai pour mon avenir professionnel...

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Guillaume/Anat. ÂGE: 23 ans. PAYS: France. PRÉSENCE: Tous les jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Grâce à notre fidèle ami Bazzart.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? Beau le forum est !

« Papa, attention !! » Un camion nous percuta alors de plein fouet, balayant notre véhicule sur son passage. Je ressentais tous les tonneaux. La voiture continuait de tourner sur elle-même, de dériver sur la route sans que rien ne puisse l'arrêter. Le bruit de taule qui se pliait sous le choc du bitume était insupportable. J'ai rapidement perdu conscience. Je me réveillais peut-être quelques secondes, quelques minutes ou un quart d'heure plus tard. J'avais perdu la notion du temps. La seule chose dont j'étais sûr était que j'avais la tête en bas et que j'étais coincé par ma ceinture de sécurité. Le monde environnant sentait également fortement l'essence. La voiture fuyait probablement et l'odeur de fumée qui se propageait n'était bon signe. « Maman ? Papa ? Vous m'entendez ? » Je gesticulais dans tous les sens cherchant à me détacher. Il fallait sortir de là au plus vite. « Mon chéri, tu va bien ? » « Oui, ça va, maman. J'arrive juste pas à me détacher. » C'est alors que l'aide arriva. Des conducteurs témoins de l'accident entouraient notre voiture. Je savais que mon père était vivant parce que j'arrivais à déceler le son de sa voix sans comprendre ce qu'il disait. Il parlait et c'était bien là le principal jusqu'à ce que des cris viennent entacher ce sentiment que nous allions tous survivre. Des mains se précipitèrent alors sur moi, me détachant difficile et m'arrachant de cette voiture en feu. J'avais la tête qui tournait et je comprenais peu à peu qu'il n'y aurait pas assez de temps pour aller aider mes parents. « On doit aller les aider ! » Je me détachais de l'emprise de mes sauveurs, titubant en me dirigeant vers le véhicule enflammé. « Maman ! Papa ! » La voiture explosa et je fus propulsé quelques mètres plus loin. Je me réveillais trois jours plus tard à l'hôpital. Je venais de perdre mes parents et de fêter mes 17 ans dans le coma.

Le cours se terminait. Je rangeais mes feuilles, mes stylos, ma trousse, je me levais de ma chaise et récupérais mon sac que je venais de poser sur la table. Je m'apprêtais à quitter la salle de classe, passant devant le professeur d'histoire à qui je lançais un dernier regard avant de m'avancer vers la porte de sortie. « Monsieur Alright, pourriez-vous rester un moment s'il vous plaît ? » Je me stoppais dans ma démarche et me retournais en observant les derniers lycéens sortir de classe. « Fermez la porte. Merci. » Je m'exécutais et à peine eus-je le temps de le faire que je sentis ses bras qui m'enlaçait et ses lèvres dans mon cou. Je souriais. Lui seul arriver à me rendre heureux. « Tu viens chez moi après les cours ? » J'acquiesçais d'un signe de temps faisant demi-tour pour lui faire face. Je déposais délicatement mes lèvres contre les siennes. Il m'emmena alors jusqu'à son bureau et me souleva pour m'asseoir dessus. Il s'immisça entre mes jambes et je posais mes mains sur ses hanches. Il m'embrassa. « Dois-je venir avec mes fiches de révision, monsieur ? » Il ria légèrement. « Tu sais très bien que tu n'en as pas besoin. Et arrêtes de m'appeler monsieur quand on est que tous les deux. J'ai l'impression d'avoir 20 ans de plus que toi alors que j'en ai à peine 7. » Un sourire en coin se dessina sur mon visage. Cela faisait maintenant un mois que les choses avaient évolué de cette façon et j'en étais ravi. Il était ma première fois, mon premier amour. Il avait aussi 7 ans de plus que moi mais peu importe car je l'aimais. Il me restait à peine 5 mois avant l'obtention de mon diplôme et après nous serions libre de vivre notre histoire au grand jour.

« Pourquoi tu me mens comme ça ? Ou étais-tu ? Et avec qui ? Tu t'es envoyé en l'air, c'est ça ? » Je gueulais comme jamais je ne l'avais encore fais. Je venais à peine d'entrer chez nous, deux heures avant l'heure, et je le trouvais en serviette dans la cuisine. Il me mentait depuis des semaines. Je le savais j'avais découvert son petit manège quelques jours plus tôt en fouillant sans vraiment le vouloir dans ses papiers. N'attendant pas qu'il me réponde, je montais à l'étage de notre duplex pour entrer dans notre chambre à coucher. Et je le découvris, dans notre lit conjugal. Son amant était là, juste devant moi. « Quoi ? Dégages de là toi ! » J'avais les larmes qui me montait aux yeux en fixant cet homme, probablement un étudiant, nu et dans mon lit après avoir batifoler avec mon mari. En furie, je pénétrais dans le dressing, attrapant la première valise que je trouvais pour y mettre mes affaires. Je quittais définitivement cette maison. Je le quittais lui aussi et je comptais divorcé de ce salopard. « Écoute, je suis désolé. » « Fermes-là ! Ta gueule !! » Il s'avança vers moi et tenta de m'attraper la main. Je me retournais violemment vers lui et lui donnai un poing. « Ne me touches plus, compris ! » Je n'étais plus ce petit gringalé qu'il avait connu au lycée. J'avais pris du muscle. J'avais pris en assurance. Je n'étais plus son élève mais son mari. J'avais déménagé pour lui au Canada et précisément à White Oask Station et je me retrouvais finalement comme étant le cocu de service. Je le dévisageais un instant, lui lançant toute ma déception au visage ainsi que mon amertume dans le regard noir que je lui faisais. Passant à côté de lui avec toute l'indifférence et la colère dont je pouvais faire part, je quittais le dressing et me présentais sous le pas de la porte. « Adieu. »

Dix ans se sont maintenant écoulées. Je ne suis plus le mari d'un infidèle chronique, avide des jeunes hommes sous sa tutelle. J'ai terminé par obtenir mon diplôme d'histoire et au lieu de devenir professeur comme mon ex, j'ai décidé de rester au Canada et à White Oak Station pour ouvrir ma propre boutique d'antiquité. Devenu antiquaire, je déniche et récupère tout ce qui me tombe sous la main, découvrant alors l'histoire du pays à travers les objets, meubles, bijoux et autres que je ramenais et vendais. Je vivais seul dans un appartement que j'avais acheté site au bon fonctionnement de ma boutique. Je ne regrettais pas mes erreurs, je vivais maintenant avec. A plus de 30 ans, j'avais la vie professionnel qui me convenait. Il ne restait plus qu'à trouver l'homme qui partagerait ma vie et c'était encore difficile de trouver celui qu'il ma fallait. Après quelques rencontres, quelques relations sans avenir à long terme, je n'ai toujours pas trouvé l'homme idéal.