Première partie: "Jusqu'à ce jour là"
Je suis née le 19 septembre 1993 à Varsovie, en Pologne. Ma mère, était Polonaise, mon père Américain, était de Boston. C'est d'ailleurs là-bas que mes parents vivent.
Je n'ai que peu de souvenirs de cette époque, j'étais encore petite. Je me rappelle d'une petite maison en briques sur deux étages, à coté d'autres, identiques. Ce qui différenciait la notre, c'était les fleurs bleues que ma mère faisait pousser, dont je ne connais pas le nom. Elles envahissaient le jardin, apportant un peu de couleur dans ce quartier monochrome.
Puis il y a eu une épidémie de tuberculose dans les quartiers alentours. Des personnes que je connaissais sont tombées malades, elles toussaient d'abord, comme un rhume. Puis on disait que certaines crachaient du sang. Les plus malchanceux mourraient. Puis ce fut ma mère qui tomba malade. Au début, elle disait que tout allait bien, que ce n'était qu'un rhume. Elle resta alitée une semaine entière "
Ce n'est qu'un grippe, ça va passer". Puis, un matin alors que mon père était allée au travail et que j'étais en vacances, je voulais aller réveiller ma mère. Je me rappelle encore de la robe que je portais, de mes couettes de travers et de mon lapin en peluche. Je m'étais faite jolie pour ma mère et lui faire la surprise, mais c'est moi qui reçus une surprise. Ce ne fut pas ma mère qui m'accueillit en riant, mais son corps livide aux yeux ouverts. C'était la dernière fois que je l'avais vue, le 19 mars 1997.
Deuxième partie: "un nouveau départ"
Après l'enterrement de ma mère, mon père est reparti en Amérique, moi avec. On a d'abord vécu chez ma grand-mère, à Boston. Je ne parlais que très peu Anglais, mais je m'intégrais très bien. Le temps que j'atteigne l'âge d'entrer à l'école, je parlais Anglais couramment, mais il me restait quelques bribes d'accent.
J'ai eu beaucoup de mal à cesser de pleurer tous les soirs au début. Elle me manquait énormément. Pire encore, j'étais choquée de la vision que j'avais eue. Quelques fois, je rêve de cette scène, et je me lève alors, en pleurant.
Quand j'ai eu 7 ans, mon père a fait son deuil. Il a retrouvé du travail et a acheté une maison blanche, assez grande. Puis il a commencé à fréquenter à nouveau des femmes. Du haut de mes 8 ans, je ne comprenais pas tout à fait pourquoi il fréquentait des femmes alors que l'amour est unique.
Deux ans plus tard, il s'est remarié avec Astrid. C'est une honnête femme, très belle qui plus est. Je me suis toujours bien entendu avec elle, c'est pour ça que je considère qu'elle fait partie de ma famille, bien qu'elle ne prenne pas le rôle de ma mère.
Troisième partie: "jusqu'à aujourd’hui"
Plus le temps passait, plus je devenais jolie. J'ai commencé à m'en rendre compte au collège, quand les filles les moins populaires ont commencé à me jalouser, quand les garçons ont commencé à me remarquer.
Pour la première fois de ma vie, j'avais du pouvoir sur les événements: je choisissais avec qui traîner, qui sortir. Je rabaissais les moins populaires. Les plus faibles avaient peur de moi, je les faisais faire ce qu'il me plaisait. J'y prenais un malin plaisir.
Au lycée, j'ai été élue reine du bal de promo, et j'ai intégré la fac de mon choix, plutôt loin du domicile familial.
Bonnes notes, beauté: tout me réussit. Même à l'université, je continue à être populaire, bien que je n'ai pas choisi d'intégrer l'équipe des cheerleaders. Fêtes, drogue et sexe: c'est ce que je vis la nuit, le jour je vais en cours. Je me bourre de petites pilules énergisantes et de boissons énergétiques. Pendant les vacances, quand je rentre, je dors. Pratiquement 20h pear jour. Je casse ce rythme infernal que j'adore.
Maybe happiness is not so far?