Un café s'vous plait !

Il n'était que dix-neuf heures trente et le bar était déjà plein à craquer. Il restait encore trois longues heures avant la fermeture. Cette semaine Connor faisait le service car un de ses collègues était tombé malade. Entre les commandes aux tables et les cafés à servir à droite, les bières à gauche, c'était presque à exploser tous les verres par terre. Mais il aime tellement ce job, qu'il ferait n'importe quoi, même travailler vingt-quatre heures d'affilée sans aucune pause, mis à part celle du midi et encore. C'est rare qu'il y ai autant de monde, d'habitude il reste toujours deux ou trois tables de libre. Il courait partout avec son plateau à la main, tellement que les gens le regardaient comme s'ils n'attendaient qu'une chose : qu'il se prenne quelqu'un en se retournant ou en bousculant un collègue. Ils n'étaient que quatre à s'occuper du café ce soir pourtant on aurait cru qu'il n'y avait que Connor.

Vingt-deux heures passés. Ça se calmait tout doucement. Connor pouvait enfin respirer quelques instant et s'occupait tranquillement des clients au comptoir. Le patron lui accorda dix toutes petites minutes de pauses avant de reprendre les commandes. Il se posa à côté d'un acquéreur, sur un tabouret. Machinalement, dés qu'un client demandé "Un café s'il vous plait." il se levait pour aller le servir, puis se rasseyais. Aller savoir pourquoi le bar était aussi plein tout à l'heure, sûrement avec les sorties de bureau, les gens veulent prendre un café pour se tenir chaud avant de prendre la route. Mais en tout cas, là, il était presque vide. Ses dix minutes de répits, qui lui sont parus quelques secondes seulement, étaient terminées. Il se leva et se remit au boulot. Il prit les verres un par un et les essuyait. Une jolie demoiselle s'installa sur la chaise devant lui. Il leva le menton et étrangement il souriait à la jeune femme. Il avait perdu cette habitude de paraître un peu courtois avec les filles, avant il se serait jeté sur elle, tel un animal sauvage dévorant un morceau de bœuf. Mais pas là, non il paraissait plutôt calme et détendu. Il n'avait plus cette fâcheuse manie de draguer les filles qu'il croisait au comptoir non plus. Mais il lui souriait quand même. Elle était plutôt belle, faut le comprendre. Une jolie brune aux pointes blondes légèrement dorées. Tout le genre de nanas qui le faisait craquer d'ailleurs. Simple mais, canon.

« Qu'est c'que je vous sers ma belle? »

Un café s'vous plait !

« Un whisky coca, c'est pas possible ? »

Connor la regardait avec ce petit rictus au coin de la bouche, qui voulait dire "Un whisky? Pas de problème, je te sers tout ce que tu voudras ma jolie". Il commençait déjà à sortir le verre que la jeune femme répliquait aussitôt :

« Bon allez, un café s'il te plaît ! »

Il sorti une petite tasse, puis s’exécuta. Un, deux, puis trois autres clients s'installèrent sur le comptoir, Connor les servi un par un. Il regardait autour de lui, sortie puis alla débarrassé quelques tables. Il revint avec une éponge, une nouvelle nappe et des couverts puis les plaça correctement. C'était rare que les gens viennent encore manger à cette heure là mais c'était déjà arrivé alors il gagnait du temps à tout mettre à l'avance. La demoiselle ne le quittait pas des yeux, elle termina à peine son café que Connor lui demanda aimablement :

« Tu désire autre chose ma jolie?  Je t'offre le second verre.. »

Il posait ses coudes sur le meuble et croisait ses bras tout en la fixant avec un sourire charmeur qui voulait tout simplement dire "Aller dis oui, je sais que tu meurs d'envie que je te sers encore..". C'était presque s'il ne la draguait pas rien qu'avec son regard et son sourire. Tout en servant d'autres personnes, il la contemplait et l'admirait. Elle était vraiment belle, y'a pas à dire. M'enfin ce n'était pas une raison. Elle n'avait rien demandé mis à part un café et voilà qu'elle allait sûrement tomber dans le filet. Connor avait ce don particulier de séduire les femmes naturellement. Sans même dire quoi que ce soit, simplement avec un clin œil mais, qui pourtant signifiait tant de jeunes pour les femmes. Il revint vers la brunette.

« Allez, juste un verre.. C’est pas tous les jours qu'on croise une aussi jolie dame. Ça va être la fermeture en plus, profites-en t'as le deuxième gratos!  »