~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Aller au lycée c'était comme renaître chaque matin, l'atmosphère insouciante et enjouée qui y régnait apaisait la noirceur dans laquelle mon âme avait sombré. Bien sûr je pouvais pas l'admettre que c'était un plaisir pour moi d'aller au lycée, j'avais un rôle, une image à imposer. C'était tout simplement impensable que la fille qui s'asseyait toujours au fond de la classe et qui fumait des joints entre deux cours puisse se délecter de chaque instant passé à écouter Mme Lambert expliquer le système reproductif des grenouilles. Le pire c'est que j'aurais pu faire partie des bons élèves mais ça impliquait que je revois toute ma stratégie de communication autour de cette image de l'ado rebelle et tout ça c'était beaucoup trop de travail, être un cancre implique beaucoup moins de responsabilité. Je me sentais vraiment bien au lycée, je me sentais en sécurité parce que je savais que mon père ne pouvait plus m'atteindre à cet endroit et ça suffisait amplement à mon bonheur. Et puis bien sûr il y avait lui, Gabriel. On s'est trouvé au lycée pour ne plus jamais se quitter, c'est horriblement niais à dire mais c'est tellement vrai. A partir du moment où je l'ai rencontré j'ai eu la sensation que la charge  sur mes épaules était devenue moins lourde, probablement parce qu'il en a pris une partie sur les siennes. C'est difficile de décrire la relation qui nous unit, j'ai l'impression qu'il est impossible de mettre des mots dessus mais c'est pas très important dans le fond, ce qui compte c'est ce que nous on ressent sans qu'on est besoin de se le dire. Je crois que sans lui j'aurais fini par me foutre en l'air.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Le bonheur c'est tellement paradoxal finalement, tellement propre à nos critères personnels. Je veux dire par exemple moi l'idée d'aller vivre à la campagne me donne sérieusement la nausée alors que pour certains la simple perspective emplit leur cœur d'une telle félicité que moi-même en tant que simple mortelle je n'expérimenterais sans doute jamais. C'est une question de point de vue. Vu de l'extérieur, mon style de vie laisse à supposer que je n'ai pas vraiment de cadre ; je n'ai jamais eu de relation stable, je travaille à des horaires où il est de bon ton de dormir, j'affectionne particulièrement les substances illicites en tout genre, mes journées ne sont pas particulièrement productives et la liste est encore longue. Pourtant au bout du compte j'ai l'impression de m'y retrouver dans ce désordre organisé. C'est pas l'idéal, je sais que ma mère avait de plus grands projets pour moi, mais on fait avec ce qu'on a. La race humaine est beaucoup plus simple que ce qu'on croit, on prend vite des habitudes et on finit par s'adapter à tout. Et puis il y a ceux qui disent que le bonheur c'est une émotion qu'on peut contrôler comme les autres, que c'est à nous de la créer et de la travailler. Pour cela il faudrait toujours garder un état d'esprit positif, se concentrer sur les aspects positifs de notre vie et surtout ne pas se laisser aller à la tentation de ruminer nos chagrins et nos doutes en attendant que quelqu'un vienne nous aider à nous relever. C'est peut-être finalement là qu'il y a un hic, peut-être que j'ai pas envie d'être heureuse.  

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Je reviens de loin, vraiment, je m'estime déjà heureuse d'être toujours en vie et, plus ou moins, en bonne santé. Du coup c'est assez difficile pour moi de me projeter, de faire des plans d'avenir. Ce que je voudrais pas dessus tout c'est parvenir à me détacher de mon passé, je voudrais trouver un moyen d'empêcher les merdes que j'ai vécu enfant de déterminer l'adulte que je serais et la vie que je mènerais. Je crois que c'est mon plus gros défi, c'est tellement plus facile de se laisser enliser dans les sables mouvements de nos souvenirs que de prendre son courage à deux mains pour s'en sortir et aller de l'avant. Je me demande aussi si je resterais à White Oak Station, j'ai l'impression qu'il y a à la fois tout et rien qui me retient dans cette ville. Ce qui est sûr c'est que j'ai trouvé un abri en cette ville et qu'elle restera pour toujours cher à mon coeur. Mine de rien l'appel du grand nord se fait de plus en plus pressant, j'ai toujours été fascinée par les grands espaces et je pense que c'est une étape que je dois franchir avant tout le reste. Faire un tour d'horizon avant de prendre définitivement racine. C'est difficile à admettre mais je crois qu'un jour je vais finir par céder à tout ce que j'exècre actuellement ; la stabilité, la vie de famille, les horaires de travail, toutes ces conneries. C'est assez effrayant finalement, d'un côté j'ai bien conscience que je pourrais pas éternellement mener mon style de vie actuel mais de l'autre je veux pas finir femme au foyer désespérée avec 4 mioches à charge. Je suppose que le juste milieu ça existe dans la vie, certains doivent l'avoir déjà trouvé, moi je le cherche encore.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Salomé ÂGE: 19 ans. PAYS: France. PRÉSENCE: 5/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? PRD. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Scénario. AUTRE CHOSE À AJOUTER? C'est par où les cookies ?  

C'est ici que vous raconterez l'histoire de votre personnage. Vous êtes libre de le faire de la manière que vous désirez: un texte décrivant sa vie de sa naissance à aujourd'hui, raconter les moments les plus importants de sa vie, sous forme de journal intime ou encore un résumé de son histoire sous forme de liste. Un minimum de trente lignes vous est demandé, cependant si vous avez beaucoup développé les questions du premier post, nous pouvons accepter une histoire un peu plus courte.