WHO LET THE DOGS OUT.

   ~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
d'la boooooombe. tu t'fais v'la les potes, t'es enfin libre d'pouvoir te casser pendant tes heures de perms. tu tests les joints, l'alcool.. bon après c'est clair que mes résultats ont pris un sacrés coups mais sérieux si tu bosses un peu à coté, ça passe crème et tu peux te permettre de foutre le zbeul. bon t'façon moi j'étais pas trop du genre a faire chier l'monde en classe, en fait, j'aimais pas trop y être, en classe.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
est-ce que j'suis heureuse? ouais j'me sens plutôt bien. j'aime pas trop l'principe d'avoir de grosses responsabilités et tout mais j'fais avec. t'façon celle qui a l'moins apprécier que j'quitte la maison c'est ma mère, m'enfin j'dois avouer que ça m'a fait bizarre aussi... mon père.. j'le vois pratiquement plus, sauf quand j'vais lui rendre visite mais c'est trop glauque donc j'le fais pas souvent. pour ce qui est d'mes potes j'vois toujours ceux avec qui j'traînais le plus et ceux-là j'sais qu'ils feront toujours partis d'ma vie dans trente ans.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
dans dix ans j'me vois éduc spé ou éduc de jeunes enfants, en couple avec l'homme de mes rêves, deux gosses qui me rendront la vie dure mais que j'aimerai par dessus tout. une vie banale mais heureuse, c'est tout ce que je demande. difficile à croire venant d'moi hein? mais t'sais t'as p'tete l'impression que j'suis un cas mais j'me suis calmée, j'sors toujours pas mal mais plus autant, j'ai réduis mes consommations de clopes et j'fume moins de joints, une vraie jeune adulte.. j'suis plutôt fière de moi.

tu es née un certain vingt-cinq juillet, t'aimes bien cette date. c'est l'été les vacances, tu trouves ça cool. tes parents se sont séparés lorsque t'avais quatorze ans, t'as fait genre tu l'vivais bien, mais pas tant que ça en fait. puis finalement avec le temps t'as pigé que ça n'pouvait qu'être une bonne chose, ils s'aimaient plus tes parents. financierement ca a été dur, t'as mère a du prendre deux jobs pour réussir a joindre les deux bouts mais quand t'y repense t'étais pas malheureuse, vous étiez bien toutes les deux seules contre le monde. ta mère et toi étiez -et le sont toujours-, fusionnelles. deux ans plus tard ton père à fait de la taule pour trafic de drogue, et ça aussi t'as eu du mal à l'digérer malgré tes "nan t'inquiète je gère" ça t'as fait tout drôle même si tu le voyais pas souvent, vous n'aviez pas coupés les ponts. puis les gens ont parlés, trop parlés, tellement que ca t'a rendu folle au point d'en cogner un, t'as finis en garde a vue légèrement amoché.. mauvais souvenir.. t'as quitté la baraque il y a de cela quelques mois, nouvelle vie tout ça.
on dirait pas comme ça mais quand tu n'connais pas t'es timide, mal à l'aise, c'est plutôt mignon, toi tu trouves ça ridicule. t'es pas l'genre de personne a t'apitoyer sur ton sort, toi t'es celle qui veut faire la forte, qui veut tout gérer toute seule quitte à t'foutre dans la merde. tes potes disent de toi que t'es attachante, espiègle, susceptible et grande enfant. a ça tu leurs réponds "n'importe quoi" en leur tirant la langue pour ensuite éclater d'rire, les quelques personnes que t'aimes pas crachent que t'es rien qu'une connasse, gamine et violente, peut être, au pire ça t'dérange pas t'aimes bien qu'ils pensent que t'es capable de leur casser la gueule, c'est pas forcement faux même si il faudrait qu'ils te poussent vraiment a bout pour en arriver là.. dans ta vie t'as pas eu beaucoup d'mecs, ça marchais jamais d'toute façon ils finissaient par t'étouffer ou ils s'cassaient pour une raison ou une autre. en tout cas l'truc qu'ils ont jamais pu te reprocher c'est l’infidélité, pas ton genre ça, si tu voulais aller voir ailleurs tu les quittais d'abord. en c'moment t'es célibataire et ça te va plutôt bien, enfin.. c'est ce que tu dis, parce qu'au fond tu sais très bien que tu rêves d'une belle histoire, d'un truc sans prises de têtes où tu s'ras bien. l'problème c'est qu'en réalité y'a quelqu'un qui t'fait envie mais il n'est pas pour toi. non, faut que tu l'oublis.